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Besoin est de se rappeler de ce qui a été fait par tous et de ce qu’on a fait soi-même. En se retournant sur le passé, proche et lointain, on peut apercevoir le chemin parcouru ou pas, corriger si possible les analyses et les actes d’alors. Ce texte de congrès me permet de rectifier ce que je n’avais pas saisi et de confirmer ce qui me semble encore relativement juste.
Nous avons besoin de l'internationalisme et de la pluridisciplinarité !
Pierre Assante – 13, pour le congrès du PCF du 2 au 5 Juin 2016.
La mondialisation de l’économie n’est pas une apparition soudaine. Elle s’est construite à travers les millénaires de la société marchande.
- La révolution scientifique et technique a permis la généralisation de la gestion économique de la production au niveau mondial.
- Cependant cette généralisation se trouve en contradiction avec l’indépendance ou la trop puissante autonomie des grands groupes industrialo-financiers et leur organisation plus puissante que les
Etats nationaux.
- Le capitalisme monopoliste d’Etat mondialisé, informationnalisé ne repose pas sur une cohérence
générale partant des besoins locaux vers les besoins généraux de l’humanité ni sur la cohérence locale du travail de la personne, des entités de production locales, vers une cohérence de l’activité
humaine mondialisée, mais sur la recherche du taux de profit par ces groupes, ces groupes géants, incontrôlés, incontrôlable dans l’état du système économique et social.
- Le capitalisme en a hâté la construction. Le capitalisme monopoliste d’Etat National (social dans un moment du rapport de force du mouvement ouvrier qui l’a permis et combattu à la fois) n’a été formé que d’étapes nationales dans cette construction, étapes nationales dans lesquelles s’est dissous le poids des décisions nationales dans la cohérence (cohérence capitaliste) des décisions
globales de l’économie globale.
- L’économie dépendait d’un polycentrisme dont les nations étaient les constituants principaux.
- Ce polycentrisme est l’effet d’une longue construction historique et il a cédé a un monocentrisme en construction, qui correspond à une multiple nécessité contradictoire dont l’essentiel dépend du niveau mondial des forces productives, sur tous les plans, scientifique, technique, institutionnel et militaire et policier.
- Ce monocentrisme est donc en double contradiction avec les pouvoirs des grands groupes financiers non internationaux mais mondiaux. Cette double contradiction, nécessaire à tout geste social, correspond à son auto-observation et sa correction progressive et simultanée. La question de fond de résolution de la crise entre polycentrisme et monocentrisme est que le système A-M-A’ (1) n’est pas en capacité d’autocorrection et ne le sera jamais, sinon par son dépassement s’appuyant sur les actes de l’homme producteur, la classe ouvrière mondiale et le salariat et ses alliés en général.
- Les solutions économiques de la ComEco (2), justes et essentielles se trouvent ainsi limitées par une situation historique qui maintien provisoirement une incohérence de lieux de décision et d’une absence totale et évidente de démocratie mondiale dans la mondialisation.
- La ComEco souffre de plus d’une insuffisance dont elle n’est pas responsable, car non en capacité organique d’y répondre, c’est une insuffisance de pluridisciplinarité.
Cette insuffisance de pluridisciplinaroté a deux raisons essentielle :
1) l’absence de vision globale de l’organisation politique à laquelle elle appartient, insuffisance de vision globale généralisée du champ politique national et mondial.
2) Cette absence correspondant à une organisation historique du mouvement ouvrier nationalonationale qui a obtenu d’immense succès dans le siècle passé, mais qui n’a pas pu répondre à la transformation du monde globalisé, réduisant ainsi les solidarités internationales, et favorisant des « retours au passé heureux » impossibles sur lequel s’appuient les populismes et les néofascismes en Europe et ailleurs, non qu’un « retour aux jours heureux » soit impossible, mais parce les conditions des jours heureux sont aujourd’hui celles du processus mondial remis en santé.
- La commission économique, même dans ses limites actuelles, un des points forts de ses travaux, me semble-t-il, réside dans un effort de toujours, à l’exemple de Paul Boccara, pour traiter les questions économiques en liaison avec une connaissance rigoureuse de l’histoire (une des grandes lacunes des économistes académiques) et en liaison étroite avec les luttes sociales et politiques. Cela est bien mis en lumière par l’effort engagé par Paul pour développer une recherche sur l’« anthroponomie » symétriquement à ses travaux sur l’économie, et en liaison avec eux.
- Le magnifique mais inquiétant tableau fait sur la situation économique mondiale et ses solutions par Yves Dimicoli Mercredi passé, entre autre, ne peut s’appuyer sur une vision historique que si une interdisciplinarité est organisée par l’organisation politique et si l’organisation politique en a cette volonté.
- A l’incohérence globale sur laquelle s’appuie le capital ici et partout doit répondre une volonté de cohérence que seule une organisation politique d’internationalisme de classe peut posséder, ce qui n’est pas encore le cas.
- Certes, il est difficile de construire un internationalisme dans les conditions du poids des moyens techniques et médiatiques du capital contre cette construction. Mais la volonté existe-t-elle, et à quel
point de maturité ?
- Pour le moment, nous assistons chez les intellectuels communistes (comme chez les autres) de métier ou « de mentalité de recherche » dans la majorité des militants, à un éparpillement des actes constructeurs, à une construction plus centrée sur le soi-même que sur la coopération. En somme, la personne chez nous aussi est en état d’incohérence reflétant celui de la société à la fois globalisée et dissoute, et moi-même comme tout un chacun.
- Les guerres locales (qui menacent de s’étendre à un conflit général usant de toutes les techniques de destruction) correspondent à un état des forces productives qui ne peuvent assurer une cohérence de leur développement ni une organisation des lieux de décision leur correspondant, ce qui va de pair, et la personne humaine se trouve insérée dans cet état des choses, cette réalité en mouvement de construction inachevé, en difficulté et en danger.
- Cette nouvelle « guerre de cent ans » mondialisée (En comparaison à ce moment de fin du Moyen Age des forces productives) peut durer longtemps et mal se finir, car elle ne supportera pas une durée de cent ans dans les conditions d’accélération de la globalisation.
- La ComEco ne devrait pas craindre de se pluridisciplinariser à l’histoire, à la philosophie, à l’anthropologie…
- Elle n’a rien à y perdre, tout en sachant qu’elle ne pourra assumer seule cette pluridisciplinarité
(1) Echange basé sur la circulation du capital Agent-Marchandide-Argent plus.
(2) Commission Economique du PCF qui depuis des décennies assure presque seule un magnifique travail de recherche et de solutions au développement de la crise économique, et aujourd’hui au paroxysme de la baisse tendancielle du taux de profit dans la masse du profit, de la suraccumulation-dévalorisation du capital dans la révolution scientifique et technique, la crise de croissance de l’humanité et la crise de civilisation concomitante.
LA CROIX ET LE CRUCIFIE : Ce symbole de martyre représente différentes choses selon les personnes et les moments.
Ce peut être la compassion, le partage de la douleur, la révolte contre l’injustice, l’aspiration à un monde sans la douleur et fraternel, et riche d’humanité…
Mais aussi, ce qui a été sans doute une intention de la part d’une part au moins de ses créateurs : « voilà ce qui peut vous arriver si vous contestez les riches et les puissants ».
Le poisson des chrétiens, venu de loin dans le temps long de l’espace terrestre de l’humanisation, de diverses cultures et diverses aspirations à la fois identiques et contradictoires, peut représenter ce qui traverse l’eau du temps, au-delà de la naissance, du développement et de la mort des entités : la propriété de la vie et de la nature, unies, discrètes et continues dans leur mouvement en avant.
(pour l’analyse plus globale, voir l’article précédent du blog)
Ça c'est un extrait du supplément économique hebdomadaire du « Corriere Della Sera » vendu dans tous les kiosques bien plus nombreux qu'en France. 40 pages.
En page 2 et 3 tout le plan de financement et d'austérité prévu entre BCE et Mario Draghi qui explique tout à fait clairement, selon moi, les exigences de ce dernier et sa démission pour revenir dans de meilleures conditions d'application.
Les tractations vont bon train mais la crise gouvernementale est bien réelle.
Et la montée de l'alliance d'extrême droite de même.
Malgré des désaccords de postes ministériels et de premier ministre la montée de l'alliance Berlusconi-Salvini-Meloni (« Forza italia ». Lega. Fratelli d'Italia) avec grosse montée propre de cette dernière en perspective...
RAPPEL ! : Aix-Marseille Université assassine la philosophie, non à la fermeture de l'IHP.
