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10 juin 2021 4 10 /06 /juin /2021 00:08

 

Taux minimal d’IS mondial à 15% : une machine de guerre et deux rideaux de fumée

par Jean-Marc DURAND et Frédéric BOCCARA le 9 juin 2021

 

  • 15% et puis basta, ce serait le solde de tout compte et pour le coup le compte n’aura jamais été aussi bon pour les multinationales, le capital et leur avidité de profit ;
  • une pompe à bas taux de fiscalité partout dans le monde ;
  • une base hyper-réduite à partir d’une assiette déjà rabotée de toutes parts par les divers procédés d’évasion et d’optimisation fiscale existants (du carry back au principe du bénéfice mondial consolidé en passant par la fiscalité de groupe, les divers crédits d’impôts…).
  • la taxation des multinationales met en lumière ce grand enjeu de nos sociétés modernes : maîtriser ou, du moins, orienter autrement l’action des multinationales sur nos pays.

Nous ne nous résignons pas à laisser les multinationales quittes de leurs agissements par un impôt qui serait un solde de tous comptes. Outre leur fiscalité est posée la question de leur contribution à l’emploi, à l’écologie, à la santé, aux territoires, aux connaissances et aux biens communs.

1- Un taux à 15% est une machine de guerre contre le social et les services publics

Premier acte : Joe Biden déclare qu’il va fixer un taux minimal d’imposition des bénéfices des multinationales à 25%. Soudain l’UE et les gouvernements européens osent dire « c’est très bien ». Mais en sous-main, le capital s’est activé.
Deuxième acte : Joe Biden fait savoir qu’il défendra un taux minimal à 21%. « Merci patron ! », disent en chœur les Etats européens et la Commission, même si c’est plus bas.
Troisième acte, c’est 15% qui est annoncé !
C’est un taux de dumping fiscal. Il a suffi que le grand capital fronce les sourcils en coulisse pour mettre au pas les États !
Est-ce la fin de la tragédie-farce ? Nous verrons bien.
En tout cas, un taux à 15% serait une machine de guerre contre le social et les services publics.
L’IS est en grand danger.

2- Le taux : un brouillard de fumée pour cacher l’assiette

Centrer le débat sur le taux permet de cacher l’assiette, c’est à dire le bénéfice imposable. C’est en partie un piège. A quoi bon, en effet, appliquer un taux élevé de taxation des profits si une grande partie du bénéfice échappe à l’impôt ? Et du coup il y a un monde entre le taux dit « facial », ce fameux 15%, et la part du bénéfice qui est effectivement imposée, le taux dit « effectif ».
En France, le taux facial de l’IS était de 31% en 2019, mais le taux effectif peut être estimé à 8,6% ! Il rapporte le produit de l’IS à l’excédent brut d’exploitation (EBE) des sociétés . Cet écart, vient de ce que l’assiette « bénéfice imposable » de l’IS est totalement mitée. En outre sa répartition par pays est sujette à caution (1).

Une grande partie du bénéfice échappe à l’impôt principalement pour trois raisons.

  • Chaque pays applique des règles qui exonèrent de grande parties du bénéfice, ou le soumettent à un taux plus faible : par exemple, en France les recettes des brevets sont des profits qui sont taxés à un taux de 10% en 2029, plus faible que les autres profits, ou encore on retire du bénéfice imposable les charges d’intérêts payés par les entreprises aux banques.
  • Les procédés d’optimisation fiscale entre les filiales d’une même multinationale ont pour conséquence de transférer une partie de ce bénéfice dans les pays à faible fiscalité, les fameux paradis fiscaux. Ils procèdent pour cela en faisant payer à une filiale divers droits (redevances, frais de marques, management fees, locations, …) prix de transferts ou charges d’intérêts, fixés de façon plus ou moins conventionnelle qui sont autant de prélèvements intra-groupe sur la valeur ajoutée, et donc sur le bénéfice, de cette filiale au profit de la filiale située dans le paradis fiscal, où vont par exemple être domiciliés les brevets.
  • La fraude fiscale proprement dite.

3- Agir sur les transferts est l’enjeu majeur pour agir sur la fiscalité des multinationales

Il s’agit bien évidemment de fixer de nouvelles règles pour les différents transferts de valeur ajoutée et de bénéfice entre entreprises. C’est l’objet de la grande négociation en cours à l’OCDE, avec le projet BEPS (base erosion and profit shifting). Il faut aussi des règles de répartition mondiale de la VA et des profits, entre pays. Une sorte de clé de répartition.

Mais il faut aussi trois choses :

  • un service public de la fiscalité des entreprises doté de moyens humains et juridiques,
  • des coopérations (européennes et mondiales) entre services publics fiscaux avec des outils spécifiques, impliquant aussi les banques qui voient passer presque tous les flux
  • des droits nouveaux des travailleurs : une possibilité d’intervention et d’alerte des travailleurs des multinationales concernées (en lien avec les populations et les lanceurs d’alerte) sur les pratiques de transferts de valeur par leur multinationale

Dans l’immédiat, un tout autre pouvoir politique pourrait agir à partir de la France, en allant progressivement vers l’application d’une taxation calculée sur la base du bénéfice mondial, sur la base de sa répartition par la masse salariale située en France et la part des ventes finales. Nous voulons entrer dans un compromis de combat pour des progrès sociaux, le plus élevé possible, avec les multinationales situées en France, si elles y développent l’emploi, la valeur ajoutée, les bonnes productions du point de vue écologique.

4- Un second écran de fumée : l’impôt pour solde de tous comptes !

Derrière tout cela, se situe une opération idéologique. La seule chose à imposer aux multinationales, serait de payer leur « juste part de l’impôt ». Mais c’est leur comportement, leur gestion, leur façon d’agir, leurs investissements, leur production, leur relation à l’emploi, qui pose problème et qui doit être l’enjeu de toute la société.
Les mouvements citoyens (écologistes par exemple), les mouvements sociaux mettent précisément en cause les comportements des multinationales en matière d’emploi, d’écologie, de santé, de données, de localisation, de monopoles technologiques.

Pour nous, cette question de la taxation des multinationales doit permettre de mettre en lumière ce très grand enjeu de nos sociétés modernes : comment maîtriser ou, du moins, orienter autrement l’action des multinationales sur nos pays. Nous ne nous résignons pas à laisser les multinationales quittes de leurs agissements, avec le capital qui les pilote, par un impôt qui serait solde de tous comptes.

Il faut bien sûr poser la question de la fiscalité, la répartition de leurs résultats. Mais il faut aussi imposer aux multinationales d’autres types de « résultats », d’autres types de production, une autre contribution à l’emploi, à l’écologie, aux territoires, aux connaissances et aux biens communs.
Pour cela, nous mettons au centre de notre projet de société la conquête de leviers nouveaux d’intervention démocratique pour une autre utilisation de l’argent des entreprises et des banques, avec de nouveaux pouvoirs des salariés et des populations sur les gestions des entreprises. Cette question est devenue d’une actualité brûlante.

(1) On l’a calculé en rapportant le produit de l’IS, tel que donné par la Cour des Comptes dans le suivi de l’exécution du budget 2019 (soit 33,5 milliards d’euros) et l’excédent brut d’exploitation (EBE) des sociétés financières et non financières, donné par l’Insee, pour 2019 (389 milliards = 18 milliards + 371 milliards). C’est une approximation pour de nombreuses raisons, notamment le fait que l’EBE ne comprend pas les plus-values de cessions et diverses recettes exceptionnelles des sociétés. 33,5/389 = 8,6%

 

Sur ce blog  : MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE, sur ce lien :

https://pierreassante.fr/dossier/MODE_DE_PRODUCTION_ET_MODE_DE_PENSEE._Par_Pierre_Assante._18_mai_2021..pdf

 

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VOIR AUSSI : « Crise de la production le recueil augmenté ».

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/04/crise-de-la-production-le-recueil.html

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9 juin 2021 3 09 /06 /juin /2021 20:37

MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE, sur ce lien :

https://pierreassante.fr/dossier/MODE_DE_PRODUCTION_ET_MODE_DE_PENSEE._Par_Pierre_Assante._18_mai_2021..pdf

 

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VOIR AUSSI sur ce blog : « Crise de la production le recueil augmenté ».

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/04/crise-de-la-production-le-recueil.html

 

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9 juin 2021 3 09 /06 /juin /2021 07:46

LE TABOU DE L’AUTORITÉ

 

Paul (celui du Nouveau Testament) le disait déjà il y a 2 millénaires : « la loi sans la foi » n’est rien, n’a ni effet concret, ni valeur.

Malheureusement sa foi (Son temps le voulait !) était celle aussi qui se référait au seigneur, le seigneur non seulement symboliquement divin, mais l’homme qu’on divinise et qui a droit d’usage de l’autre par soi à sens unique, ou sens « préférentiel »! L’écriture, les écritures, « les Ecritures », les vocabulaires et les syntaxes qui sont les nôtres, ici et maintenant depuis  des millénaires contiennent ce rapport tabou à l’autorité. Et sa contestation est révolte et soumission en même temps, et non dépassement nécessaire dans la prédominance de la foi en tant que conviction du vivre ensemble, au-delà de la division du travail et des autorités qui vont avec. Masculine et de classe.

Pour com-prendre et dépasser le tabou et l’usage de soi par l’autre « à sens unique » (sens unique qui ne peut être « totalement » à sens unique (mais à sens dominant)), sinon il n’y aurait aucune circulation entre les hommes, et donc pas de société et pas d’hommes, il faut comprendre ce qu’est le Temps. Le temps et l’instant. Qui veut participer à la société sans l’abimer et en la développant  devrait savoir cela, en particulier les hommes d’autorité de transition vers une société sans domination de classe.

Pour cela je vous renvoie au chapitre « Résumé » du tome I de « Le principe espérance » d’Ernst Bloch, et particulièrement la partie de ce chapitre  « Encore une fois l’obscurité de l’instant vécu ».

 

Et accessoirement à « Construction du devenir2 (1), épître aux citoyens, Foi et loi », 2001, de votre serviteur. Je ne connaissais pas encore l’ouvrage de Bloch lorsque j’ai écrit cela. C’était à un an de la disparition de mon père et au début de la nouvelle conservation de ce que j’écris. Le reste ayant auparavant été détruit pendant des décennies, excepté les premiers écrits « d’enfance ». Cet « essai » est loin d’avoir des qualités universitaires et dénote d’une culture parcellaire bien que variée et accumulée dans l’activité de toute une vie.

La science est venue depuis, un peu plus, en travaillant dans ces dernières décennies, dans la vieillesse.

Cette « Construction du devenir (2), épître aux citoyens » témoigne cependant d’une certaine forme de culture non seulement familiale, mais sociale au sens large, ayant habité de larges couches de la population dominée, en voie de disparition dans une autre forme de domination, celle du CMMnIgF *. Ce blog contient des extraits de l’œuvre de Bloch, le philosophe le plus éloigné des questions hiérarchiques, c’est à dire les moins imbibés mentalement (mais non concrètement, car on les subit même à corpos défendant) des rapports de domination.

Tant que l’Empire US dominera, la violence ne diminuera pas. L'Empire US est la continuation-transformation des Empires, c'est à dire de l'Etat de domination issu de la société marchande antique développée jusqu'au CMMnIgF *. Dire cela n’est pas une question de racisme et encore moins de reproduction mentale de comportement hiérarchique et de mépris, dominant notre temps, il ne s’agit pas de juger un peuple, des peuples, des populations, des entités humaines, toutes humaines dans ce qu’est l’homme en tant qu’embryon balbutiant et hésitant de la conscience de la nature sur elle-même, mais un système temporel dont la maladie s’aggrave, et son lieu de formation, ses ramifications, ses influences (et quelle influence !) dans une mondialisation basée sur le cycle A-M-A’ en tant que sang des échanges humains.

La prégnance de la violence et de l’usage de soi par l’autre au sens dominant de l’un sur l’autre indique bien que l’humanité est encore dans une préhistoire et que le communisme c’est « une sortie de préhistoire » possible tant que l’humanité est et sera en vie, sa « phase actuelle » semblant être une « phase d’adolescence » puisque qu’elle en est à tenter une autonomie par rapport à elle-même, et dans un  état de non possession d’une maturité comportant une conscience de la nécessité de développement et de régulation et de prudence mêlée à l’audace dans ce développement.

Ce blog contient une lettre de Lucien Sève commentant  « Construction du devenir (2), épître aux citoyens » que je lui avais adressée il y a 20 ans.

