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COMMENT
FONCTIONNE
NOTRE SYSTEME ?
LE CONNAITRE
POUR LE TRANSFORMER EN SANTE.
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Au-delà et dans des phénomènes économiques stricto sensu, l’activité pensante est aliénée par le système de vente et d’achat de la force de travail humaine
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INTRODUCTION A UN DEBAT-FORMATION EVENTUEL.
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Ce que le travail social produit au-delà de la « consommation de base » du producteur permet de « financer » -c'est-à-dire de permettre- une « production-consommation » autre que celle des produits de base.
C’est la masse du surproduit du travail social qui « finance » des activités qui permettent de consommer au-delà de la consommation de base.
C’est la masse de surproduit, par exemples qui permet de construite des écoles, des hôpitaux, des routes, de « payer » les salariés des services publics, la recherche, de « payer » de temps de vacances des sports d’hiver ou de payer ceux qui produisent des films et les distribuent etc.…
On peut ainsi considérer que le financement de ces activité est une part différée du salaire social, et-ou que la production s’enrichit de ces activités, l’exemple le plus simple à comprendre étant celui de la santé car on ne peut produire qu’avec des producteurs étant en état de santé de le faire.
Il y a ainsi osmose entre le travail de production des biens « matériels de base » et l’activité générale de la société, l’activité générale saine. Employer l’expression « activité générale saine » correspond à la nécessité de l’humanité d’assurer sa survie et son développement, à l’instar d’un corps en croissance.
La masse de surproduit permet des activités parasites ou tout simplement des activités non productrices. Mais les activités non productrices au sens stricts et non parasitaires font partie des marges nécessaires à l’expérience de la vie et de la liberté dans une société riche et saine… et sont donc productrice, mais pas productive en capital. C’est ce que souligne l’ergologie concernant ce qu’elle appelle « les valeurs sans dimension », c'est-à-dire sans mesure de valeur marchande de l’activité, mais activité productrice existante de fait, réalité et prémices non reconnus d’une société non marchande, et non capitaliste.
Les activités parasitaires, relativement tolérables dans une proportion que permet la masse du surproduit deviennent intolérables si elles absorbent une trop grande masse du surproduit. C’est le cas aujourd’hui et cela s’aggravera d’une façon mortelle pour la santé de l’humanité si
1) si le phénomène économique du capital, de sa suraccumulation, réduit encore les marges de possibilité d’activités non productives au sens strict. Si la part de spéculation, c'est-à-dire d’obtention par elle d’un résultat en capital plus grand que celui investi continue à grandir. Si l’activité parasite devient plus productive en capital que l’activité productrice en biens.
2) si le paroxysme des phénomènes de spéculation pour renflouer le taux de profit par le drainage des capitaux réduit la satisfaction des besoins de survie et de développement de l’humanité, en particulier les besoins du travail producteur.
3) si la part de surproduit destiné au développement général de l’humanité est rognée au point de la mettre en péril.
L’ensemble de ces phénomènes sont concomitants et constituent un unique phénomène
L’augmentation de la masse de surproduit a été permise par les différentes révolutions scientifiques et techniques dans l’histoire de l’humanité. C’est la part de surproduit destinée au développement qui permet les révolutions scientifiques et techniques et leur mise en pratique dans la production « matérielle et morale » en développement et sa qualité, c'est-à-dire sa santé.
Mais c’est aussi sur la masse de surproduit que peut exister la spéculation, part négative e l’économie dite virtuelle, mais qui n’est pas si virtuelle que ça puisqu’elle est une activité réelle que cette masse de surproduit permet.
Cependant le produit de la spéculation entre dans la part de surproduit non globalement « payée » aux producteurs.
La valeur d’un objet produit correspond au temps de travail social moyen nécessaire de production (TTSMN). C’est à partir de cette valeur qu’est déterminé le prix.
Le prix subit d’énormes fluctuation par rapport au TTSMN, car la valeur d’un produit peut être transférée à un autre produit, sur la base des prix de monopole, de la péréquation à l’envers qu’induisent les dominations de marché, à l’intérieur d’un pays, entre zones mondiales de production, dans les choix de consommation correspondant aux cultures et aux rapports de force qui induisent les variation de la valeur de la force de travail.
Le bénéfice de vente sur un produit est une notion comptable. Le profit tiré sur un produit c’est la valeur correspondant à la part de travail non « payée » au producteur particulier comme aux producteurs globaux, au travail socialisé.
Cette part non payée s’appelle la plus value ou à survaleur. Le taux de profit c’est le pourcentage auquel la partie non payée correspond par rapport à la totalité du capital investi : salaires, machines, matières premières.
Ce qui permet le détournement du surproduit, c’est le type de production et d’échange. Pour se renouveler et s’élargir le capital use de l’échange Argent-Marchandise-Argent plus. Il faut qu’il retire de son investissement plus qu’il n’investit.
