REPRISE DE JANVIER 2022
(2 articles du 23/01/2022 16:33:07 et du 30/01/2022 06:04:00) :
1. CRISE DE CROISSANCE, CONVULSIONS, MATURATION, SAUT DE CONSCIENCE ET DE CIVILISATION.
2.EFFET DE LA PENSÉE SUR LA PENSÉE.
1. CRISE DE CROISSANCE, CONVULSIONS, MATURATION, SAUT DE CONSCIENCE ET DE CIVILISATION.
Le développement de l’humanité se heurte aujourd’hui comme jamais à lui-même, son propre développement : à sa propre croissance. Mais pas du tout comme l’imagine l’écologie politique grossière. L’écologie politique grossière n’imagine la croissance qu’en terme quantitatif. Elle est aveugle sur les sauts qualitatifs accomplis par l’humanité tout au long de son histoire, depuis les débuts de l’hominisation jusqu’à aujourd’hui et à ce qui naît et ses perspectives « matérielles et morales». Elle est incapable jusqu’à ce jour de voir la croissance autrement que dans la société marchande et l’accumulation capitaliste et son extrémité : la baisse tendancielle du taux de profit et la suraccumulation-dévalorisation du capital dont elle n’a d’ailleurs aucune idée, refusant d’analyser l’état des forces productives, les lois de leur développement dans un système économique et social à obsolescence. Ce blog a développé tout au long ce que peut être une croissance d’un autre type, d’une autre qualité, dans un autre mode et monde de production et d’échange : évolution, transformation, complexification, croissance, condensation, accumulation quantitative et sauts qualitatifs micros et macros.
Jamais le besoin de saut qualitatif nécessaire, non écrit d'avance, mais inscrit dans la réalité passée et présente n’a connu une telle ampleur pour résoudre les crises de croissance de l’humanité qui passe de l’enfance à l’adolescence et à l’existence d’adulte. Sous une crise qui semble disqualifier l’humanité des possibilités de se succéder à elle-même dans un niveau de conscience répondant aux besoins de résolution des limites d’une croissance quantitative dans un type d’organisation, se dessine une maturation, un processus d’observation de ces limites et de la qualité nouvelle à donner à cette croissance. Y compris et surtout dans le parti communiste et toutes les forces sociales de même « type » de conscience. AVEC la décision de présenter un candidat, après les longues pérégrinations multidécennales d’errance entre unité ou pas unité politique sans trouver les bases économiques et culturelles sur lesquelles une unité peut de construire, la construction d’un nouveau type de développement SE DESSINE DE MÊME; une maturation croissante en chemin nait, non seulement d’un parti, mais celle de toute la société humaine, réciproque et collective. Certes une maturité n’est pas l’affaire d’une seule élection, faut-il le dire, mais d’un processus de luttes sociales actées par la manifestation des idées de transformation et leurs mises en œuvre. Et ce n’est pas faire de nationalisme que de constater une évolution dans son propre pays : cette évolution est d’ordre de l'Europe et de la Terre entière, des transformations de fond de conscience de toute l’humanité, malgré le sentiment d’impuissance et les dangers qui habite une période de transition, ses convulsions, ses interrogations apparemment sans réponses.
« Vous ne me direz pas que je le fais une trop haute idée du temps présent, et si malgré tout je ne désespère pas de lui, c’est précisément sa situation désespérée qui l’emplit d’espoir ». Marx à Ruge. 1843.
Maturation des forces productives, maturation des sciences et conscience qui en font partie, nous les reconnaissons dans une synthèse issue d’une masse d’informations et d’actions de tous ordres. Où elles font mal, c’est là où doivent agir les remèdes dont nous sommes porteurs sur l’emploi, les revenus, les valeurs d’échange : SEF, Crédits, création monétaire, fonds, critères de gestion de cycle travail-production-valeur ajoutée répondant aux besoins sociaux, autogestion de la personne et des entités humaines dans la dépendance commune; jusqu’à l’humanité tout entière et l’abolition de l’achat de la force de travail, forme ultime de l’aliénation du producteur de son produit. Les mesures « intermédiaires" étant justement intermédiaires dans un mouvement discret et continue d’hominisation. Transition de dépassement, négation de la négation du cycle A-M-A’.
Il ne suffit pas de se fixer un but, il faut aussi imaginer un parcours pour l’atteindre, parcours qui ne peut être la « Perspective Nevsky », large et droite, encore moins aujourd’hui qu’hier.
Des mesures sociales de La Libération de 1945 aux contre-attaques politiques, économiques, idéologiques du capital aux expérience libérales accompagnées par les forces politiques de la contre-attaque, à l’échec de ces expériences, comme celle du communisme grossier, naît la possibilité d’une nouvelle conscience en redéveloppement, dépassant les objectif immédiats et ouvrant la voie à un accomplissement social assurant, autant que peut l’être assuré à une entité naturelle pensante, un processus d’ordre bien plus universel que celui qui est le nôtre à ce jour.
La survie de l’humanité est liée à cette capacité d’universalisme, non d’universalisme abstrait, mais d’un contenu actif de résolution des besoins réciproques de la nature et de nous-mêmes dans l’évolution-complexification commune.
Il n’y a pas d’appareil de mesure de l’infinie accumulation quantitative et qualitative qui se passe dans les cerveaux et dans la société, en action conjointe, réciproque et contradictoire. Il n’y a pas de solutions dans l’utopie élitiste des transhumanistes. Il y a l’évolution lente à nos yeux de génération humaine, profonde de la nature et de l’homme, espèce pensante s’auto construisant, conscience en processus d’auto construction de la nature, sur elle-même.
