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26 août 2021 4 26 /08 /août /2021 09:25

Copie de 100 1686Article publié une première fois le 16/11/2011, 18:13

 

"L'idéalisme intelligent est plus proche du matérialisme intelligent que ne l'est le matérialisme stupide"

(Lénine cité par Ernst Bloch dans "L'Athéisme dans le Christianisme", Editions allemande 1968, Gallimard 1978, page 324.

 

"On verra que le monde nourrit depuis longtemps le rêve d'une chose dont il lui suffit maintenant de prendre conscience pour la posséder réellement"

Marx, lettre à Ruge, 1843, cité par Ernst Bloch dans "L'Athéisme dans le Christianisme", page 327.

Bloch E Athe Chris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ernst Bloch dans "L'Athéisme dans le Christianisme", page 299

 

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26 août 2021 4 26 /08 /août /2021 08:03

 

MOT D’ORDRE

 

« Dorénavant ce sera comme auparavant ».

Voilà ce qu’on trouve sur le site du ministère de l’économie et des finances,

ET DE LA RELANCE : 

https://www.economie.gouv.fr/facileco/karl-marx

Réponse ?

 

Le texte du ministère

à ce jour : 

 

Karl Marx

Karl Marx (1818-1883) est le père de la théorie marxiste. Sa pensée combine les idées économiques des classiques anglais, notamment de Ricardo, les idées politiques des socialistes français et les idées philosophiques allemandes, notamment celle de Fichte et Hegel. Il donne une interprétation politique à l’analyse économique de Ricardo divisant la société en classes sociales.

Les deux principales, le prolétariat et la bourgeoisie ont des intérêts antagonistes. Les ouvriers (le prolétariat) vendent leur force de travail, seule source de valeur, aux capitalistes (les propriétaires du capital des entreprises). Mais les travailleurs sont exploités car ils sont payés à vil prix, c’est-à-dire à « la valeur des objets de première nécessité qu’il faut pour produire, développer, conserver et perpétuer la force de travail ». Or par sa force de travail, l’ouvrier crée plus de valeur que ce pour quoi elle est payée.

Le capitaliste confisque une « plus-value » au prolétaire. Cette plus-value est donc, au sens marxiste, du travail qui n’a pas été payé à l’ouvrier. Marx prend l’exemple d’un ouvrier fileur. Pour renouveler sa force de travail, il a besoin de trois shillings, soit six heures de travail. Mais pour ce salaire, il travaille 12 heures. Le fileur travaille donc pendant six heures sans être rémunéré pour cela. Quant à l’État, c’est l’instrument de domination d’une classe sur l’autre. Mais le capitalisme finira par disparaître au terme d’une lutte entre ces classes.

Mis en œuvre dans de nombreux pays, en Europe de l’Est et en Chine notamment, le marxisme a systématiquement engendré un totalitarisme politique et s’est soldé par un échec économique général. Les régimes dits communistes se sont pour la plupart effondrés ou ont fini par se convertir à l’économie de marché. Ils ont seulement sauvé les apparences en gardant officiellement l’étiquette communiste.

********

Voir aussi sur ce blog :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

 

 

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22 août 2021 7 22 /08 /août /2021 06:51

ABSENCE

Si nous oublions un être humain nous les oublions tous.

Ainsi notre rapport aux autres et à nous-mêmes est une absence.

Dans une grève du nettoyage c’est l’accumulation de la saleté qui est visible et on oublie qui entretient la propreté, et comment. Reste le pourquoi.

Je parle d’expérience de T.O.S. (personnel Technique Ouvrier et de Service d’un Lycée), TOS moi-même et délégué syndical TOS local pendant 30 ans (situation choisie et assumée) et 10 ans de plus délégué national de ces personnels.

Oublier un être humain, c’est aussi le considérer comme un coût.

La cybernétique et l’organisation du travail de loin considère un être humain comme un coût.

Mais la cybernétique n’est pas neutre, elle obéit au système de production et d’échange pour lequel le cycle d’accumulation A-M-A’ (Argent-Marchandise-Argent’) considère l’humain comme un outil à économiser.

Cela conduit à la suraccumulation du capital et sa crise actuelle.

J’ai été surpris qu’un homme comme Basaglia, psychiatre italien qui a tenté de révolutionner le rapport aux « fous » et leurs soins, que j’admire profondément, cite les personnels des médecins aux administratifs et s’arrête ces derniers. Pas d’entretien ? J’ai peut-être mal lu et en tout cas je ne lui en tiens aucun grief évidemment.

En même temps je ne peux pas ne pas mettre en relation les concepts d’écrasement de l’individu développés par Basaglia ou Foucault avec les protestations anti-obligation de vaccin actuelles. Une aspiration à la décision et l’initiative de la personne dans la gestion de la société et de soi-même ne commence jamais en général par ceux qui souffrent le plus de la répression institutionnelle, mais par ceux qui sont plus ou moins « privilégiés moyens » du système et l’oublient.

La pression répressive institutionnelle s’exerce avant tout dans le travail et sur les salariés en bas d’échelle, femmes et hommes (1), et sur les « représentants » des salariés. Elle est d’autant moins visible que la vente-achat de la force de travail est une norme bien établie dans nos têtes ! La pression sur le travail est une norme dans cette norme.

En oubliant la lutte de classe on oublie tous les êtres humains. Basaglia ne l’oubliait pas. Un délégué syndical peut parfois l’oublier…

Se toucher peut, peut-être, briser l’absence.

Pierre Assante. 22/08/2021 06:29:14.

POST CRIPTUM SUR domination masculine et domination de classe.

Certes les femmes sont victimes d’une double exploitation.

Certes,  il est nécessaire de distinguer domination masculine de la domination de classe, mais non de les séparer. L’usage de soi par l’autre ne peut être compris et  dépassé en santé de la personne et de la société sans que soit compris le processus historique à très long terme, passé et hypothétiquement à venir, des forces productives et des modes de production. La domination a joué un rôle, a eu une fonction de vie et de survie dans le règne animal. L’humanisation est un processus de dépassement du règne animal dans le processus de l’organisation sociale, du travail et de la pensée, et de justice, et de la conscience en processus infini qui en découlent.

Il ne s’agit pas de gommer les différences entre les êtres humain, ni leur transformation-évolution-complexification dans leur autocréation continue et discrète. Il ne s’agit pas non plus d’un problème strictement moral, même si la question morale en fait partie.

Matriarcat et patriarcat ont correspondu à des modes de production dans des conditions historiques des forces productives. En ce sens domination masculine et domination de classe entrent bien dans une réflexion-soin sur "mode de production et mode de pensée", ce qui demande un long développement ultérieur et antérieur (1).

23/08/2021 05:36:33.

(1) Du blogueur : « L’amor e pas mai » ou "retour" du matriarcat », ou « Division sexiste du travail », essais, 2004.

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

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21 août 2021 6 21 /08 /août /2021 11:36

 

UNITÉ DE DÉVELOPPEMENT ET DÉVELOPPEMENTS INÉGAUX. La baisse tendancielle d’intÉrÊt psychologique

La baisse tendancielle d’intérêt psychologique et la suraccumulation-dévalorisation de la connectivité entre humains sont un même phénomène, un même mouvement, dans le rapport antagonique développement-profit.

 

Henri Lefebvre développe, dans « Métaphilosophie », une vision de l’homme « quotidien », « mimétique », « poïétique ».

Le développement de l’homme est le développement du rapport entre ces trois qualités.

Lucien Sève analyse, dans « Marxisme et théorie de la personnalité », le rapport entre baisse tendancielle du taux d’intérêt du capital et baisse tendancielle du taux d’intérêt psychologique de l’activité physique-mentale en unité.

Yves Schwartz formule la critique de la critique de Lucien Sève en poussant en avant l’expérimentation et l’observation de l'activité humaine, en particulier dans le travail, stricto sensu, dans la vente-achat de la force de travail et toutes les activités de toutes sortes à la « périphérie » en rapport avec un « centre »,  sous domination de l’activité dominante réglée par les « lois » économiques du capital et leurs effets multiples dans la production des biens matériels et moraux nécessaires à la vie humaine ; et dans les activités parasitaires « centrale » et « périphériques » en croissance exponentielle et au paroxysme, à l’instar de la productivité parasitaire du capital dans la croissance de la productivité générale. Il démontre l’inséparabilité du travail concret et du travail abstrait dans l’activité humaine, et en même temps la contradiction antagonique qui les habite dans le système capitaliste, la société marchande et de droit qui se dissout dans l’aggravation des rapports inégaux de production et d’appropriation privée de la révolution scientifique et technique, ses capacités de croissance exponentielle et ses incapacités de les mettre en valeur, au sens concret du terme, et en valeur sociale dans le développement-complexification de l’évolution processuelle nécessaire des besoins humains

La croissance quantitative de la connectivité entre humains va de pair avec la décroissance de la cohérence de la connectivité entre humain. Elle est un même mouvement que celui de la parcellisation « matérielle et morale » exponentielle des actes humains dans la division exponentielle du travail dans la vente-achat de la force de travail, dissolution de sa synthèse et de sa cohérence

La baisse tendancielle d’intérêt psychologique et la suraccumulation-dévalorisation de la connectivité entre humains sont un même phénomène, un même mouvement, dans le rapport antagonique développement-profit. Cela vaut pour et entre les « couches populaires relatives» en croissance absolue  comme pour les « couches savantes » en décroissance relative. « Pauvres » et « riches » sont frappés de la même maladie sociale, malgré leur différence de condition concrète et de perçu, de réalité subjective  de leur réalité respective concrète dans la réalité commune.

Il ne peut y avoir de remède économique  à la crise de croissance de l’humanité  sans remède conjoint à la baisse tendancielle du taux d’intérêt psychologique et il ne peut y avoir remède à la baisse du taux d’intérêt psychologique sans dépassement de la vente-achat de la force de travail, sans rétablissement du lien-cohérence entre le travail concret et le travail abstrait : en économie, dans notre système capitaliste mondialisé, financiarisé, numérisé, le travail abstrait correspond à la dépense effectué par le corps-soi pour effectuer un travail indépendamment de la particularité du travail et c’est en même temps sa valeur marchande, le salaire et la plus-value « réunis » ; le caractère antagonique des rapports sociaux accroit ses effets dans ce capitalisme-là ;  l’indifférence du capital vis-à-vis du travail concret, ou la priorité du taux de profit produit par une force de travail sur son produit concret est au cœur de la baisse tendancielle du taux d’intérêt psychologique, et de la suraccumulation-dévalorisation du « capital mental » de la personne et de la société, de la société-personne, du corps-soi social (Tautologie)

Ceci n’est pas élucubration gratuite et pose le besoin humain  de développement du rapport entre ces trois qualités  soulignées  par Lefebvre et leur lien avec le dépassement (précisons « Aufhebung », en cas de malentendu). Conditions de travail, de production, de développement au sens du schéma de dispositif dynamique à trois pôles * (Pôle des savoirs organisés et disponibles, Pôle des forces d’appel-rappel et des savoirs investis, Pôle des exigences éthico-épistémologiques) dépendent du type de rapports sociaux dans lequel elles évoluent ou involuent.

Une fois encore, l’appel à la coopération de ces trois champs est vital, au sens propre, pour le processus humain de la personne et le processus humain global, en unité, (l’un, l’ergologie, n’étant pas un champ scientifique, mais un rassemblement pluridisciplinaire philosophique synthétique en processus) : économie-ergologie-dialectique matérialiste ne sont pas séparables sans handicap majeur pour le mouvement en santé de la société humaine.

Il y a unité de développement et le développement global procède par « rattrapages-séparation-unité » des inégalités de développement. C’est cette unité que le cycle A-M-A’ met à mal en mettant à mal la spirale de la régénération de la production sociale, de la production de l’homme par lui-même et de la société par elle-même. La maladie d’incohérence économique et celle d’incohérence mentale globale est la même : la même ! La découper en tranches est la meilleure faconde ne rien voir de la réalité sociale, humaine et de la maladie de la conscience de la nature sur elle-même qui est celle de l’accumulation sans synthèse et sans cohérence qui est celle du capital à son extrémité.

Pierre Assante. 21/08/2021 09:09:53.

* "Le paradigme ergologique ou un métier de philosophe", Yves Schwartz, 2001, page 717.

 

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

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16 août 2021 1 16 /08 /août /2021 08:05

 

D'UN CELINE A L'AUTRE

 

La redécouverte de documents et de manuscrits de l’écrivain donne lieu à un emballement médiatique faisant bon marché de son antisémitisme forcené.

L’Atlantide engloutie remonterait-elle du fond des mers qu’elle ne susciterait pas autant de remous. Le Figaro salue sur une page la « découverte exceptionnelle de manuscrits inédits »Le Monde consacre trois pages à « des trésors retrouvés »Libération, avec la une et quatre pages, évoque un « trésor à crédit », qualifié « d’inestimable » dans l’éditorial. Diable ! Mais de quoi s’agit-il ? En résumé, écrit le Monde, qui a ouvert la partition : « Disparus en 1944, des milliers de feuillets inédits de l’écrivain, auteur de Voyage au bout de la nuit , viennent de ressurgir dans des circonstances étonnantes. » Le journal aurait donc remonté la piste, façon polar ou film de série B…..

 

…..Suite : https://www.humanite.fr/edition-dun-celine-lautre-717075

 

 

VOIR sur ce  blog :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/08/pensees.2021-08-13.html

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15 août 2021 7 15 /08 /août /2021 05:00

 

Le 15 aoÛt 1971, la parité OR-DOLLAR était supprimée

 

Le 15 août 1971, la parité OR-DOLLAR était supprimée. Ainsi la suprématie du dollar entamée et confirmée par les accords de Bretton Woods établis pendant la guerre en 1944 -répondant à une autre guerre conjointe, la guerre économique, dans le contexte d’un nouveau rapport de force dans laquelle entrait l’Union Soviétique et le mouvement Communiste (et non alignés à venir)-, la domination économique, institutionnelle, militaire USA était totalement installée. 

Ce n’est pas là un "échec" de Keynes, mais le pas définitif dans lequel l’administration Nixon confirmait implicitement et dans la pratique l’ineptie de la théorie d’un équilibre naturel dans le développement capitaliste, qui aurait fait du mode de production et d’échange capitaliste « la fin de l’histoire » et « la profusion graduelle de la richesse de l’humanité ».

5O ans plus tard, nous voyons qu’il n’en est rien. Aucun artifice ne peut réduire la contradiction inhérente au système et le Capitalisme Monopoliste Mondialisé numériquement Informationnalisé globalement Financiarisé (CMMnIgF) est entré dans une crise de suraccumulation-dévalorisation du capital telle que ses jours sont comptés. Ce qui ne veut pas dire que sa mort induise automatiquement un nouveau système en santé. Le salariat, la classe ouvrière mondiale au sens large de productrice de biens matériel et de plus-value, dans les conditions nouvelles scientifiques et techniques des moyens de production, de formation et de cultures, est de nouveau appelé à se trouver au cœur d’une transformation de l’humanité assurant la pérennité du développement du processus humain.

 

5 articles de l’HUMANITE : cliquer sur les liens bleus :

 

1) LES VŒUX PIEUX DE LA FINANCE. DE BRETTON WOODS À JACKSON HOLE, LE CAPITAL EN CRISE.

6 sept.2019

https://www.humanite.fr/les-voeux-pieux-de-la-finance-de-bretton-woods-jackson-hole-le-capital-en-crise-676703

2) Moins mais mieux, brève introduction à l'ergologie | L'Humanité

https://www.humanite.fr/moins-mais-mieux-breve-introduction-lergologie-598115

5 févr. 2016 - Par Pierre Assante, syndicaliste. « Un des concepts ergologiques : usage de soi par soi et usage de soi par les autres. »

3) Les bureaux de paiement | L'Humanité

www.humanite.fr/node/391207

Pierre Assante Marseille (Bouches-du-Rhône). Mardi, 8 Avril, 2008. L'Humanité. Notre établissement, le lycée Marcel-Pagnol à Marseille, a été le premier dont ...

4) Intellectuel collectif et producteur collectif | L'Humanité

https://www.humanite.fr/intellectuel-collectif-et-producteur-collectif-633813

24 mars 2017 - De la Renaissance à notre futur par Pierre Assante Retraité, syndicaliste. Le XVIe siècle et le XXIe siècle ont en commun deux révolutions ...

5) Une reconstruction s'impose sur une autre base | L'Humanité

www.humanite.fr/une-reconstruction-simpose-sur-une-autre-base-601025

Par Pierre Assante, syndicaliste. La survie à crédit mondial du capital, dans ses monopoles, ses entreprises.

 

Voir sur ce blog, un essai-recueil incomplet, en développement :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

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14 août 2021 6 14 /08 /août /2021 07:43

 

La révolution, la rÉalité et ses apparences. Une découverte aux conséquences encore inimaginables : la baisse tendancielle du taux de profit.

 

La découverte de la baisse tendancielle du taux de profit du capital et des lois qui la contrecarrent est du même ordre que la découverte que le soleil ne tourne pas autour de la terre, mais que c’est la terre qui tourne sur elle-même, malgré les apparences qui semblent indiquer le contraire et le font croire.

 

Découvrir la bataille entre le salaire et la plus-value, ce qui constitue le livre 1 du Capital de Marx, est insuffisant pour répondre à la maladie que connaît le mode de production et d’échange des biens que nous consommons pour vivre et pour la vie de la société humaine dont nous dépendons tous mutuellement.