Retirer plus qu’on investit, c’est le lot de toute société vivante. Toute société a besoin d’un surproduit pour se développer. Mais la progression du surproduit n’est pas l’objectif premier du capital. L’objectif premier du capital c’est son accumulation propre qui l’éloigne d’un objectif de réponse développée à la satisfaction des besoins de vie de la personne et de l’humanité pour vivre et se développer.
Le drainage dans toute la société des capitaux vers cette accumulation de capital réduit d’une façon relative ou absolue le réinvestissement nécessaire aux besoins humains, son développement, sa qualité. En même temps la suraccumulation de capital atteint un point qui nécessite sa dévalorisation pour rejoindre un taux de profit nécessaire à sa vie de capital.
D’autant que le coût du capital constant, celui des machines et outils en développement impétueux augmente par rapport à la totalité de l’investissement et à sa résultante conduit à une baisse tendancielle du taux de profit, malgré l’augmentation de la masse de profit que permet l’augmentation de la production permise elle-même par la révolution scientifique et technique.
Ainsi la révolution scientifique et technique a un double effet, ce double effet. Le double effet correspond aux forces contradictoires à l’intérieur d’un même mouvement, et dans la résultante des mouvements qu’est le mouvement global. Ce double effet existe évidemment dans le déroulement de l’activité pensante, c’est ce que l’ergologie appelle la double anticipation, celle de la volonté et de la mise en œuvre du geste, celle de son contrôle en aller-retour pour assurer sa réalisation. Mais cette double anticipation se trouve relativement contredite par le système..
Une fois que l’on a compris ce qu’est le TTSMN, que le temps est la mesure de la valeur, on peut comprendre aussi que la masse de surproduit pourrait permettre de relativiser la formation de la valeur jusqu’à la rendre de moins en moins déterminant dans les choix de production et d’échange, et diminuer de plus en plus la part de travail contraint assurant les productions « de base », laissant une liberté de plus en plus grande dans le choix des activités humaines.
Les bas prix « préférentiels » dans l’édition soviétique étaient, par exemple, un début, des prémices échappant au TTSNM. L’erreur n’était pas dans ces prémices, mais dans la restriction des libertés de l’homme producteur et de la baisse tendancielle du taux d’intérêt psychologiques qu’elle induisait. Bien sûr la compétition entre capital et travail, dans la situation de rapport de force mondial de ce dernier était la cause première des échecs et de choix erronés civiques contraignants.
Tout au long de cette réflexion j’ai usé de guillemets pour les termes « finance cette activité », « paye le travailleur », afin d’introduire la notion évidente que « financement », « paye », correspondent à un équivalent monétaire du travail, à son abstraction.
Le travail concret, celui des muscles et du cerveau du travailleur particulier et du travailleur collectif produit des valeurs d’usages avant que de produire des marchandises, c’est à dire des valeurs d’usage mises en vente dans la circulation capitaliste, marchandise force de travail comprise.
De tous les phénomènes du système, là est celui qui contredit le plus le développement en santé de l’humanité. Dans le rapport de force qu’il induit, il donne une liberté de produire mais hôte celle des choix des gestes de la production et des produits eux-mêmes, des choix d’une démocratie du travail, d’une démocratie de l’homme producteur qu’Enrico Berlinguer résumait par le « que, quoi, comment produire ».
Au-delà des phénomènes économiques stricto sensu, l’activité pensante est aliénée par le système de vente et d’achat de la force de travail, au même titre que la confiscation par le capital de l’objet concret produit. C’est un phénomène unique vu sous deux aspects différents.
Evidemment orienter le processus social vers l’activité libre et non contrainte demande temps et générations humaines, mais avant tout l’initiation de mesures politiques et populaires tendant à contrôler les flux financiers, c’est à dire à transformer les systèmes financiers, du local au global.
Pour l’ensemble de cette réflexion, contradictoirement à certaines analyses marxistes précédentes, je suis parti de l’explosion du surproduit dans la révolution scientifique et technique, c’est qu’elle correspond aux « nouveautés » du système capitaliste dans sa continuité et sa crise généralisée et dans le besoin de le dépasser par un autre type de production et d’échange.
Une des conséquences essentielles du système, dans le développement des savoirs et des savoir-faire est le frein qu’il contient à leur transmission générationnelle et institutionnelle par la précarité du travail.
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Comme répète Denis Durand, « …La commission économique, même dans ses limites actuelles, un des points forts de ses travaux, me semble-t-il, réside dans un effort de toujours, à l’exemple de Paul Boccara, pour traiter les questions économiques en liaison avec une connaissance rigoureuse de l’histoire (une des grandes lacunes des économistes académiques) et en liaison étroite avec les luttes sociales et politiques. Cela est bien mis en lumière par l’effort engagé par Paul pour développer une recherche sur l’« anthroponomie » symétriquement à ses travaux sur l’économie, et en liaison avec eux… ».
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J'ajouterai à cela la nécessité conjointe des connaissances des travaux d'Yves Schwartz pour agir dans ce même sens, ce que les quelques références dans ce texte aux concepts ergologiques concernant le travail et l'activité illustrent.
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Pierre Assante, 24 février 2016
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