1) Bonjour à toutes et tous,
La situation de l'ergologie et du laboratoire IHP se dégrade dramatiquement à Aix Marseille Universite, voici la pétition intitié par le collectif sur place et le syndicat étudiant Comité de lutte, merci de vos signatures et de vos partages sans modération !
La journée du 4 juin à Aix-en-Provence et en ligne fut très riche et mobilisatrice. Elle a cristallisé une réelle envie de faire ensemble et elle nous a conduit à formuler des projets à courte et plus longue échéance pour continuer à vivre et faire vivre l’ergologie, dans et hors des murs de l’université.
CRISE ITALIENNE. POLITIQUE, ECONOMIQUE, DE PRODUCTION ET D’ECHANGE.
Article du 24 juillet 2022.
« …Bandiera bianca la vogliamo: No!
Perchè l'è il simbolo dell'ignoranza… »
(« Le tre bandiere » (*),
chanson populaire italienne de résistance)
Comme toute entité nationale, l’Italie procède, dans les événements actuels, d’un héritage dont il faut rappeler la teneur et qui explique au moins en partie la réalité italienne dans celle du monde humain.
Elle est héritière d’Etats avancés de la Renaissance tant dans la révolution scientifique et technique que dans l’organisation sociale, économique, politique et culturelle. La Toscane par exemple est un des premiers Etats dans le monde à connaître les prémices d’un capitalisme en construction. Marx rappelle déjà que cet Etat a connu les débuts du salariat. Suppléant progressivement en faible part certes, mais avec anticipation le servage et l’artisanat, elle a produit aussi des Galilée, des Machiavel, des Léonard de Vinci.
Mais la division de ces puissants Etats avancés de l’Italie ne lui a pas permis de faire face à la montée des Etats centralisés (Espagne, France, Angleterre…) bien que moins avancés, leur puissance de feu, et leur organisation militaire en particulier.
Déjà, Pétrarque, plus d’un siècle avant appelait à l’unité de l’Italie, laquelle après une longue période de dominations étrangères et de déclin, de nouvelles forces de la bourgeoisie, non autonomes des grandes puissances d’alors, n’ont construit une unité nationale qu’en 1860 (Lire « Il Gattopardo » de Tomasi di Lampedusa). La convergence négative de ces éléments a conduit ces Etats avancés de la Renaissance à un retard économique qui n’a commencé à être comblé en partie que dans les années mussoliniennes puis l’après guerre avec l’aide intéressée du capital US venu la « libérer », mais surtout une politique de développement inspirée par les communistes minoritaires électoralement mais très influants , suite à la lutte antifasciste et de Libération menée dans un compromis avec le capital italien familial national tel la FIAT de «l’Avocato Agnelli » ; compromis qui va durer jusqu’à l’accélération de la concentration capitaliste mondiale ôtant et au Parti Communiste Italien (PCI) et à la Démocratie Chrétienne (DC) à la fois alliés et concurrents, et aux grandes familles leur pouvoir sur la possession et le mouvement du capital.
Dans le recul des Etats italiens avancés il faut ajouter le poids rétrograde de l’Eglise sur le plan économique comme sur le plan idéologique, en unité, dont les épisodes de Galilée ou de Giordano Bruno sont une illustration marquante. Il n’y pas de développement sans une avancée conjointe des forces productives et productrices (production antagoniste de plus-value et production de valeur d’usage en unité contradictoire), de l’organisation sociale et des idées qui vont avec, en unité.
Le capitalisme du fascisme italien est un capital rural de grandes latifundia et des grandes familles se convertissant au capital industriel. Le poids des grandes familles rurales (Voir « 1900 » de Bertolucci) s’oppose au poids du capital industriel dans les débuts du XXème siècle et donne au fascisme tous les ingrédients d’une alliance des forces les plus réactionnaires contre la montée du mouvement ouvrier (Création du PCI en 1921), faible mais d’une grande inventivité que les « Cahiers de prison » de Gramsci et les propositions permanentes de Togliatti dans les luttes, illustrent. Les ouvriers de la FIAT et le mouvement ouvrier agricole sont au centre des luttes sociales. Seule l’alliance de la « Confindustria » (« Medef » italien) avec Mussolini dans les exactions encouragées par l’Etat bourgeois, petit bourgeois peut-on dire, telle l’assassinat de Matteotti, député opposant, ou la fameuse et ridicule mise en scène médiatique de la « Marche sur Rome », ont raison un temps du mouvement démocratique et ouvrier montant.
Ce poids du passé n’est pas éteint et l’avancée des forces d’extrême droite radicale telles la « Lega » de Salvini et « I fratelli d’Italia » de Giorgia Meloni, en témoigne. Dans la crise du capitalisme mondialisé et financiarisé, le mort saisit le vif : ce mort constitue une charnière entre une possible participation des luttes ouvrières et populaires italiennes d’aujourd’hui à la construction d’une mondialisation échappant à, et transformant et dépassant notre mode de production et d’échange obsolète et malade.
Je ne reviens pas sur le processus de dépassement (Haufhebung, selon le terme de Marx) qu’ont imaginé et proposé Paul Boccara et les économistes communistes dans et par les mesures exposées dans cette revue (Crédits, Fonds, SEF, Nouveaux critères, Droits du travail y correspondant, DTS, etc., le tout convergeant objectivement et subjectivement dans un développement conjoint de la société, de la personne et de l’homme producteur et citoyen en unité : processus de la conscience de la nature sur elle-même selon de terme des « Manuscrits de 1844 ».
La grande crise politique actuelle qui sévit (démission du « premier », élections anticipées le 25 septembre etc.), est la manifestation avancée de la crise générale de production et d’échange nationale, européenne et mondiale, celle de la suraccumulation-dévalorisation du capital dans le Cycle de reproduction sociale capitaliste « Argent-Marchandise -Argent plus » (A-M-A’) et celle des rapports sociaux, en unité de crise et de mouvement, basés sur l’achat de la force de travail humaine, capital elle-même soumise au taux de profit et au critère P/C (Rapport Profit/Capital) dans le système capitaliste, ses échanges et mouvements de capitaux.
Convergence de crise du Spread (1) en hausse, Hausse du taux directeur de la Banque Centrale Européenne (2 ), augmentation du coût des emprunts de l’Etat, politique de Mario Draghi ( Président du Conseil italien) qui formé aux techniques bancaires étasuniennes et ex-directeur de la BCE, et sa prétention à résoudre la crise sans une critique d'une l’économie politique orthodoxe et strictement bancaire , hérisse les partis dans leur concurrence, ambitions individuelles, et leurs propres illusions de résoudre les problème sans s’attaquer aux racines systémiques de la crise. Le palliatif de l’anti-fragmentation de l’U.E. en exemple que Draghi semble s’attribuer au nom de se passé immédiat... Morcellement concurrentiel et tractatives politicardes du « centre gauche » libéral, P.D. (« Partito Democratico » issu de la dissolution du PCI et sa dérive social-libérale dans une fusion avec une grande partie de la D.C) et partie des 5 Stelle : Conte, Renzi, Leta… en campagne.
Et là-dessus, la montée de l’extrême droite « radicale », « Lega » qui a déjà participé au gouvernement Draghi « d’unité nationale », et « Fratelli d’Italia » qui grimpe, qui profitent tous deux des difficultés sociales et de la confusion idéologique sur les causes de la crise..
Inflation- crise du pouvoir d’achat populaire et de l’emploi, des salaires et revenus populaires, Pointe avancée en Italie de la crise qui nous apprend l’état du monde à partir d’une part du monde et le besoin de transformation sociale radicale et progressive, et ses liens et rapports réciproques.
L’autodissolution du PCI de 1991 (Congrès de Rimini, le dernier) n’est pas un hasard. Elle procède de l’incapacité du Parti de saisir la transformation de l’Italie, faisant suite à un affaiblissement général, en particulier idéologique dans contre-offensive du capital, des mouvements communistes nationaux dans la transformation du monde. La conscience du processus inconscient de la société, comme dit Engels, est en défaut. Elle témoigne du poids du réformisme dans ce parti comme dans bien d’autres par rapport aux nouvelles données de la crise de suraccumulation-dévalorisation du capital (décrite dès les années 1970 et avant par Paul Boccara), et donc de la faiblesse idéologique du salariat formé à la seule défense du capital variable sans la lier à l’ensemble du mouvement du capital et son effet sur le travail, l’emploi, les évolutions anthroponomiques dépassant de loin les frontières. Cette « leçon » peut être une leçon générale pour nous ici et maintenant.