 

La production et la consommation sont réglées par le cycle de renouvellement élargi du capital.

La baisse tendancielle du taux de profit liée à la croissance du capital constant et sa  suraccumulation dopée par la révolution scientifique et technique, et la suraccumulation-dévalorisation du capital qui en découle est la maladie du cycle de reproduction élargie du capital sur lequel est basée toute l’existence de notre société et de nous-mêmes. Le livre 3 du capital contient la découverte de la baisse tendancielle du taux de profit. Paul Boccara et les économistes communistes l’ont développée.

 

Se limiter à la bataille pour le salaire, bataille pourtant  indispensable, est essentiellement protestataire et ne permet pas de construire un autre mode de production, de consommation, de distribution, d’échange qui soit en bonne santé et nous avec.

 

Le capital a gagné, provisoirement ou pas, la bataille idéologique sur la lutte entre salaire et plus value (la part que conserve le capital dans le produit réalisé par le salarié). Et la bataille pour répondre à la crise structurelle, systémique de la baisse tendancielle du taux de profit et la suraccumulation-dévalorisation a du mal à se développer. Il y a un rapport concret entre ces faits. Les robinsonnade populistes « de gauche » à la Mélenchon n’y sont pas pour rien. Il y a un rapport direct, un lien à double sens entre les robinsonnades, l’existence et l’ignorance des lois du capital, particulièrement de la baisse tendancielle du taux de profit.

 

La révolution, c‘est à dire la réponse à la crise sociale et ses conséquences, ne constitue pas seulement à protester, aussi belle que soit la protestation, mais à construire le nouveau répondant au blocage du système et ses conséquence sur notre vie quotidienne et son futur.

 

Luttes pour une sécurité d’emploi et de formation (SEF), usage de la création monétaire mise au service des besoins sociaux, nouveaux droits du travail intégrant le contrôle de l’usage du capital sur la base d'un critère Valeur Ajoutée/ Capital Matériel et Financier, dans l’entreprise et toute la société, dans ce sens répondant à la fois aux intérêts du travailleur et de la production, Fonds régionaux, nationaux, européens démocratiquement gérés, crédits de même, et au niveau international "Droits de tirage Spéciaux" (DTS) du Fond Monétaire International pour répondre à la domination du dollar sur la vie du monde,  peuvent constituer un processus abolissant les causes de la crise et la crise elle-même en reconstruisant dans le même temps la santé des rapports entre les êtres humains dans et par une société en bonne santé.

 

Se limiter à la batille pourtant indispensable entre salaire et plus value à donné naissance au réformisme, c'est-à-dire à l’illusion négativement opérationnelle, c'est-à-dire à la croyance que le capitalisme est aménageable et que la justice sociale et la santé de la société et de l’homme peuvent découler d’un aménagement du capitalisme.

 

Cette croyance a pu se développer dans la période de santé relative du capital.

L’explosion de la crise de suraccumulation-dévalorisation du capital mondialisé, numérisé, financiarisé, la découverte de la crise systémique qu’elle constitue peut remettre en question cette croyance. La remise en question de cette croyance peut donner naissance à une nouvelle phase de la lutte du salariat et des populations, en unité, c'est-à-dire à une révolution radicale et progressive du mode de production et d’échange malade et son abolition-dépassement en santé.

 

Pierre Assante. 14/08/2021 07:24:17.

 

Voir sur ce blog, un essai-recueil incomplet, en développement :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

 

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13 août 2021 5 13 /08 /août /2021 07:05

 

 

PENSÉES. 2021-08-13.

 

NÉGATION

Le christianisme originel nie la société marchande mais ne la résout pas.

Il nie donc aussi et en même temps la religion antécédente.

En ce sens il mérite l’attention de notre temps,  celui du Capitalisme Monopoliste Mondialisé numériquement Informationnalisé globalement Financiarisé  (CCMMnIgF),  société marchande à son paroxysme.

Le temps du dépassement.

 

DÉPASSEMENT

C’est la traduction du terme HAUFHEBUNG employé par Marx à la suite de Hegel pour indiquer l’abolition et  la continuité dans un processus naturel ou social, le social étant une continuité dans le naturel.

La physique relativiste et la physique quantique en font la démonstration. Il nous manque le rassemblement des sciences en démontrant l’unité.

 

ÉphÉmÈre et continuitÉ

L’éphémère c’est le continu, fait partie de la continuité.

Le Continu et le Discret.

Continuité n'est pas linéarité mais causalité et aléatoire.

Le déploiement de l’espace-temps procède par sauts particuliers et par sauts globaux, généraux, qui construisent l’évolution-complexification de la matière, l’évolution-complexification des formes de la matière (par exemple de la forme « vie pensante ») dans la forme générale de la matière et son mouvement-transformation.

 

REMERCIEMENTS

J’ai pris connaissance des travaux du Professeur Yves Schwartz avec la publication en 1988 de sa thèse « Expérience et connaissance du travail ». Ces travaux répondaient, pour moi, à des questions que je me posais dans mon activité syndicale et politique. Faire le lien entre la connaissance de l’homme, philosophique et économique, et l’analyse des situations de travail, dans leur unité, me semble incontournable sinon à mutiler les choix et les actes susceptibles de répondre à la crise économique et  sociale dans une nouvelle construction sociale en santé.

Par la suite, j’ai pu suivre ses cours de philosophie donnés au Département d’ERGOLOGIE de l’université d’Aix en Provence dont il est le créateur, suivre les activités du collectif du département et du mouvement associatif lié à la recherche et l’ascèse ergologique, et suivre les activités liées à cet enseignement.

Le recueil « Mode de pensée et mode de production » encore en progression fait appel à une interprétation personnelle de son enseignement et extrapole peut-être un peu trop librement dans des domaines qui ne sont pas propres à l’ergologie mais qu’elle peut traiter et traite, et n’engage que son auteur. S’il y a « usurpation », au sens que donne Yves Schwartz à ce mot, elle est involontaire et découle d’une ignorance sur un sujet traité.

J’ai trouvé de plus auprès de lui une aide amicale permanente dans mes réflexions personnelles.

Je dois un grand remerciement au professeur Yves Schwartz.

 

Subsistances

Le recueil « Mode de pensée et mode de production » en développement se veut répondre au souci collectif dont témoigne la 11ème thèse sur Feuerbach « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c'est de le transformer ».

J’ajouterai « Le transformer en santé », ce qui est implicite dans la formule de Marx, puisqu’il s’agit des subsistances de l’homme, de leur développement-évolution-complexification, celui du processus humain, « conscience de la nature sur elle-même ».

La subsistance c’est la vie, la forme de la matière qui se nourrit du milieu « extérieur » et en restitue une forme intérieure et extérieure transformée constituant une unité d'existence.

« Le point de vue de l'ancien matérialisme est la société "bourgeoise". Le point de vue du nouveau matérialisme, c'est la société humaine, ou l'humanité socialisée ». 10 ème thèse.

 

Pierre Assante. 13/08/2021 06:58:19.

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12 août 2021 4 12 /08 /août /2021 09:13

 

Sur la

Société marchande et de droit

 

Je crois que l’échec du gouvernement Jospin, qui a accédé au pouvoir en France à la suite des grandes grèves de protestation de 1995, a sonné le glas de la société marchande et de droit, le début de la fin de la société marchande et de droit.

A la démocratie bourgeoise, son échec, sa dissolution succède la « démocratie » des firmes multinationales, la « démocratie » de la financiarisation dans le Capitalisme Monopolistes Mondialisé numériquement Informationnalisé globalement Financiarisé (CCMMnIgF).

Certes une situation aussi nouvelle par rapport au XIXème siècle, celui de l’industrialisation mécanisée et de la pensée Marx restée dès le début fondamentalement inexploitée dans ce qu’elle contient de conscience de l’humanité sur elle-même, d’outils mentaux d’investigation et de réponse au processus de subsistance matérielle et morale de l’homme, exige une pensée nouvelle. Mais pas un recul sur ce qu’il y a de plus avancé, et dont fait partie la pensée Marx et son processus au même titre que la pensée scientifique sur les particules, l’astronomie, la biologie, la génétique, et l’ergologie non en tant que science mais pensée globale sur le travail, l’activité humaine, etc...

Dans le procès de décision des firmes multinationales sur le processus de transformation-complexification de la société humaine et de ses moyens de production, l’aliénation du travail humain, des gestes et de la production humaine demeurent, et demeurent aggravés.

Cette croissance de l’aliénation dont la remontée des racismes et leur violence, (et des inégalités qui en sont non la source, la source en étant l’exploitation de l’homme par l’homme, mais un catalyseur puissant) est un indice majeur, est sources de fascisme, d’un fascisme dont les outils sont ceux de la production et des techniques du XXIème siècle, bien plus puissant sur les esprits que ceux du fascisme historique « ordinaire ».

Il est dérangeant certes d’employer le mot "fascisme" quand la répression est d’un autre ordre que celui des « démocraties » mussolinienne ou nazies.

L’histoire ne se renouvelle jamais mais la puissance de la financiarisation sur l’homme, son quotidien, ses mentalités, son futur, est de cet ordre. On ne peut que respirer l’air que nous autorisent les firmes multinationales, sa quantité et sa « qualité ».

Le gouvernement italien Draghi, issu de la première et plus puissante banque des USA, l’alliance du « centre gauche » jusqu’à « La lega » d’extrême droite, avec la disparition presque totale de forces contradictoires « matériellement et moralement », est une terrifiante illustration du peu d’alternative et même d'alternance qui reste.

Oui, un pouvoir Draghi et ce qu’il représente est de l’ordre d’un nouveau type de fascisme dont la douceur n’est qu’apparente et dont la suite n’exclut pas un fascisme « ordinaire », bien que le CMMnIgF n’ait pas besoin d’un fascisme ordinaire tant que les nouvelles techniques qu’il emploie endiguent les débordements sociaux.

Sans parler du dégagisme en France, des pantins de rechange du pouvoir, et l’agonie annoncée par le changement climatique dû au système P/C (critère de gestion Profit/Capital), s’ajoutant aux changements naturels, et à l'agonie de la production d’énergie,  et plus, l'agonie de la cohérence de l’administration humaine.

L’humanité, comme tout phénomène existant, n’a pu sortir et ne peut sortir d’une crise que par une transformation qualitative des réalités qui l’ont provoquée.

Les économistes communistes travaillent à une alternative qui ne soit pas une alternance d’une aliénation à une autre; les ergologues de progrès à une autre organisation du travail, abolissant le taylorise inhérent au système. A ce travail, l’outil mental de la dialectique matérialiste est incontournable, qu’il soit employé "totalement" ou partiellement, ce qui est  plus évident en fonction des cultures antécédentes.

Il ne s’agit pas ici de tout peindre en noir, mais de voir une réalité en face. Oui, la société humaine procède, invente et crée. Mais les conditions dans lesquelles elle le fait sont d’un extrême danger, et ces conditions sont à transformer en qualité nouvelle assurant la pérennité du processus humain.

Pierre Assante. 12/08/2021 08:51:39.

 

Voir aussi sur ce blog : "La condition de l'invention humaine".

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12 août 2021 4 12 /08 /août /2021 06:06
Russie
L’usine Kirov,
la garde rouge de la révolution prolétarienne

Par Vadim Kamenka,  

L’Humanité. 9 Août 2021

 

LES LIEUX DE LA MÉLOIRE OUVRIÈRE

 

À la périphérie de Saint-Pétersbourg, ces ateliers historiques symbolisent deux cent vingt ans d’activité industrielle et l’histoire autant sociale que révolutionnaire de tout un pays.

En direction du palais Peterhof, à la périphérie de l’ancienne capitale impériale, les ports commerciaux du golfe de Finlande apparaissent. Sur cette route qui mène à la résidence d’été des tsars, construite comme une réplique du château de Versailles, des murs de brique verts encerclent un immense bâtiment. Un « K » orne certains endroits. Au numéro 47 de la perspective Statchek (perspective « des grèves »), dans le sud de Saint-Pétersbourg, d’imposantes lettres rouges indiquent « Kirovsky Zavod » : usine Kirov.

Les hautes cheminées sont toujours présentes au-dessus de cette fabrique constituée de blanc, de métal et de verrières. Elles symbolisent l’activité industrielle qui n’a pas cessé depuis deux cent vingt ans. L’histoire des ateliers retrace celles de la Russie et de la ville : industrialisation, grandes grèves, révolutions de 1905 et de 1917, la guerre patriotique, la chute de l’Union soviétique, le capitalisme et les privatisations. « C’est une vraie fierté, admet Tatiana, dont le grand-père a longtemps travaillé dans l’usine. Il nous a toujours rappelé les combats menés par ces ouvriers pour de meilleures conditions de travail, logement, sécurité… Et leur victoire pour tous. »

Le véritable cœur du prolétariat russe

À travers les époques, l’usine a gardé le même emplacement tout en s’agrandissant pour développer plusieurs ateliers : fabrication de locomotives, tracteurs, métallurgie, technologie du gaz, université d’entreprise… Elle emploie aujourd’hui encore 7 000 personnes sur 200 hectares, contre 100 000 à son apogée durant la période soviétique avec la construction des célèbres tracteurs Kirovets. « L’usine retrace l’histoire du mouvement ouvrier et ses grandes luttes sociales. Juste avant la révolution de 1905, l’usine devient le plus grand centre industriel de la capitale avec 12 000 ouvriers », explique Olga Shishguina, une guide russe. Avec le virage industriel entamé à la fin du XIXe siècle sous l’impulsion de Serge Witte et le règne du tsar Nicolas II, l’agglomération de Saint-Pétersbourg devient un des centres les plus importants en Europe. Les ateliers Poutilov (1) en profitent car ils fournissent des rails pour les chemins de fer, des wagons, fabriquent de l’acier de haute qualité et produisent des armes et des munitions pour l’armée impériale.

« L’usine devient le plus grand centre industriel de la capitale avec 12 000 ouvriers .

Les premiers soulèvements durant la période 1904-1905 éclatent dans cette usine. Les ouvriers ont organisé des manifestations dans la lutte pour leurs droits et un certain nombre de réformes. En janvier 1905, une grève éclate à l’usine, provoquée par le licenciement illégal de quatre ouvriers par le directeur S.I. Smirnov. « Le mouvement est soutenu par les travailleurs d’autres entreprises de Saint-Pétersbourg. Il débouche sur une marche massive d’ouvriers jusqu’au palais d’Hiver, le 21 janvier 1905, pour leur réintégration et présenter au tsar une pétition sur les besoins sociaux des travailleurs. La manifestation pacifique a été accueillie aux abords du palais d’Hiver et fusillée à bout portant par les militaires », rappelle Yekaterina Strogova, du Parti communiste de Saint-Pétersbourg (KRPF). Il s’agit du « dimanche sanglant », qui marque la première révolution russe. »

Les ouvriers s’inscrivent pleinement dans le processus révolutionnaire en faisant partie des premiers soviets et font partie de la garde rouge. 

À la veille de la révolution de 1917, à Petrograd, les ateliers emploient désormais 24 000 ouvriers. « On les surnomme les ’’poutilovites’’ car ils font partie des rares usines à participer à l’ensemble des grèves de 1912 à 1917. Les ouvriers s’inscrivent pleinement dans le processus révolutionnaire en faisant partie des premiers soviets et font partie de la garde rouge. Ils accueillent la première conférence des comités de Petrograd en 1917, participent à la prise du palais d’Hiver et 10 000 d’entre eux rejoindront l’Armée rouge lors de la guerre civile », raconte Olga Shishguina. Ce véritable cœur du prolétariat russe change même de nom en 1922 pour s’appeler « Krasny Poutilovets Zavod » (l’usine des poutilovites rouges), puis « Kirov » en 1934, après l’assassinat du dirigeant communiste Serguei Mironovitch Kostrikov.

Des bâtiments mauves pour révolutionner la vie des habitants

L’autre élément de fierté pour ces salariés demeure son musée d’histoire et de technologie. Dès les années 1930, les ouvriers ambitionnent de collecter les documents pour retracer l’histoire de leur mouvement et de l’usine. L’idée d’un musée est même envisagée afin de servir de centre éducatif aux futurs employés. Seulement, la guerre va ralentir le projet, qui reprend dans les années 1950 et voit le jour avec deux salles inaugurées le 3 novembre 1962. Son organisation est confiée à Nikolai Skvortsov, qui travaillait à l’usine depuis 1929 et en devient le premier directeur (1962 à 1977).

Aujourd’hui, une salle entière met en avant le rôle du site industriel et de ses employés durant la grande guerre patriotique. Si l’essentiel du complexe – comme d’autres usines – a été rapatrié vers l’Oural, à Tcheliabinsk, pour assurer la production d’armes, tanks et blindés soviétiques dans le célèbre « Tankograd », une partie reste présente. Le front, qui se situe à six kilomètres, pousse l’usine à devenir la première ligne de défense et affronter le blocus que subit la ville durant neuf cents jours (septembre 1941-janvier 1944) pour assurer la production. Le siège, qui a fait plus d’un million de victimes mortes de faim, touche aussi les ouvriers de l’usine (2 500 décès).