Pierre Assante. 23/01/2022 16:33:07.
2. EFFET DE LA PENSÉE SUR LA PENSÉE.
Dans « Mode de production et mode de pensée » nous avons essayé de nous approcher de l’effet de la pensée sur l’état de société, de ses forces productives et les cultures et mentalités qui qui sont attachées de façon causale mais ni automatique ni mécanique, en rapports réciproques.
Dans ce « rapport réciproque » il y a l’effet de la pensée sur la pensée.
Ce qui induit cette brève remarque : l’effet de la pensée sur la pensée est l’effet de la pensée sur le corps, le corps-soi et le corps social.
Les transformations que la pensée induit sur l’état « physique et mental, chimique et psychique » de l’homme et de sa société, en unité de fonctions dépendantes, interdépendantes et autonomes à la fois, se manifestent dans l’évolution-complexification des techniques, de l’organisation sociale, des organisations sociales de la production, la consommation et le travail qui les permet et la conscience qui en découle de leurs observations syncrétiques puis synthétiques et scientifiques.
Il peut y avoir une distance infime entre une interprétation matérialiste et une interprétation mystique, « idéaliste », au sens que l’idée agit avec et par une médiation matérielle ou pas.
Si les deux attitudes mentales peuvent permettre une observation de la relation entre la pensée et le mouvement de l’homme, de l’humanité et des choix qui y contribuent, l’interprétation idéaliste constitue une déadhérence conceptuelle particulière qui tend à nier les causalités au détriment d’une avancée rationnelle, non dogmatique, pas a pas, de l’investigation de l ‘homme sur l’univers dans lequel il subsiste et se développe.
Une des conséquences de cette désadhérence conceptuelle particulière est, à la suite de la coupure entre production et besoins, une coupure entre solidarité et coopération à leur détriment dans un détachement et un isolement égoïste à usage, désir et satisfaction personnelle ignorant notre dépendance et ses nécessités vitales.
Certes les chemins humains sont d’une diversité infinie et des chemins différents peuvent porter à un même point. La désadhérence conceptuelle fonctionnant sur le « principes » matérialiste peut aussi bien se détacher du réel et des besoins vitaux qu’une désadhérence conceptuelle fonctionnant sur des principes idéalistes
Lénine avait coutume de dire qu’il vaut mieux un idéalisme intelligent qu’un matérialisme stupide.
Sa capacité de saisir le réel en fonction des besoins matériels vitaux lui permettaient d’adapter les choix au mouvement et à l’expérience du mouvement et de son déroulement.
C’est sans doute de cette capacité, de son usage collectif, intergénérationnel et généralisé que se construira une alternative sociale du XXIème siècle à un mode de production basé sur une accumulation du capital en tant que circulation des biens de la production, circulation basée sur l’aliénation de l’activité humaine, son écart croissant entre besoins « matériels et moraux » et production, entre organisation et éthique de la production.
Penser effet de la pensée sur la pensée sans penser le corps humain, son rapport avec lui-même dans son rapport avec la société qu’il constitue collectivement, c’est perpétuer les bases mentales de l’aliénation de la personne dans l’aliénation des produits et gestes de sa production dans la production collective et les hiérarchies liées à l’aliénation, en rapport réciproque, dialectique.
Le développement des connaissances de la génétique, de l’épigénétique nous apprend dans cette dernière période de l’humanité l’infini dépendance de l’homme avec les hommes et de l’homme avec lui-même. La conception infernale de l’extrême droite, liée consciemment ou pas à l’acceptation des inégalités sociales et de leurs causes dans un mode de production qui les produit et entretien et développe, est une tragédie de longue date, anachronique dans une société développant mondialement ses forces, ses savoirs, ses capacités.
L’homme de l’extrême droite (Il ne s’agit pas là de stigmatiser un errements provisoire d’un individu, d’un homme producteur, dans un moment social de confusion, mais de la représentation affirmée de cette idéologie), paroxysme de l’individualisme de la bourgeoise et de son système, est l’incarnation d’une vision figée, automatique de l’espèce humaine. Ses jugements de valeur exprimant un désir de perpétuer un moment de la vie est l'équivalent de résumer la vie à la mort. La « résurrection » contenue dans la croyance religieuse nie la résurrection sociale dans le mouvement de l’ensemble de la société, ses techniques, son organisation, sa pensée, leur évolution-complexification.
Le refus de l’immigration pourtant constitutive de la construction de l’humanité, de son évolution-complexification en fonction de celle des besoins humains, en rapport réciproques, est bel et bien une pulsion de mort-néantisation de l’instinct de survie dont cette extrême droite prétend se réclamer.
L’humanisation n’est pas seulement le développement et jugement moral, figé et « éternel » de l’humanité vis-à-vis d’elle-même. C’est un processus de développement d’une organisation particulière de la matière dans l’univers, et dans son unité, développant la conscience d’elle-même sur elle-même, en fonction de ses besoins et de leurs développements, c’est à dire de la nature sur elle-même.
Pierre Assante. 30/01/2022 06:04:00.
Ces 2 articles sont à la page 12-14 de :
"CRITIQUE DE LA CRITIQUE CRITIQUE ET REVOLUTION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DU XXIème SIECLE",
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