 

Tout être humain mérite respect, quel qu’il soit, la hiérarchie étant un obstacle à un respect universel, le respect étant la forme saine du rapport à l’univers et à toutes ses composantes et entités particulières, que l’homme et l’humanité, entre autres, sont. Le dépassement de la domination, n’est pas une utopie abstraire mais une utopie opérationnelle : il dépend d’un niveau de développement des forces productives le permettant, ce qui n’est pas encore le cas mais dont  l’usage en santé d’un développement exponentiel des capacités de numérisation et d’automation (qui est une forme supérieure d’organisation de la matière à travers l’existence humaine), de transformation de la nature (minérale, vivante et pensante dans leur évolution successive et co-existante dans l’instant et la durée) sans destruction, ouvre la possibilité

Pierre Assante. 09/06/2021 07:02:20.

*CAPITALISME MONOPOLISTE MONDIALISÉ NUMÉRIQUEMENT INFORMATIONNALISÉ GLOBALEMENT FINANCIARISÉ.

(1) La revue "Regards" en a publié des extraits (en ligne sur ce blog et ci-contre) dans son courrier des lecteurs en novembre 2001.

Le texte complet avec quelques additifs :

https://pierreassante.fr/dossier/EPITRE_AUX_CITOYENS_VERSION_AUGMENTEE_2001_2004.pdf

 

MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE, sur ce lien :

https://pierreassante.fr/dossier/MODE_DE_PRODUCTION_ET_MODE_DE_PENSEE._Par_Pierre_Assante._18_mai_2021..pdf

 

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VOIR AUSSI sur ce blog : « Crise de la production le recueil augmenté ».

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/04/crise-de-la-production-le-recueil.html

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8 juin 2021 2 08 /06 /juin /2021 08:35

 

CRITIQUES DE LA CRITIQUE CRITIQUE

 

Ce n’est pas l’OST en soi qu’il faut critiquer, en ergologie nous en sommes bien d'accord, c’est une organisation capitaliste libérale du travail qui n’est pas scientifique et ne peut l’être de par ses intérêts immédiats, de classe, opposés aux intérêts et besoins sociaux. La crise du travail c’est la crise de production et la crise de production est la crise du système : le Capitalisme Monopoliste Mondialisé numériquement Informationnalisé globalement Financiarisé. L'ergologie peut être une critique de l'OST capitaliste, et pour une nouvelle organisation scientifique du travail en santé, utile, nécessaire et indispensable; elle l'est.

En l’absence d’une organisation humaine faisant fonction d’interprète conscient du processus inconscient de la société humaine (à l’instar du parti que voulaient construire Marx et Engels), ce qu’essaye de redevenir le PCF mais est encore loin d’être, mais le sera, plus que tout autre parti, la faillite de la société, et celle de Macron ici et maintenant sera le succès d’une extrême droite fascisante; cela s'il n'y a pas la résistance politique stricto sensu nécessaire, extrême droite fascisante laquelle ne règlera en aucun cas la crise systémique et encore moins la construction d’un autre type de société nécessaire de sortie de la suraccumulation-dévalorisation du capital congénitale au développement du capitalisme et de ses limites.

La différence, selon moi,  entre le Professeur Yves Schwartz (initiateur de l'APST et du Département d'Ergologie) et le Professeur Renato Di Ruzza, dont le travail commun est d'un grand intérêt dans LIRE "Agir humain et production de connaissances" 2021, c’est que le premier, il me semble, est un dialecticien de formation et l’autre un logicien de tradition, il me semble aussi, ce qui ne me fait pas partager complètement son approche Keynésienne. Ce n’est pas un jugement moral, mais une "constatation" à la lecture des cheminements et leur aboutissants ergologiques communs empruntant des routes différentes. Cette "constatation" est-elle juste ?.... Je le pense jusqu’à la preuve du contraire. Et c'est aussi une belle coopération pendant des années et encore aujourd'hui, que j'ai pu suivre durant ma fréquentation assidue du département d'ergologie, et dont témoigne cet ouvrage riche de propositions et d'hypothèses.

Les mesure prises dans la pandémie, la création monétaire mise en partie à pallier aux urgences de main d’œuvre et de relèvement du taux de profit et leur maintien impossible dans le système, vont faillir.

Pierre Assante. 01/06/2021 06:01:30.

 

 

VOIR aussi sur ce blog : MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE 12 articles  :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

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5 juin 2021 6 05 /06 /juin /2021 08:02

 

FRONTIÈRES

L’échange A-M-A’, la guerre économique concurrentielle qu’il entraîne et l’aliénation du travail, de ses gestes et de ses produits qu’il induit, aboutit à une société mondialisé sans régulation : une voiture sans frein allant de plus en plus vite ou l’innovation technologique n’est ni le progrès technologique ni le progrès social, à double sens : une Puissance inintelligente se détruisant elle-même.

 

La déstructuration sociale (1) procède du profit capitaliste. Je ne reviens pas sur les « lois » et « mécanismes » du système largement développé.e.s dans d’autres articles.

Que le profit capitaliste procède de structures mentales humaines acquises ou developpées ne change rien à la primauté du profit capitaliste sur la déstructuration sociale dont la conséquence in fine, à son extrémité, ne peut être que la mort de la société humaine. Il faut donc s’opposer à cette extrémité par une nouvelle organisation économique et sociale révolutionnaire, procédant des révolutions historiques qui ont marqué l’histoire de l’humanité, de la révolution de la société esclavagiste athénienne à celle de la bourgeoisie parisienne, en passant par la Commune de Paris et de la Révolution d'Octobre inachevée et dévoyée et les possibilités nouvelles qu’offre la révolution scientifique et technique, sa productivité, son usage progressiste monétaire possible, institutionnel et ergologique, en sortant du critère P/C.

Il n’y a pas de vie humaine possible sans structuration sociale, son évolution-complexification accompagnant l’évolution-complexification du processus global de l’humanité, dans l’ensemble de ses activités.

La déstructuration macronienne mortelle de l’organisation sociale nationale procède de la déstructuration globale de la société mondiale par le profit capitaliste.

"L’échelon" d’organisation national, s’il n’est pas en adéquation avec le processus de mondialisation de l’humanité, processus naturel d’unification-diversification-complexification de l’espèce portée vers une entité d’appropriation universelle de la nature, ne procède pas en santé dans la mondialisation capitaliste, celle du critère du profit, le critère d’entreprise et politique P/C dans les échanges humains.

L’organisation de cohérence entre les « échelons d’organisation » de l’entité locale de production et l’entité locale d’administration vers les entités régionales, nationales, de zones de développement et d’organisation mondiale suppose une connaissance du présent et une préparation de l’avenir : ces deux conditions de régulation et de développement sont en contradiction antagonique avec le critère P/C dont les exigences sont immédiates ; dont les exigence ne peuvent tenir compte ni du présent ni d’une préparation de l’avenir dans sa quête de domination immédiate et son obligation de guerre concurrentielle.

On ne répare pas un clin d’œil ce qui a été détruit de longue date, destruction accélérée depuis les attaques des décennies passées contre l’organisation sociale issue de la victoire contre le nazisme, avec les accélérations sarkozyennes, hollandiennes et macroniennes.

La structure nationale est certes en contradiction avec le développement mondial de l’humanité. Mais elle ne peut être détruite sans substitution d’une autre organisation tenant compte d’une organisation géographique et économique à la fois décentralisée et cohérente au niveau mondial. Les forces d’extrême droite, souverainistes et fascisantes ont beau jeu face à l’incohérence d’une mondialisation capitaliste (que par ailleurs elles soutiennent de fait) ignorant les besoins sociaux, les besoins humains dans toute leur complexité et évolution. Elles ne peuvent que gagner provisoirement face à cette incohérence. Leur demande de frontières discriminatoires des hommes et de leur développement commun, en contradiction avec un développement des libertés répondant à une humanité nouvelle débarrassée de l’aliénation de la vente de la force de travail, est une entrave mortelle à ce mouvement de libération incontournable au processus vital humain.

Les frontières sont incompatibles avec le développement humain si elles ne sont qu’une limitation au développement d’une coopération et d’une autonomie générale de l’humanité et de l’homme dans l’humanité. Des frontières "en santé" ne peuvent que délimiter un échelon géographique de production et d’échange intégré au développement de l’ensemble humain. Ce n’est donc plus une frontière au sens où nous la comprenons aujourd’hui, mais au contraire une organisation renforcée à la promotion des échanges.

Les frontières nationales dont le dépassement demande une transformation progressive et radicale du système économique et social actuel sont au XXIème siècle ce que les octrois étaient à l’ancien régime féodal puis de monarchie absolue.

Pierre Assante. 05/06/2021 07:32:09.

(1) Déstructuration de l’ensemble des rapports sociaux. Mais on peut citer des pointes avancées de la déstructuration par des « bugs » très visibles de la distribution : défaut de production suffisante de matériels électroniques et d’énergie  impactant la production dans l’automobile, la production des computers etc. par exemple… et d’autre production dépendant de la production électronique et énergétique. Et les bugs  au sens strict des réseaux connectant les activités humaines de toutes sortes. Mais ce n’est qu’une pointe avancée visible. La violence sociale est une autre pointe avancée concrète et angoissante…

L’échange A-M-A’, la guerre économique concurrentielle qu’il entraîne et l’aliénation du travail, de ses gestes et de ses produits qu’il induit, aboutit à une société mondialisé sans régulation : une voiture sans frein allant de plus en plus vite ou l’innovation technologique n’est ni le progrès technologique ni le progrès social, à double sens : une Puissance inintelligente se détruisant elle-même.

 

Sur le lien :

https://pierreassante.fr/dossier/MODE_DE_PRODUCTION_ET_MODE_DE_PENSEE._Par_Pierre_Assante._18_mai_2021..pdf

 

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VOIR AUSSI sur ce blog : « Crise de la production le recueil augmenté ».

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31 mai 2021 1 31 /05 /mai /2021 18:31

 

UNITÉ DES CHOSES. UNITÉ DE L’EXISTANT.

 

Une façon avancée, dans le processus de la pensée humaine, au-delà de la logique de non-contradiction aristotélicienne, est de raisonner à partir du concept de « rapports » et de « synthèse ».

C’est d’ailleurs une des bases essentielles de pensée-Marx (VIème thèse sur Feuerbach), de l’école marxiste de pensée de sa naissance dans le mouvement social, savant et populaire du XIXème siècle et de son développement jusqu’à aujourd’hui. Mais sans oublier aussi que Marx en vient à l’analyse des rapports et du processus de rapports, car il part d’une pensée dialectique d’unité et d’identité des contraires, des forces contraires qui permettent le mouvement, qui sont l’existant, l’être, de la matière et de la vie dans la matière et de la pensée dans la vie. Remettre la dialectique sur ses pieds, c’est-à-dire faire de la dialectique une activité de penser les systèmes de concepts en processus de la pensée, ne pouvait que passer par une conception matérialiste de la primauté de la matière sur la pensée, de l’existence de la matière, des objets objectifs et subjectifs existant en unité indépendamment de la conscience, et dont la conscience fait partie le temps de son existence.

Il n’y a pas de rapports entre les choses sans unité entre les choses, sans unité des choses, du micro au macro, du particulier à l’universel. Et en économie comme en ergologie de même.

Ce que dit Marx sur l’essence humaine et les rapports sociaux concernant l’unité et l’identité peut être étendu à toute notion et concept et catégorie de « rapports entre les choses » dans l’univers ; à plus forte raison dans l’aide à la compréhension de l’état du monde, de la société humaine et de l’homme et des conditions pour les transformer en santé, c’est-à-dire « pour » inventer sans cesse les conditions de survie et de développement-complexification nécessaire à la survie elle-même, au-delà de la crise de croissance inouïe que nous connaissons et des maladies qu’elle engendre en rapports réciproques : du rapport entre croissance inouïe des sciences et des techniques (numérisation et automatisation) et de leurs possibilités inouïes, et de la croissance inouïe de la contradiction antagonique entre forces productives et mode de production : la demande et le besoin de transformation qualitative du mode de production et d’échange, le besoin de communisme.

31/05/2021 16:23:11.

SUR LE BLOG :

"2034". ESSAI-RECCUEIL.117 pages. 2021 :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/03/an-3024.html

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30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 22:31

 

Intervention de Denis Durand, Conseil National du Pcf du 27 mai 2021.

 

Un trait frappant de la situation est qu’elle comporte à la fois des manifestations de division des communistes – par exemple sur les élections régionales ou la sécurité, on l’a vu dans nos débats d’hier – et des manifestations très puissantes d’unité, comme les 72 % du vote pour la candidature à l’élection présidentielle, qui fait suite lui-même aux 80 % pour notre Manifeste du 38ème congrès.