Ce passé ouvrier est largement présent dans le quartier. Au numéro 3 de la rue Traktornaïa, une œuvre constructiviste apparaît avec ses formes atypiques comme ces semi-arcades qui ouvrent les passages entre les immeubles. À quelques kilomètres du complexe industriel, ces bâtiments mauves ont fait partie des nombreux projets architecturaux visant à révolutionner la vie des habitants et de la zone industrielle. Ils doivent mettre un terme à l’individualisation « bourgeoise » de la société au profit d’espaces collectifs qui permettent les interactions. Ici, il s’agit d’un quartier résidentiel d’une quinzaine d’immeubles de trois étages achevé en 1927 afin d’améliorer les conditions de vie des prolétaires. Le souhait des architectes – Gegello, Nikolsky, Simonov, Demkov – est de remplacer les anciens habitats en bois, précaires et insalubres.

D’autres expériences architecturales sont également visibles, comme l’usine-cuisine (un lieu de restauration collective) sur la perspective Statchek et l’ancien palais de la culture Maxime Gorki (un espace de théâtre, cinéma, concerts, meetings…), réalisé en 1927, avec ses courbes, ses briques et ses verrières, devenu palais des arts, où se tiennent des concerts et des pièces de théâtre, au 4, place Statchek.

Autre élément important de l’arrondissement, la station de métro Kirovski-Zavod reste majestueuse et l’une des plus appréciées de l’ex-Leningrad. L’extérieur pourrait ressembler à l’entrée d’un théâtre avec ses longues colonnes et l’imposante architecture soviétique typique des années 1950. Construit en 1955, l’intérieur a été particulièrement décoré avec des frises, sculptures d’ouvriers, de faucilles et de marteaux, lustres, lampadaires et un buste de Lénine en bronze qui trône au bout du quai sur un piédestal en granit rouge.

Dans l’imaginaire russe, l’usine Kirov reste un modèle malgré la difficile transition durant les années 1990 et son passage en société par actions. Non loin de Moscou, le sovkhoze Lénine, l’ancienne ferme d’État apparue en 1917, dirigé aujourd’hui par Pavel Groudinine, poursuit ce modèle dans une société russe ultracapitaliste. École, logements, centre de soins, espace culturel et sportif, tout est fait pour améliorer les conditions de vie des travailleurs et leur épanouissement. « Un paradis socialiste qui se construit avec et pour les salariés », selon l’ancien candidat communiste à la présidentielle de 2018.

(1) L’ingénieur Nikolai Poutilov, propriétaire à l’époque.

Le tracteur K-700, un succès planétaire

Un emblème demeure : les tracteurs Kirovets. Dès 1924, un premier modèle sort des usines, s’inspirant du constructeur américain Ford. Le tracteur porte le nom Fordson-Poutilovets. Mais c’est surtout au sortir de la Seconde Guerre mondiale que les usines Kirov vont développer la production de machines agricoles. Et, en 1962, le modèle K-700 des tracteurs Kirovets (200 chevaux, 4 roues motrices) va s’imposer comme le plus populaire en Union soviétique et à l’étranger, surnommé « char civil » tant il résiste à tous les types de météo et notamment au gel. Sa réussite pousse les usines à en faire leur marque de fabrique. Environ 600 000 tracteurs ont quitté les ateliers, dont 12 000 ont été exportés vers une vingtaine de pays du monde. Des modèles plus récents ont ainsi été vendus en Australie, au Canada, en France, en Pologne ou au Kazakhstan.

SUR L’HUMANITE : https://www.humanite.fr/russie-lusine-kirov-la-garde-rouge-de-la-revolution-proletarienne-716833

 

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9 août 2021 1 09 /08 /août /2021 10:03
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9 août 2021 1 09 /08 /août /2021 06:24

 

SÉCURITÉ ET NATION.

DÉVELOPPEMENT ET COOPÉRATION.

 

Enfin, la sécurité ne peut trouver réponse dans un repliement national. Ce n’est pas le souverainisme qui peut créer des emplois et de l’activité, mais la coopération. Le souverainisme c’est l’exacerbation de la concurrence, celle qui en fin de compte ne peut être que « libre et non faussée », c'est-à-dire celle du plus fort et de l’appauvrissement de tous.

Il est temps de passer d’une construction de l’Europe confédérale actuelle de fait  et à une mondialisation remise sur pied. Il en est de l’Europe de construction fédérale capitaliste comme de la dialectique idéaliste de Hegel : il faut la "remettre sur ses pieds", selon l’expression de Marx à l’instar de la dialectique. Ce n’est pas là une métaphore gratuite : avancée des idées et avancée de l’organisation sociale sont dépendantes l'une de l'autre. Les progrès de Hegel dans la pensée dialectique, non libérée de la pensée économique libérale était une impasse et un recul ; elle le reste. L’écriture de  « Le capital » et sa traduction dans le mouvement  ouvrier était la réponse progressiste. Elle le reste. Celle de Hegel conduisait au « nationalisme prussien ». De même la pensée libérale et la logique de non contradiction, en deçà même d’une dialectique idéaliste conduit à un nationalisme européen fédéral soumis au capital dominant en déclin, en crise et dont l’agressivité reste une menace pour la paix et le développement.

Les grandes déclarations oratoires nationales d’indépendance économique et politique sont le pendant, l’autre bout de la même dépendance à une construction capitaliste fédérale soumise au capital dominant et son pouvoir économique, politique, militaire. Le développement des pays émergents et de la Chine est une réponse à cette domination dans le cadre du mode de production et d’échange dominant à transformer, à révolutionner dans un processus de lutte des forces contraires agissant dans la société capitaliste, vers la mise en commun des forces de l’humanité, le communisme.

Dans ce processus, il faut penser, entre autre, au rôle d'une BCE et d'une création monétaire mises au service de la résolution du développement des besoins sociaux.

Les luttes nationales de libération du nazisme et leur victoire ont eu un  effet à long terme et à double sens : elles ont porté à des progrès des forces productives et des réformes structurelles sociales progressistes ; en même temps elles ont eu un double effet contradictoire : renforcement des bourgeoises nationales -devenues depuis multinationales et concentrées en un petit nombre de gestionnaires-décideurs-profiteurs du capital-, et de leur dépendance au capital dominant ; le fait que les partis communistes aient renforcé dans cette lutte leur caractère national contenait une contradiction qui à long terme, dans le développement de la mondialisation se révèle à double tranchant.

Leur évolution dans la prise en compte de la mondialisation pour transformer qualitativement la mondialisation est incomplète et le compromis national et mondial du rapport de force de la Libération est dépassé mais non révolu ni résolu, expression du moment de la lutte des forces contraires.

Pierre Assante. 09/08/2021 05:58:09.

 

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8 août 2021 7 08 /08 /août /2021 06:37

 

SECURITE

 

Plus une société est développée, plus elle est complexe.

Plus elle est complexe, plus elle est précaire, plus elle a besoin de réserve de sécurité ; sécurité de production, de distribution, de consommation : sécurité du mode de production et de son processus, réserves de production, de distribution, de consommation, de gestion, d’administration : de santé au sens large.

La loi du profit, dans le mode de production capitaliste, le cycle élargi A-M-M-A’, s’oppose à la constitution de réserves, accroît la précarité par manque de constitution de réserves, accroît  l’insécurité sociale et menace de laisser sans défense une société en crises générales.

La baisse tendancielle du taux de profit, la crise de suraccumulation-dévalorisation du capital le contraint à réduire les réserves de sécurité au minimum possible, jusqu’à en arriver à l’insécurité complète si le mouvement social, les choix et l’action humaine ne résolvent pas la contradiction du système par sa transformation-dépassement, la transformation-dépassement de la vente-achat de la force de travail (1).

Certes les économistes communistes ont raison dans leur alerte sur le risque d’effondrement de la production, de la distribution, de la consommation dans la crise de suraccumulation du capital.

Mais avant que ne se produise cette extrémité, c’est l'écroulement de la gestion et de l’administration de l’humanité, du local au mondial qui menace de se produire.

De se produire dans le manque de réserves d’administration de la production, de l’échange, de l’échange-production : ce n’est pas la complexité de la numérisation de l’administration des entreprises et de la société qui est le danger majeur, c’est le manque de réserves dans cette administration numérique, manque de réserves allant de pair avec toutes les restrictions imposées par la course au profit dans l’échange A-M-M-A’ et sa crise.

La précarité de la société ne se résume pas à celle des pauvres, de ceux laissés de côté par le système. La précarité existe potentiellement dans toute la société. Le remède de la douceur est une des réponses à la violence et l’angoisse sociale, mais elle ne peut résoudre les contradictions « matérielles et morales » du système. La société humaine aura encore à échapper à une grande peur.

Le communisme, réponse aux contradictions d’un système qui a développé la société mais rencontre ses limites n’est pas seulement une réponse technique : sa réponse touche à toute les activités de la société humaine, le mouvement de ses idées et le mouvement de ses sentiments qui ne sont pas des "fonctions" humaines séparées, mais une unité d’existence humaine dans son évolution-complexification.

Les idées, les mentalités, les sentiments,  perdurent au-delà des conditions matérielles qui les ont créés. Si le mort saisit le vif il est du ressort du vif de créer les conditions matérielles du dépassement de ce saisissement.

Il faut ajouter à ce panorama les propositions des économistes communistes, SEF, nouveaux droits du travail, nouvel usage du crédit, de la création monétaire, DTS, nouveau critère de gestion P/CMF etc., sujets qui ne peuvent être séparés de la solution gestionnaire, administrative et morale.

Pierre Assante. 08/08/2021 06:12:14.

(1) La « force contraire » susceptible de s’opposer à l’achat-vente de la force de travail, et dans laquelle réside les solutions aux contradictions du système, c’est la force de travail elle-même et ses possesseurs, essentiellement les salariés mondialisés dans les formes anciennes et nouvelles de la vente-achat de la force de travail et les formes anciennes et nouvelles du travail productif et producteur et ses techniques.

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5 août 2021 4 05 /08 /août /2021 18:10
Chez l'ami Rodolfo

 

 

CATÉGORIES PHILOSOPHIQUES

 

Vous prenez une boite.

Vous y mettez tous les concepts (1) de « matière » acquis à votre disposition.

Vous assaisonnez d’empirisme et d‘expérience de vie,

Et vous obtenez ainsi VOTRE catégorie philosophique de MATIÈRE.

Ainsi de suite pour toutes les généralisations de généralisation (2) abstraire de la réalité par vos perceptions de la réalité, vos observations de la réalité et votre interprétation de la réalité.
Certes, les concepts acquis et en cours d’acquisition répondent au besoin vital de subsistance, et ne sont pas acquis par vous tout seul. Ainsi votre catégorie philosophie étant sociale ou n’étant pas, les catégories philosophiques et la votre ont en commun le processus de l’humanité, local et global, spatiotemporellement micro et macro, et les controverses pratiques et théoriques du processus de production, d’acquisition, d’appropriation des subsistances « matérielles et morales » en unité.

N’oubliez pas les forces contradictoires qui font le mouvement de la réalité, dans la société donc en vous-même, son évolution-transformation-complexification sinon votre catégorie sera une abstraction sans vie.

Si  vous avez com-pris ça vous aurez aussi compris comment on peut faire du pain et du vin, les manger et boire…

Vous aurez compris que l’être humain, la société humaine ne peut se passer de catégories philosophiques pour vivre.

Mes excuses aux vrais philosophes pour cette métaphore grossière d’un travailleur au sens propre, stricto sensu, dilettante.

Pierre Assante. 05/08/2021 17:56:51.

(1) Et systèmes de concepts en mouvement, au sens qu’en donne Vygotski, le processus mental de généralisation, de généralisation de généralisations, de formation de concepts et de système de concepts.

Exemple de généralisation élémentaire dans le développement de la pensée : chez le petit enfant, « chaise » ne désigne pas toute les chaises mais d’abord un objet particulier qui est en usage propre dans son entourage ; de même  les mots « pantalon », « veste » etc.

Le mot « vêtement », lui, ne désigne pas un vêtement particulier mais tout objet destiné à se vêtir, ce qui demande une construction mentale abstraite, une généralisation. Cette forme d’abstraction simple procède jusqu’à des abstractions complexes, des concepts, des systèmes de concepts, leur mouvement de complexification-condensation.

Apprendre c’est inventer avec l’aide sociale des acquis transmis, gestes physiques et mentaux en unité.

(2) Exemple : catégories philosophique de « Liberté », « Appropriation », « Aliénation », « Activité » etc. etc. etc.

 

Ce qu’en dit Rodolfo Ricci :

« Letto. Bello. Sono d'accordo, ovviamente. La nostra vita è la vita dentro le nostre scatole.

Che sono prevalentemente scatole "umane".

Se potessimo astrarci da queste scatole "umane" e adottarne altre, per esempio scatole di un gatto o di un cane o di qualsiasi altro essere, vedremmo il mondo e la vita in modo diverso.

Cioè saremmo qualcos'altro: un gatto, un cane, ecc.

Se ne può dedurre che la nostra visione, la nostra vita, ciò che definiamo come nostra identità, è relativa al nostro stato.

E' forse per questo che stiamo distruggendo il mondo.

Un abbraccio,

Rodolfo ».

 

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4 août 2021 3 04 /08 /août /2021 22:26

 

 

LETTRES SUR LA BEAUTÉ

4 articles anciens

 

Lettre aux femmes (ET AUX HOMMES) sur la beauté. 16 janvier 2004

Le temps. Le je et le nous. La beauté. 19 avril 2015

Humanisation, économie et sexualité, histoire réelle et représentation de l’histoire. Production de normes. Jugement de valeur. 17 janvier 2015

Le Corps. 11 février 2015

*

Lettre aux femmes sur la beauté.

Quel que soit le niveau de développement culturel de l’individu ou du groupe, l’attirance sexuelle ira dans le premier mouvement vers celle qui a la caractéristique de meilleure reproductrice : jeunesse, apparence de santé, apparence de pouvoir reproduire cette santé, c'est-à-dire toutes les caractéristiques d’un corps répondant aux besoins  nécessaires à la survie et au développement de l’espèce. Les critères de beautés sont en première instance déterminés par l’héritage biologique qui détermine cet instinct d’attirance.

Le culturel qui va ensuite modifier ce premier mouvement ne pourra en aucune façon devenir le support fondamental de cette attirance.

Ce que le culturel pourra faire, c’est modifier, y compris en profondeur le comportement par rapport à ces critères de bases de la beauté. L’expérience de vie de l’enfant puis de l’adulte va pouvoir leur faire prendre une distance, différer, contrôler, modifiant ainsi les comportements par rapport à cette attirance.

L’esthétique elle-même, est une transposition sublimée sur tous les objets de la vie, y compris les humains de ces critères instinctifs de la beauté.

Pour certain, l’esthétique pourra être un rejet pur et simple de ces critères instinctifs ; pour d’autres une recherche culturelle ou,  pour employer un mot prêtant moins à confusion dans ce cas, une recherche de situations, de moments, pervertissant ces critères. Malgré cela ces critères demeureront le fond du comportement, contradictoirement et  malgré les apparences.

Mais pour employer le concept de culture d’une façon humaniste, et donc naturelle dans son essence, le critère de solidarité, parce qu’il est un élément essentiel de la survie et du développement de l’espèce, est un élément majeur dans les critères d’esthétique. Lorsque la société est en crise de survie, cet élément est employé à contresens ; c’est l’effet du désespoir de survie et donc du repliement sur le plus petit dénominateur : l’individu isolé du groupe. La violence elle-même peut contenir ces critères de beauté lorsqu’elle répond à toutes ces situations. Les films les plus sanglants de nos jours ont toujours les supports du héros ou du anti-héros, un héros étant considéré comme tel en fonction du groupe.

Ces considérations « de base » étant énoncées, il faudrait aborder tous les éléments intervenant pour constituer l’ensemble assurant la survie et le développement de l’espèce.

L’humain est riche culturellement, il a formé à travers les millénaires d’innombrables réseaux de pensée qui se concrétisent dans les objets qu’il produit. Objets de survie élémentaire (travail, nourriture, abri…), comme les objets de savoir nécessaire à cette survie,  les objets de production et de transmission et de développement des savoirs

issus du développement du travail, les objets de symbolisation des comportements et des savoirs, de symbolisation du travail et de la reproduction, de toutes les activités humaines qui en décident et qui s’y opposent.

Si l’on veut, y compris à propos de l’attirance instinctive de base, faire une lettre aux hommes (au sens du sexe), ce qui est tout à fait urgent, afin que les sexes construisent ensemble avec leurs diversités, il faut approfondir les comportements biologiques à partir des sexes, ce qui n’est pas simple et  pour tout dire qui ne peut être évidemment qu’une connaissance relative au moment social ; puis partant ou arrivant à ces complexités élémentaires, entrer dans les diversités culturelles, ce qui éloigne encore l’horizon d’une conscience qui passerait de sa  préhistoire à l’auto-conscience historique. La naissance de la femme moderne constitue l’élément essentiel de cette construction.

Les effets de cette naissance sont déjà évidents, même si la gestation de cette construction n’en est pas encore à la naissance et encore moins à l’adolescence et l’age adulte.

Les femmes en sont encore à revendiquer les comportements masculins patriarcaux, marchands. Hommes et femmes, revendiquant ou désespérant d’atteindre richesses privées et libre entreprise, ce qui est la même chose, se conforment aux lois de la libre entreprise, ce qui est le contraire de la liberté d’entreprendre et de création, ce qui est un retournement de l’entreprise humaine contre elle-même.