Enrico Berlinguer, après le coup d’Etat du Chili procède à une juste « révision » des rapports de forces mondiaux entre capital et travail, capital et mouvement démocratique. Il procède de même à une évaluation de la crise du travail dans le capitalisme avec sa déclaration et adresse aux ouvriers sur la démocratie du « que, quoi, et comment produire » et sur « l’esaurimento de la spinta della revoluzione d’Ottobre », « L’épuisement de la poussée de la révolution d’Octobre » ; esquisse en cours d’une réalité mais réduction de cette réalité à des éléments insuffisamment reliés, insuffisamment synthétisés. Sa disparition en plein « sorpasso » (dépassement der la D.C. par le P.C.I.) en plein meeting électoral est un drame qui va laisser libre cours aux affrontement des ambitions dans un parti n’ayant pas effectué l’analyse de la transformation mondiale comme était en train de la faire Berlinguer, de façon avancée et prémonitoire ; affrontements donnant libre cours aux opportunismes de droite et de gauche dont le vote, plus tard, et à l’unanimité du « traité constitutionnel de l’UE » de 2005 par les députés italiens, donne une idée.
A la suite de l’autodissolution du PCI, et de la création du PDS que Pietro Ingrao, un des rares dirigeants du PCI opposant à cette opération appelait « La cosa » (La chose), de ce qu’allait devenir le P.D. d’aujourd’hui, s’est créé « il Partito della Rifondazione Comunista » ( PRC) et d’autre partis communistes comme celui de Cossutta dit « pro soviétique ». « Rifondazione » travaille à une reconstruction en Italie et en Europe, avec les difficultés que l’on sait. Le philosophe Domenico Losurdo disparu il y a peu de temps a travaillé un moment à cette reconstruction.
Il existe peu ou pas en Italie l’équivalent d’une recherche économique et politique marxiste du type de celui de notre revue et de la Commission économique du PCF. Cette faiblesse existait déjà dans le PCI ce qui le poussait à une prépondérance à « l’historicisme » théorique et a facilité la dérive idéologique et électorale vers le PD et son social libéralisme ; cette opinion, ce point de vue m’est sans doute personnel, il est à approfondir.
Pierre Assante. 24/07/2022 06:24:05.
(*) "Le drapeau blanc nous ne le voulons pas car il est le symbole de l'ignorance". Il y est bien sûr question dans ce chant, aussi, du drapeau noir et du drapeau... ROUGE !
(1) Ecart de taux de remboursement de la dette souveraine, augmentation du coût des emprunts de l’Etat propre à un Etat et mesure particulière pour l’Italie, de dette et de spread et de crise sociale, et pour des États de la BCE dans un cas semblable, pour répondre à une « fragmentation » de l’UE, selon les termes du jour. Il faut se rappeler de la Grèce qui était autre chose que l’Italie, troisième puissance industrielle et de PIB de l’U.E. que cette dernière ne veut ni ne peut traiter de la même façon.
(2) augmentation du coût des emprunts pour tous, avec effet de récession économique, de ralentissement et de recul de production des richesses et biens nécessaires à la vie humaine.
Leur unité antagonique et son dépassement-abolition. 1 et 2.
1. PRODUCTIVITE ET PRODUCTRICITE.
Un capital, un travail sont productifs lorsqu’ils produisent une plus-value, une survaleur, c'est-à-dire lorsque un capital mis en mouvement dans la production et l’échange produit un supplément de capital, une valeur supplémentaire à remettre dans le cycle A-M-A’ ou à thésauriser.
Je demande à qui dit le contraire de me montrer un exemple de capital investi sans chercher sa survie et son développement dans la recherche de plus-value sinon, dans des activités « annexes pour lui », outils qui lui permettront de produire cette survaleur.
Et je lui demande comment il se procure ce dont il a besoin sans passer par l’échange Argent-Marchandise et les lois du capital auquel cet échange est soumis.
Ceci dit pour insister sur l’unité antagonique de la "productricité" et de la productivité, capacité de l'une de production de la valeur d’usage et de l'autre de valeur d’échange en unité contradictoire, dans les marchés : du travail, des produits de production, des produits de consommation, des marchés international et financier.
S’il n’y a pas de production de survaleur (Plus-value) sans production de valeurs d’usage, il y a dans la masse du mouvement du capital mondialisé, centralisé mondialement, capacité de produire du capital à partir du capital autonomement mais non indépendamment de la production de valeur d’usage. C’est justement la croissance de la production dans le capitalisme et dans les révolutions scientifiques et techniques dans le capitalisme qui le permet. La productivité permet aussi la croissance exponentielle de la production parasite de capital.
L’utopie opérationnelle anticipatrice du communisme, c’est l’abolition de l’antagonisme valeur d’usage/valeur marchande, productivité/productricité, ou pour résumer ce qui demande un infini développement, l’antagonisme Capital/Travail.
L’antagonisme Capital/Travail : Besoin de surproduit et de plus-value (survaleur) et contradiction taux de profit/besoins sociaux pouvant être satisfaits dans un état avancé des forces productrices et ne le sont pas par et dans ces forces productives du système capitaliste; besoin simples et complexes en unité, complexification des besoins dans la complexification-évolution sociale.
Pierre Assante. 24/07/2022 07:06:36.
2. VALEURS D’ECHANGE, VALEURS D’USAGE et VALEURS SANS DIMENSION DE L’ACTIVITE HUMAINE
ET DE LA CONSCIENCE HUMAINE EN UNITE,
EN ALLER RETOUR , EN MIROIR, DE L’ACTIVITE
Dans le développement de l’accumulation capitaliste, il y a croissance quantitative et qualitative des valeurs d’échange et des valeurs d’usage et des valeurs sans dimension.
Evidemment on ne mesure pas les valeurs sans dimension comme on ne mesure pas la conscience humaine, (pas d’appareil pour ça !) individuelle et sociale, toutes deux sociales et en unité sociale dialectique d’activité.
Mais la masse des rapports des humains entre eux et avec la nature, laisse à penser cette croissance.
Dans la crise générale du capital, dans la croissance de la suraccumulation-dévalorisation du capital et de sa crise, on peut supposer raisonnablement une croissance des valeurs sans dimension qui contiennent le libre exercice de l’activité humaine par et en rapport à la vente de la force et capacité physique et mentale de travail en unité, proportionnellement inferieure à la croissance des valeurs d’’échange : proportionnellement c'est-à-dire que la crise du système obsolète par rapport à l’état des forces productives historiques, du moment, du capitalisme se répercute négativement et progressivement de façon croissante sur les capacités de la force de travail.
C’est au cœur de cette contradiction entre développement de la valeur marchande et de la conscience sociale que se joue le besoin de transformation qualitative sociale : il s’agit comme dans tous rapports, de rapports réciproques et d’unité et identité des forces contraires, des contradictions, antagoniques dans le cas des rapports Travail/Capital.
Dans un état de crise généralisée au « paroxysme final » d’un mode de production et d’échange, la croissance des valeurs sans dimension, même proportionnellement inferieure au départ de crise, doit sans doute au contraire exploser en croissance, ce qui est le signe charnière du passage d’un état social à un autre.
Dans le cas contraire, il s’agit de mort sociale, ce qui ne semble pas le cas historique ni des forces productives du capitalisme final, ni des forces productrices du capital, ni de l’accumulation scientifico-culturelle de ce début de XXIème siècle et des possibilités prévisionnelles de poursuite processuelle.
Autre chose est l’état du rapport humain avec la nature qui l’accueille et leur transformation mutuelle.
MAXIMES. « 20 thèses ». Reprise du 5 février 2020.
(Voir aussi 3 liens bas de page aptès la photo).
*
1. La nature s’organise sous des formes d’entités et de globalité de plus en plus complexe(s). J’approche de la dissolution de l’entité que j’ai constituée depuis le 13 septembre 1943 moins 9 mois.
*
2. Un système basé sur le taux de profit arrive à son extrémité car ne pouvant plus répondre au développement des besoins humains, arrive à la catastrophe.
*
3. C’est de l’absence de solution énergétique que souffre le besoin écologique. Le nucléaire est certes dangereux, mais aussi la moins pire solution à la crise énergétique, en attendant la multiplication des recherches style ITER.
*
4. L’humanité ne résout que les problèmes qui se posent immédiatement à elle. Du moins dans son état de conscience actuel. C’est le constat que son absence de prévisions suffisantes la pousse vers le gouffre.
*
5. La rémission à la mort du capitalisme est contenue dans ses capacités à détruire ou à geler du capital pour contrer une loi du système, celle de la baisse tendancielle du taux de profit. Les gaspillages, maladies, destructions que la crise du système induit par elle-même constituent les soins palliatifs à la survie provisoire du capital.