 

Cette unité n’est pas le réflexe de survie d’un appareil (les stratégies d’appareil, c’est ce que nous avons connu dans certaines régions pour les élections régionales). Cette unité, c’est la conscience aiguë des périls qui menacent notre peuple – périls sanitaire, social, économique, écologique, politique, péril fasciste ! Et la conscience aiguë que face à ces périls notre peuple a un besoin vital de ce qu’apporte de spécifique le Parti communiste.

 

Pour prendre l’aspect économique – qui n’est qu’un aspect mais qui a rapport avec tous les autres – la faiblesse pitoyable de la gauche tient à son attachement à une conception dépassée selon laquelle il y aurait d’un côté la politique – le gouvernement, le parlement, les partis, les élections – et de l’autre l’économie qu’on laisse accumuler le capital selon ses propres lois, ses propres règles. Bien sûr, on pense que la politique a des leviers pour agir sur l’économie : des impôts, des droits de douane, des règlements, des nationalisations, des aides aux entreprises… mais cette façon d’agir de l’extérieur sur l’économie, elle fonctionnait il y a cinquante ans, à l’âge d’or des social-démocraties ! Aujourd’hui, la machine économique est à bout de souffle. Pour parler le jargon des économistes, la productivité globale des facteurs se traîne lamentablement, aux États-Unis et encore plus en Europe. Et en plus, la machine pollue ! Elle consomme des masses de carburant et enfume tout l’environnement. Aujourd’hui, et les citoyens s’en rendent compte, plus ou moins, on n’a plus le choix : il faut ouvrir le capot et mettre les mains dans le cambouis. Par exemple, pas seulement viser le plein-emploi, c’est-à-dire le marché du travail capitaliste avec le moins de chômage possible. Mais viser plus du tout de chômage, donc l’abolition, certes graduelle, du salariat avec la construction d’une sécurité d’emploi et de formation, jusqu’au dépassement du marché du travail. Avec, donc, tout ce que ça comporte de prise de pouvoir sur l’argent, l’argent des entreprises, des banques, et pas seulement l’argent public qui doit être utilisé comme levier sur l’utilisation de l’argent privé. En ce sens, l’emploi à la Banque de France, dont Fabien vient de parler, est un enjeu pour toute la société.

 

Mais pour cela il faut connaitre un peu le fonctionnement de la machine et il faut des outils. Nous communistes, nous marxistes, nous avons des outils. Des outils théoriques – avec le lancement de la nouvelle revue Issues – et des outils pour l’action – c’est par exemple pourquoi nous lançons une nouvelle formule d’Économie&Politique dont le premier numéro parait dans un mois.

 

La bataille présidentielle va être d’une extrême violence. Les coups pleuvent déjà. Il va falloir encaisser, frapper fort, frapper vite mais lorsqu’on frappe à côté, ça se paye cash. Les talents personnels du candidat, qui sont grands, ne suffiront pas. Une bonne com’ non plus.

 

En revanche, dans cette bataille, Fabien Roussel va disposer de deux atouts qu’aucun autre candidat n’aura. Un collectif de 50 000 militants qui, même affaibli comme il l’est aujourd’hui, est sans équivalent dans la vie politique française. Et ce corps d’idées et de propositions qui fonde l’unité de ce corps militant.

 

La réussite de la bataille, son utilité pour la suite, dépend essentiellement de notre capacité à tirer tout le parti possible de ces atouts. S’assurer que l’intelligence collective de notre corps militant ait des porte-parole dans la campagne. Sachons par exemple utiliser le début de notoriété acquise par Frédéric Boccara dans les débats économiques. Tout cela pour être à la hauteur des attentes de radicalité qui s’expriment ans notre société.

 

Pour conclure cet appel très enthousiaste mais aussi, vous l’avez compris, un peu désespéré, la campagne de notre candidat doit être la campagne de tout le Parti, de toutes ses idées dans leur cohérence. C’est ce qui motive la proposition d’organiser, à l’automne, une assemblée des animateurs du Parti, couplée à l’initiative nationale pour l’emploi, pour la sécurité de l’emploi, de la formation et du revenu, annoncée dans le rapport.

 

 

VOIR aussi sur ce blog : MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE 10 articles  :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

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30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 10:43

 

 

VOIR aussi sur ce blog : MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE 10 articles  :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

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30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 10:18

 

USAGE DE SOI PAR SOI ET PHILOSOPHIE DE LA NON-CONTRADICTION

 

Qui a été initié à la dialectique en conserve quelque chose dans sa forme de pensée toute sa vie.

Qui en est resté à une philosophie populaire et-ou savante de non-contradiction, de logique aristotélicienne de même (1). Bien que rien n’est figé dans un parcours humain, évidemment.

Mais je prétends (trop de prétention ? Pas assez de réserves ?) avec le plus grand respect pour toute forme de pensée humaine, que cette philosophie de la logique de non-contradiction comme base d’observation, de déduction, de synthèse, inclue des  limites (mais les limites et dépassements sont le propre de l’humain) et tend aux conservatismes scientifiques et sociaux. Pardon aux amis partisans conscient ou inconscient de la logique aristotélicienne. Il n’y a rien de rédhibitoire aux relations humaines affectées de cette contradiction, d'opposition de personnes à travers leurs modes de pensée. Aucune relation humaine n’est basée que sur une seule culture et d’ailleurs la double culture n’existe pas, nous sommes tous pluri-multi culturels.

Il peut être cependant étonnant de retrouver les personnes accomplissant des chemins de pensée très différents se retrouver à peu près dans des ascèses proches et mêmes très proches qui leur permettent une communauté pour ne pas dire une communion dans la pratique de leurs diverses activités professionnelles, et hors profession ; dans toutes leurs diverses, multiples et infinies activités. Je l’observe par exemple dans l’ascèse ergologique, dans le rapport du corps avec l’activité : le corps-soi c’est l’activité de la personne dans l’acticité de la société ; et évidemment aussi, l’usage de soi par l’autre en contradiction antagonique de l’usage de soi par soi (2), ce qui « pose problème » à la santé de l’activité.  L’usage de soi par soi est forme supérieure de l’usage de soi, la praxis et la pratique communiste de l’être, de l’existence de soi excluant l’exploitation de l’homme par l’homme, l’achat de la force de travail. L’usage de soi par soi est la condition de la réduction de l’écart entre travail prescrit et travail réel : c’est la réduction de l’écart entre moyens et effet des moyens dans le processus de l’humanité. Cet écart croissant entre travail prescrit et travail réel de notre société hyperlibérale de marchandisation maximum, relativement mais tendant à l’absolu c’est dans la société capitaliste l’écart entre capital investi et capital renouvelé qui, à travers la baisse du taux de profit, la croissance du capital constant, la suraccumulation-dévalorisation du capital, met en lumière le besoin de dépassement des échanges humains basés sur le cycle de reproduction élargie de capital en fin de course ; en besoins de transformation qualitative, le communisme. Pas le communisme grossier des tentatives échouées, mais celui que permettent aujourd’hui les forces productives du XXIème siècle, la numérisation, l'automation, la croissance possible exponentielle de la productivité et de sa qualité, la réduction du temps de travail contraint, acheté, son abolition. Possibles et espoirs fusionnés forment la pulsion de vie sociale.

L’écart croissant entre travail prescrit et travail réel et l’écart croissant entre capital et profit capitaliste, C et C',  c’est la même chose se manifestant dans des mouvements particuliers du mouvement d’ensemble de la société capitaliste. L’unité et l’identité des contraires dans une « fonction » commune du mouvement de la société et de l’homme, son processus.

Pierre Assante. 30/05/2021 09:35:49.

(1) …la dialectique n’annule pas la logique classique, elle la dépasse comme la physique relativiste le fait par rapport à la physique classique : de même qu’il y a un effet relativiste que la physique classique ne prend pas en compte, il y a un effet dialectique –l’identité des contraires– que la logique classique ne prend pas en compte, ce qui la condamne à ne pas pouvoir penser le rapports de procès, c’est-à-dire la réalité vivante du monde… Lucien Sève.

(2) Il y a contradiction simple résoluble dans la continuité dans un usage de soi par l’autre qui n’est pas basé sur l’exploitation de l’autre à sens unique (esclavage, servage, salariait et toute forme historique de classe), au profit d’un contre l’autre auquel cas la contradiction est antagonique, ce qui est le cas dans notre société de classe et à son paroxysme dans le CMMnIgF (CMMnIgF : voir articles précédents).

 

VOIR : MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE 10 articles  :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

 

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30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 08:28

La chronique économique de Pierre Ivorra. Le loup-garou de la dette publique.

 

Pierre Ivorra. Mercredi 26 Mai 2021. L’Humanité

La semaine dernière, le quotidien patronal les Échos affichait en une ce titre propre à effrayer le premier petit actionnaire venu : « Dette : un fardeau pour 60 ans ». Il expliquait en sous-titre que : « Plusieurs pays européens, dont la France, mettront plus de soixante ans pour effacer la dette Covid. » Il précisait enfin que l’Espagne en avait pour 89 ans, la France pour 67 ans, l’Italie pour 26 ans et la frugale Allemagne, pour 7 ans seulement 

Le risque de la dette publique est souvent agité sous le nez du bon peuple. Il est comme une sorte de loup-garou que les médias proches du Medef, de la droite et du social-libéralisme agitent pour faire peur. C’est notamment ce qui est fait dans les hôpitaux par les agences régionales de santé et le ministère pour culpabiliser les personnels du service public et tenter ainsi de paralyser leurs actions en faveur de créations d’emplois, de meilleures conditions de travail et de rémunération. Cette campagne a quelque chose d’une « esbroufe » en bande organisée. Et cela pour plusieurs raisons. Aucun État ne se donnera pour objectif d’apurer sa dette, de la ramener à zéro, même pas l’Allemagne ! En second lieu, un gouvernement peut tout à fait rembourser une partie de sa dette en empruntant l’équivalent du capital et des intérêts qu’il doit payer au cours d’une année. Enfin, pour continuer à financer un État endetté, les marchés financiers prennent en compte d’autres facteurs que le taux d’endettement. Ainsi, la dette publique aux États-Unis équivaut à environ 120 % de la richesse nationale annuelle et, pour autant, les fonds d’investissement et de pension continuent à acheter des bons du Trésor ! Il faut dire que si la Maison-Blanche n’arrive plus à financer ses dépenses et à maintenir le dollar à flot, c’est l’ensemble du système financier mondial qui s’écroulera. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit en 2008.

Pour autant, il y a une part de vérité dans ces affirmations patronales, mais elle n’est pas là où on nous le dit. Comme l’a montré la crise de 2008, l’importance des dettes publiques et privées fait courir un risque réel. Moins en raison de leur montant que du fait qu’elles sont contractées auprès de marchés financiers et qu’elles sont insuffisamment utilisées pour redresser la croissance et l’emploi, et servent trop à réaliser des profits faciles en spéculant et en réalisant des opérations financières. Les marchés veulent que leurs placements leur rapportent, aussi, dès qu’ils sentent une menace sur leurs gains, ils prennent les jambes à leur cou. Il vaudrait donc mieux que les États se financent autrement.

 

VOIR : MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE 10 articles  :

 

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 07:43

 

IL FAUT DES NOUVEAUX POUVOIRS

CONTRE L'ABSOLUTISME DU CAPITAL

 

L'Humanité, 27 mai 2021.

 

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VOIR : MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE 10 articles  :

 

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 07:01
Cliquer ci-dessus

 

VIDÉO DE LA SESSION FINALE (6°) DU 5° CONGRÈS

de la SOCIÉTÉ INTERNATIONALE D’ERGOLOGIE.

à PORTO et par internet, du 7 au 17 mai 2021

que nous vous avions annoncé précédemment sur ce blog

 

Vous y trouverez l’intervention « conclusive » d’Yves Schwartz

Bilingue (portugais-brésilien) et français

Cette session dure 2h35

L’intervention d’Yves Schwartz commence à la minute 1h20

 

LA VIDEO SUR CE LIEN :

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Nous vous avons signalé le 6 mai 2021 la parution de "TRAVAIL ERGOLOGIE ET POLITIQUE".

VOIR CETTE PRESENTATION et diverses citations de l'ouvrage sur ce blog.

 

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/extraits-de-ergologie-travail-et-politique.yves-schwartz.2021.html

 

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/parution-yves-schwartz.travail-ergologie-et-politique.html

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27 mai 2021 4 27 /05 /mai /2021 04:17

ADHÉRENCE CONCEPTUELLE ET DÉSADHERENCE CONCEPTUELLE, UNITÉ CONTRADICTOIRE.