Et ceux qui contestent cette entreprise aliénante, n’en sont qu’à revendiquer l’uniformisation du travail créatif par le bas. Les déboires actuels en matière de reculs sociaux sont la conséquence directe du remplacement de la conquête de la richesse et de l’entreprise humaine pour tous par le nivellement de la créativité, qu’elle soit patronale ou celle des salariés. En fait le patronat et son encadrement idéologique, prêchant le nivellement au nom de « capacités d’élite » créent les conditions de l’effondrement de leur système élitaire. Ils ont la responsabilité première des corporatismes qu’ils dénoncent. La large minorité qui combat ce système élitaire fait plus pour la vraie libération de la « libre entreprise » que ses tribuns dorés et quelque peu puants. Mais en même temps, ceux qui le combattent demeurent empreints de cette grossièreté égalisatrice, de ce rabotage des différences au nom de l’union des exploités ; ce rabotage qui empêche les pointes avancées à partir des diversités, de frayer les chemins de la création, est un moment historique lui aussi, moment peut-être en passe d’être dépassé, en tout cas en tentative humaine de dépassement.

Alors que les représentants du système élitaire, synonyme aujourd’hui du système capitaliste, ne sont pas considérés majoritairement comme des critères de beauté morale, malgré tous les efforts et tous les moyens qu’ils mettent en œuvre, on peut se poser la question de leur représentation dans les consciences par rapport à l’instinct de survie d’une communauté humaine. Il me semble clair qu’une  classe sociale minoritaire numériquement, élitaire de surcroît, a peu de chance de réunir des critères de beauté lorsque sa survie devient obsolète pour la survie du groupe. A tout le plus, elle développe un rapport contradictoire d’attirance-répulsion qui laisse toutes ses chances au développement de critères de beauté sociale nouveaux correspondant aux nécessités historiques.

De la même façon que le romantisme s’est développé sous l’influence de la constitution du pouvoir économique, politique e culturel d’une classe, bien que minoritaire, correspondant aux besoins nouveaux de développement, il semble assez certains que de nouveaux critères de beauté ne peuvent s’épanouir qu’avec une généralisation de la pratique culturelle considérée aujourd’hui comme savante. Ce qui doit demander certainement encore du temps, mais peut exploser avec rapidité.

La radicalité qui se réclame de l’efficacité sociale, qu’elle vienne du patronat, ou de l’aile « grossière » du communisme, aujourd’hui encore dominante, ne s’appuie pas sur le comportement et l’idée de construction. C’est un critère de beauté élitaire qui en découle, et par conséquent, le contraire d’une aspiration populaire à une beauté universelle, qui malgré l’abrutissement du système médiatique demeure vivant, étouffé à travers les millénaires, mais prêt à jouer son rôle de résidu actif, moteur.

Les femmes ne « contiennent » pas plus de valeur humaine que les hommes en elles-mêmes. Elles ont cependant un rôle historique à jouer du fait de leur centralité par rapport à la division du travail, et finalement à la fonction « esthétique » où on croyait les confiner et surtout, dans un moment de crise de reproduction sociale, par leur centralité dans la reproduction de l’espèce. Ce qui est tout le contraire d’un confinement objectif et subjectif au « rôle reproducteur » conçu par les classes dominantes.

Une lettre aux femmes sur la beauté sera donc une lettre sur la beauté des femmes.

Que ne s’efface jamais ton sourire ! De la mère à la compagne, c’est l’attente de l’homme, malgré tout.

16 janvier 2004

*

Le temps. Le je et le nous. La beauté

Le temps.

C’est un des 4 éléments du mouvement, dans l’unité du mouvement, de ses éléments, des dimensions et mesures qui en résultent pour nos sens inconscients-conscients.

Pour nous c’est une mesure d’une dimension des 3 autres dites de l’espace isolé artificiellement par la pensée abstraite, un repère dans la trajectoire des objets singuliers par rapport au mouvement général, relativement autonomes.

Le je et le nous.

Ce sont deux mots, donc des représentations abstraites de réalité concrètes (au sens de la pipe de Magritte « dessin de pipe, ceci n’est pas une pipe). Représentations abstraites qui peuvent être concrètes si elles ne chosifient pas les objets, si elles les représentent en mouvement, dans leur lien avec le mouvement général, leur autonomie relative.

Ce sont des réalités concrètes, individus dans l’espèce, personnes dans la société et dans la nature.

Le je être social qu’on ne peut saisir ni ne pas trahir (au sens physique comme au sens moral) sans la vision de son mouvement, du mouvement de la pensée issue du travail (à quel moment situons-nous le « saut qualitatif » de « l’activité animale » à « l’activité humaine » ?) et de leur mouvement conjoint, de la transformation de la nature, de sa complexification, sa diversification, de son unification permanente en allers-retours simultanés.

Le nous et le je n’existent pas l’un sans l’autre, ce qui ne peut nier l’autonomie relative du je. Nous en revenons sans cesse à l’ontologie de l’être social, de sa poursuite possible, de la conscience de la nature sur elle-même en leur mouvement, leur processus, leurs régressions et leurs progrès non linéaires.

Lorsque vous avez une faim physique et morale, physico- morale, que vous avez envie, ce n’est pas le nous qui mange et satisfait sa faim, c’est le je mais c’est du nous que dépend la nourriture et l’apprentissage de sa recherche, même seuls dans désert.

La beauté.

Toujours partant de l’ontologie de l’être social et de sa base biologique support du mouvement de la pensée, de concepts, de systèmes de concepts opératifs de transformation de la nature pour résoudre des besoins ou pas, en santé ou pas, la beauté c’est la sublimation des formes physique et mentales, dans leur unité, la sublimation de l’attraction sexuelle et des bases du besoin de reproduction de l’espèce, rendues relativement autonomes de leur origine.

Mais c’est aussi en même temps cette émotion multiple qu’elle produit et qui agit en retour sur la beauté.

L’unité, les contradictions dans le mouvement d’un objet réel singulier, le mouvement transformateur résoluteur et créateur de contradiction.

Faudrait-il une quatrième dimension  humaine au 1) temps, 2) je et nous, 3) beauté ? : Elle est la résultante humaine des trois et non une autre dimension, de même que les quatre dimensions du temps-espace n’existent pas les unes sans les autres. Elle est le réel transposé proprement humain, lien organique entre le mouvement de la pensée, et fonctions générales du corps auquel le mouvement de la pensée appartient, mouvement général du corps dans les rapports sociaux. Ainsi tout le corps est habité par le type de rapports sociaux qu’il crée et le mouvement des rapports sociaux qu’il crée.

Le mouvement de la pensée de la personne dans le mouvement social de la pensée, l’activité cérébrale qui en fait partie et l’acte singulier  dans l’acte collectif qui en résulte, sont éclairés par la conscience de l’acte, le renvoie en miroir de l’acte à la personne et à la société par la personne.

La connaissance subtile des éléments cérébraux « visibles », l’intuition de leur constitution fine invisible peuvent être l’image de la constitution fine de la nature non perceptible qui nous rapproche de la vision et de l’acte en santé, et de l’erreur en aller-retour qui nous éloigne de l’acte en santé : c’est la différence entre pratique et praticisme, je crois

Ce n’est pas la contradiction dans l’objet en mouvement qui est une erreur, c’est l’insuffisance de recherche dans son « traitement » pour la dépasser qui est une erreur. C’est la distinction dans le réel entre le constat (négation) et la transformation (négation de la négation), c'est-à-dire la positivation de « l’état des choses » existant et la volonté qui en fait partie, qui fait la différence humaine. C’est l’aspiration à un interprète conscient d’un processus inconscient qui répond à l’indifférence du capital vis-à-vis de l’activité concrète, des gestes réels de transformation et non leur mesure abstraite d’échange marchand.

Résumé

Pour nous, le temps c’est une mesure d’une dimension des 3 autres dites de l’espace isolé artificiellement par la pensée abstraite.

Le nous et le je n’existent pas l’un sans l’autre, ce qui ne peut nier l’autonomie relative du je. Nous en revenons sans cesse à l’ontologie de l’être social, de sa poursuite possible, de la conscience de la nature sur elle-même en leur mouvement, leur processus, leurs régressions et leurs progrès non linéaires.

La beauté c’est la sublimation des formes physique et mentales, dans leur unité, la sublimation de l’attraction sexuelle et des bases du besoin de reproduction de l’espèce, rendues relativement autonomes de leur origine.

Conclusion (et rassemblement des résidus) s’il en est une possible et provisoire : tout le corps est habité par le type de rapports sociaux qu’il crée et le mouvement des rapports sociaux qu’il crée. Existe-t-il un dépassement possible et relatif de l’ambigüité animale de la compétition-solidarité espèce-individu ? Cela s’appelle humanisation au-delà de la préhistoire de l’humanité présente.

19/04/2015 09:00:25 mais pas à un moment précis, en intériorisation permanente, autant que cela se peut.

Note,

Voir l’article V. « Le corps », dans « La philo du prolo,  Bulletin Hétérodoxe Très Perso N° 1 »

*

Humanisation, économie et sexualité, histoire réelle et représentation de l’histoire. Production de normes. Jugement de valeur.

Sexualité

Dans le sado masochisme, il y a le paroxysme de la possession et de l’abandon sexuels du corps dans la jouissance sexuelle, de son origine biologique support de son développement culturel.

Considérer la chose comme marginale, c’est mutiler le lien entre constitution biologique et culturelle de l’humain ; au même titre que de ne pas mettre le travail, son évolution et sa complexification au centre de la formation de la pensée son évolution et sa complexification, est antihistorique, et brouille la vision de ce qui en retour de miroir nous permet d’être humain.

Economie

Le « bien » et le « mal » ne sont pas des choses en soi figées, mais des mouvements micro et macro dans l’histoire.

Dans le processus d’humanisation, de construction d’une société humaine, ils sont l’usage des normes antécédentes de la production antécédente d’une part et de l’utopie opérationnelle en construction de la production future d’autre part, en « fonctions autonomes » pourtant « simultanées ».

Il y a peut-être dans la « déconstruction » à la Derrida quelque chose de non accompli à la manière d’Onfray, c'est-à-dire quelque chose d’une négation sans résolution positive des contradictions dans le mouvement et l’unité des forces contraires qui l’animent ; négation qui conduit peut-être plus à la déstructuration à laquelle nous assistons de façon flagrante aujourd’hui qu’à la restructuration libérée, avec le « minimum » d’entrave, le minimum de contraintes naturelles et sociales.

En ce sens, il faudrait bien se représenter dans un même mouvement de forces contraires, le rôle producteur des crimes (ne pas inverser, mais mettre dans les deux sens ce en quoi le crime produit, au sens de la production humaine des biens et ce que la production des biens produit de crimes. Ca va comme ça ?), « du mal », de la maladie de la production, et du « bien », de la santé de la production tendant à l’humanisation considérée « pure », « directe », c'est-à-dire de la vie de la conscience de la nature sur elle-même.

Mais cette vision de chemin « pur », « direct », est une résurrection permanente de la vision religieuse. En quoi, elle ressuscite paradoxalement et contradictoirement l’opposition et le frein à sa motivation choisie : le chemin « le plus court » au progrès « matériel et moral ».

Il y a donc, contradictoirement, « du bien » et « du mal » dans la « sainteté » prise au sens large comme au sens étroit, ce qui peut conduire au moralisme stérile et réactionnaire, donc au « mal » en tant que production de normes relativement figées, frein au désir de sainteté positive.

La vision de chemin « pur », « direct », est le versant opposé de la même tendance à réduire le mouvement producteur, à réduire le mouvement créateur d’humanité, d’humanisation.

Dichotomie

Séparer économie et sexualité est un mouvement de la pensée qui transforme une vision concrète et la transforme en vision abstraite abstraite (doublé volontaire), qui fait du corps et du travail deux entités sans lien, donc plus qu’autonome alors qu’ils sont une unité parfaite (dire « unité parfaite » est une tautologie).

L’autonomie des mouvements entre eux (et non leur indépendance) est une réalité sans conteste possible pour moi, qui ne nie en rien l’unité du mouvement, celui du corps et de la pensée (La séparation des deux termes, reflet de leur séparation dans notre représentation est courante mais insensée), l’unité du corps-soi, ni ne nie l’unité de mouvement de la nature et des autonomies de mouvement, sur laquelle la physique, entre autre, recherche les solutions à ses limites et à son horizon en marche infinie, flèche et concentration du temps : autonomie et unité des actions et interaction des forces, des énergies du moment de leur existence.

Jugement de valeur.

Il n’y a jugement de valeur qu’en fonction d’une production. Jugement de valeur d’échange marchand et jugement de valeur d’usage « matériel et moral dans leur unité » s’entremêlent dans notre vision, dans les rapports sociaux et dans la production humaine, dans la pratique humaine, l’activité.

Le jugement de valeur est inséparable de la constitution d’une entité humaine, de ses constituants c'est-à-dire de ses diverses et multiple entités, et des personnes qui les constituent. Jugements de valeurs dichotomisés existent certes, mais affaiblissent le mouvement de la pensée, la conscience de la nature sur elle-même que constituent l’humanité et les individus qui la constituent en autonomie et en unité, en croissance et transformation générationnelle.

Un jugement de valeur « éclaté » c’est en quelque sorte une force relativement in-opérationnelle,  relativement à contre sens du mouvement du progrès humain, c'est-à-dire relativement à contre sens de la qualité de sa croissance, au profit « malsain » d’une quantité malade de normes antécédentes en obsolescence, d’une quantité dont la croissance ne recherche pas une autre qualité de croissance.

Un effort permanent de constituer une unité du jugement de valeur dans l’unité des jugements de valeurs, c’est agrandir le miroir de nos actes qui nous permet d’être humains.

17 janvier 2015

*

Le Corps

Une personne digne décrivant une situation de souffrance propre prononce la phrase : « je n’étais plus qu’un corps ».

Cela me ramène, contradictoirement, au concept de « corps-soi » et à la réalité de « corps-soi » (Lire « Pourquoi le concept de ˝corps-soi ˝, Corps-soi, activité, expérience », Revue « Travail et Apprentissage » N° 7 d’Yves Schwartz ou mieux sa thèse rééditée aux Editions Sociale -première édition en 1988- « Expérience et connaissance du travail » 2012).

Pour ne pas réinterpréter la thèse d’Yves Schwartz, mais pour s’en inspirer librement, en n’engageant que mon point de vue :

1) La perception du monde extérieur à son corps et de son corps, 

2) la pensée de l’être social aux divers « niveaux » de conscience,

3) les sentiments aux divers « niveaux » de conscience,

sont des « fonctions » du corps.

Ces « fonctions » ne « fonctionnent » pas indépendamment les unes des autres mais les unes avec les autres, constituant une fonction unique, celle de la vie humaine pensante (1).

Résumons : perceptions, pensée, sentiments, constituent une unité de fonctions du corps, qui est le corps-soi dont on peut analyser les mouvements, le processus découlant des besoins, les résolvant dans le travail producteur  auto-créant de pensée et d’humain, dans l’activité humaine, sa complexification et l’aller-retour simultanés qu’elle entretien avec son milieu qu’elle transforme, avec « son » cosmos.

Il n’y a pas d’indépendance des fonctions du corps comme il n’y a pas d’indépendance des fonctions des organes du corps, mais une unité de processus et des autonomies relatives, des inégalités de processus des organes et des fonctions. On peut user d’une métaphore entre le corps et la société, mais d’une métaphore seulement : le type de rapports dans la société est propre à la société et le corps-soi est  l’unité de rapports sociaux, de l’individu et sa conscience dans l’espèce pensante, de la conscience collective en rapports sociaux, évidemment.

Au niveau atteint de transformation de la nature pour se nourrir, se vêtir, se loger, etc., en développant la recherche fondamentale et appliquée, sciences et techniques,  et l’expression du reflet de sa propre activité dans l’art et la philosophie, l’auto-création de l’humain par lui-même me semble crever les yeux par son évidence pour qui veut voir.

Faire une dichotomie du corps et de l’esprit me semble une offense à l’humain et à la nature, une mutilation faite à  la plus haute spiritualité qui soit possible au niveau de développement de l’humanité en processus, une mutilation de la pensée dans l’univers.

La souffrance imposée à un corps peut réduire les capacités de ce corps à agir, à penser, dans l’unité de l’activité « physique et mentale », sans dichotomie des deux termes qui expriment une réalité.

En ce sens, décrire cette souffrance et ses effets dans les termes « je n’étais plus qu’un corps », peut être une expression humaine profonde si elle n’est qu’une expression « impressionniste » et ne réduit pas le corps humain vivant à ce qui serait un cadavre que l’activité de pensée a fui comme toute autre activité humaine : un cadavre, un assemblage biologique en dissolution totale de cohérence acquise dans la naissance et la croissance.

Un humain imposant une souffrance réduisant le corps vivant à cette sensation de corps sans pensée est lui-même en souffrance, mutilé à un haut niveau d’insatisfaction de ses besoins humains, dont la « vie-biographie », en termes de processus vital a subi de graves dommages dans son travail de constitution d’humanité.

Dans une situation d’organisation sociale d’une telle souffrance, cet individu organisateur est constitué en monstre.

Aussi, au-delà de la défense immédiate nécessaire contre ce type d’organisation, c’est un soin apporté à la société dont cette société a besoin, dans son processus de constitution, ses avancées et régressions. Soigner par la répression conduit à la renaissance continuelle des maladies de développement.

La douleur est une alerte signalant un danger à résoudre, un besoin à satisfaire. L’organisation sociale de la douleur « en soi » est une maladie de la douleur, une maladie de la société en la matière, à guérir par l’observation des effets qu’elle provoque, pour remonter aux causes qui la constitue et les guérir, guérir « à la source ».