*
6. La baisse tendancielle du taux de profit est accélérée par les progrès de la productivité induite par la révolution technique numérique. La productivité est le moteur et la contradiction antagonique du système.
*
7. La productivité est la solution au dépassement de la vente-achat de la force de travail, au progrès de l’activité productrice-recréatrice libre et l’abolition de l’activité contrainte. Encore faut-il que la productivité ne soit plus connectée au taux de profit. C’est la question N°1 à régler pour toute avancée dans tous les domaines de la vie humaine, dans leur multiplicité et leur diversité positiveS et négativeS, et leur résultante.
*
8. La philosophie qui sépare la pensée de la matière, d’esprit du corps-soi et du corps social ne peut qu’induire une conception hiérarchique de l’humanité, de ses entités et de la personne humaine.
*
9. « Immatériel » = inexistant. L’Intangible est tout aussi matériel que le tangible (1).
*
10. Une conception hiérarchique de l’humanité, de ses entités et de la personne humaine à son paroxysme est liée à un système marchand et son paroxysme, le capitalisme monopoliste mondialisé numériquement informationnalisé, globalement financiarisé.
*
11. L’Urgence : Procéder à un mouvement de la société réduisant radicalement et progressivement la financiarisation au profit d’un l’investissement échappant à la loi du taux de profit, ce que la productivité de la numérisation mondialisée peut rendre possible.
*
12. Procéder à un mouvement réduisant radicalement et progressivement la financiarisation le plus vite possible mais en respectant des rythmes et des paliers indispensables.
*
13. Le capital ne peut se réguler par lui-même : c’est ce qui fait de la démocratie du « que-quoi-comment-et pour qui produire » à la fois un besoin humain, de la société et de la personne humaine et une solution à la poursuite de l’humanisation.
*
14. Le travail, la transformation de la nature par l’homme pour subvenir à ses besoins élémentaire et en complexification, la création de ses outils de production et d’échange sont à la base de l’humanisation. Encore faut-il que cette transformation se fasse en santé pour l’homme et la nature dont il est partie intégrante (2).
*
15. La complexification est une loi de l’univers, et la mort n’est qu’une transmission dans le processus de complexification.
*
16. Les douleurs sont une incitation à résoudre un problème vital. Sans sa résolution la douleur devient elle-même invivable et mortelle.
*
17. L’usage en santé de la productivité, c’est le contraire du productivisme, c’est la recherche et la mise en œuvre de nouveaux critères de gestion de la production. Nous opposons à ce critère du rapport profit/capital avancé en monnaie, le critère de base nouveau exprimé par le rapport : valeur ajoutée/capital matériel [et financier] avancé.
*
18. L’unité du Système et de la Hiérarchie forment la domination généralisée
de l’humain sur l’humain (3).
*
19. Il n’y a pas arrêt sur image de l’état existant, social et mental en unité, mais il y a frein à son développement c’est-à-dire frein aux dépassements micrOS et macrO des contradictions, de la luttes des contraires dans le mouvement humain en rapport avec le mouvement de la nature, dont il est partie
*
20. la dialectique matérialiste non mécaniste, non dogmatique est un outil très avancé dans les capacités d’analyse de la réalité et de l’action de l’homme sur lui-même pour poursuivre un processus « matériel et moral » en santé. Mais ce n’est qu’un outil et comme tout outil, tout dépend de l’usage qu’on en fait. Il y a un rapport dialectique entre l’outil, l’usage, leur mouvement commun.
5 février 2020.
Note (1) : Certes, en économie on emploie le mot "richesses matérielles", ce n'est pas pour désigner un existant en général, mais des produits de la production économique. Il s'agit là du terme "matériel" appliqué à un existant particulier ou général de la production économique. Le vocabulaire philosophique est encore à créer et le sera lorsque la philosophie dite "idéaliste" sera complètement dépassée-abolie et étudiée au rang des mythes, au profit d'un langage et d'une conscience plus développés, ce qui ne l'empêchera pas d'exprimer aussi l'affectivité.
(2) Un peu d'idéal social éloigne du corps. Beaucoup d'idéal social en rapproche.
(3) L'ACTEUR n'est pas seulement le comédien, le tragédien...
C'est celui qui agit. C'est aussi celui qui produit. Produire c'est agir, verbe dont dérive le mot "acteur". L'ouvrier, le salarié, etc. agissent. La prépondérance de la société du spectacle, dans l'usage du mot acteur, n'est pas nouvelle, mais a envahi le concept d' "action". A quand les chercheurs sur le devant de la scène au même titre que les acteurs de comédie, de cinéma. Et à quand la présence des quidam et des sans-grade, acteurs eux aussi.
Résumé du résumé : une critique non économique ou économique orthodoxe du système économique et social le conforte et accroit exponentiellement sa crise. Quelles que soient les qualités scientifiques du champ partiel et partial de cette critique.
Résumé : Une critique de la société humaine, scientifique et « humaniste », ne partant pas ou n’aboutissant pas, à double sens, en aller-retour, à une critique du système économique en dernière instance, comme l’ont fait Marx et Engels dans leur tempset d’autres après, peu suivis dans les partis ouvriers, salariés et alliés (1), ne peut que conforter ce système économique et social malade et obsolète.
Croyant combattre le système ici et maintenant, ou le transformer, une telle critique non économique, limitée à un champ ou les additionnant sans en faire la synthèse, le conforte, et donc prolonge ses crises diverses et multiples, y compris la crise climatique dans sa crise globale, les aggrave vers un effondrement absolument possible de l’ensemble mondial.
Le défaut de cohérence et de coopération est lié au critère de gestion P/C inhérent au cycle d’accumulation-suraccumulation-dévalorisation du capital A-M-A’ basé sur l’achat de la force de travail ; est lié à la baisse tendancielle du taux de profit et aux palliatifs sensés y remédier, l’aggravant dans le cycle, donc aggravant la crise mondiale et le défaut de cohérence et de coopération.
L’aggravation de la crise du système et l’aggravation des défauts-manques en matière de besoins sociaux sont totalement liées et se répercutent l’une sur l’autre.
Toute société humaine, de la clanique à la cité et aux nations et « fédérations de nations » n’a survécu ni ne s’est développée, ce qui est la condition d’existence d’une entité, sans un « minimum » de cohérence et de coopération, c’est à dire sans une santé suffisante à son existence : développement-complexification-condensification. Leurs régressions, et quelquefois leurs disparitions sont liées à ce défaut, face aux autres entités et face à elle-même.
L’humanité mondialisée est face à elle-même.
Le défaut de condensification de la croissance, condensification qui n’est pas une « décroissance » (2), est le témoin des autres défauts-manques de la société, et le témoin des défauts, manques vitaux, de l’humanité mondialisé. Sans doute suppléer à ce défaut est la tâche d’une mondialisation vivable et viable, mondialisation-aboutissement-relance du processus de développement de l’espèces pensante humaine.
Est-ce clair ? Allez, on en parle ! Non ?
Pierre Assante. 17/07/2022 09:11:15.
(1) Lire la « critique du programme de Gotha », toujours d’actualité.
(2) Voir l’image de la condensification technique et mécanique du parc mondial de computer ; ET voir l’organisation non mécanique mais physique, mentale et sociale en unité du développement cérébral de la naissance à la mort de la personne et à la transmission sociale ; voir mes articles en traitant.
Le volume 33 des œuvres complètes de Lénine contient des textes fondamentaux sur les difficultés de l’après révolution d’octobre, l’après guerre civile, où malgré tout les bolchevicks ont réussi à maintenir une alliance avec la paysannerie massive constituant la masse de la population et de la production du pays, pour construire une gestion qui veut échapper à la loi du capital, de l’argent, au profit des besoins sociaux, du développement possible pouvant les assurer. « Mieux vaut moins mais mieux » fait partie de ce volume, et bien d’autres, lettres, adresses, interventions …
ELEMENTS POUR COMPRENDRE LA SUITE, DANS LE MEILLEUR ET DANS LE PIRE, mais qui n'expliquent pas tout.
Cela Doit aller, en amont dans le temps, avec la connaissance de la longue et immense répression séculaire du mouvement ouvrier dans la montée du capitalisme et de l'industrialisation, dès ses origines, et qui le pousse à se "militariser"...
Et en aval, Après la NEP abandonnée par le stalinisme, quelle "suite" à la "super NEP de Deng Xiaoping " en cours et la régulation mondiale du développement économique, social, culturel (et démocratique, paradoxalement) qu'elle peut induire, construire ?