Encore sur l’ouvrage « Travail, ergologie et politique » (voir note 5).

L’unité et l’identité des contraires (en double unité, en unité et identité entre eux et unité et identité physique et mentale) que sont adhérence et désadhérence conceptuelles ?

 

Juste au départ petit rappel du « lit de Platon » : avant de construire le lit, le menuisier imagine sa construction dans son cerveau, les plans et les gestes de la construction (1).

Le concept d’adhérence et de désadhérence conceptuelle a été forgé par Yves Schwartz dans ses recherches sur l’ « Expérience et connaissance du travail », l’analyse pluridisciplinaire des situations de travail et l’ergologie (2).

Cette « construction du lit » suppose aussi une double anticipation, celle qui est déterminée par l’acteur-le menuisier, « à l’avance » et-ou dans les différentes « phases » de la construction (ou par l’ordonnateur du travail, d’un travail prescrit) et celle de l’activité « réelle-concrète » (mes excuses pour l’absence d’un vocabulaire social à créer) qu’il modifie au fur et à mesure du travail, le plan et l’exécution, et aboutit au déroulement du travail réel, créateur de l’œuvre finale (3).

Cette œuvre finale, élément partiel d’un ensemble de production est aujourd’hui parcellisée systémiquement dans la division technique et de classe du travail et la crise systémique.

Dans la société capitaliste avancée, la formation massive des couches moyennes, la parcellisation, l’éparpillement du capital dans la masse des petits propriétaires de capital, PMI, ETM, petits porteurs etc. d’une part, ET la centralisation mondialisée du capital et de la financiarisation d’autre part, cela crée les conditions en voie ou tendant à l’achèvement de l’hyperlibéralisme comme modèle objectif et subjectif, pratique et mental. Ce en quoi le capital trouve issue provisoire, palliative (4), à ses contradictions, les conditions subjectives de la transformation du système étant en décalage, dissymétrie et antagonisme, sur les conditions objectives du besoin de la transformation- dépassement-abolition du système.

Ce en quoi on peut rappeler que mode de production et d’échange et mode de pensée sont liés, avec les inégalités de développement personnel, collectif, temporel et géographique, celles « naturelles » à tout développement social bien sûr et en plus, de classe à abolir .

Travail prescrit et travail réel entrent en conflit, en contradiction antagoniste. A la différence d’un système économique et social qui ne serait pas basé sur l’appropriation privée dans le cycle du capital A-M-A’ où les contradictions pourraient entre résolues dans la simple marche de l’individu et de la personne, ses sauts micros et macros de transformation qualitative.

La transformation qualitative résolvant une contradiction antagonique entre les forces contradictoires qui habitent un mouvement suppose une résistance insoluble d’une force contre l’autre aboutissant à l’élimination des forces contradictoire dans une force nouvelle. La transformation communiste suppose l’élimination du capital et du travail, c’est-à-dire l’abolition de la vente de la force de travail au profit d’un échange (radical et progressif) du travail et de son produit entre les humains et d’une seule classe sociale, sans abolir les différences, les dépendances, les autonomies, mais en les multipliant à l'infini.

Lucien Sève en faisant des exemples pour illustrer les contraires cite « le bas » et « le haut » démontrant l’unité et l’identité des contraires dans un ensemble de « fonction commune », dépassant la logique de non-contradictoire aristotélicienne qui est la nôtre encore aujourd’hui, majoritairement dans l’humanité.

Il n’y a pas d’exemple plus parlant de contraires qu’adhérence conceptuelle et désadhérence conceptuelle non antagoniques  ou antagoniques, car nous les vivons tous les jours dans nos rapports avec nos subsistances et nos rapports avec le Capital, en relation dialectique, en unité de rapport.

Aller de la catégorie philosophique de plus-value vers celle de suraccumulation-dévalorisation du capital (et ses conséquences pratiques dans la crise économique et de société au quotidien et au futur) suppose à la fois de repérer les contraires au sens aristotéliciens (dans ce cas adhérence et désadhérence) et d’analyser l’unité et l’identité de ces contraires. Analyse synthétique rapprochant « les mouvements divers du mouvement « général ». Cette analyse dans l’APST est incontournable pour conceptualiser un dépassement des contradictions du CMMnIgF (Capitalisme monopoliste mondialisé numériquement informationnalisé globalement financiarisé) dont il est question dans d’autres articles, et en particulier en assurant l’activité productrice nécessaire par une  sécurité d’emploi et de formation, de nouveaux droits du travail, une démocratie de l’homme producteur, une autre usage de la création monétaire mettant travail et production au service des besoins sociaux : du développement de l’homme, de la société de l’espèce humaine, son humanisation continue au-delà de l’espèce même.

Ce dépassement de l’observation des contraires, des forces contraires mouvant le mouvement de la société, dépassement dans la dialectique de l’unité-identité des contraires c’est ce que fait Yves Schwartz dans ses recherches, particulièrement dans « pour un monde commun à construire », "conclusion" de « Travail, ergologie et politique », 2021 (5) et sans doute dans ses futurs travaux sur « l’usage de soi ».

On pourrait dire que le communisme c’est aussi l’auto-prescription du travail, et la croissance de la productivité et de l’économie relative de moyens que cela représente pour l’usage de soi et des objets et le développement personne-collectif.

Cet article n'engage que son auteur.

Pierre Assante. 25/05/2021 09:36:14.

(1) Qui en est l’ascèse

(2) Le menuisier adhère à la réalité pour construire, désadhère « opérationnellement » et relativement de la réalité extérieure pour se concentrer dans sa réalité intérieure, le système de perceptions et de construction issu de l’accumulation culturelle du menuisier et de toutes ses expériences de vie. Mais comme le faisait remarquer Lucien Sève dans le tome 3 « La philosophie » de son « penser avec Marx », le travail théorique et le travail  pratique ne peuvent être simultanés, il y a le temps de la réflexion et le temps de l’exécution : et pourtant adhérence et désadhérence conceptuelle sont deux fonctions en une et peuvent être considérées comme se mouvoir ensemble, en unité.

Pendant que l’une fonctionne à plein, l’autre n’est pas en réserve mais en support : l’une est le support de l’autre alternativement et sans doute  à la micro seconde ; les sciences neurologiques doivent pouvoir le déterminer…

Les alternances pouvant être plus ou moins longues et certainement très très brèves dans une exécution :  je me demande si à un certain point d’une exécution, observation et plan et prescriptions ayant été décidés, dans leur précision et incertitude mêlées, les contraires fonctionnent évidemment et parfaitement ensemble : les alternances ne sont-elles pas que des prédominances issues d’un choix de moments d’une activité étant un but conscient et dans laquelle l’inconscient « fonctionne » de la même façon, en unité.

(3) Essayer de penser  l’acte simple de saisir un objet, d’en décider et de l’exécuter en contrôlant tout au long de cette brève exécution le mouvement de votre bras et de votre main, et leur relation en aller-retour de correction de la trajectoire et de l’action finale réussie… Imaginer ensuite cette même exécution qui peut être celle d’un animal "non pensant", mais cette fois dans un acte complexe du travail humain : la construction d’un concept et d’un système de concepts, son aller-retour sur la longue durée d’un travail et d’une recherche, ses micros et macros dénormalisations-renormalisations, et celui d’une vie dont la mort arrête le mouvement, mouvement qui peut être repris par transmission sociale. Le concept de travail manuel et de travail intellectuel en prend un coup ! Ce qui ne nie pas la spécificité d’un travail de haut et long niveau d’apprentissage.

(4) Il s’agit d’une tendance, puisque soit la contradiction éclate dans une transformation qualitative, soit le mouvement s’arrête, c’est-à-dire que le corps social meurt. Rappelons-nous que le mouvement de la société, c’est le mouvement des hommes (terme générique de l'espèce humaine), physique, mental, psychologique, culturel, politique et économique en dernière instance, conscient et inconscient (tout ça en vrac, et en unité, mes excuses).

 

(5) Nous vous avons signalé le 6 mai 2021 la parution de cet ouvrage. VOIR CETTE PRESENTATION et diverses citations de l'ouvrage sur ce blog.

 

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/extraits-de-ergologie-travail-et-politique.yves-schwartz.2021.html

 

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/parution-yves-schwartz.travail-ergologie-et-politique.html

 

Voir aussi MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

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24 mai 2021 1 24 /05 /mai /2021 05:49

 

 

Dans un monde où la domination de l'argent contre les besoins humains d'emploi, de services publics, de libre culture n'a jamais été historiquement aussi forte et menaçante, bénéficiant de la mondialisation financière numérique, ceci est un acte puissant de résistance démocratique. Puissant et prometteur pour de nouveaux jours heureux, et particulièrement pour la jeunesse et la régénération en santé de l'humanité en crise galopante. 

Le blogueur. Lundi 24 mai 2021.

 

La Candidature de Fabien ROUSSEL, Secrétaire National du Parti Communiste Français à l'élection présidentielle. Un moment vers une nouvelle voie de progrès.

 

 

 

UNE TRIBUNE : Toutes et tous candidat·es

https://enavantlemanifeste.fr/2021/05/13/tous-candidats/

 

Il n’est pas exagéré de qualifier de raz-de-marée les résultats de la consultation nationale des communistes qui vient d’avoir lieu. C’est une très grande victoire sur eux-mêmes face à l’adversité de la situation politique et aux intimidations dont ils ont fait, de toute part, l’objet. Maintenant tout, ou presque, reste à faire. À commencer par une campagne réussie, collective et à la hauteur des défis.

 

Tribune collective signée par : Yves Dimicoli, Nicolas Marchand, Jean-Marc Durand, Frédéric Boccara, Pascal Joly, Jean Louis Cailloux, Paul Huttl, Denis Durand, Jean Chambon, Anne Lafaurie, Cédric Goulmot, Evelyne Ternant

 

Il n’est pas exagéré de qualifier de raz-de-marée les résultats de la consultation nationale des communistes qui vient d’avoir lieu. C’est une très grande victoire sur eux-mêmes face à l’adversité de la situation politique et aux intimidations dont ils ont fait, de toute part, l’objet. Maintenant tout, ou presque, reste à faire. À commencer par une campagne réussie, collective et à la hauteur des défis.

Nous sommes heureux d’avoir activement contribué à ce résultat avec « En avant le Manifeste » fut, par notre bataille pour le 38ème congrès, pour lequel nous nous sommes impliqués de façon déterminante, sans ménager leur peine ni craindre les coups à prendre, puis par nos interventions, très tôt et des articles argumentés, pour soutenir la nécessité de décider d’une candidature du PCF en 2022.

Un mouvement de fond chez les communistes

La participation au vote a été forte (68,85%), de même que le total des exprimés (98,58%). Avec 72,47% l’option 1 réalise plus de trois fois le score de l’option 2. Elle amplifie le vote de la Conférence Nationale.

Cette majorité est encore renforcée, pour le choix du candidat, Fabien Roussel, avec 82,32% des exprimés.

L’option 1, d’une candidature communiste, avec tout un contenu précis et ambitieux, est majoritaire dans 90 fédérations sur 95. Elle ne remporte un score inférieur à 50% que dans six fédérations sur 95 (l’Aisne, le Bas-Rhin, les Deux-Sèvres, la Lozère, l’Yonne et la Seine-Saint-Denis). Il faut noter qu’en Ile-de-France l’option 1 est majoritaire avec 58,84% des exprimés et 69,41% pour Fabien (par exemple dans les Hauts-de-Seine où l’équipe dirigeante a mené un combat agressif pour l’option 2, il y a eu 76,86% de votants et 98,48% d’exprimés avec, pour résultat : 58,56% pour l’option 1 et 72,78% pour Fabien Roussel).

1 – Les communistes expriment avec force qu’ils ne veulent plus de l’effacement à l’élection présidentielle dont ils ont fait l’expérience depuis 2012, après une candidature par défaut en 2007, et particulièrement après qu’eut été piétiné par le secrétaire national de l’époque le choix, par une conférence nationale souveraine, d’une candidature autonome du PCF en 2017…le tout au profit de Jean-Luc Mélenchon.

2 – Ils ont la conviction très majoritaire que le PCF, armé des idées de son dernier congrès, a une valeur ajoutée singulière, considérable et décisive à apporter au débat politique de réponses aux attentes immédiates, d’issue à la crise systémique du capitalisme et de construction d’une gauche nouvelle de combat, d’un rassemblement de gauche transformateur.