La conscience de la douleur « pour soi » contient la recette de la guérison des causes.

11 février 2015.

 (1)  Peut-on rapprocher l’espace tripolaire de l’activité humaine (Dans un champ de savoir et d’activité : 1) l’activité du champ, 2) l’accumulation  antécédente du champ, 3) le contact du champ avec « l’inconnu », l’extérieur, les autres champs. OU dans la société « marchande et de droit »: la politeïa, le marché, la gestion. OU…etc.) ?

Peut-on remarquer qu’entre les pôles et leur  relation dialectique, un pôle est la négation de la négation, la « positivation » des deux autres. Dans l’action des forces contradictoires, ce n’est pas l’opposition de deux pôles qui constituent la contradiction  à résoudre, mais leur support historique dans le processus de développement : pour la société marchande et de droit en « fin » de mode d’échange obsolète et par conséquent de production (la production s’exprime dans l’échange), c’est dans la pratique des lois d’échange du capital support  de valeur d’échange des valeurs d’usage à échanger que réside la contradiction ?

 

 

Voir aussi sur ce blog : "La condition de l'invention humaine".

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/07/la-condition-de-l-invention-humaine.html

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4 août 2021 3 04 /08 /août /2021 07:08

 

 

4 AOÛT 1789,

la nuit du nouveau monde.

par Florent LE DU.

L’Humanité. 4 août 2021.

 

 

Il y a 232 ans, les députés de l’Assemblée nationale constituante, sous la pression populaire, proclamaient l’abolition des droits féodaux et de divers privilèges. Récit.

Une nuit qui bouleversa l’histoire et instaura un monde nouveau. Celle du 4 au 5 août 1789, lorsque, entre 8 heures du soir et 2 heures du matin, le système féodal qui corsetait la France depuis les Carolingiens s’effondre en quelques heures.

Cette rupture fondamentale, marquant la fin inattendue de la société d’ordres, n’aurait pas eu lieu sans la Grande Peur, période qui suit la prise de la Bastille. Dans toute la France, les paysans craignent les conséquences des événements du 14 juillet, une réaction nobiliaire comme il s’en est déjà produit des années plus tôt, avec la réactivation de vieux droits féodaux tombés en désuétude. Dans de nombreuses campagnes, des rumeurs se répandent, laissant croire que des attaques et pillages ordonnés par les aristocrates se préparent. Des paysans s’arment et se rendent dans les châteaux seigneuriaux, parfois avec violence. La grande peur des paysans est devenue celle des possédants, qui craignent désormais l’insurrection.

Une décision révolutionnaire

Face à cette situation, les députés doivent réagir, deux stratégies s’offrent à eux : écraser les révoltes par la force, ce que réclament plusieurs députés bourgeois du tiers état, ou céder à la pression populaire en renonçant à certains privilèges de la noblesse et du clergé. Le soir du 3 août, une centaine de députés se réunissent au sein du Club breton, qui deviendra ensuite le club des Jacobins. Ils prennent la résolution de détruire tous les privilèges des classes, des provinces, des villes et des corporations.

Dès l’ouverture de cette séance de l’Assemblée nationale constituante, le 4 août 1789 à 20 heures, le duc d’Aiguillon, deuxième fortune de France, propose d’offrir aux paysans de racheter les droits seigneuriaux – ensemble des avantages attribués aux seigneurs – à des conditions modérées. Une décision révolutionnaire qui provoque une inattendue surenchère. Le vicomte de Noailles prend à son tour la parole, se montrant plus ambitieux. Également député de la noblesse, il propose d’en finir avec les droits seigneuriaux, « restes odieux de la féodalité » selon ses termes, et suggère rien moins que d’ « abolir sans rachat » les privilèges devant l’impôt, faisant de chaque Français un citoyen égal à tous les autres. Dans les premières heures de débat, une partie des députés du tiers état, qui craignent les instabilités que créerait ce nouvel ordre social issu de l’abolition de certains privilèges, demandent des mesures de rigueur contre la paysannerie. Mais il est déjà trop tard, les nobles et le clergé sont décidés.

Dans une nuit d’euphorie, les prises de parole s’enchaînent, les renoncements avec. Le clergé abandonne la dîme, redevance portant principalement sur les revenus agricoles et suscitant de grandes crispations dans le royaume. Le vicomte de Beauharnais demande l’égalité des peines, soit l’égalité de tous les citoyens devant la justice. Les évêques La Fare et Lubersac suppriment les pensions sans titre, les juridictions seigneuriales, le droit de chasse et les privilèges ecclésiastiques. L’effervescence est telle qu’au-delà des privilèges des nobles et des religieux, les provinces en font autant, faisant de la France un tout égal et uni.

Au milieu de la nuit, le duc de La Rochefoucauld, qui préside la séance, reprend la parole. Dans une sorte de compte rendu des débats, il va jusqu’à évoquer l’abolition de l’esclavage sans pour autant l’acter. En revanche, à 2 heures, au moment de clore les discussions, il acte la décision des députés : l’abolition des privilèges de classe et des particularismes est proclamée.

Maintien des droits sur la terre

Les jours suivants, l’euphorie retombée, des députés tentent de revenir en arrière. Les droits sur les personnes sont bien abolis mais pas les droits sur la terre, une déception pour les paysans, qui devront continuer à payer l’exploitation de leurs lopins. Le clergé tente aussi de revenir sur la suppression de la dîme, mais le président de l’Assemblée, Isaac Le Chapelier, n’ayant accepté que des discussions sur la forme, les décrets du 4 août sont définitivement rédigés le 11. L’Ancien Régime est mort, n’en déplaise à Louis XVI, qui écrit à l’archevêque d’Arles dès le 12 août : « Je ne consentirai jamais à dépouiller mon clergé, ma noblesse. Je ne donnerai pas ma sanction à des décrets qui les dépouilleraient. » Il ne le fera que contraint, le 5 octobre. Dans l’histoire, cette nuit du 4 août restera comme un des sommets de la Révolution française avec la fin de nombreux avantages, décidée par les privilégiés eux-mêmes, bien que certains demeurent jusqu’en 1793. « L’imaginaire privilégiant 1789 à 1793, on a tendance à oublier le fait que certains privilèges ont été finalement conservés, relate l’historienne Mathilde Larrère. Et ce au profit d’une nuit magnifique qui fait tomber ce château qu’on croyait de pierre mais qui est de cartes et qui emporte la société féodale avec lui. Parce que l’image est porteuse d’espoir contre tous les systèmes injustes.  »

Florent LE DU, L’Humanité. 4 août 2021.

 

Voir aussi sur ce blog : "La condition de l'invention humaine".

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2 août 2021 1 02 /08 /août /2021 06:09

 

CONDENSÉ

CONDENSATION

 

 

1) L’existence de l’homme et de l’humanité est un mouvement de transformation, d’évolution, de complexification : transformation-évolution-complexification.

 

2) Ce mouvement n’est pas linéaire, il est causal et aléatoire.

 

3) Il est constitué de façon continue et discrète en unité, de sauts de complexification survenant après accumulation à un stade de « masse critique ».

 

4) La transformation-évolution-complexification de l’humanité fait partie, en unité, de la transformation-évolution-complexification universelle.

 

5) La transformation-évolution-complexification humaine est une croissance.

 

­6) Cette croissance n’est pas linéaire non plus, son processus connaît de régressions et des « décroissances » relatives. Imaginer une décroissance relative chez l’enfant, et dans l’accumulation des perceptions-enregistrements-organisation des liens neuronaux pour comprendre le danger dans le processus.

 

7) Les « sauts » de complexification-condensation permettent une croissance du volume de l’existant tout en occupant moins d’espace-temps, relativement ou absolument : nouvelle organisation continue de la matière en général, de la matière pensante en particulier dans

la matière universelle.

 

8) Le mouvement humain dans le mouvement universel est un processus micro et macro en unité.

 

9) Les processus micros et macros constituent le processus global d’accumulation quantitative-sauts de transformation qualitative.

 

 

10) Dialectique de la nature et dialectique philosophique, réalité et représentation mentale de la réalité vont de pair avec les inégalités de développement et retards de la représentation sur le réel.

 

11) L’unité et l’identité, l’unité-identité des forces contraires constituent le mouvement, l’accumulation quantitative et les sauts de transformation qualitative.

 

 

Pierre Assante. 02/08/2021 14:47:52.

 

 

 

VOIR AUSSI SUR CE BLOG :

"2034". ESSAI-RECCUEIL.117 pages. 2021 :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/03/an-3024.html

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30 juillet 2021 5 30 /07 /juillet /2021 07:21

 

La condition (et « l’explication ») de l’invention humaine :

l’autocréation de la nature

et l’autocréation de l’homme par lui-même

 

Par Pierre Assante

 

1. Logique de la non-contradiction et dialectique de la contradiction.

Ce qu’on appelle, en général, « révolution » n’est que l’évènement initiant un processus de transformation qualitative.

On pourrait dire que la « vrai révolution » est le processus de transformation qualitative lui-même jusqu’à une « nouvelle qualité » de construction sociale : l’ancien est dans le nouveau et le nouveau devient ancien ; l’ancien a besoin de transformation qualitative. L’accumulation quantitative peut créer « la masse critique » exigeant la transformation qualitative, transformation lente ou rapide, relativement, en fonction de l’accumulation elle-même.

Ce besoin de transformation est l’expression concrète des contradictions, des forces contraires du mouvement de l’objet observé, et du mouvement des objets observés entre eux.

La logique aristotélicienne a existé bien avant qu’Aristote ne la formule. Elle s’est développée pendant les millénaires de millénaires de l’activité humaine, du travail avec le galet aménagé jusqu’à la production de moyens de production, la production mécanisée et la production informationnalisé numériquement.

La logique aristotélicienne, de non-contradiction, on en use quotidiennement, qu’on le sache ou pas.

Mais depuis la naissance de la pensée par et dans le travail, une autre logique cohabite, plus libre, dans nos systèmes de concepts cérébraux, la logique de contradiction entre les forces qui animent un mouvement, leur unité et leur identité.

Le système marchand -et sa forme la plus « avancée », le Capitalisme monopoliste mondialisé numériquement informationnalisé, globalement financiarisé (CMMnIgF)-, est une société de classe millénaire. Dans une société de classe la forme de l’échange social et les forces contraires en conflit ont hérité du mouvement de l’échange entre les hommes sur lequel est venu se greffer, en des temps différents, le type d’accumulation Argent-Marchandise-Argent’ (A-M-A'). Cette dissymétrie temporelle de la formation de l’échange fait du mouvement des contraires un mouvement de forces antagoniques devant disparaitre, se transformer en une force nouvelle entrant en contradiction non antagonique avec et dans le mouvement des forces productives, les forces de production des subsistances « matérielles et morales » nécessaires à la vie humaine, l’évolution-transformation-complexification du processus humain.

La forme logique et la forme dialectique de pensée -forces contradictoires- sont elles-mêmes en conflit et c’est ce qui donne la possibilité à la seconde de se développer au détriment de la première.

La société marchande a institutionnalisé la première et l’a rigidifiée, chosifiée (réifiée).

L’échange marchand, l’unité et l’identité de la contradiction de la vente et de l’achat, et la formation de l’accumulation sur la base de l’échange A-M-A’, a trouvé dans la pensée logique, basée sur la non-contradiction, un élément de durée des dominations qu’ils induisent réciproquement.

Pour la logique « simple », « ceci » n’est pas « cela » et « cela » n’est pas « ceci », ce qui exclue la critique et voile que ceci est cela au sens que l’un et l’autre « fonctionne » dans un même mouvement et n’existent pas l’un sans l’autre, ce qui est le contraire de s’exclure mutuellement et le contraire d’un immobilisme qui ferait de ceci et de cela et de leur mouvement, un existence éternellement immobilisée dans une qualité finie.

Une société ayant dépassé le conflit de classe serait une société dont l’école et une forme nouvelle de l’école, qui exclurait un enseignement mécanique au profit d’une aide à la découverte personnelle, de l’enfant et de l’adulte, en mouvement commun diversifié ; et qui dans ce mouvement commun observerait le lutte des contraires dans le mouvement d’un objet d’observation et les rapports entre les mouvements des objets d’observation.

En même temps la transformation de l’ancien dans le nouveau, en matière d’organisation sociale a besoin de cette pensée dialectique : on se mord donc la queue. Oui et non : développement d’une nouvelle forme de pensée et développement d’une nouvelle forme d’organisation sociale ne sont pas des mouvements séparés, mais une unité de mouvement, d’évolution-complexification dans lequel mouvement de la pensée et mouvement de l’organisation sociale sont en rapport dialectique, avec des inégalités de développements micros et macro. Il n’y a pas de mouvement sans inégalité de développement et mouvance des inégalités de développement constituant le développement.

En conclusion, le recul de la pensée dialectique dans la société, sous l’effet d’un rapport de force dégradé entre de vendeur de la force de travail au profit de l’acheteur de la force de travail, c’est la caractéristique issue de la fin du XXème siècle et des moyens de la révolution scientifique et technique mis en œuvre par le capital pour maintenir sa domination, économique, institutionnelle et militaire.

La révolution scientifique et technique mis en œuvre pour satisfaire les besoins humains, « matériels et moraux » en unité et le communisme, c’est la même chose : le mouvement infini de résolution des contradictions dans le mouvement général de résolution des contradictions universelles,  entre l’individu et l’espèce, l’espèce et l’univers, dans les rapports dialectiques de leur mouvement commun de la matière minérale et de la matière-pensée en unité, de la conscience de la matière sur elle-même.

Et en autre conclusion, la même, développer la pensée dialectique, opposée au retour des intégrismes religieux, c’est contribuer au mouvement de dépassement des contradictions de la société de classe et du CMMnIgF, antichambre possible d’une société mettant en commun les forces « physiques et mentales » en unité des hommes, ce qu’on appelle communément communisme : non le communisme grossier des tentatives abstraites, mais celui d’une construction par l’expérimentation collective par les personnes et de leurs qualités infiniment, historiquement, personnellement, diverses.

Lorsque Marx travaille à l’analyse de la société capitaliste, il semble, pour certains, avoir oublié la pensée philosophique qui l’a amené jusqu’à cette analyse. C’est bien une des erreurs qui a conduit au stalinisme -son économie d'Etat et sa philosophie-religion d'Etat allant de pair-, lequel est né de conditions historiques et non d’une seule volonté abstraite d’une personne et de la société dans son développement particulier historique -économique, institutionnel, culturel…-, comme tout mouvement historique.

Pour ceux qui douteraient de la démarche dialectique de Marx, utilisant l’outil de la pensée dialectique comme un outil et non comme un dogme :

« …En définissant ce qu'il appelle ma méthode d'investigation avec tant de justesse, et en ce qui concerne l'application que j'en ai faite, tant de bienveillance, qu'est-ce donc que l'auteur a défini, si ce n'est la méthode dialectique ? Certes, le procédé d'exposition doit se distinguer formellement du procédé d'investigation. A l'investigation de faire la matière sienne dans tous ses détails, d'en analyser les diverses formes de développement, et de découvrir leur lien intime. Une fois cette tâche accomplie, mais seulement alors, le mouvement réel peut être exposé dans son ensemble. Si l'on y réussit, de sorte que la vie de la matière se réfléchisse dans sa reproduction idéale, ce mirage peut faire croire à une construction a priori.

Ma méthode dialectique, non seulement diffère par la base de la méthode hégélienne, mais elle en est même l'exact opposé. Pour Hegel le mouvement de la pensée, qu'il personnifie sous le nom de l'idée, est le démiurge de la réalité, laquelle n'est que la forme phénoménale de l'idée. Pour moi, au contraire, le mouvement de la pensée n'est que la réflexion du mouvement réel, transporté et transposé dans le cerveau de l'homme.