Quelle transition, de la productivité de la nouvelle révolution scientifique et technique, ses possibilités d'automatisation-numérisation de la grande production, vers le dépassement-abolition (Aufhebung) de l'achat-vente de la force de travail, la réduction du temps de travail et sa mesure, en passant par l’action progressive et radicale et les luttes politiques vers un nouveau mode de production et d’échange ?
Sachant que quelles que soient les barrières et divisions du monde humain, il s’agit de son développement collectif réciproque, dialectique, indissoluble, dans les différences et la complexification-condensification, à la fois fécondes et contradictoires des processus particuliers dans son processus global.
Qui voudrait et veut par une aspiration à résumer l’humain et les entités humaines, les résumer à soi-même dans son milieu propre, est sûr de réduire les coopérations et les solidarités nécessaires et indispensables à la survie de l’espèce sociale pensante qu’est l’humain en menaçant, survie et développement. Paix, coopération et développement vont de pair. Toute atteinte et tout obstacle à la coopération aggrave et accélère les tensions, les conflits, les confrontations financières, économiques et guerrières dans un monde en crise générale du capital, « naturellement » instable ; et nous tous avec.
« …Premièrement, nous instruire ; deuxièmement, nous instruire encore ; troisièmement, nous instruire toujours… »
« Pravda » n° 49, 4 mars 1923. Un article écrit à l’occasion du XII° congrès du Parti Communiste de Russie.
Lénine. 2 mars 1923.
Lénine meurt le 21 janvier 1924 …..
"..... Pour rénover notre appareil d'Etat, nous devons à tout prix nous assigner la tâche que voici : premièrement, nous instruire ; deuxièmement, nous instruire encore ; troisièmement, nous instruire toujours.Ensuite, avoir soin que le savoir ne reste pas chez nous lettre morte ou une phrase à la mode (ce qui, avouons‑le, nous arrive bien souvent) ; que le savoir pénètre vraiment dans l'esprit, devienne partie intégrante de notre vie, pleinement et effectivement. Bref, il nous faut exiger autre chose que ce qu'exige la bourgeoisie de l'Europe occidentale, savoir ce qu'il est digne et convenable d'exiger pour un pays qui se propose de devenir un pays socialiste.....
..... Pour cela, il faut que les meilleurs éléments de notre régime social, à savoir : les ouvriers avancés, d'abord, et, en second lieu, les éléments vraiment instruits, pour lesquels on peut se porter garant qu'ils ne croiront rien sur parole et qu'ils ne diront pas un mot qui soit contraire à leur conscience, ne craignent pas de prendre conscience des difficultés, quelles qu'elles soient, et ne reculent devant aucune lutte pour atteindre le but qu'ils se seront sérieusement assigné.
Voilà cinq ans que nous nous évertuons à perfectionner notre appareil d'Etat. Mais ce n'a été là qu'une agitation vaine qui, en ces cinq ans, nous a montré simplement qu'elle était inefficace, ou même inutile, voire nuisible. Cette vaine agitation nous donnait une apparence de travail ; en réalité, elle encrassait nos institutions et nos cerveaux.
Il faut enfin que cela change.
Il faut adopter cette règle : mieux vaut moins, mais mieux. Il faut adopter cette règle : mieux vaut dans deux ans ou même dans trois ans, que précipiter les choses sans aucun espoir de former un bon matériel humain.
Je sais qu'il sera difficile d'observer cette règle et de l'appliquer dans notre situation. Je sais que la règle contraire se frayera un chemin par mille tours et détours. Je sais qu'il faudra opposer une résistance formidable, qu'il s'agira de faire preuve d'une persévérance prodigieuse ; que ce travail, dans les premières années du moins, sera diablement ingrat. Et cependant je suis persuadé que c'est seulement ainsi que nous parviendrons à notre but et saurons, une fois ce but atteint, fonder une république réellement digne du nom de République socialiste, soviétique, etc., etc., etc.
Il est probable que beaucoup de lecteurs aient trouvé trop insuffisants les chiffres que j'ai cités à titre d'exemple dans mon premier article [1]. Je suis sûr que l'on peut produire bien des calculs pour montrer l'insuffisance de ces chiffres. Mais je pense que par‑dessus tous les calculs possibles et imaginables, nous devons mettre une chose : une qualité vraiment exemplaire.
J'estime que le moment est justement venu où nous devons nous occuper comme il convient, avec tout le sérieux voulu, de notre appareil d'Etat, et où la précipitation serait peut-être ce qui causerait le plus grand tort. Aussi je tiens à mettre en garde contre un accroissement de ces chiffres. Bien au contraire, je pense qu'ici il faut se montrer particulièrement avare de chiffres. Parlons net. Le Commissariat du peuple de l'Inspection ouvrière et paysanne ne jouit pas à l'heure actuelle d'une ombre de prestige. Tout le monde sait qu'il n'est point d'institutions plus mal organisées que celles relevant de notre Inspection ouvrière et paysanne, et que dans les conditions actuelles on ne peut rien exiger de ce Commissariat. Il nous faut bien retenir cela si nous voulons vraiment arriver à constituer, d'ici quelques années, une institution qui, premièrement, sera exemplaire, deuxièmement, inspirera à tous une confiance absolue, et troisièmement, montrera à tous et à chacun que nous avons réellement justifié les activités de cette haute institution qu'est la Commission centrale de contrôle. Toutes les normes générales du personnel de ses administrations doivent, à mon avis, être bannies d'emblée et sans recours. Nous devons choisir les cadres de l'Inspection ouvrière et paysanne avec un soin particulier, en leur faisant subir le plus rigoureux examen, pas autrement. En effet, à quoi bon fonder un Commissariat du Peuple où le travail se ferait tant bien que mal, qui, derechef, n'inspirerait pas la moindre confiance, et dont l'opinion n'aurait qu'une infime autorité ? Je pense que notre tâche principale est de l’éviter lors de la réorganisation que nous projetons actuellement....
..... Nous devons nous efforcer de construire un Etat où les ouvriers continueraient à exercer la direction sur les paysans, garderaient la confiance de ces derniers, et par une économie rigoureuse, banniraient de tous les domaines de la vie sociale jusqu'aux moindres excès.
Nous devons réaliser le maximum d'économie dans notre appareil d'Etat. Nous devons en bannir toutes les traces d'excès que lui a laissées en si grand nombre la Russie tsariste, son appareil capitaliste et bureaucratique.
Est‑ce que ce ne sera pas le règne de la médiocrité paysanne ?
Non. Si nous conservons à la classe ouvrière sa direction sur la paysannerie, nous pourrons, au prix d'une économie des plus rigoureuses dans la gestion de notre Etat, employer la moindre somme économisée pour développer notre grande industrie mécanisée, l'électrification, l'extraction hydraulique de la tourbe, pour achever la construction de la centrale hydro‑électrique du Volkhov [3], etc.
Là, et là seulement, est notre espoir. Alors seulement nous pourrons, pour employer une image, changer de cheval, abandonner la haridelle du paysan, du moujik, renoncer aux économies indispensables dans un pays agricole ruiné, et enfourcher le cheval que recherche et ne peut manquer de rechercher le prolétariat, à savoir, la grande industrie mécanisée, l'électrification, la centrale hydro‑électrique du Volkhov, etc.
Voilà comment je rattache dans mon esprit le plan d'ensemble de notre travail; de notre politique, de notre tactique, de notre stratégie, aux tâches de l'Inspection ouvrière et paysanne réorganisée. Voilà ce qui justifie à mes yeux le souci exceptionnel, l'attention soutenue que nous devons porter à l'Inspection ouvrière et paysanne, en la plaçant à une hauteur exceptionnelle, en conférant à ses dirigeants les droits du Comité central, etc., etc.
En voici la justification : c'est seulement en épurant au maximum notre appareil, en réduisant au maximum tout ce qui n'est pas absolument nécessaire, que nous pourrons nous maintenir à coup sũr. Et cela, non pas au niveau d'un pays de petite agriculture paysanne, non pas au niveau de cette étroitesse généralisée, mais à un niveau qui s'élève de plus en plus vers la grosse industrie mécanisée...."
2. Les derniers avis de Lénine à la direction bolchévique. Un texte gardÉ secret durant des décennies. 1922-1923.(2)
Ultimes recommandations au Comité central du Parti communiste russe
Lénine. Testament politique.