3 – Ils ont mesuré combien notre effacement a contribué à créer un vide d’idées alternatives dans la gauche. Aussi celle-ci s’est-elle affaiblie au point que nul candidat commun s’en revendiquant ne soit en mesure d’être présent au second tour en 2022. C’est sur cette béance désespérante que l’extrême-droite a pu récupérer une partie de la colère et des frustrations laissées en déshérence, augmentant d’autant plus son poids relatif que nombre d’électeurs de gauche se sont réfugiés dans l’abstention.

4 – Ils ont refusé de céder au sentiment de panique que l’on a voulu leur inspirer avec la peur de l’extrême droite et du duo Macron-Le Pen. Pourtant les pressions n’ont pas manqué, jusqu’à la veille des votes décisifs (conférence et consultation) : celles venues de l’intérieur-même du parti, celles du chantage misérable de Mélenchon, celles aussi des sondages, de la télévision et des évènements. Ils ont compris, comme le disait Roosevelt, face au trou noir de la crise de 1929 et à la montée du fascisme dans le monde, que « la seule chose dont il faut avoir peur c’est d’avoir peur », qu’un vote guidé par la peur de l’extrême-droite aurait accru l’effacement de leurs idées novatrices seules à même de faire sortir de l’abstention nombre d’électeurs de gauche écœurés.

5 – Ils ont décidé, à une majorité écrasante, que ce doit être celui-là même qui, contre les partisans de l’effacement, a été élu par le 38ème congrès secrétaire national qui doit en porter l’ambition, la cohérence, l’originalité des propositions et en faire la pédagogie politique en campagne.

En campagne tout de suite et tout le temps…

Dans l’Humanité du 10 mai, Robert Injey affirme que les communistes auraient voulu seulement exprimer un « vote anti-Mélenchon », alors que le sujet serait « le risque d’un second mandat Macron et une vraie menace de l’extrême-droite ». Bref, les communistes n’y auraient rien compris. Misère de la pensée renonciatrice…

Disons aux camarades qui ont voté pour l’option 2 sans aucune arrière-pensée de recomposition politique que l’heure est au rassemblement de tous les communistes dans leur diversité pour que leur vote majoritaire serve de puissant ressort à engager tout de suite la campagne conduite par Fabien. Celle-ci sera forte d’un gros potentiel d’avancées si chaque communiste se veut dépositaire de la responsabilité de faire grandir l’influence nationale du PCF et de ses idées novatrices et s’engage dans la campagne pour les porter. Pas question d’être seulement spectateurs d’une bataille que livrerait seul notre candidat. « Tous candidats », telle est la maxime qui devrait être notre d’ici à l’échéance de 2022.

De ce point de vue, les élections régionales, dont les conditions ont frustré, voire révulsé tant de communistes dans plusieurs régions, ne sauraient être utilisées pour parasiter la campagne pour la présidentielle. Elles ne sauraient constituer une parenthèse dans laquelle nous suspendrions notre travail de conviction pour 2022. La fadeur, l’inconsistance de certains programmes pour les régionales doivent servir, au contraire, d’aiguillon pour que les communistes, pendant cet épisode, déploient de façon autonome et adaptée aux conditions locales un argumentaire de campagne présidentielle communiste.

…avec les idées du 38ème congrès

C’est un défi considérable. Mais c’est le seul qui soit réaliste. Il nous faut mesurer la marche à franchir pour cela. Après l’immense sécheresse qu’a connue le champ des idées politiques avancées par la gauche, il est nécessaire d’irriguer abondamment celle-ci de propositions cohérentes, radicales et réalistes, rassembleuses. Il s’agit plus que jamais de rompre avec la tendance, qui a participé de nos échecs et a fortiori de ceux de la gauche au pouvoir, de se contenter d’énumérer des objectifs sociaux sans faire la pédagogie politique des pouvoirs que doivent conquérir salariés et citoyens pour que l’argent de l’Etat et des collectivités, celui des entreprises et des banques soit utilisé à ces fins. Car, il s’agit de commencer à rompre avec la logique du capital.

Fabien, interviewé le 11 mai par J-J. Bourdin, a déclaré :  « je veux que les Français choisissent sur les idées » et non entre telle et telle combinaison politicienne.

En outre, le chantier des objectifs sociaux doit être lui-même révolutionné, comme y invite notre dernier congrès. On ne peut se contenter de regarder dans le rétroviseur d’anciennes conquêtes largement mises en cause depuis, sans tenir compte des révolutions technologique, démographique, écologique et monétaire en cours. Il faut de nouvelles conquêtes pour consolider les anciennes et aller au-delà en prenant appui sur les potentiels de la révolution informationnelle.

C’est dire si la conjugaison des aspirations éthiques et émancipatrices avec les questions économiques est centrale. D’autant que la crise tape et va taper dur.

Aujourd’hui, les forces réactionnaires ont engagé une entreprise d’instrumentalisation de la peur, du besoin de sécurité des gens engendrés par leurs politiques, en mettant en avant, jusqu’à la nausée, les thématiques répressives, sécuritaires, identitaires.

Face à cela, les communistes peuvent prendre la tête d’une contre-offensive qui prendrait la sécurité sous son aspect social et émancipateur, tout en répondant aux besoins accrus de sécurité publique. Ceux-ci appellent des mesures nouvelles de prévention au-delà des mesures de répression, avec de nouveaux rapports entre police et citoyens, ce qui exige une refondation des missions de sécurité publique et un très gros effort de formation des personnels accompagnant les embauches nouvelles nécessaires.

Cette contre-offensive viserait à répondre aux attentes de protection et de promotion des gens, en faisant valoir des thématiques de liberté, d’émancipation, de coopération et de conquête de pouvoirs. Face au chômage et à l’insécurité sociale exacerbée, matrice de toutes les insécurités, les communistes peuvent avancer avec audace leurs propositions de sécurité d’emploi, de formation et du revenu, de défense et de promotion de tous les services publics, y compris pour l’écologie, de progrès de la démocratie par le ressourcement des élus aux luttes et à la créativité des populations dans les entreprises, les collectivités, le pays, jusqu’à l’Europe et au monde.

Il faut pour cela conjuguer luttes de résistance et exigence de nouvelles institutions, afin de surmonter le nouveau « mur des pouvoirs sur l’utilisation de l’argent ». C’est crucial. Cela demande un grand effort de notre candidat comme de tout le parti pour convaincre et rendre abordables nos propositions pour des Conférences régionales pour l’emploi, la formation et la transformation productive, pour des Fonds régionaux et national pour l’emploi et la formation en levier sur les banques et les entreprises, pour une nouvelle appropriation sociale et démocratique des grandes entreprises et de leur gestion, pour une maitrise sociale et démocratique de l’immense pouvoir de création monétaire de la BCE aujourd’hui asservi aux marchés financiers.

Cela s’inscrirait dans la visée d’une toute nouvelle relance, par le soutien de la demande et les progrès d’efficacité de l’offre – impliquant notamment des nationalisations d’un nouveau type, à commencer par les banques – par de nouvelles et importantes dépenses pour développer toutes les capacités humaines et protéger le système du vivant, par le recul des coûts du capital et le partage des résultats des recherches. Cette relance serait pilotée par les besoins populaires. Via la sollicitation des services publics et leur expansion nécessaire, les besoins structureraient des filières entières de production, et de services liés, gage d’une nouvelle industrialisation, comme pour la santé où cela est devenu si primordial. Celle-ci loin de se contenter de « relocaliser » en détruisant des emplois dans les pays de délocalisation, organiserait des coopérations de co-développement à partir d’un nouvel essor de notre site national de production.

L’avenir est à construire, nous devons et nous pouvons y contribuer de façon décisive. Cela exige de ne pas le regarder avec les lunettes du passé et prendre appui lucidement sur le nouveau qui émerge de façon ambivalente, pour, sans attendre, bousculer le présent. Car, comme le disait Lénine, « le temps n’attend pas ».

https://enavantlemanifeste.fr/2021/05/13/tous-candidats/

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22 mai 2021 6 22 /05 /mai /2021 08:33
POUR CETTE ILLUSTRATION VOIR NOTE (1)

 

Petite conclusion

avec quelques répétitions...

 

de

"Mode de production et

Mode de pensée"

petit essai de commentaire philosophique sur l'économie, qui sera mis en ligne sur ce blog

le 23 mai 2021

 

Le mépris de la production est de bon ton et affiché par des intellectuels médiatiques qui font l’opinion. De chers intellectuels, « chers » au sens de la valeur marchande.

Ils font l’opinion en soumission à un mode de production dont ils sont les privilégiées et quelquefois les bénéficiaires.

On peut dire que d’une certaine façon ce mépris de la production va de pair avec un mépris de la consommation, dont pourtant, en général ils ne sont pas avares.

Ce mépris est celui du maître d’esclave vis-à-vis de l’esclave dont il bénéficie des services. « Usage de soi » par l’autre.  Il faut lire « l'ile des esclaves » et « l’ile aux femmes -"La Colonie" » de Marivaux, timide mais radical début de critique de la part de la bourgeoisie révolutionnaire de 1789 - avant qu'elle ne reconstitue une nouvelle domination après sa victoire sur l'aristocratie absolue- des hiérarchies basées sur une société de classe dont l’extrémité est le fascisme et le génocide des personnes et des cultures qui ne « simplifient » à ses yeux pas « suffisamment » la vie à la radicalité utilitaire d’une élite. Capitalisme en crise systémique et recours au fascisme, quand les conditions peuvent en être réunies, pour tenter de le pousser au paroxysme vont de pair.

Le fascisme ne cache pas sa philosophie anti-humaniste de « l’homme est un loup pour l’homme » de Hobbes convenant tout à fait au capital à sa naissance comme dans son développement. Par contre les usurpations des idées du mouvement ouvrier n’ont pu effacer les buts affichés de solidarité et de développement de tous. Mais quel gâchis dans les corps et les têtes, payés forts aujourd’hui !

La production au sens strict du terme  employé en économie comme au sens large, permet la  re-génération de l’humanité c’est la vie de l’humanité, sa créativité, son interfécondité . Aucune solution à la crise, économique, écologique, ergologique, morale ne peut échapper à la question de la production, de la reproduction matérielle et de la « re-génération » humaine, terme emprunté à Paul Boccara, de leur qualité et de leur quantité.

Et la production repose sur le travail humain et le développement de toutes les capacités humaines, ce qui renvoie aussi aux activités hors travail concourant à la re-génération humaine, l’exploitation de la nature, régulé en fonction de la nature et de l'homme dans leur unité, en rapport avec les besoins vitaux de l’espèce, de la personne dans l’espèce et de la personne dans la société humaine constituée.

Une transformation en santé du mode de production extrayant de la nature les subsistances et reposant sur le travail qui en est l’activité, que ce soit dans un mode de production ou un autre et une organisation du travail vont de pair, sont inséparables. Il y a une contradiction antagonique entre achat de la force de travail (à dépasser progressivement et radicalement), base du cycle de reproduction-élargie A-M-A’ et développement de l’humanité. Un autre usage de la révolution informationnelle, ses capacités exponentielle de productivité nouvelle et sa « condensation » pratique-physique-mentale, bien employée, non mécaniquement mais dialectiquement, peut le permettre aujourd’hui.

Construire les conditions qui sécuriseraient et promouvraient chaque travailleur permettrait au travail de se libérer des déterminations capitalistes qui entravent la créativité et le font de plus en plus s’opposer à tout le hors travail devenu, pourtant, si essentiel à l’essor de sa qualité . C’est justement ce à quoi ne peut répondre la logique du capital , son cycle de reproduction A-M-A’, sa suraccumulation-dévalorisation et sa crise générale. C’est à ce problème que répondent la proposition de loi de sécurité d’emploi et de formation (et de revenu évidemment) et des droits du travail y correspondant, et une autre utilisation de la production monétaire, du local au mondial (Crédit, Fonds, système financier et bancaire, BCE, FMI, DTS…) permettant les choix de production répondants aux besoins sociaux, de la production des objets aux production dites strictement culturelle, reflets de l’ensemble des cultures populaires et savantes de l’humanité.

Il n’y a pas de production sans recherche fondamentale et appliquée, et il n’y a pas de production sans développement de la pensée humaine, de l’évolution-complexification de la pensée humaine répondant au mouvement naturel universel d’évolution-développement-complexification et par conséquent de la conscience de l’homme sur la nature, sur la société et sur lui-même constituant la conscience synthétique de la nature sur elle-même, du moins une partie conjointe au mouvement universel.