J'ai critiqué le côté mystique de la dialectique hégélienne il y a près de trente ans, à une époque où elle était encore à la mode... Mais bien que, grâce à son quiproquo, Hegel défigure la dialectique par le mysticisme, ce n'en est pas moins lui qui en a le premier exposé le mouvement d'ensemble. Chez lui elle marche sur la tête; il suffit de la remettre sur les pieds pour lui trouver la physionomie tout à fait raisonnable. Sous son aspect mystique, la dialectique devint une mode en Allemagne, parce qu'elle semblait glorifier les choses existantes. Sous son aspect rationnel, elle est un scandale et une abomination pour les classes dirigeantes, et leurs idéologues doctrinaires, parce que dans la conception positive des choses existantes, elle inclut du même coup l'intelligence de leur négation fatale, de leur destruction nécessaire; parce que saisissant le mouvement même, dont toute forme faite n'est qu'une configuration transitoire, rien ne saurait lui imposer; qu'elle est essentiellement critique et révolutionnaire… »

Marx. Extraits de la postface de la seconde édition allemande du capital

Et pour ceux qui souhaitent un peu plus de lumière sur la pensée dialectique : 

« … Nous voici au pied du mur. Va-t-on contester que les contraires soient différents et non la même chose ? Le haut n’est pas le bas, le vrai n’est pas le faux, aucun esprit logique ne l’admettra. Mais qui le lui demande ? Penser dialectiquement ne consiste pas du tout à nier la différence des contraires : non, bien sûr, les contraires ne sont pas la même chose, mais –voilà le point crucial– ils sont le même rapport, et c’est en ce sens que ces différents sont aussi identiques. Autrement dit ce dont le penser dialectique révèle la fausseté profonde, c’est que les contraires puissent être considérés comme deux choses pensables séparément –le haut est d’autre part le bas, le vrai est d’autre part le faux– quand ils sont en vérité  un unique rapport à deux pôles : le rapport positionnel haut/bas, le rapport gnoséologique vrai/faux. Ils sont deux en un, un en deux : voilà qui fait éclater le trop étroit principe d’identité, moment provisoire de pensée qui doit être dépassé en un principe dialectique d’identité-différence, donc aussi de contradiction valide entre termes préalablement définis de façon non contradictoire – car, redisons-le, la dialectique n’annule pas la logique classique, elle la dépasse comme la physique relativiste le fait par rapport à la physique classique : de même qu’il y a un effet relativiste que la physique classique ne prend pas en compte, il y a un effet dialectique –l’identité des contraires– que la logique classique ne prend pas en compte, ce qui la condamne à ne pas pouvoir penser le rapports de procès, c’est-à-dire la réalité vivante du monde. Elle ne peut pas même nous dire ce qu’est une synthèse, où il saute aux yeux que deux est en même temps un. On a inlassablement fait à Hegel, on lui fait encore le faux procès d’être un penseur de l’absurde prétendant que les contraires sont « la même chose », quand tout son travail consiste à montrer qu’ils ne sont en rien des choses, justement, mais un rapport qu’on ne peut du tout penser lorsqu’au nom de « la logique » on s’acharne à l’atomiser  en immobiles figures séparées… ».

Lucien Sève. Penser avec Marx. Tome III « La philosophie ». 2014.

10/07/2021 07:34:59.

 

2. LE PROCESSUS DE LA PENSÉE ET LE PROCESSUS DE L’OBJET. L'objet pensé et la pensée-objet

Une philosophie est incontournablement spéculative comme la dialectique est une logique (1).

S’il est juste de dire que la pensée procède de l’observation du réel (théorie du reflet), cela ne suffit pas pour décrire le processus de la pensée en relation avec le processus du réel, dont elle fait partie mais peut se « détacher » relativement au point de fonctionner « quasi exclusivement » sur elle-même ; au point que la désadhérence conceptuelle nécessaire au processus, à la construction processuelle de la pensée, qui devrait aller de l’invention à la production et n’y réussit pas, constitue une fonction en contradiction antagonique avec le besoin de santé de l’homme dans la société et de santé de l’homme tout court en tant qu’animal social, de santé de la société dans l’homme.

« Finalement », toute lumière que constitue la critique critique d‘une pensée devient une spéculation inopérationnelle dans la recherche de la poursuite d’un processus humain en développement-évolution-complexification, c'est-à-dire inopérationnelle en santé, si elle se « sépare » des besoins sociaux : en mouvement dont le déséquilibre nécessaire est suffisant  pour procéder, mais pas en déséquilibre « trop grand » précipitant la fin du mouvement. A l’inverse, c'est-à-dire en unité et rapport dialectique, toute recherche de santé sociale, tout souci de répondre aux besoins sociaux ne pratiquant pas la désahérence conceptuelle et ne la pratiquant pas avec l’outil de la dialectique matérialiste (2), ou la « pratiquant trop » c’est à dire pas assez, là aussi le déséquilibre nécessaire au mouvement social dépend de choix sociaux et de leur pratique « matérielle et morale ».

Ceci ne peut être qu’un préliminaire à l’étude du rapport entre le processus de la pensée et le processus de l’objet à com-prendre dans le but de l’action dans le processus de santé.

Le processus de pensée philosophique est un processus de pensée comme un autre. Il peut « repartir » d’un point acquis d’une sorte d’équation (3) mais doit reposer sans cesse le point de départ, qui est la santé sociale, celle de l’homme, l’individu et l’espèce en unité contradictoire : les intérêts particuliers et les intérêts généraux sont en contradiction donc en mouvement,  mais il y a résolution possible des contradictions entre le particulier et le général, dans les mouvements du mouvement.

On pourrait « résumer » la chose mais attention aux « résumés », en disant que la santé du mouvement social est comme toute « santé de tout mouvement », est liée aux « lois » de la nature, son mouvement-développement-complexification particulier et global, le  mouvement-développement-complexification des lois de la nature dans le mouvement-développement-complexification de la nature … : en ce qui concerne la nature vivante-pensante en unité naturelle universelle « au niveau du développement humain acquis », il n’y a pas de mouvement en santé du processus humain sans une observation conjointe, un aller-retour permanent entre l’observation du réel extérieur dont fait partie « notre intérieur » et notre mouvement « intérieur », c'est-à-dire l’observation du mouvement de la pensée et du mouvement du réel observé en rapport et en unité. L’observation en miroir du mouvement de la conscience et de ce qui la produit. « Au niveau du développement humain acquis » et pour sa poursuite au futur, se passer le « la philo », pour résumer », c’est rouler « le nez dans le guidon » sans voir les obstacles du chemin ni la direction de la route. Certes dans une pratique triviale on pourrait dire qu’il y  le temps de la recherche et le temps de l’action : même si l’une prédomine temporellement sur l’autre elles ne peuvent être séparées ; pas de pratique sans théorie populaire et savante, dans leurs rapports et leur unité.

La perte macaroniste des traces du droit naturel dans le droit juridique institutionnel fait du droit du Capitalisme Monopoliste Mondialisé numériquement Informationnalisé globalement Financiarisé, une collection de recettes mortes et en expansion mécanique dont la désorganisation de la société et sa profonde maladie de suraccumulation-dévalorisation du capital font un phénomène unique. L’antipolitique dont le dégagisme à son extrémité-paroxysme témoigne, est la marque de fabrique du personnel politique du système finissant, menaçant mortellement la santé de l’humanité ; s’il n’est pas mis fin-dépassement qualitatif du système par la volonté, le savoir, l'expérience humaine, mis en rencontre-catharsis (4).

27/07/2021 19:17:37.

(1) Lire infra : MATERIALISME DIALECTIQUE. Logique de la non-contradiction et dialectique de la contradiction

(2) Relativement par rapport au développement personnel et collectif de la pensée dialectique dans le mode de production. En sachant qu’un outil, il faut essayer de bien l’utiliser, et qu’un outil n’est qu‘un outil, c'est-à-dire qu’il que l’outil et le but de son usage sont en contradiction à résoudre dans le mouvement, le processus de son usage; « l’outil, la main, la pensée et le produit en unité.

(3) Mais ce n’est pas une équation. Si la résolution d’une équation est un processus de pensée, le processus de pensée philosophique ne repose pas en priorité sur un champ particulier du savoir ou un champ particulier de  construction mentale, mais s’élargit comme tout savoir et plus encore à un champ plus large de savoir et d'expériences; c’est cela la différence entre une ascèse et une science. A tout  approfondissent concret, opérationnellement social, correspond une divagation concertée et régulée, c’est ce qui fait société ; et ne fait plus suffisamment dans ce XXIème siècle d’une fantastique révolution scientifique technique mise au service du taux de profit et non des besoins sociaux en développement-complexification. Certes tout savoir particulier et tout savoir « plus général » compte des acquis, un exercice-activité, des frontières et des contacts avec les autres savoirs, des dénormalisations des normes antécédente-renormalisations et normes nouvelle, mouvement continu et en sauts, continus et discrets, micros dans le macro . Les hommes aussi, c’est eux qui les font naitre, croitre, mourir et se transformer et s'auto-créent. Le corps c’est l’activité. Le corps humain, c’est l’activité humaine, conscience en processus de la nature sur elle-même.

(4) Cet article, son développement est un exemple comme tout développement de cette sorte « d’équation générale » dont il est question dans le rapport  entre pensée et objet observé. C'est aussi le développement "en miroir" de l'activité de la personne, du corps-soi social (tautologie) et du processus de la conscience individuelle-collective.

 

3. La dichotomie de « l’idéel » et du « matériel »

La dichotomie de l’idéel et du matériel (1) est une survivance de la conception philosophique idéaliste dans la conception philosophique matérialiste.

Elle est l’équivalent de la dichotomie religieuse corps/pensée. Elle fait de la pensée, mouvement particulier dans le mouvement de la matière, une double abstraction, c'est-à-dire une abstraction désadhérant du réel dans la construction de l’abstraction qu’est inévitablement une représentation mentale, une représentation humaine de la réalité en relation avec l’activité humaine ; activité qui n’est autre que la survie et le développement des subsistances-existence ; le développement de la pensée, dans celui du travail, de leur évolution-transformation-complexification continue et discrète en unité.

Les progrès actuels de la connaissance en la matière –sans jeu de mot- reposent sur une formidable croissance-dispersion des résultats de l’observation scientifique. Dans le même temps il s’avère que la catégorie philosophique de « matière », de « réel » pas plus que les concepts et les systèmes de concepts, quels que soient nos efforts de faire de ces généralisations de généralisations mentales un mouvement cohérent, ne soient en capacité de résoudre la contradiction pensée/besoins sociaux (tautologie).

Parce que tout mouvement est celui des contradictions des forces qui le permettent.

Les besoins sociaux ne sont que la poursuite du développement-complexification des nécessités de la nature en évolution, la nature étant le réel et aussi une catégorie philosophique qui tente de la représenter-expliquer mentalement.

Aussi élémentaire que soit la notion de pensée en tant que mouvement particulier de la matière dans le mouvement universel de la matière, aussi élémentaire que soit la notion de matière existant indépendamment de la conscience humaine et aussi élémentaire que soit la notion de conscience reflet des besoins à satisfaire dans et par l’exploitation de la matière, il n’y a pas à mon sens de base plus efficace, opérationnelle, pour poursuivre le processus entamé par l’homme depuis les début de l’hominisation, le travail et l’outil, jusqu’à la production de moyens de production et de l’outil numérique possible libérateur de la vente-achat de la force de travail.

Une révolution ne cédant pas une domination humaine à une autre passe par un processus de cette libération ; et le processus de libération passe par la résolution continue et discrète micro et macro de la contradiction-opposition mentale corps/pensée, individu/espèce, personne/société, homme producteur/activité. Car la dichotomie mentale, artificielle, repose sur une contradiction corps/pensée, individu/espèce, personne/société, homme producteur/activité. Elle est une inversion mentale, idéaliste du réel, des contradictions réelles et non seulement pensées. Elle est par la même occasion une inversion philosophique qui fait du fils la mère et de la pensée la matrice du réel (2).

Sachant qu’il y a unité des forces contraires, identité des forces contraires, unité du mouvement, unité des mouvement dans le mouvement particulier, local et global, universel dans son unité spatio-temporelle, son évolution, sa transformation, sa complexification.

Ce qui est nié mentalement, et qui demande négation de la négation, dépassement, dans la dichotomie idéel/matériel c’est cette unité ; et cette négation « rapproche » du point de vue de l’idéalisme philosophique, qui tout en faisant de l’esprit la matrice du réel, ne conçoit paradoxalement ni l’autocréation de la nature ni l’autocréation de l’homme et de la société humaine. C’est toute la différence entre la philosophie éléate et la philosophie du devenir.

La philosophie du devenir n’est pas un dogme ni un outil qui n’évoluerait pas. L’outil du galet aménagé jusqu'à l’outil numérique continue de se transformer qualitativement et conjointement aux transformations mentales. Le produit contient l'histoire et son futur. Il en est de même des représentations humaines, de la conscience que l’homme a des ses besoins et de la réalité et de lui-même dans la réalité et en rapport avec elle dont il fait partie (lire le caractère fétiche de la marchandise, Le Capital, Marx, livre I) ; il en est de même de tout « miroir » physique et mental que se fabrique l’homme pour observer son propre mouvement individuel et social en unité.

L’observation de l’individu par l’individu dans la société bourgeoise, celle du capital et plus encore du capital monopoliste mondialisé numériquement informationnalisé, globalement financiarisé, est « très peu sociale ». Le cycle de reproduction de la société sur la base du cycle A-M-A’, de son accumulation, de sa suraccumulation-dévalorisation met en difficulté la conscience des besoins de survie et de développement ; la crise physique de croissance de l’humanité dans celle de l’accumulation capitaliste s’en trouve renforcée par la crise mentale qui y est liée, l’homme, être d’activité est en difficulté dans la dichotomie pensée/corps mentale. Ce retard, inégalité e développement,  ne peut toutefois pas réduire l’activité humaine à cette dichotomie puisqu’il faut résoudre le quotidien et préparer le futur malgré cette dichotomie. Mais  le danger est grand que la dichotomie mentale puisse l’emporte sur la résolution des besoins et la résolution des contradictions (tautologie) s’opposant à la résolution de besoins : le drame actuel de l’humanité, qui n’est pas le premier qu’elle traverse, et le continu de l’humanité, et ses sauts qualitatifs micros et macros sont les drames, sont l’existence, l’être. La représentation artistique du drame humain et du drame de la nature est on ne peut plus philosophique, et philosophique du devenir.

L’autocréation suppose le futur dans le présent quel que soit l’aléatoire dans la causalité : c’est la condition et l’explication de l’invention humaine ; l’autocréation de la nature et l’autocréation de l’homme par lui-même (3). Au-delà de ce que l’on pourrait considérer cette réflexion come une simple constatation, l’espèce humain et sa pensée progresse non linéairement sur le comment et reste muette en ce qui concerne le pourquoi et ne trouve que des mythes basés sur les dominations sociales pour y répondre autoritairement et catégoriquement. Dans cette non-linéarité naturelle, la société de classe constitue une régression, même si l’accumulation quantitative s’y est poursuivie, en dépit des contradictions antagoniques qui sont les siennes.

29/07/2021 07:29:25.

(1) En ce sens, je ne suis pas, à mes risques et périls, Lucien Sève (Tome III de PMA) dans son chapitre sur la nature, ni Vladimir Oulianov sur sa critique de Dietzgen en la matière. Je ne parle du Dietzgen (il y en a 2 je crois dans le mouvement social-démocrate de l'époque), que félicite Lénine dans "Matérialisme et empiriocriticisme" tout en le critiquant sur sa conception de "la pensée est matérielle".

(2) Les idées certes interviennent dans le processus du réel, ce qui n’en font pas la matrice. Et si le présent interagit sur les produits du passé, le fils n’engendre pas la mère; rapport dialectique entre causes et effets. La controverse sur la question vient entre autre de la réduction mentale du réel au tangible par le matérialisme mécaniste, vulgaire, mais pas dans le matérialisme élémentaire, l’élémentaire étant essentiel.

(3) La confrontation du travail de la main et du travail de la pensée facilite sans doute la perception en santé des besoins et de la contradiction économique, politique, philosophique, psychique dans laquelle ils s’expriment. De même l’origine idéaliste et le parcours de transformation philosophique matérialiste peut être une facilité dans ce parcours par rapport à qui a sauté l’étape –et donc une transition- en venant  d’une nouvelle réalité où la contradiction idéalisme-matérialisme est niée mais pas encore dépassée individuellement parce non dépassée socialement. L’état historique, du moment au sens de durée, des forces productrices homme-technique-culture ne peut être gommé. Connaissance, science, conscience, expérience.

 

4. CONDENSÉ. CONDENSATION.

1) L’existence de l’homme et de l’humanité est un mouvement de transformation, d’évolution, de complexification : transformation-évolution-complexification.

2) Ce mouvement n’est pas linéaire, il est causal et aléatoire.

3) Il est constitué de façon continue et discrète en unité, de sauts de complexification survenant après accumulation à un stade de « masse critique ».

4) La transformation-évolution-complexification de l’humanité fait partie, en unité, de la transformation-évolution-complexification universelle.

5) La transformation-évolution-complexification humaine est une croissance.

­6) Cette croissance n’est pas linéaire non plus, son processus connait de régressions et des « décroissances » relatives. Imaginer une décroissance relative chez l’enfant, et dans l’accumulation des perceptions-enregistrements-organisation des liens neuronaux pour comprendre le danger dans le processus.

7) Les « sauts » de complexification-condensation permettent une croissance du volume de l’existant tout en occupant moins d’espace-temps, relativement ou absolument : nouvelle organisation continue de la matière en général, de la matière pensante en particulier dans la matière universelle.

8) Le mouvement humain dans le mouvement universel est un processus micro et macro en unité.

9) Les processus micros et macros constituent le processus global d’accumulation quantitative-sauts de transformation qualitative.

10) Dialectique de la nature et dialectique philosophique, réalité et représentation mentale de la réalité vont de pair avec les inégalités de développement et retards de la représentation sur le réel.

11) L’unité et l’identité, l’unité-identité des forces contraires constituent le mouvement, l’accumulation quantitative et les sauts de transformation qualitative.

02/08/2021 14:47:52.

VOIR AUSSI SUR CE BLOG :

"2034". ESSAI-RECCUEIL.117 pages. 2021 :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/03/an-3024.html

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29 juillet 2021 4 29 /07 /juillet /2021 08:42

 

La dichotomie de « l’idéel » et du « matériel »

 

La dichotomie de l’idéel et du matériel (1) est une survivance de la conception philosophique idéaliste dans la conception philosophique matérialiste.

Elle est l’équivalent de la dichotomie religieuse corps/pensée. Elle fait de la pensée, mouvement particulier dans le mouvement de la matière, une double abstraction, c'est-à-dire une abstraction désadhérant du réel dans la construction de l’abstraction qu’est inévitablement une représentation mentale, une représentation humaine de la réalité en relation avec l’activité humaine ; activité qui n’est autre que la survie et le développement des subsistances-existence ; le développement de la pensée, dans celui du travail, de leur évolution-transformation-complexification continue et discrète en unité.