25 décembre 1922 :
Par stabilité du Comité central j’entends les mesures propres à prévenir une scission, pour autant que de telles mesures puissent être prises. Car le garde-blanc de Russkaïa Mysl (je pense que c’était S. E. Oldenbourg) avait évidemment raison quand, dans sa pièce contre la Russie soviétique, il misait en premier lieu sur l’espoir d’une scission de notre Parti, et quand, ensuite, il misait, pour cette scission, sur de graves désaccords au sein de notre parti.
Notre Parti repose sur deux classes, et, pour cette raison, son instabilité est possible, et s’il ne peut y avoir un accord entre ces classes sa chute est inévitable. En pareil cas il serait inutile de prendre quelque mesure que ce soit, ou, en général, de discuter la question de la stabilité de notre Comité central. En pareil cas nulle mesure ne se révélerait capable de prévenir une scission. Mais je suis persuadé que c’est là un avenir trop éloigné et un événement trop improbable pour qu’il faille en parler.
J’envisage la stabilité comme une garantie contre une scission dans le proche avenir, et mon intention est d’examiner ici une série de considérations d’un caractère purement personnel.
J’estime que le facteur essentiel dans la question de la stabilité ainsi envisagée, ce sont des membres du Comité central tels que Staline et Trotsky. Leurs rapports mutuels constituent, selon moi, une grande moitié du danger de cette scission qui pourrait être évitée, et cette scission serait plus facilement évitable, à mon avis, si le nombre des membres du Comité central était élevé à cinquante ou cent.
Le camarade Staline en devenant secrétaire général a concentré un pouvoir immense entre ses mains et je ne suis pas sûr qu’il sache toujours en user avec suffisamment de prudence. D’autre part, le camarade Trotsky, ainsi que l’a démontré sa lutte contre le Comité central dans la question du commissariat des Voies et Communications, se distingue non seulement par ses capacités exceptionnelles - personnellement il est incontestablement l’homme le plus capable du Comité central actuel - mais aussi par une trop grande confiance en soi et par une disposition à être trop enclin à ne considérer que le côté purement administratif des choses.
Ces caractéristiques des deux chefs les plus marquants du Comité central actuel pourraient, tout à fait involontairement, conduire à une scission ; si notre Parti ne prend pas de mesures pour l’empêcher, une scission pourrait survenir inopinément.
Je ne veux pas caractériser les autres membres du Comité central par leurs qualités personnelles. Je veux seulement vous rappeler que l’attitude de Zinoviev et de Kaménev en Octobre n’a évidemment pas été fortuite, mais elle ne doit pas plus être invoquée contre eux, personnellement, que le non-bolchévisme de Trotsky.
Des membres plus jeunes du Comité central, je dirai quelques mots de Boukharine et de Piatakov. Ils sont, à mon avis, les plus capables et à leur sujet il est nécessaire d’avoir présent à l’esprit ceci : Boukharine n’est pas seulement le plus précieux et le plus fort théoricien du Parti, mais il peut légitimement être considéré comme le camarade le plus aimé de tout le Parti ; mais ses conceptions théoriques ne peuvent être considérées comme vraiment marxistes qu’avec le plus grand doute, car il y a en lui quelque chose de scolastique (il n’a jamais appris et, je pense, n’a jamais compris pleinement la dialectique).
Et maintenant Piatakov - un homme qui, incontestablement, se distingue par la volonté et d’exceptionnelles capacités, mais trop attaché au côté administratif des choses pour qu’on puisse s’en remettre à lui dans une question politique importante. Il va de soi que ces deux remarques ne sont faites par moi qu’en considération du moment présent et en supposant que ces travailleurs capables et loyaux ne puissent par la suite compléter leurs connaissances et corriger leur étroitesse.
4 janvier 1923 :
Post-scriptum. Staline est trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général. C’est pourquoi je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports, se distingue de Staline par une supériorité - c’est-à-dire qu’il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades, moins capricieux, etc. Cette circonstance peut paraître une bagatelle insignifiante, mais je pense que pour prévenir une scission, et du point de vue des rapports entre Staline et Trotsky que j’ai examinés plus haut, ce n’est pas une bagatelle, à moins que ce ne soit une bagatelle pouvant acquérir une signification décisive.
Après quarante ans de montée constante de l’extrême-droite, nous sommes entrés dans une situation nouvelle, bien plus dangereuse, et nous ne devons pas nous laisser surprendre par ce qui va suivre. 42 % des voix pour Marine Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle, c’est 5 points de plus qu’Hitler au deuxième tour de l’élection présidentielle de 1932. Qu’on puisse juger exagérée cette référence historique, n’est-ce pas précisément là un signe de banalisation du fascisme ?
Avec 13 millions d’électeurs, un groupe parlementaire et des vice-présidences, un parti organisé qui a éliminé les dissidences, l’extrême-droite est idéalement placée pour exploiter les colères et les désarrois que les prochains mois ne vont pas manquer d’exacerber. Exploiter le sentiment de vivre dans un pays en déclin, qui s’appauvrit, qui connaît un déclassement sur la scène internationale.
Or nous sommes à nouveau en temps de guerre, et les peuples européens redoutent les chemins où les impérialismes qui s’affrontent, y compris l’impérialisme américain, le plus puissant, veulent les entraîner. On reparle de rationner l’énergie, et pourquoi pas, demain, des bons d’alimentation ? Mais dès avant la guerre en Ukraine, la crise économique est repartie. Depuis trente ans, les banques centrales ont maintenu à bout de bras la rentabilité du capital en déversant des milliers de milliards de dollars sur les marchés financiers et sur les banques mais aujourd’hui la situation leur échappe. L’inflation, longtemps concentrée sur les prix des actifs financiers et immobiliers, contamine maintenant de façon explosive les prix à la consommation : cette inflation-là, ils vont vouloir la maîtriser en matraquant l’emploi. Au passage, l’énorme effort de formation, d’embauches, d’investissement qu’exige la révolution écologique est vite oublié.
Face à ces crises, la gauche dans son ensemble est aujourd’hui très mal placée pour mener la résistance. Malgré un léger progrès par rapport à 2017, auquel la candidature de Fabien Roussel n’est sans doute pas étrangère, elle se situe toujours à un niveau électoral historiquement faible. Elle est touchée au premier chef par la perte de crédibilité de tous les projets politiques en présence, dominée qu’elle est par une croyance surannée : l’État aurait la capacité de corriger les excès du capitalisme sans qu’il soit nécessaire de contester la gestion de l’économie par le capital. Cette croyance inspire de part en part le programme de Jean-Luc Mélenchon repris pour l’essentiel par la NUPES. C’est pourtant elle qui a conduit l’expérience Mitterrand à finir dans la déception après 1983, l’expérience Jospin à finir dans la colère en 2002, et l’expérience Hollande à finir dans la honte en 2017.
L’originalité du programme de Fabien Roussel est d’être porteur d’une autre cohérence, celle du 38ème congrès du PCF.
En effet, remédier aux causes de la marche à l’abîme, y compris en réussissant une révolution écologique, exige de s’attaquer au capital pour imposer une autre logique. D’abord, viser non pas l’accumulation de profits mais des objectifs sociaux, écologiques, féministes tels que ceux qui figurent dans la plupart des programmes de gauche et dans celui de la NUPES. Mais en plus, ce que nous apportons, c’est une cohérence entre ces objectifs et la conquête de pouvoirs de décision contre le capital. Ce pouvoir qui consiste essentiellement à décider de l’utilisation de l’argent (profits des entreprises, crédits bancaires, dépenses publiques) et qu’il faut conquérir afin, précisément, de mobiliser les moyens financiers, mais aussi matériels et juridiques, de réaliser ces objectifs. Non pas « désobéir » mais obliger les entreprises, les banques, la BCE, le FMI à « obéir » aux exigences populaires : priorité à l’emploi, à la formation, aux services publics, et non à la rentabilité pour les actionnaires et les marchés financiers.
On va nous répondre par un sourire ou un haussement d’épaules : c’est une révolution que vous voulez ! Il me semble que le mot ne devrait pas nous faire peur, et la chose non plus. Les communistes ne sont pas des gens qui se sont dit un jour « j’ai terriblement envie que Jean-Luc Mélenchon (ou un autre) devienne Premier ministre, j’adhère au PCF ». Ils sont membres du PCF parce qu’ils sentent que la société a besoin de changements fondamentaux, pas en paroles mais dans l’action. C’est un programme de résistance, et un projet de société qui peut rassembler vraiment la gauche et tous ceux qui veulent rendre vraiment possibles des « jours heureux ».