Il n’y a pas de répartition juste répondant aux besoins sociaux sans développement quantitatif et qualitatif d’une production répondant aux besoins sociaux, au développement-évolution-complexification de l’espèce humaine, en deçà et au-delà de sa transformation en une entité « plus universelle », sa reproduction dans l’univers en développement-évolution-complexification globale et en diversification-condensation continue de ses éléments.

Pierre Assante. 22/05/2021 07:35:07.

 

(1) ILLUSTRATION :  Nous vous avons signalé le 6 mai 2021 la parution de cet ouvrage. Merci infiniment au Professeur Yves SCHWARTZ pour les citations de ce blog dans différentes parties de son ouvrage. VOIR CETTE PRESENTATION et diverses citations de l'ouvrage sur ce blog.

 

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/extraits-de-ergologie-travail-et-politique.yves-schwartz.2021.html

 

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/parution-yves-schwartz.travail-ergologie-et-politique.html

 

MODE DE PRODUCTION ET MODE DE PENSEE tous les 9 articles  :

 

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

 

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18 mai 2021 2 18 /05 /mai /2021 07:00

 

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17 mai 2021 1 17 /05 /mai /2021 10:49

 

Transformation

qualitative lente.

« Soulever une plume » ou les conditions

de survie À créer.

….

 

Certes il y a des transformations qualitatives lentes ou rapides, à l’instar de l’eau qui bout ou de l’eau qui s’évapore lentement.

A la différence de l’eau, dans la transformation qualitative lente ou rapide de la société, il y a l’intervention de la conscience et donc des choix, des jugements de valeur.

Plus la société se complexifie, à l’instar du mouvement universel connu, en évoluant et en se développant, plus la conscience des besoins de transformations se complexifie de même.

Dans cette complexification le débat de norme et le débat de valeur est lui-même complexe.

Le mouvement des forces contradictoires, les idées, les hommes qui les produisent et les forces productives dans leur ensemble humain-technique-culturel qu’ils constituent en unité, en diversité et particularité,  et en identité, se produit dans une-cette complexité croissante exponentiellement.

Transformer la société n’est dont plus « soulever une plume » comme remarquait Lénine en comparant la Russie et une société développée démocratiquement, industriellement, dans ses infrastructures et superstructures et leurs « fonction » unique, mutuelle, leurs rapports dialectiques.

Imaginer pour mettre en œuvre pas à pas, avec des "retours" et des avancées, une transformation qualitative sociale « lente » ce n’est pas laisser l’eau s’évaporer d’elle-même : c’est contribuer par des choix à l’infinité des transformations qualitatives micro passées et passées-présentes dans une transformation qualitative macro, dans le réel vécu par la personne et la société en rapports dialectiques, interactifs, conjoints, objectivement solidaire, solidaires vers une solidarité subjective créatrice de santé. C’est orienter les possibles et les bifurcations, les bifurcations possibles infinies, et parmi elle les proches et repérables, identifiables par nous en possibilités objectives et subjectives. Et leur donner parfois le « coup d’épaule » nécessaire.

Et ce n’est pas en imaginant ces bifurcations et ces choix indépendamment du mouvement réel de la société (ou dépendant d’un déterminisme irréel doublement abstrait), MAIS dépendant des causalités liées au développement-complexification des forces productives, et relativement et possiblement autonome de l’anankè -la nécessité- historique), que la conscience peut agir sur le choix des orientations. Mais en même temps le choix des orientations est lui-même aléatoire, comme toute action des forces réciproques, contradictoires, tout mouvement tout court.

L’identité et l’unité n’est pas égalité mathématique, mais élément commun d’un ensemble dans l’infinité de ses composantes et des résultantes des mouvements de ses composantes, l’unité du mouvement des composantes dans le mouvement global. Ceci n’est pas qu’une formule. C’en est une qui tente de refléter une réalité du mouvement. C’est cela le mouvement de la conscience de la personne dans la conscience collective du mouvement global de la société humaine. L’égalité mathématique reste encore une énigme utile et opérationnelle à nos savoirs de survie et de développement ; de même l’infinité du grand et du petit.

Partir de la réalité du mouvement de la société c’est partir de ses capacités de production des biens nécessaires à la vie humaine non dans une vision figée héritée du passé lointain ou immédiat, lointain-immédiat en unité et dans les formes individuelles et collectives de la mémoire volontaire et involontaire.

Il est donc évident que la connaissance du travail, de son apparition qui a daté la naissance de l’espèce humaine jusqu’à une reproduction des moyens de production organisée mondialement est essentielle à la satisfaction des besoins humains, de leur complexation et de leur santé, qui n’est pas un état de perfection atteignable pas plus que l’équilibre qui est la mort, l’inexistant, mais une tendance au viable, et au viable. Ce n’est pas faire ici de l’anthropocentrisme « sectaire ». C’est rechercher pour ce qui est de notre espèce et de sa capacité de constituer une conscience de la nature sur elle-même, parmi d’autres possiblement existantes dans l’univers, ses moyens de survie-développement, sa santé de développement pour ne pas disparaitre prématurément, avant de constituer un futur « plus universel » de cette conscience de la nature sur elle-même.

Dans le mouvement social, il y a toujours, universellement et intemporellement, toujours, contradiction des forces qui animent le mouvement. Lorsqu’il y a dissymétrie temporelle les forces ne sont pas seulement contraires mais antagonistes : Il n’y a pas dans ce cas de transformation conjointe, mais élimination de la contradiction dans une nouvelle contradiction abolissant les forces immobilisantes. Certes il y a toujours abolition du réel, du mouvement dans sa transformation, mais on peut retrouver deux forces contraires transformées et non éliminées dans la transformation. L’abolition-transformation est de fait un saut qualitatif dans une situation d’antagonisme. C’est le cas du mode de production qui est le nôtre, l’échange A-M-A’ au paroxysme de son évolution-complexification, la suraccumulation-dévalorisation du capital à laquelle il conduit, et l’hypothèse d’un nouveau mode de production en santé à élaborer pas à pas et à mettre en œuvre conjointement à ce pas à pas : la transformation lente, mais saut quand même de qualité et certainement pas sans convulsions. La transformation ne peut être que son abolition ou l’arrêt progressif ou rapide du mouvement faute d’une transformation qualitative lente ou rapide. Plus une contradiction antagonique résiste, plus sa résolution est explosive.

Il ne s’agit pas d’être englouti dans un sentiment d’impuissance, mais de constater et de comprendre dans une réflexion tout ce qui n’a pu survivre dans la nature et les conditions de survie à créer.

Pierre Assante. 17/05/2021 08:01:56.

 

 

VOIR AUSSI SUR CE BLOG, Vidéo d'Yves DIMICOLI :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/cliquer-ci-dessus-l-intervention-d-yves-dimicoli-reunion-de-la-commission-economique-27-avril-2021-le-lien-voir-aussi.html

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17 mai 2021 1 17 /05 /mai /2021 07:00

 

10 mai 1981 : le dialogue entre Charles Fiterman et Anicet Le Pors

Vendredi 14 Mai 2021.

Pierre Chaillan (1). L’Humanité.

 

Rappel des faits : Quel regard les deux ministres communistes du gouvernement de Pierre Mauroy, acteurs de premier plan, portent-ils sur ce moment historique ? Comment ont-ils vécu le tournant de la rigueur ? Quels enseignements en tirer ?

 

CHARLES FITERMAN Ancien ministre des Transports, ANICET LE PORS Ancien ministre de la Fonction publique, conseiller d’État honoraire

 

Quel est votre état d’esprit en ce 10 mai 1981 ? Que retiendrez-vous de cette journée ?

Charles Fiterman Je l’ai vécu comme un moment exceptionnel dans ma vie de militant. J’avais toujours participé à des batailles nationales qui avaient été perdues. La droite gouvernait depuis 1958. Il s’agit alors d’une victoire de la gauche rassemblée. Ce n’est pas seulement une victoire personnelle de François Mitterrand. Je suis sorti le lendemain dans la rue, j’ai rencontré des militants, des électeurs. Ils étaient joyeux et contents. Ce qui m’avait frappé à l’époque, c’était une sorte de sentiment de fierté, de dignité retrouvée. Ils avaient l’impression qu’ils allaient compter dans la vie et que, même en rentrant à l’usine le lendemain, ils ne seraient pas considérés de la même manière. Cela m’a conduit à penser que c’était vraiment une étape nouvelle dans le combat politique qui devrait être intéressante avec des difficultés. Je n’avais pas beaucoup d’illusions à cet égard : je savais bien que les choses ne seraient pas faciles.

Anicet Le Pors On m’a demandé plusieurs fois si les communistes étaient heureux ce soir-là. Parce que semble-t-il les gens d’aujourd’hui ont du mal à imaginer que les communistes puissent être heureux de l’élection de François Mitterrand, un socialiste. Je réponds, et cela rejoint ce qu’a dit Charles Fiterman : les communistes dans leur masse aspiraient depuis deux décennies à cet objectif de l’union de la gauche sur la base d’un programme qui allait, sinon produire l’avènement d’un socialisme, du moins de manière assez fondamentale transformer la vie. On touchait au but. Ce qui était dominant, très largement, c’était une grande satisfaction, et une grande joie. Mais je crois qu’assez rapidement est venue chez la partie la plus engagée, la plus militante des communistes une sorte d’amertume. Ils avaient l’impression d’avoir été les meilleurs artisans de ce succès, d’avoir beaucoup travaillé, d’avoir su faire partager des idées à l’ensemble de la gauche. Et il y avait quand même une sorte de sentiment d’injustice. Nous n’étions pas récompensés à la mesure de ce que nous avions apporté en tant que force militante et en idées. D’autant plus que cela avait bougé notre vision du socialisme, dans le sens d’une démocratie avancée. Il faut donc distinguer les militants les plus engagés avec la masse des communistes qui rejoignaient l’ensemble du peuple de gauche, qui était très heureux, très joyeux… Et puis, assez rapidement, on s’est dit que c’était payer le prix de l’affaiblissement de notre parti.

Quelle est alors votre lecture historique et ­politique du 10 mai 1981 ?

Charles Fiterman Je n’ai pas été tellement surpris par le résultat du premier tour obtenu par Georges Marchais. Je savais qu’une élection présidentielle est une élection difficile pour le Parti communiste. Personne n’imagine qu’il puisse y avoir un président de la République communiste à l’époque. Dans ces conditions, il y a une frange de l’électorat qui veut tellement le changement et à tout prix battre la droite qu’elle se reporte sur le fameux « vote utile ». C’est ce qui s’est passé. Une frange de l’électorat communiste est allée directement au premier tour sur François Mitterrand. J’ai trouvé alors que 4 millions de voix, plus de 15 %, ce n’était pas si mal. Vu d’aujourd’hui évidemment cela paraît grandiose, mais même à l’époque… On espérait faire plus mais avec un tel potentiel, avec la volonté de changement qui existait au-delà de l’électorat communiste, il y avait moyen d’agir, de travailler, de faire bouger les lignes.

Anicet Le Pors On a cru quand même – je me souviens de discussions à ce sujet – qu’on pouvait tutoyer les 21 % et quelques de Jacques Duclos. On se disait : « Est-ce que finalement on ne peut pas passer devant ? Il suffit d’un point ou deux… » Cela n’a pas été le cas au bout du compte mais c’était quand même un peu l’idée. Le deuxième enseignement que je tire est que les Français sont un peuple qui s’est révélé politique. Les gens ont bien réalisé, les communistes y compris, qu’il n’était pas possible de gagner une présidentielle avec le Parti communiste en tête. Pour gagner électoralement il fallait rééquilibrer la gauche. Rééquilibrer voulait dire favoriser le Parti socialiste. Alors on ne l’imaginait peut-être pas à ce point mais néanmoins c’était la solution. Et puis, il faut enfin souligner à quel point ce résultat était singulier. Margaret Thatcher avait été élue en 1979, Ronald Reagan en 1980, Helmut Kohl allait être élu en 1982. Au milieu de tout cela, il y avait François Mitterrand qui était élu à gauche avec 51,76 % !

Charles Fiterman Oui, on était à contre-cycle…

Anicet Le Pors On était complètement à contre-cycle ! Le néolibéralisme est né avec Thatcher ! Un nouveau cours des choses était engagé… C’était d’une audace folle d’élire un président de gauche dans des circonstances pareilles. Un environnement pareil. Et cela explique assez largement la suite.