Les progrès actuels de la connaissance en la matière –sans jeu de mot- reposent sur une formidable croissance-dispersion des résultats de l’observation scientifique. Dans le même temps il s’avère que la catégorie philosophique de « matière », de « réel » pas plus que les concepts et les systèmes de concepts, quels que soient nos efforts de faire de ces généralisations de généralisations mentales un mouvement cohérent, ne soient en capacité de résoudre la contradiction pensée/besoins sociaux (tautologie).

Parce que tout mouvement est celui des contradictions des forces qui le permettent.

Les besoins sociaux ne sont que la poursuite du développement-complexification des nécessités de la nature en évolution, la nature étant le réel et aussi une catégorie philosophique qui tente de la représenter-expliquer mentalement.

Aussi élémentaire que soit la notion de pensée en tant que mouvement particulier de la matière dans le mouvement universel de la matière, aussi élémentaire que soit la notion de matière existant indépendamment de la conscience humaine et aussi élémentaire que soit la notion de conscience reflet des besoins à satisfaire dans et par l’exploitation de la matière, il n’y a pas à mon sens de base plus efficace, opérationnelle, pour poursuivre le processus entamé par l’homme depuis les début de l’hominisation, le travail et l’outil, jusqu’à la production de moyens de production et de l’outil numérique possible libérateur de la vente-achat de la force de travail.

Une révolution ne cédant pas une domination humaine à une autre passe par un processus de cette libération ; et le processus de libération passe par la résolution continue et discrète micro et macro de la contradiction-opposition mentale corps/pensée, individu/espèce, personne/société, homme producteur/activité. Car la dichotomie mentale, artificielle, repose sur une contradiction corps/pensée, individu/espèce, personne/société, homme producteur/activité. Elle est une inversion mentale, idéaliste du réel, des contradictions réelles et non seulement pensées. Elle est par la même occasion une inversion philosophique qui fait du fils la mère et de la pensée la matrice du réel (2).

Sachant qu’il y a unité des forces contraires, identité des forces contraires, unité du mouvement, unité des mouvement dans le mouvement particulier, local et global, universel dans son unité spatio-temporelle, son évolution, sa transformation, sa complexification.

Ce qui est nié mentalement, et qui demande négation de la négation, dépassement, dans la dichotomie idéel/matériel c’est cette unité ; et cette négation « rapproche » du point de vue de l’idéalisme philosophique, qui tout en faisant de l’esprit la matrice du réel, ne conçoit paradoxalement ni l’autocréation de la nature ni l’autocréation de l’homme et de la société humaine. C’est toute la différence entre la philosophie éléate et la philosophie du devenir.

La philosophie du devenir n’est pas un dogme ni un outil qui n’évoluerait pas. L’outil du galet aménagé jusqu'à l’outil numérique continue de se transformer qualitativement et conjointement aux transformations mentales. Le produit contient l'histoire et son futur. Il en est de même des représentations humaines, de la conscience que l’homme a des ses besoins et de la réalité et de lui-même dans la réalité et en rapport avec elle dont il fait partie (lire le caractère fétiche de la marchandise, Le Capital, Marx, livre I) ; il en est de même de tout « miroir » physique et mental que se fabrique l’homme pour observer son propre mouvement individuel et social en unité.

L’observation de l’individu par l’individu dans la société bourgeoise, celle du capital et plus encore du capital monopoliste mondialisé numériquement informationnalisé, globalement financiarisé, est « très peu sociale ». Le cycle de reproduction de la société sur la base du cycle A-M-A’, de son accumulation, de sa suraccumulation-dévalorisation met en difficulté la conscience des besoins de survie et de développement ; la crise physique de croissance de l’humanité dans celle de l’accumulation capitaliste s’en trouve renforcée par la crise mentale qui y est liée, l’homme, être d’activité est en difficulté dans la dichotomie pensée/corps mentale. Ce retard, inégalité e développement,  ne peut toutefois pas réduire l’activité humaine à cette dichotomie puisqu’il faut résoudre le quotidien et préparer le futur malgré cette dichotomie. Mais  le danger est grand que la dichotomie mentale puisse l’emporte sur la résolution des besoins et la résolution des contradictions(tautologie)s’opposant à la résolution de besoins : le drame actuel de l’humanité, qui n’est pas le premier qu’elle traverse, et le continu de l’humanité, et ses sauts qualitatifs micros et macros sont les drames, sont l’existence, l’être. La représentation artistique du drame humain et du drame de la nature est on ne peut plus philosophique, et philosophique du devenir.

L’autocréation suppose le futur dans le présent quel que soit l’aléatoire dans la causalité : c’est la condition et l’explication de l’invention humaine ; l’autocréation de la nature et l’autocréation de l’homme par lui-même (3) . Au-delà de ce que l’on pourrait considérer cette réflexion come une simple constatation, l’espèce humain et sa pensée progresse non linéairement sur le comment et reste muette en ce qui concerne le pourquoi et ne trouve que des mythes basés sur les dominations sociales pour y répondre autoritairement et catégoriquement. Dans cette non-linéarité naturelle, la société de classe constitue une régression, même si l’accumulation quantitative s’y est poursuivie, en dépit des contradictions antagoniques qui sont les siennes.

Pierre Assante. 29/07/2021 07:29:25.

(1) En ce sens, je ne suis pas, à mes risques et périls, Lucien Sève (Tome III de PMA) dans son chapitre sur la nature, ni Vladimir Oulianov sur sa critique de Dietzgen en la matière. Je ne sais si la photo représente le bon Dietzgen (il y en a 2 je crois dans le mouvement social-démocrate de l'époque), celui que félicite Lénine dans "Matérialisme et empiriocriticisme" tout en le critiquant sur sa conception de "la pensée est matérielle".

(2) Les idées certes interviennent dans le processus du réel, ce qui n’en font pas la matrice. Et si le présent interagit sur les produits du passé, le fils n’engendre pas la mère; rapport dialectique entre causes et effets. La controverse sur la question vient entre autre de la réduction mentale du réel au tangible par le matérialisme mécaniste, vulgaire, mais pas dans le matérialisme élémentaire, l’élémentaire étant essentiel.

(3) La confrontation du travail de la main et du travail de la pensée facilite sans doute la perception en santé des besoins et de la contradiction économique, politique, philosophique, psychique dans laquelle ils s’expriment. Handicap de notre temps. De même l’origine idéaliste et le parcours de transformation philosophique matérialiste peut être une facilité dans ce parcours par rapport à qui a sauté l’étape –et donc une transition- en venant  d’une nouvelle réalité où la contradiction idéalisme-matérialisme est  niée mais pas encore dépassée individuellement parce que non dépassée socialement. L’état historique, du moment au sens de durée, des forces productrices homme-technique-culture ne peut être gommé. Connaissance, science, conscience, expérience.

 

voir aussi sur ce blog :

http://pierre-assante.over-blog.com/2021/05/mode-de-production-et-mode-de-pensee.7-articles.par-pierre-assante.18-mai-2021.html

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29 juillet 2021 4 29 /07 /juillet /2021 05:15

 

#L1 Injection

 par Anna Proto Pisani.

29 juillet 2021

 

Marcher le long de l’allée de tilleuls en fruit, cette ombre reposante, évacuer le poids de la journée, le trop plein de la Ville, le trop plein de la vie, se laisser aller à l’ombre des tilleuls, à leur présence silencieuse, silencieusement encombrante. Se sentir encombré.
Quelques rares micocouliers alternent les tilleuls dans cette allée. Arriver au fond de l’allée, passer le portail et se retrouver à nouveau dans l’encombrement de la Ville, se faire surprendre par une grande esplanade blanche en terre battue, n’avoir jamais parcouru cet espace avant, se laisser aller aux sensations des petite pierres sous ses sandales, surprise inattendue dans une Ville, des souvenirs lointains qui remontent, secoués par ces pierres, continuer à avancer, inconscient de tout ce qui se passe. La station d’épuration est par là, on pourrait être enseveli dans le désordre humain, tout pourrait remonter à la surface, marcher sans le savoir sur l’obscur de la Ville qui coule dans un réseau d’eaux souterraines. Fin de l’esplanade, le bitume de la Ville occupe à nouveau tout l’espace. Batailler à nouveau contre la Ville, chercher le passage piéton sans le voir, aucun feu, les voitures qui défilent vite, chercher à traverser cette allée. D’autres gens sont par là, les observer, peut-être qu’ils connaissent le secret, comment traverser cette route, et là se découvrir à nouveau enfant, regarder à droite et à gauche, puis c’est fait. Être de l’autre côté.....

.....SUITE SUR CE LIEN :
https://www.tierslivre.net/ateliers/injection/

 

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28 juillet 2021 3 28 /07 /juillet /2021 06:36

 

LE PROCESSUS DE LA PENSÉE ET LE PROCESSUS DE L’OBJET

L'objet pensé et la pensée-objet

 

Une philosophie est incontournablement spéculative comme la dialectique est une logique (1).

S’il est juste de dire que la pensée procède de l’observation du réel (théorie du reflet), cela ne suffit pas pour décrire le processus de la pensée en relation avec le processus du réel, dont elle fait partie mais peut se « détacher » relativement au point de fonctionner « quasi exclusivement » sur elle-même ; au point que la désadhérence conceptuelle nécessaire au processus, à la construction processuelle de la pensée, qui devrait aller de l’invention à la production et n’y réussit pas, constitue une fonction en contradiction antagonique avec le besoin de santé de l’homme dans la société et de santé de l’homme tout court en tant qu’animal social, de santé de la société dans l’homme.

« Finalement », toute lumière que constitue la critique critique d‘une pensée devient une spéculation inopérationnelle dans la recherche de la poursuite d’un processus humain en développement-évolution-complexification, c'est-à-dire inopérationnelle en santé, si elle se « sépare » des besoins sociaux : en mouvement dont le déséquilibre nécessaire est suffisant  pour procéder, mais pas en déséquilibre « trop grand » précipitant la fin du mouvement. A l’inverse, c'est-à-dire en unité et rapport dialectique, toute recherche de santé sociale, tout souci de répondre aux besoins sociaux ne pratiquant pas la désahérence conceptuelle et ne la pratiquant pas avec l’outil de la dialectique matérialiste (2), ou la « pratiquant trop » c’est à dire pas assez, là aussi le déséquilibre nécessaire au mouvement social dépend de choix sociaux et de leur pratique « matérielle et morale ».

Ceci ne peut être qu’un préliminaire à l’étude du rapport entre le processus de la pensée et le processus de l’objet à com-prendre dans le but de l’action dans le processus de santé.

Le processus de pensée philosophique est un processus de pensée comme un autre. Il peut « repartir » d’un point acquis d’une sorte d’équation (3) mais doit reposer sans cesse le point de départ, qui est la santé sociale, celle de l’homme, l’individu et l’espèce en unité contradictoire : les intérêts particuliers et les intérêts généraux sont en contradiction donc en mouvement,  mais il y a résolution possible des contradictions entre le particulier et le général, dans les mouvements du mouvement.

On pourrait « résumer » la chose mais attention aux « résumés », en disant que la santé du mouvement social est comme toute « santé de tout mouvement », est liée aux « lois » de la nature, son mouvement-développement-complexification particulier et global, le  mouvement-développement-complexification des lois de la nature dans le mouvement-développement-complexification de la nature … : en ce qui concerne la nature vivante-pensante en unité naturelle universelle « au niveau du développement humain acquis », il n’y a pas de mouvement en santé du processus humain sans une observation conjointe, un aller-retour permanent entre l’observation du réel extérieur dont fait partie « notre intérieur » et notre mouvement « intérieur », c'est-à-dire l’observation du mouvement de la pensée et du mouvement du réel observé en rapport et en unité. L’observation en miroir du mouvement de la conscience et de ce qui la produit. « Au niveau du développement humain acquis » et pour sa poursuite au futur, se passer le « la philo », pour résumer », c’est rouler « le nez dans le guidon » sans voir les obstacles du chemin ni la direction de la route. Certes dans une pratique triviale on pourrait dire qu’il y  le temps de la recherche et le temps de l’action : même si l’une prédomine temporellement sur l’autre elles ne peuvent être séparées ; pas de pratique sans théorie populaire et savante, dans leurs rapports et leur unité.

La perte macaroniste des traces du droit naturel dans le droit juridique institutionnel fait du droit du Capitalisme Monopoliste Mondialisé numériquement Informationnalisé globalement Financiarisé, une collection de recettes mortes et en expansion mécanique dont la désorganisation de la société et sa profonde maladie de suraccumulation-dévalorisation du capital font un phénomène unique. L’antipolitique dont le dégagisme à son extrémité-paroxysme témoigne, est la marque de fabrique du personnel politique du système finissant, menaçant mortellement la santé de l’humanité ; s’il n’est pas mis fin-dépassement qualitatif du système par la volonté, le savoir, l'expérience humaine, mis en rencontre-catharsis (4).

Pierre Assante. 27/07/2021 19:17:37.

(1) Lire MATERIALISME DIALECTIQUE. Logique de la non-contradiction et dialectique de la contradiction : http://pierre-assante.over-blog.com/2021/07/materialisme-dialectique.html

(2) Relativement par rapport au développement personnel et collectif de la pensée dialectique dans le mode de production. En sachant qu’un outil, il faut essayer de bien l’utiliser, et qu’un outil n’est qu‘un outil, c'est-à-dire qu’il que l’outil et le but de son usage sont en contradiction à résoudre dans le mouvement, le processus de son usage; « l’outil, la main, la pensée et le produit en unité.

(3) Mais ce n’est pas une équation. Si la résolution d’une équation est un processus de pensée, le processus de pensée philosophique ne repose pas en priorité sur un champ particulier du savoir ou un champ particulier de  construction mentale, mais s’élargit comme tout savoir et plus encore à un champ plus large de savoir et d'expériences; c’est cela la différence entre une ascèse et une science. A tout  approfondissent concret, opérationnellement social, correspond une divagation concertée et régulée, c’est ce qui fait société ; et ne fait plus suffisamment dans ce XXIème siècle d’une fantastique révolution scientifique technique mise au service du taux de profit et non des besoins sociaux en développement-complexification. Certes tout savoir particulier et tout savoir « plus général » compte des acquis, un exercice-activité, des frontières et des contacts avec les autres savoirs, des dénormalisations des normes antécédente-renormalisations et normes nouvelle, mouvement continu et en sauts, continus et discrets, micros dans le macro . Les hommes aussi, c’est eux qui les font naitre, croitre, mourir et se transformer et s'auto-créent. Le corps c’est l’activité. Le corps humain, c’est l’activité humaine, conscience en processus de la nature sur elle-même.

(4) Cet article, son développement est un exemple comme tout développement de cette sorte « d’équation générale » dont il est question dans le rapport  entre pensée et objet observé. C'est aussi le développement "en miroir" de l'activité de la personne, du corps-soi social (tautologie) et du processus de la conscience individuelle-collective.

 

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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 15:58

 

 

Bertolt BRECHT.

Légende de

la genèse du

Tao-Te-King

écrit par Lao-Tseu

sur le chemin de l’exil

 

 

 

Quand son corps fut septuagénaire et guère agile

Le maître eut grand désir, grand désir de repos,

Car la bonté dans le pays était fragile

Et la méchanceté puissante de nouveau.

Il mit sa chaussure et la laça haut

 

Et il fit un paquet de ce qu’il faut  pour vivre :

Bien peu. Il y avait pourtant ceci, cela.

La pipe qu’il fumait tous les soirs et le livre

Que toujours il lisait, de très petit format.

Et du pain blanc, qu’à vue d’œil il coupa.

 

Il eut plaisir à voir encore la vallée,

L’oublia dès qu’il prit le chemin montagneux.

Et son bœuf, se plaisant à la fraiche broutée,

Ruminait posément tout en portant le vieux,

Pour ce dernier, moins vite était le mieux.

 

Le quatrième jour à travers pics et bosses,

Au milieu du chemin surgit un douanier.

« Rien de précieux à déclarer ? »

-« Rien. » Et le gosse

Qui conduisait le bœuf dit : « Il a enseigné. »

Et c’est ainsi que tout fut expliqué.

 

L’homme, en un mouvement de bonne et belle humeur,

Ajouta : « En a-t-il retiré peu ou prou ? »

Le gosse dit : « Que l’eau dit doucement au effleure

La pierre énorme, avec le temps en vient à bout.

Tu vois ce qui est dur a le dessous. »

 

Et pour ne perdre pas la dernière lumière,

Le gosse aiguillonna le bœuf. Déjà tous trois,

Contournant un grand pin, disparaissaient derrière

Quand soudain par la sente et donnant de la voix,

Notre homme accourt : « Hé toi ! Arrête-toi !

 

Qu’est que tu veux dire avec ton eau, vieil homme ? »

Le vieillard s’arrêta : « Ça t’intéresse ami ? »

« Je ne suis qu’un agent des douanes, dit notre homme,

Mais savoir qui l’emporte et qui pas, moi aussi

Ça m’intéresse. Alors si tu sais, dis !

 

Ecris ! Dicte à ce gosse ! Une chose pareille,

On ne la garde pas pour soi, quand on s’en va.

J’ai du papier chez moi, de l’encre une bouteille,

Et j’ai de quoi souper : la maison est là-bas.