Nous avons des moyens de mener le combat pour ce programme, d’agir face à la crise politique, économique, écologique, morale, face à la politique de Macron et face à l’offensive fasciste. Nous avons sauvé un groupe parlementaire, nous sommes redevenus visibles grâce à la campagne de Fabien. Nous avons des idées, nous avons un programme et un projet de société. Et surtout, nous avons ce corps militant communiste qui est sans équivalent à gauche. Il y a urgence à lui donner le moyen de repartir au combat, en lui proposant de préparer dès à présent des initiatives unitaires de mobilisation populaire et d’ampleur nationale, pour l’emploi, le pouvoir d’achat, les services publics.
Si une personne humaine se regarde, face à face avec elle-même, elle ne peut que reconnaitre en elle-même le mode de production et d’échange dans laquelle elle vit.
Si le mode de production et d’échange est malade, elle ne put que reconnaitre sa propre maladie.
La maladie identifiée d’un mode de production et d’échange ne peut se soigner que dans un processus radical et progressif mettant en œuvre le mouvement de la conscience de cette identification et des remèdes y répondant.
Conscience et remèdes vont de pair, forment une unité de l’activité de la personne dans le traitement de la maladie.
Elle, ils, ne sont pas définis tels quels initialement, mais constituent un processus d’identification et de construction du nouveau en santé suffisante à la poursuite du processus d’humanisation.
Il n’y a pas de science infuse d’indentification et de remèdes, mais il y a la capacité d’invention acquise dans le développement de l’humanisation, son accumulation et sa poursuite.
La pire des maladies dans la maladie est le refus de voir le mode de production et d’échange en soi-même : ce refus empêche l’invention du remède dans le mouvement de la société ; empêche le mouvement initial de conscience de l’identification de la maladie.
Je renvoie la conscience, la mienne et celle des autres, individuelle dans le mouvement social collectif, à l’invention des économistes communistes, en relations sociales réciproques, dialectiques, à la critique et à la reconnaissance de l’invention des économistes communistes, particulièrement de la ComEco et d’ « En avant le manifeste » ; et bien sûr des analystes de la crise du travail.
Pierre Assante. 10/07/2022 23:45:44.
P.S. Je m’excuse, je me suis trompé, je ne m’arrête pas.
Commission de transparence des débats élue les 17 et 18 septembre 2022
Base commune présentée les 3 et 4 décembre 2022
Vote sur les différents Textes proposés 27,28,29 janvier 2023
B) Thèmes « formation » (entre autres) liés les uns aux autres. Première séance en septembre...
Comment s’est constitué le mouvement ouvrier. L’itinéraire de Marx et d’Engels, de la philo à l’économie en passant par l’ethnologie. Hegel → Proudhon, Lassalle.
De la communauté primitive au capitalisme mondialisé → Progrès. Aujourd’hui sous le signe de l’argent et la fin d’un système, ses contradictions.
Vente de la force de travail. Cycle A-M-A’. Critère P/C. La crise de suraccumulation et de dévalorisation du capital, c'est quoi ???
Fonds, crédits, DTS, Droits du travail, crise du travail.
Congres et Parti. Protestations → Mélenchon etc… Du maintien du parti à l’identité communiste. Du Parti au contenu du Parti de transformation en santé suffisante dans une crise sociale immense. Alimentaire, Energie, santé, travail, climat, recherche et développement.....
Le coût du capital c’est quoi ? le coût du travail c’est quoi ? L’anti-fragmentation de l’UE c’est quoi ? la création monétaire c’est quoi ? La FED, la BCE c’est quoi ? Le taux directeur, son augmentation, l'inflation, la récession. Jackson Hole c’est quoi ? Le libéralisme c’est quoi ?
Le temps de travail socialement nécessaire, la plus-value (ou survaleur) relative, absolue, extra, c’est quoi ?
La valeur d’usage, la valeur d’échange, le capital productif, le travail productif c’est quoi ?
…………
Explications et échanges à volonté mais clarté pas garantie par l’auteur de ces propositions J
René merle : Céline et les Méridionaux. Un aspect mal connu du racisme de Céline
Racisme anti-méridionaux : quelques citations significatives
Un des articles les plus lus de ce site est sans doute celui-ci :
Un mot sur le racisme anti-méridional du bon docteur Destouches. Et d’abord les deux citations qui courent les forums de discussions occitanistes :
" La partie non celtique de la France cause et pontifie. Elle donne au pays ses ministres, ses vénérables, ses congressistes hyper-sonores. C’est la partie vinasseuse de la République, la Méridionale, profiteuse, resquilleuse, politique, éloquente, creuse. "Louis-Ferdinand Céline, L’Ecole des cadavres 1938
" Zone Sud, peuplée de bâtards méditerranéens, de Narbonoïdes dégénérés, de nervis, Félibres gâteux, parasites arabiques que la France aurait eu tout intérêt à jeter par-dessus bord. Au dessous de la Loire, rien que pourriture, fainéantise, infect métissage négrifié ",Louis Ferdinand Céline, novembre 1942].
La première citation est bien extraite de L’École des cadavres (Denoël, 1938 - rééd. 1942). L’ouvrage est difficile aujourd’hui à trouver en support papier, mais on peut le lire in extenso sur le Net. Voici le passage complet dont la citation est extraite :
Pietro INGRAO est un des rares dirigeants du P.C.I. (Parti Communiste Italien) à avoir exprimé ses désaccords sur l'autodissolution de son parti et la création du P.D.S. (Parti Démocratique de Gauche, qu'il a surnommé "la cosa", "la chose"). Ce P.D.S. est devenu parti de gouvernement, puis P.D. (Parti Démocrate), de gouvernement "d'union nationale" (L'extrême droite est entrée aussi au gouvernement), ET de dérive totalement sociale libérale.
Pietro Ingrao a réalisé cette entrevue "S'INDIGNER NE SUFFIT PAS" peu de temps avant sa mort.
L’Italie, comme l'Union Européenne et la planète humaine, est en crise générale galopante, mais elle, l'Italie, l'est actuellement au point que la B.C.E. (Banque Centrale Européenne) prévoie un traitement particulier : un rachat privilégier de la dette souveraine italienne au nom de "l’anti-fragmentation de l'U.E."
Les communistes proposent un autre usage de la création monétaire par la BCE, mise au service du développement social et non prioritairement du taux de profit P/C comme aujourd'hui. La réunion des dirigeants des banques centrales du monde prévue comme d'ordinaire fin août à Jackson Hole aux U.S.A. (Etats Unis d'Amérique), nous mettra certainement sous les yeux l'évolution de cette crise mondiale et l'incapacité de la finance et de la financiarisation d'y répondre par des solutions pérennes de santé sociale suffisante.
Evidemment, ce qui nous mets avant tout sous les yeux la crise, ce sont toutes les mesures antisociales et leurs conséquences quotidiennes et à venir contre les salariés et le développement humain. Ce que nous mettent sous les yeux les banques centrales c'est celle de la finance dans celle, concrète, de la société et de son système actuel.
1. L’effondrement moral -en cours- de la société humaine libérale est la conséquence et va de pair avec l’effondrement productif. Un « moralisme » paralysant et puant se substituant à la recherche et à la mise en œuvre d’une coopération et d’une cohérence productive, de l’entité locale d’activité à l’entité globale qu’est la mondialisation humaine, dans les deux sens, fait partie de l’effondrement moral de la personne humaine dans l’effondrement social général.
Combien de temps ce processus peut se produire et s’aggraver, quel est son aboutissement et quel dépassement possible dans un nouveau mode de production et d’échange en santé suffisante pour renouveler et relancer le processus d’humanisation, voilà un sujet d’angoisse pour tout être suffisamment conscient, une angoisse motrice d’engagement actif ou de désespoir démobilisateur.
L’angoisse comme l’égoïsme sont des productions hormonales différentes et l’accumulation culturelle humaine tend à les réguler, à sublimer la pensée, les sentiments, la construction -continue et discrète- du mouvement de systèmes mentaux de concepts, la conscience et les savoirs, sur et sous le substrat animal.
2. Le choix et l’acte sont soumis à l’angoisse et l’égoïsme de l’individu de l’espèce humaine dans ses relations avec son espèce et en l’occurrence, les relations et les rapports sociaux.
Dans le capitalisme, la subsomption de l’organisation productive , de l’homme producteur individu à la production mondialisée, et la production mondialisée au critère du profit capitaliste maximum immédiat détruit le rapport aux besoins, la réalisation et la satisfaction des besoins vitaux, sociaux de l’individu et de l’espèce, leur évolution et complexification et réduit la condensification nécessaire à la croissance.