Charles Fiterman De l’autre côté, l’image de l’Union soviétique à laquelle nous étions peu ou prou attachés était déjà dégradée. Elle n’exerçait plus cette force attractive qu’elle avait dans les décennies auparavant. Et notamment sur le terrain des libertés. Cela nous privait aussi, d’une certaine manière, d’un point d’appui pour apparaître comme susceptibles d’endosser le pouvoir et de rayonner plus. Cette situation d’ensemble faisait que l’environnement était difficile.

Quelle est votre plus grande fierté de ministre ?

Charles Fiterman Cela va peut-être vous surprendre. C’est celle d’avoir rétabli dans leurs droits d’anciens cheminots licenciés en 1948 et en 1953, lors de grèves très dures. Ce n’était pas seulement une question financière mais le sentiment de dignité retrouvée. Lorsque je leur ai annoncé, ils m’auraient embrassé et cela m’a fait un plaisir fou. De tels temps de bonheur sont si rares dans des journées épouvantables quand on ne cesse de se bagarrer.

Anicet Le Pors Ce qui s’impose pour moi, c’est le statut général des fonctionnaires, que j’ai conquis un peu à la hussarde. En juillet 1982, en anticipant l’arbitrage de Pierre Mauroy, je déclare qu’il y aura le même statut pour tout le monde car il ne pouvait pas y avoir des fonctionnaires éminents et d’autres déclassés. Ce statut général comporterait trois versants : État, territorial et hospitalier. Cela a demandé cinq ans ! Et lorsque la quatrième et dernière loi sur les hospitaliers est enfin passée en Conseil des ministres, Mitterrand a dit : « C’est une mauvaise loi mais comme c’est le quatrième texte on laisse filer. Heureusement, ces lois n’auront pas une longue durée de vie. » Sauf qu’elles sont toujours en vigueur aujourd’hui !

Comment vivez-vous en 1983 le « tournant de la rigueur », la rupture des communistes puis le départ des ministres en 1984 ?

Charles Fiterman On cède facilement aux simplifications de langage et on fabrique des concepts qui sont loin de refléter la complexité de la réalité. Il y a les Trente Glorieuses et il y a le fameux « tournant de la rigueur ». De mon côté, je n’ai pas connu de tournant. Cela a commencé dès le printemps 1982 avec le blocage des salaires, des prix (et des dividendes, paraît-il !). Ensuite, ce n’est qu’une succession de crises avec des reculs. Il y a eu des reculs successifs du pouvoir et du président de la République mais qui, en même temps, étaient accompagnés d’avancées que l’on pouvait encore obtenir. Pour moi, il n’y a pas eu de tournant en 1983 au sens strict du terme. C’est plutôt un processus : la bataille est devenue de plus en plus difficile et nos marges de manœuvre de plus en plus limitées. C’est ce qui a conduit à 1984. Ainsi, même après la mise en place du deuxième gouvernement Mauroy, j’ai encore pu faire aboutir et avancer toute une série de projets et de dossiers. C’est par exemple le décret social routier, qui fixait la durée de travail et de mise à disposition des conducteurs. C’est encore le lancement de l’A320, stratégiquement déterminant pour Airbus, ou la mise en chantier de lignes de tramway, etc. J’ai encore pu obtenir des crédits. Tout cela s’effectuait dans une orientation générale de plus en plus compliquée à soutenir. C’était un processus avec un contexte international très défavorable dans lequel la direction socialiste du pouvoir a opéré, pas après pas, un certain nombre de reculs en s’alignant sur les exigences du néolibéralisme.

Pensez-vous qu’il est alors possible de rester ministre ?

Charles Fiterman On aurait pu rester en 1984, il y avait encore quelques marges possibles. Mais il y avait un gros problème : c’était le plan de modernisation de grandes entreprises nationalisées, notamment la sidérurgie et les chantiers navals. Ce plan gouvernemental consistait à ­réinvestir et à moderniser un peu mais en réduisant l’emploi de façon importante et sans qu’il n’y ait de garanties sociales. Évidemment, cela a créé un fort mécontentement. De mon point de vue, le Parti communiste s’est alors trop cantonné à défendre des acquis et le statu quo. Il fallait bien sûr les défendre mais il fallait aussi avoir une démarche plus novatrice, faire des propositions nouvelles dans certains cas de création ou de garantie de l’emploi. Il fallait pousser plus loin l’effort d’investissement en poursuivant une réforme fiscale qui est restée en chemin. Il y avait une bataille à mener sur des thèmes nouveaux. Mais ce qui a surtout manqué, c’est l’intervention citoyenne. En son absence, tout cela est resté une activité de sommet. On ne s’est pas suffisamment appuyé sur l’initiative et la revendication d’en bas. Il y a bien eu les lois Auroux mais elles sont restées formelles. On n’a pas fait assez appel sous toutes les formes possibles au monde du travail et à la société elle-même. Dans ces conditions, en 1984, cela n’était plus tenable. Je ne pouvais pas rester dans un gouvernement qui appliquait une politique alors que dans le même temps le secrétaire général du Parti communiste manifestait contre à la tête des travailleurs sidérurgistes. Dans ces conditions, j’ai souscrit à la décision de partir.

Anicet Le Pors S’agissant de l’implication des travailleurs et de l’intervention populaire, on a payé la contrepartie de cette joie naïve du 10 mai 1981. C’était une victoire électorale, mais de là à passer de la défense des droits fondamentaux à la cogestion des entreprises publiques, il y avait un pas qui n’a pas été franchi. La loi de démocratisation du service public est intervenue le 6 juillet 1983. Les lois Auroux ont été adoptées durant ces trois années mais elles n’ont pas été saisies. Ce qui est clair, c’est le point de départ et le point d’arrivée. Il y a d’abord eu des mesures importantes très positives. Pour mon ministère, c’est la création de 36 000 emplois dans la fonction publique. Pour le point d’arrivée : c’est différent. C’est Mitterrand qui considère que le statut général ne lui convient pas. Entre les deux, il est peut-être un peu vain de fixer une date où cela s’est retourné. Cela a commencé assez rapidement. J’ai mal vécu le blocage des salaires car j’ai eu le pressentiment que c’était le début de la fin. On peut alors parler d’un tournant même si ce n’était pas ouvertement dit, c’était sous-jacent. C’était dans l’air. D’où le débat économique très frontal que j’ai eu avec Jacques Delors…

Comment qualifieriez-vous la présidence de François Mitterrand ?

Charles Fiterman Je la qualifierais de complexe…

Anicet Le Pors Oui, je suis d’accord : à la fois ­complexe et contradictoire…

Charles Fiterman Il y a eu des avancées incontestables, et pas seulement les deux premières années. De grandes mesures sociales ont été prises dès le début mais d’autres dispositions qui touchent à des problèmes de société, de culture, de démocratie ont ensuite marqué le premier septennat. Et puis, dans un contexte international défavorable, on a enregistré un recul progressif devant la pression du néolibéralisme. Je ne dirais pas que le bilan de Mitterrand est globalement positif. J’utiliserais le terme de complexe avec des ombres et des lumières.

Anicet Le Pors Je me suis toujours interrogé sur la sincérité de Mitterrand. C’est pour cela que j’ai du mal à faire un bilan parce que je me demande ce qu’il pense lorsqu’il dit ou décide quelque chose. C’est quelqu’un que j’admire pour son talent. C’est un homme politique de premier ordre. Mais, chaque fois que je parle de Mitterrand, au bout d’un certain temps, me revient une image. C’est singulier. Je pense à Fernand Iveton, ce militant communiste engagé pour l’indépendance de l’Algérie qu’il a laissé guillotiner alors qu’il était ministre de l’Intérieur. Quoi qu’il fasse, ce souvenir reviendra toujours chez moi…

(1) https://www.humanite.fr/10-mai-1981-le-dialogue-entre-charles-fiterman-et-anicet-le-pors-707099

 

VOIR (video essentielle) :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/cliquer-ci-dessus-l-intervention-d-yves-dimicoli-reunion-de-la-commission-economique-27-avril-2021-le-lien-voir-aussi.html

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16 mai 2021 7 16 /05 /mai /2021 13:52
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DIRECT Fabien ROUSSEL invité de la matinale de France Info - jeudi 13 mai

SUR CE LIEN :

https://www.facebook.com/groups/718658278485233/permalink/1410042676013453/

 

 

LIRE sur le site EN AVANT LE MANIFESTE : 

https://enavantlemanifeste.fr/2021/05/13/tous-candidats/

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16 mai 2021 7 16 /05 /mai /2021 11:01

 

EXTRAIT de « Ergologie, travail et politique ». Yves Schwartz. 2021.

 

Nous vous avons signalé le 6 mai 2021 la parution de cet ouvrage :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/parution-yves-schwartz.travail-ergologie-et-politique.html

 

En voici un extrait ci-dessous. Un extrait qui ne peut donner une idée d’ensemble des analyses qu’il contient et qui font suite à une recherche d’Yves Schwartz de toute une vie, acté dans sa thèse « Expérience et connaissance du travail » 1988 publiée par les Editions Sociale, puis à une recherche pluridisciplinaire dans le cadre de l’Université de Provence et du Département d’Ergologie qu’il a créé, développant les concepts et les catégories philosophiques sur le travail et l’activité humaine dans le cadre de la société réelle dans laquelle elle s’exerce.

 

« …S’il fallait attirer à l’Université une quinzaine de protagonistes plus ou moins représentatifs du monde du travail actuel pour y travailler avec nous, comme en a témoigné à l’époque "L’Homme producteur" (voir Yves Schwartz et Daniel Faïta -sous la direction de -,"L’Homme producteur", Autour des mutations, du travail et des savoirs), quel degré de reconnaissance mutuelle entre eux pourrions-nous expérimenter avec eux ? Il faudrait certainement beaucoup plus de temps pour que des concepts communs sur le travail puissent circuler entre tous les participants. Sans parler des hostilités et incompréhensions encore plus béantes dans l’institution universitaire, de quels appuis pourrions-nous bénéficier dans le monde du travail, qui nous ont permis d’exister il y a plus de 26 ans ? L’écart entre le monde de l’agir industrieux et les normes dominantes de la gouvernance mondiale n’est-il pas aujourd’hui  devenu abyssal (voir textes 5 et 6) ? Le secteur industriel en constant déclin dans nombre de pays d’Europe, dont la France, est lui-même fragmenté, divisé en unités géographiquement dispersées, en sous-traitances, les métiers, les compétences relèvent de moins en moins de catégories stabilisées, s’y multiplient des spécialités, des savoirs technologiques labiles, dont l’avenir est perpétuellement tenu en suspens par les avancées à la fois prodigieuses et incertaines de la numérisation et de la dite « intelligence artificielle ». L’hétérogénéité des expériences professionnelles, la fragmentation des « usages de soi » affectent encore plus les activités dites « tertiaires », ce fourre-tout, largement majoritaire en tant que catégorisation Insee, dans la population active, particulièrement exposé à la diversification des formes d’emploi, des statuts juridiques, à la précarisation, à la « plateformisation », à « l’ubérisation », au foisonnement des start-up de faible longévité…. »

 

C'est un ouvrage était attendu et doit être entendu pour qui veut progresser en conscience sur le travail et l'activité humaine. Il est préfacé par Christine Castejon et  Jacques Rollin, introduction qui dessine le tableau de l’ensemble des recherches du Professeur Yves Schwartz et leur développement-complexification permanent.

Ce  que Yves Schwartz développe en "conclusion" : « Pour un monde commun à construire », rassemble des hypothèses avancées, sur la relation d'antagonisme et de non antagonisme dans les conditions de travail, d'activité, de pouvoir économique et politique, du local au global, ici et maintenant. Il n'est pas courant -dans notre période submergée par la pensée libérale et sa philosophie-, cet effort de pensée dialectique explicite remettant la logique sur pied, sur la situation sociale dans le processus du capital et son rapport aux relations humaines, aux rapports sociaux de classe tels qu’ils se poursuivent aujourd'hui au paroxysme de la financiarisation et de « l’élite » minusculement mais puisamment mondiale qui l’anime dans et par la production monétaire et son usage pour le taux de profit en déclin. Ce « Nouveau talon de fer » n’est pourtant pas indomptable.

Ce que dit Yves Schwartz sur ce que pourrait être un nouveau travail sur l'Homme producteur (Citation ci-dessus) à l'image de celui fait à l'époque il y a 36 ans, en dit long sur les obstacles objectifs et subjectifs à surmonter et l’effort théorique dans divers champs et pluridisciplinaire, nécessaire à mettre au service du monde du travail. J’espère ne trahir personne dans ces propos.

Pierre Assante. 16/05/2021 10:28:20.