C’est entendu, tu m’emboites le pas ? »

 

Le vieillard sur notre homme eut un regard rapide :

Veston tout rapiécé. Pieds sans souliers. Et puis

Un front ridé, un front qui n’était que rides.

Ah ! non, pas un vainqueur qu’il avait devant lui !

Et il murmura tout bas : « Toi aussi ? »

 

Pour repousser les vœux polis d’une personne,

Le vieil homme était-il trop vieux ? Il le semblait.

Car il dit à voix haute : « Un homme qui questionne

Mérite réponse. » Et le gosse : « Il fait frais.

Un petit arrêt, c’est pas si mauvais. »

 

De son bœuf descendit le sage. Ils écrivirent.

Le gosse et lui, pendant sept jours. Le douanier

Leur apportait la soupe (et n’osait plus maudire

Que bas, entre les dents, tous les contrebandiers).

Et il murmura tout bas : « Toi aussi ? »

 

Quatre-vingt une étaient les maximes du sage,

Le gosse au douanier un matin les remit.

Puis avec leur petit paquet pour le voyage,

Ils reprirent la sente avec un grand merci.

Peut-on, dites-loi, être plus poli ?

 

Mais ne célébrons pas uniquement le sage

Dont le nom au milieu du livre resplendit !

La sagesse du sage est fruit d’un arrachage .

Au douanier aussi disons donc un merci :

L’homme qui la lui arracha, c’est lui.

 

Bertolt Brecht. Traduit par M. Regnaut, in Bertolt Brecht, Poèmes, Paris, L’arche, t.IV, 1966.

Cité et commenté par Walter Benjamin dans « Commentaires de poèmes de Brecht ». Walter Benjamin Œuvres III. Folio essais.

 

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26 juillet 2021 1 26 /07 /juillet /2021 06:23

 

Walter BENJAMIN et Karl Gustav JOCHMANN

 

Ne sortant pas d’un Sanhedrin marxiste et ayant adhéré assez tardivement à un mode de pensée qui n’était pas dans sa culture originelle, Benjamin se sert d’une façon souple -et non  officiellement canonique-, de la pensée Marx -en développement dans toute ses avancées et errances-, de la dialectique matérialiste.

Ce qui ne l’empêche pas d’adopter des positions partisanes dans le débat et l’action. S’aventurer dans des hypothèses nécessaires au quotidien et à la construction du futur -son processus d’évolution-transformation-complexification causal et aléatoire-, est un exercice dans lequel il s’aventure sans crainte ni certitude figée.

Je suis en train de revoir deux de ses textes composés dans la tourmente de la montée du pouvoir nazi et de l’approche de la catastrophe mondiale de laquelle l’humanité s'est échappé en1944, et dans laquelle la bataille de Stalingrad a été décisive.

La preuve est faite aujourd’hui qu’une victoire militaire -celle des alliés contre Hitler, quelles que soient les motivations des uns et des autres- ne suffit pas à détourner l’humanité de la barbarie et d’un danger majeur  remettant en cause sa santé et sa survie ; rien n’est jamais acquis à l’homme et à plus forte raison quand la force prime sur la conscience de ses besoin sociaux, "matériels et moraux en unité",  de développement individuel et collectifs en unité.

L’accumulation du capital et les contradictions antagoniques et potentiellement mortelles qui en découlent, son indifférence aux besoins sociaux s'ils ne servent pas le taux de profit -malgré ses discours moralistes à prétention esthétique- est toujours là, immensément plus forte, économiquement, techniquement, institutionnellement, idéologiquement.

La pensée de Benjamin nous fait parcourir des chemins dans de nombreux domaines : l’art et sa reproduction, le théâtre et ses époques, les rapports avec l’état des forces productives -pensée et techniques en unité- du moment, la littérature et la poésie, etc.

Benjamin s’exprime dans un état de souffrance lucide sur les dangers du fascisme sur la société -des liens entre capital et fascisme, des illusions-compromission sociales démocrates-, sur l’humanité et sur lui-même, juif, intellectuel progressiste, expatrié, pourchassé, menacé. A quelques moments d’en mourir, semaines et mois, il poursuit contre vents et marées sa prospection de l’état de la pensée humaine, ses besoins, ses handicaps, ses  impasses quelles qu’elles soient d’un bord ou d’un autre de la partition humaine et de la progression de son exécution, progressiste ou non.

Le portrait qu’il nous donne de Karl Gustav JOCHMANN (1789-1830) dans « Les régressions de la poésie », 1939, nous éclaire sur son propre parcours : l’apparence d’un retard historique d'une pensée alors qu’elle est en avance (1) et pour cela est décriée par un conformisme qui sous des dehors de révélation ne relève surtout que du mimétisme ; il s’agit entre autre d’une critique de Jochmann d’un romantisme humaniste « bêlant » dirions-nous aujourd’hui, lié à une incapacité d’analyse du devenant et du devenir.

« …Il existe dans l’histoire de l’homme des phénomènes qui, à première vue, nous apparaissent comme des régressions et, considérés isolément, ont bien pu en être, mais qui en rapport avec d’autres conditions qui les accompagnent, et dans leurs relations plus lointaines avec toutes les époques, témoignaient de la façon la plus évidente des progrès de notre espèce.

Dans plusieurs de ces cas, il n’est guère besoin, pour s’en convaincre, de faire preuve d’une sagacité extraordinaire. À l’exception de quelques esprits livresques, il n’y a guère plus personne qui soit tenté d’admirer, dans ces œuvres gigantesque de la nuit des temps et ces monuments énormes de l’humiliation de millions de journaliers, autre chose que leur masse, guère plus personne, non plus, qui soit tenté de considérer comme un malheur l’impossibilité d’égaler leurs constructeurs et d’avoir la nostalgie du temps des grimaces des prêtres égyptiens, sous le prétexte qu’on édifiait alors les pyramides ; en revanche, il y a risque de malentendu lorsqu’ on voit se réduire,  non pas simplement l’étendue d’un despotisme et de ses effets, mais une sphère d’action intellectuelle, et lorsque certains principes et facultés, sans sombrer uniformément dans l’opinion dominante, perdent une part importante de pouvoir et d’influence. Plus nous continuons à  les estimer, plus l’admiration que nous inspirent les légendes de son ancienne toute puissance reste grande, et plus nous répugne le spectacle de leur faiblesse  actuelle, plus nous avons tendance à penser que de ce qui est passé, tout est perdu, et que, de tout ce qui est perdu, rien n’a été remplacé, toutes ces choses étant irremplaçables…

…Pour Jochmann comme pour Vico, l’image des dieux et des héros qui hantait les anciens n’était ni le produit des prêtres rusés et trompeurs ni le mythe  mensonger  de conquérants avides de pouvoir ; ces images étaient les premières par lesquelles l’humanité évoquait, d’une façon encore peu claire, sa propre  nature, puisant ainsi des forces pour le long voyage qu’elle entamait…».

Citation de Jochmann par Benjamin extraite de « Les régressions de la poésie », 1939. In Œuvres III. Folio essais.

Et dans « Sur le concept d’histoire », 1940 : «… « Thèse » XVI. L’historien matérialiste ne saurait renoncer au concept d’un présent qui n’est point passage, mais arrêt et blocage du temps. Car un tel concept définit justement le présent dans lequel, pour sa part, il écrit l’histoire. L’historicisme compose l’image « éternelle » du passé, le matérialisme dépeint l’expérience unique de la rencontre avec le passé… ».

Voilà deux citations qui sont une maigre illustration de la richesse et de l’inventivité-découverte du travail de Benjamin. Ses écrits autobiographiques (2) montrent à quel point, dans son engagement social incontournable, la lucidité apparaissait  dans les critiques de ses amis, de son « camp », si l’on peut dire cela pour une personne aussi autonome politiquement, et de lui-même dans son propre parcours intellectuel ses continuités et ses sauts biographique et historiques, ensembles.

Il faut lire Benjamin avec grande attention et grande concentration. Et le relire.

Les passages soulignés le sont par le blogueur.

Pierre Assante.26/07/2021 06:04:19.

(1) Citation de Paul Valéry par Benjamin : « Les romantiques s’élevaient contre le XVIIIème… et accusaient aisément d’avoir été superficiels des hommes infiniment plus instruits, plus curieux de faits et d’idées, plus inquiets de précisions et de pensée à grande échelle qu’ils ne le furent jamais eux-mêmes ». J’ajouterai que ce point de vue de Valéry ne condamne pas le romantisme et les romantiques, leur magnifique sensibilité et la révolution qu’ils précèdent et accompagnent en durée, au-delà du système en place, mais formule une critique dépassant abstraitement l’état des choses, alors que les conditions de la transformation ne sont qu'en gésine.

(2) Entre autre, débat avec le grand Bertolt Brecht et écrits sur ses poèmes.

 

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25 juillet 2021 7 25 /07 /juillet /2021 04:17

 

Article publié une première fois sur ce blog le 24/06/2021, 06:57

L’ANGOISSE CASSANDRIENNE. LES JEUNES GENS ET LES GÉNÉRATIONS PRÉCÉDENTES

 

Certes, le « pourquoi » demeure, c’est une propriété de l’espèce humaine dans l’état de ses capacités propres qui ne lui permettent pas d’être, historiquement, et depuis les débuts de sa conscience, c’est-à-dire toujours pour elle, et jusqu’à présent, autrement que dans cet état énigmatique.

Mais, elle progresse à grand pas dans l’expérience et la connaissance du « comment », sans quoi elle n’aurait pu survivre, répondre au jour le jour à son problème de subsistance matérielle et morale, en unité ; son évolution-développement-complexification est cependant face à une limite, celle de la société de classe, progrès palliatif et aléatoire aux besoins de développement-accumulation,  millénaire, ayant succédé au communisme primitif.

Le progrès de l’expérience et de la connaissance, circonscrit à une « élite », élite reposant sur l’activité de la masse sociale, a pour handicap, handicap s’aggravant vers la mort du mouvement de ce progrès, celui du règne de l’argent devenu capital : de son accumulation-suraccumulation-dévalorisation du capital dans le cycle A-M-A’.

Non, jeune gens, la menace du dérèglement climatique et ses conséquences n’est pas à faire porter sur les générations précédentes, mais sur le pourvoir de l’argent qui s’oppose à la résolution des besoins humains, et dont le critère de fonctionnement des entreprises, des Etats et du Monde du capitalisme mondialisé et numérisé est le calcul du rapport entre le profit par rapport au capital investi, P/C.

Si les générations précédentes sont tombées dans le piège tendu par l’argent, ces générations et la vôtre et vous-même y sont plongées, aveuglées par les conditions matérielles de vie qui ont été imposées par ce système et ceux qui le dirigent avec leur mode de pensée correspondant, acquis, et maintenu par la puissance que la révolution scientifique et technique donne à l’argent, à la financiarisation.

La révolution scientifique et technique est comme la langue d’Esope, la pire et la meilleure des choses, tout dépend de l’usage qu’on en fait.

Hurler dans le silence étourdissant, à l’instar de Cassandre, pour alerter sur les conséquences de la dictature de l’argent pour l’humanité, y compris sur le plan du climat, sans être entendu est une douleur incommensurable, la plus grande des douleurs, puisqu’elle révèle non seulement le danger de disparition de l’homme individu dans la fin de sa vie, mais sa survie dans la transmission à l’humanité de son activité puisque l’humanité elle-même est menacée de disparition. Double mort et mort définitive.

« L’élite » n’est pas « plus consciente » que la masse, au contraire puisque sa fonction de maintien de l’Etat présent lui cache le besoin qualitatif de transformation.

Mais tout acte de la nature et dans la nature demeure dans son processus. C’est dont une espérance et une désespérance que contient « l’angoisse de Cassandre », plus que sa colère. Le besoin d’espérance et le besoin de désespérance vont de pair : ils expriment un manque dans le processus, et comme toute douleur alerte du mal à surmonter que la douleur signale, mais que seul le travail de pensée et de conscience  sur l’action sur la réalité, peut résoudre. Espérance et désespérance poussent toutes deux à agir, mais seulement dans la mesure où leur taille ne submerge pas, en tant que ressentir, que sentiment, dans notre conscience et notre volonté,  la réalité qui les fait naître.

Le retour des rites, des tabous sans lien avec la réalité présente, combattus par les générations précédentes, jeunes gens, combattez-les aussi, dans ce moment où ils tentent de s’imposer comme réponse erronée au pourvoir de l’argent !

La pire des douleurs cassandriennes est de ne pas trouver non seulement dans l’humanité entière, mais aussi autour de soi, auprès de soi, en fonctions maternelles et paternelles réunies, cette même interrogation et cette même tentative de réponse, c’est à dire de ne rien trouver qui rassure et pousse à la confiance et à l’action.

Garder les yeux grands ouverts devant le danger n’est courage que si la vision du danger pousse à l’attaquer résolument. Combattre le refus d’admettre l’auto-formation de l’homme, la formation-évolution-complexification de l’homme par lui-même dans le  processus universel, le combattre contre la conception religieuse immobiliste, est une tâche essentielle pour l’humanité. La réponse économique aux besoins humains est inséparable de la réponse philosophique, celle de la « philosophie du devenir », des conditions matérielles d’existence et des mentalités qu’elles créent et qui perdurent au-delà de leur création historique, et qui font que le mort saisit le vif et handicape son processus.

Pierre Assante. 24/06/2021 06:14:54.

 

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23 juillet 2021 5 23 /07 /juillet /2021 22:58

Disparition. Henri Deluy, poète communiste, métiers de plume, métiers de bouche

Le poète communiste Henri Deluy est décédé le 20 juillet. L’historienne et psychanaliste

Élisabeth Roudinesco a souhaité lui rendre hommage dans l’Humanité.

 

Né à Marseille le 25 avril 1931, Henri Deluy aura occupé une place centrale dans le champ de la poésie française et internationale de la deuxième moitié du XXe siècle. Auteur d’une centaine de titres, dont de nombreuses anthologies, initiateur en 1990 d’une Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne qui eut un franc succès, il était le fils d’un peintre en bâtiment et d’une coiffeuse d’origine italienne. Il se confronta d’emblée au cosmopolitisme de la cité phocéenne, où se mêlaient tant de cultures et de langues issues du monde méditerranéen, entre le Levant, l’Afrique et l’Occitanie.

Aussi fut-il habité autant par la fièvre voyageuse que par le rêve de devenir un aventurier des mots et de l’écriture à la manière d’Arthur Rimbaud ou de Lautréamont. Il cultivait l’art d’un formalisme lyrique inspiré par les Troubadours et traversé par un humour tonitruant à la façon de Benjamin Péret, le poète le plus transgressif du groupe surréaliste. Son engagement de militant communiste allait de pair avec le refus de faire de l’art et de la littérature l’instrument d’une idéologie.

Henri Deluy parlait une bonne dizaine de langues, ce qui lui permit, sa vie durant, d’être partout chez lui et nulle part assigné à résidence : à Moscou, à New York, à Pékin, à Rio de Janeiro, à Mexico, au Népal ou encore aux Goudes ou à la Fête de l’Humanité, toujours installé à la terrasse d’un bistrot, toujours amoureux du tango, toujours nourri de la mythologie des lupanars et des gens de couteaux, toujours en quête de quelques roses de cimetière en céramique qui lui rappelaient sans doute des souvenirs secrets.

Anticolonialiste de la première heure, d’abord anarchiste puis communiste, il fut élevé par Edmond Faure, son beau-père, chef cuisinier sur des paquebots, qui lui donna le goût des bouillons, du pistou, de l’échalote et du poireau en chemise. Henri Deluy mangeait la mer et le chocolat comme il dévorait les livres et les langues, trouvant souvent son inspiration dans des objets insolites : banals cahiers, cailloux usés par la mer, portraits ramassés dans des brocantes. Aussi exerça-t-il, tel un maître des fourneaux, tous les métiers de plume. Poète, journaliste (à la Marseillaise, aux Lettres françaises, à l’Humanité), éditeur, traducteur, organisateur de colloques et de rencontres, libraire, bibliothécaire (à Ivry-sur-Seine).

Pendant plus de soixante ans (1958-2012), il dirigea la revue Action poétique, où se retrouvèrent, à un moment donné de leur destin, les meilleurs poètes français de trois générations : de Joseph Guglielmi à Anne-Marie Albiach, en passant par Jacques Roubaud, Jean-Jacques Viton, Liliane Giraudon, Bernard Vargaftig, Paul-Louis Rossi, Charles Dobzynski et des dizaines d’autres.

Fondée à Marseille en 1950 par Gérald Neveu et Jean Malrieu, Action poétique se nourrissait de l’errance esthétique de ses fondateurs, fils d’immigrés, marqués par la mélancolie nocturne des bars portuaires. À leurs yeux, la vraie vie s’inventait entre le Bar de la Gaieté et le Peano, entre le quartier Vauban et le cours d’Estienne d’Orves. On y célébrait le rire et le tragique, la dérision et l’extravagance, le mime et le sacré.

Très jeune, Deluy avait envoyé des poèmes à Blaise Cendrars, qui habitait Aix-en-Provence. Il fréquenta les Cahiers du Sud, avant de rejoindre en 1954 le comité d’Action poétique, puis d’en prendre la direction quatre ans plus tard.....

......SUITE SUR CE LIEN :

https://www.humanite.fr/disparition-henri-deluy-poete-communiste-metiers-de-plume-metiers-de-bouche-715185

 

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