 

 

VOIR AUSSI SUR CE BLOG, Vidéo d'Yves DIMICOLI :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/cliquer-ci-dessus-l-intervention-d-yves-dimicoli-reunion-de-la-commission-economique-27-avril-2021-le-lien-voir-aussi.html

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15 mai 2021 6 15 /05 /mai /2021 06:12

 

ECONOMIE ET POLITIQUE

Numéro 800-801 (mars-avril 2021)

 

Éditorial

Actualités France

Europe/Monde

Les dossiers d’économie et Politique
Prendre le pouvoir sur l’économie

Emploi, entreprises, luttes

Formation et théorie

Notes de lecture

https://www.economie-et-politique.org/

 

 

VOIR aussi sur ce blog :

DROIT DANS LE MUR OU VIRAGE EN SANTÉ ? 

UN PEU DE PHILOSOPHIE POUR PLUS D’ÉCONOMIE

sur ce lien :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/droit-dans-le-mur-ou-virage-en-sante-un-peu-de-philosophie-pour-plus-d-economie.html

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14 mai 2021 5 14 /05 /mai /2021 05:57

 

Ecrit et mis en ligne une première fois le 11/02/2021 13:46:02.

 

LIBERALISME ET DARWINISME SOCIAL, D’HIER ET D’AUJOURD’HUI.

 

En écoutant une transmission culturelle sur Darwin, je constate une fois de plus la domination idéologique du darwinisme social : « la guerre de tous contre tous » de Hobbes (1).

 

Si le « darwinisme » contient des avancées progressistes fondamentales, sa « mise en concordance métaphorique » avec la société humaine oublie une chose : L’évolution-complexification continue qui a porté l’espèce animale humaine à la construction d’une société pensante est bel et bien une nouveauté, une transformation qualitative de l’espèce et de son organisation.

Le libéralisme, le structuralisme, le darwinisme social vont de pair, « de ter », triple négation qui ne réussit pas en grandissant à déborder du vase de la philo aristotélicienne et du principe réactionnaire de non-contradiction. Cet embourbement de la pensée est représenté par l’intelligentsia libérale qui est majoritaire dans les médias et les institutions culturelles et scientifiques mais a du mal à survivre elle-même en empêchant la vérité de sortir du puit.

La négation de la négation, le dépassement de la négation, cette formule que l’on croit barbare est de la plus haute intelligence et de la plus grande beauté et efficacité : elle est la serpe mentale qui permet de cueillir le gui du savoir et de la vie. La forme poétique n’est pas la plus adéquate pour m’exprimer sur le sujet, surtout cette forme formelle de l’allégorie. Mais usons de l’arme de l’adversaire pour être compris : prenons le chemin qu’il emprunte et sortons-en ensemble en y laissant mourir le principe de non-contradiction !

Le darwinisme social est sans doute, dans le haut du vase de la pensée, la forme la plus intellectuelle, et la plus sournoise et insidieuse pour imposer la concurrence marchande du capital dans la concurrence intellectuelle en unité et en soutien pratique mutuel. C’est à travers ce darwinisme-là qu’on maintient en prison les velléités de coopération, de solidarité et de cohérence scientifique synthétiques de la vision du monde et de ses possibilités de transformation en santé ;  de complexification-évolution qu’on appelle le progrès dans l’appropriation saine de l’univers par l’homme, ses subsistances : les nourritures tangibles et invisibles, objectives et subjectives, nécessaires qui constituent cette appropriation vitale.

Certes la « base physique » que la matière du corps humain social EST, contient bien les gènes, la « matière fine » qui fait la métagénétique-épigénétique. Mais phylogénèse et ontogénèse, la genèse de l’espèce sociale et la genèse de la personne sociale vont de pair, et l’évolution-complexification génétique connait aussi, dans la naissance du travail  transformateur de la matière et de la subsistance humaine  – et l’organisation sociale et ses connaissances et représentations en évolution-complexification continue –   un bond dans la constitution génétique de l’espèce au même titre que l’évolution-complexification continue de l’organisation sociale ; dans les bonds-négation de la négation micros et macro de la continuité, mouvement ondulatoire et corpusculaire à la fois, et non séparément continu et discret.

L’épigénétique est une autre découverte que celle de l’ADN qui ne doivent pas être considérés en scission mais en synthèse. Dans notre société l’activité parcellisée par la division capitaliste du travail handicape les synthèses  – conscience de la nature sur elle-même – et leur mouvement d'évolution-complexification continue qui peut éclore et mourir dans un « coin de l’univers », se déploie globalement et magnifiquement sous les yeux du télescope et du microscope de façon certes aléatoire mais aussi de façon causale et non de façon déterministe.

Il y a téléologie relative et énigmatique dans la fabrication mentale sans cesse différente et renouvelée du lit de Platon et la téléologie globale de la construction de l'univers ne peut être qu’une construction abstraite qui enferme l’issue des subsistances ici et maintenant, et condamne à mort le processus d’évolution-complexification continu de "ce coin de l'espace". Dans la pratique la téléologie est contenue dans darwinisme social, et le darwinisme lui-même a été conçu dans les limites de la religion en tant qu’institution de la domination de classe et schématisation doublement abstraite du processus mental et de connaissance théorique et pratique.

Pierre Assante. 11/02/2021 13:46:02.

(1) Philosophe de la bourgeoisie anglaise du XVII°, alors que Darwin, scientifique qui a révolutionné la biologie, découvreur de l’évolution des espèces, est un contemporain de Marx. Sa découverte a été instrumentalisée dès le début dans sens de la philosophie de Hobbes au profit de l'idéologie libérale du capital.

 

VOIR (video essentielle) :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/cliquer-ci-dessus-l-intervention-d-yves-dimicoli-reunion-de-la-commission-economique-27-avril-2021-le-lien-voir-aussi.html

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13 mai 2021 4 13 /05 /mai /2021 21:16

 

TOUS CANDIDATS

PAR 

YVES DIMICOLI

13 MAI 2021

 

Fabien, interviewé le 11 mai par J-J. Bourdin, a déclaré :  « je veux que les Français choisissent sur les idées » et non entre telle et telle combinaison politicienne. C’est un défi considérable. Il faut pour cela conjuguer luttes de résistance et exigence de nouvelles institutions, afin de surmonter le nouveau « mur des pouvoirs sur l’utilisation de l’argent ». C’est crucial. Cela demande un grand effort de notre candidat comme de tout le parti pour convaincre et rendre abordables nos propositions pour des Conférences régionales pour l’emploi, la formation et la transformation productive, pour des Fonds régionaux et national pour l’emploi et la formation en levier sur les banques et les entreprises, pour une nouvelle appropriation sociale et démocratique des grandes entreprises et de leur gestion, pour une maitrise sociale et démocratique de l’immense pouvoir de création monétaire de la BCE aujourd’hui asservi aux marchés financiers.

Il n’est pas exagéré de qualifier de raz-de-marée les résultats de la consultation nationale des communistes qui vient d’avoir lieu. C’est une très grande victoire sur eux-mêmes face à l’adversité de la situation politique et aux intimidations dont ils ont fait, de toute part, l’objet. Maintenant tout, ou presque, reste à faire. A commencer par une campagne réussie, collective et à la hauteur des défis.

Nous sommes heureux d’avoir activement contribué à ce résultat avec « En avant le Manifeste » (1) fut, par notre bataille pour le 38ème congrès, pour nous nous sommes impliqués de façon déterminante, sans ménager leur peine ni craindre les coups à prendre, puis par nos interventions, très tôt, et des articles argumentés, pour soutenir la nécessité de décider d’une candidature du PCF en 2022.......

Un mouvement de fond chez les communistes.

En campagne tout de suite et tout le temps…

avec les idées du 38ème congrès.............................................

 

.....SUITE SUR CE LIEN :

https://pierreassante.fr/dossier/TOUS_CANDIDATS_PAR_YVES_DIMICOLI_13_MAI_2021.pdf

 

(1) sur le site EN AVANT LE MANIFESTE : 

https://enavantlemanifeste.fr/2021/05/13/tous-candidats/

 

Une commentaire de Daniel BESSE :

Besse Daniel. le Samedi 15 mai 2021, 09:47 sur TOUS CANDIDATS PAR YVES DIMICOLI 13 MAI 2021.

" Les charlatans sociaux de tout acabit voulaient , à l'aide d'un tas de panacées et avec toutes sortes de rapiéçages , supprimer les misères sociales sans faire le moindre tort au capital et au profit " . Engels 1848 . Aux 21ème siècle ils n'ont pas beaucoup évolué , ils ont même régressé vers le social-libéralisme faisant ainsi le lit de l'extrême droite . Voilà pourquoi il faut un candidat communiste à la présidentielle afin de gagner la bataille des idées sur une autre utilisation de l'argent et pour changer les rapports sociaux et de productions .

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13 mai 2021 4 13 /05 /mai /2021 10:52
CLIQUER CI-DESSUS

L’intervention d’Yves DIMICOLI

 

Réunion de la Commission Economique

27 Avril 2021

Le lien :

https://pierreassante.fr/dossier/COMECO.27.4.21.%20EXTRAIT.%20DIMICOLI..mp4

 

*********

Voir aussi :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/droit-dans-le-mur-ou-virage-en-sante-un-peu-de-philosophie-pour-plus-d-economie.html

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13 mai 2021 4 13 /05 /mai /2021 08:26

 

Pierre CHAILLAN

 

Disparition. Jacques Bouveresse, la rigueur d’un philosophe.

"Jacques Bouveresse défendait l'intégrité intellectuelle".

Francine Bajande.

 

Pierre Chaillan. L'Humanité. Mercredi 12 Mai 2021.

https://www.humanite.fr/disparition-jacques-bouveresse-la-rigueur-dun-philosophe-707001

 

Héritier du rationalisme des Lumières et de la tradition intellectuelle d’Europe centrale, le penseur du langage et de la connaissance est décédé à l’âge de 80 ans.

Ses origines paysannes expli­quaient sans doute sa grande modestie et son sens de la rigueur. Né le 20 août 1940 à Épenoy (Doubs), Jacques Bouveresse a creusé le sillon durant six décennies d’une philosophie scientifique. Il est mort à Paris le 9 mai 2021. Loin d’une posture esthète, le chercheur n’aimait pas les mondanités ou les sorties médiatiques et leur préférait le travail de fond et de force d’une philosophie établie sur ses fondements de la rationalité des ­Lumières. Depuis son entrée à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1961 jusqu’à son grand prix de philosophie de l’Académie française obtenu en 2019 pour l’ensemble de son imposante œuvre, il est l’auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages et de centaines de publications et d’articles sur la philosophie, la littérature et les sciences.

Influencé par Wittgenstein et le cercle de Vienne

Agrégé, docteur en philosophie, d’abord maître assistant, maître de conférences, puis professeur à l’université Paris-I, il est très influencé par Ludwig Wittgenstein, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Héritier déclaré des Lumières et de la tradition intellectuelle d’Europe centrale (Mitteleuropa), il garde ses distances vis-à-vis de la philosophie française. Un peu à part, il défend une position rationaliste dont le prolongement éthique est la modestie intellectuelle Les valeurs de clarté, de précision et de mesure se traduisent, du point de vue moral, par une dénonciation de certains abus des milieux intellectuels, par exemple le regard de l’intelligentsia française sur Heidegger. C’est dans cet esprit de lucidité et de recherche de rigueur extrême que ­Bouveresse étudie Wittgenstein, Robert Musil et Karl Kraus. Ses domaines de recherche s’étendent à la philosophie de la connaissance, des sciences, des mathématiques, de la logique et du langage et à la philosophie de la culture.

En 1989, il préside avec Jacques ­Derrida la Commission de philosophie et d’épistémologie, destinée à faire un état des lieux de l’enseignement de ces matières. Ce travail commun débouche sur la publication du fameux « rapport Derrida-Bouveresse ». Il est membre du comité de parrainage scientifique de l’Association française pour l’information scientifique (Afis) et de sa revue, Science et pseudo-sciences.

En 1995, il est élu au Collège de France, où il intitule sa chaire « Philosophie du langage et de la connaissance ». Depuis 2010, il est professeur honoraire du Collège de France. En 2006, il a cosigné une autobiographie intellectuelle intitulée le Philosophe et le réel à travers des entretiens menés par Jean-Jacques Rosat, qui publie ses Essais chez Agone.

 

 

VOIR AUSSI SUR CE BLOG :

 les dernières nouvelles de la consultation dans le PCF et mon bref commentaire.

La candidature de Fabien ROUSSEL aux présidentielle de 2022 :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/une-importante-etape-d-un-grand-processus-democratique-possible.html

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