3. L’effondrement dans l’appareil productif au sens strict n’est pas visible alors qu’il devrait crever les yeux. La raison est la « normalité » que l’organisation capitaliste vécue au quotidien revêt dans notre conscience, dans la configuration de notre conscience subsumée dans et sous l’achat de la force de travail et le critère de profit capitaliste. En revanche il apparait plus visible dans l’effondrement de l’organisation de la santé et de l’hôpital ou des urgences, éléments des conditions de la production au sens strict et de la reproduction sociale, non que l’urgence médicale soit plus urgente que l’exigence de la production des biens nécessaires à la vie humaine, mais parce que la socialisation de la santé -son financement paritaire capital-travail par exemple- est devenue un élément de conscience avancée issue de la libération du nazisme.
4. La libération du nazisme est une libération de la pointe avancée au paroxysme du moment d’une organisation antisociale de la société et de la production capitaliste, de la subsomption du travail sous les critères d’organisation capitaliste se confrontant et se confondant à ses propres contradictions ; ce qui a valu une réaction du capitalisme lui-même et une « révision » keynésienne, remède palliatif à un système en pré-effondrement.
La révision keynésienne a fait long feu.
Pour la suite je vous renvoie à l’introduction, dans les luttes protestataires salariales et populaires, des propositions des économistes communistes (1) et à la critique de la crise du travail par les ergologues de progrès.
5. L'effondrement est une dissolution. De l’unité de production agricole familiale du petit paysan libre de l’antiquité à nos jours et son extinction progressive, au travailleur libre vendant sa force de travail subsumée sous le capital et sa mondialisation, il y a une multitude d’évolutions-transformations anthroponomiques faisant partie d’un processus inconscient de la société qui demande volonté de conscience. La dissolution c'est celle du rapport entre le travail transformateur des richesses naturelle et le besoin, le processus productif réalisant ces besoins. Il n’y a pas de transformation en santé suffisante sans une organisation collective de l’étude des conditions de cette transformation. C’est le rôle et la tâche de tout être humain dans le collectif, l’intellectuel collectif de survie et de développement de l’humanité. A chaque entité humaine de poser la question et de la résoudre dans l’ensemble humain.
La société humaine poursuit sur la lancée des fléauxqu’elle a elle-même créés
LE TESTAMENT DE MARX : UN PROGRAMME !
La formation militante c’est ça !
La société humaine poursuit sur la lancée des fléaux qu’elle a elle-même créés, vers l’extrémité de la société marchande, le Capitalisme Monopoliste Mondialisé numériquement Informationnalisé globalement Financiarisé.
En poursuivant son travail de recherche, jusqu’à sa mort, Marx donne un exemple en 1875, date où son analyse du capital arrive à maturité sans être achevée bien sûr, c’est la critique du programme de Gotha qui reste aujourd’hui un témoin majeur des dérives populistes du mouvement ouvrier, du mouvement du salariat, du mouvement populaire : un programme de critique morale sans propositions scientifiques opérationnelles, lançant la protestation dans l’impasse.
S’il doit y avoir une renaissance, c’est là ou l’a laissée Marx à sa mort :
Une pensée dialectique.
La poursuite de la critique de l’économie politique, l’analyse du capital, et du travail salarié, l’étude de leur procès, de ses limites actuelles et des remèdes à ces limites
Un programme économique et politique qui ne soit pas limité à une ridicule dénonciation morale de l’état présent, mais des propositions de processus de sortie de l’état présent et de construction progressive, radicale et générationnelle de dépassement de la crise générale du système d’accumulation de capital et d’achat de la force de travail
La base de la critique déjà contenu dans La Manifeste de 1848 à mettre à jour avec la SEF, le crédit, les fonds et les DTS démocratisés, les droits du travail et de la personne et des entités humaines dans le travail y correspondant (1), son autonomie et son initiative dans la dépendance sociale, transition vers la négation de la négation de l’état présent : la société communiste développée, les forces productives nouvelles, leur capacité de productivité libérant progressivement de la vente de la force de travail, de la mesure du temps de travail au profit des valeurs sans dimension.
L’extrémité de la société marchande dans son évolution-complexification, et ses contradictions antagoniques, c’est la suraccumulation-devalorisation du capital et sa crise durable et non plus décennale. Le communisme réside dans la négation de la négation, le dépassement de cette crise dans un mode de production et d’échange partant des besoins sociaux, et non du critère de gestion P/C auquel on pourrait substituer un critère VA/CMF (1), transition vers un cycle qualitativement nouveau d’échange en santé suffisante au processus de l’humanité ; en coopération et cohérence mondiale avec et dans l’état du mouvement d’aujourd’hui des forces productives, et d’un mouvement et d’un processus conjoint, en unité organique, de la conscience humaine, individuelle-sociale en santé suffisante de même.
MARX : DIALECTIQUE DU MOUVEMENT ET MOUVEMENT DE LA DIALECTIQUE.
1. La rédaction de « Das Kapital » (Le Capital) est à la fois une mise en forme mais surtout une synthèse de données à partir des recherches rigides et temporelles sur le capital par les précurseurs modernes de ces recherches tels David Ricardo ou Adam Smith.
Ce qui habite la synthèse magistrale et unique de Marx, rejointe par Engels, c’est la maîtrise de la dialectique hégélienne et la critique de la dialectique hégélienne.
C’est dans les manuscrits de 1844 dans lesquels il commence à s’attaquer à une économie politique qui semble concentrer une réponse au mouvement pour le progrès social « matériel et moral » et la justice sociale, puis dans ceux de 1857-58, qu’apparait la transformation par Marx de données économiques en une vision de la complexité et de l’unité du mouvement de la société à travers celui du capital.
Marx procède à une critique de son "Introduction à la critique de l'économie politique" de 1857 pour aller vers sa « Contribution à la critique de l’économie politique » de 1859. Il lui reproche son empirisme qui va l’emmener à la rédaction de « Das Kapital ». Et dans « Das Kapital » il passe de l’empirisme à la démonstration scientifique. Et pourtant il doit bien savoir que ce qui unit la démonstration scientifique c’est la capacité qu’il a acquise, lui, Marx, d’imaginer le mouvement de l’économie et de la société non comme une addition de mouvements, mais comme une unité du mouvement dans ses infinies composantes, leurs rapports d’interaction, et plus que d’interaction, de ce qu’on appelle justement unité.
La description cent fois répétée, dans les manuscrits de 1857-58, mais qui n’est pas « répétitive », du mouvement du capital et du procès du travail salarié, répétée sous divers aspects, divers « angles », mais en unité de vision du développement du mouvement, est une révolution sans précèdent de la pensée humaine et de ses capacités de résolution dans le mouvement de production des subsistances, leurs limites qualitatives et quantitatives et leur dépassement qualitatif.
2. Le concept et la réalité d’unité du mouvement est une des choses les plus difficiles à faire fonctionner dans le mouvement mental individuel et collectif. Mais on peut le faire vivre comme « une seconde nature devenue première » (j’utilise une « formule » de Simone Weil)
Les mentalités, liées aux divisions sociales et de classe tendent à séparer les mouvements. Certes chaque mouvement particulier à besoin d’étude et de caractérisation dans leur usage quotidien d’activité humaine de subsistance et d’invention dans la poursuite des subsistances. Mais les particularités même les plus affinées scientifiquement tombent dans le structuralisme, vision idéologique d’un mouvement, attachée aux dichotomies sociales du mode de production et d’échange capitaliste, sa division drastique du travail et de la recherche, du travail-recherche et de la recherche-travail.
La « souplesse mentale » d’usage des concepts et des catégories chez Marx dans et par la pensée dialectique et matérialiste, est une percée précurseuse de ce que l’accumulation physique et mentale, matérielle et morale, empirique et scientifique, technique et industrieuse, permet historiquement dans l’industrialisation.
L’industrialisation-révolution scientifique et technique est la base du capitalisme et de la révolutions scientifique et technique en relation réciproque, l’une créant et modifiant processuellement l’autre, se forment ensemble dès la Renaissance, qui porte bien son nom, c’est-à-dire le retour et le développement nouveau, accru et accéléré de capacité productrice et productive (production artistique aussi) puisqu’il s’agit de capitalisme. C’est aussi la base de la constitution d’une classe en « correspondance » avec ces forces productrices, leur impulsion d’une organisation sociale propre historiquement et ses institutions et idéologie motrice de l’ensemble de la société, de la ruralité à la concentration citadine, du village à la nation, dans leurs limites et leur blocage d’une mondialisation démocratique et communiste, de processus à venir.
3. Toute transformation qualitative de la société marchande millénaire transforme les contradictions de la société marchande en nouvelles contradictions susceptibles de déboucher sur une société non-marchande développée. C’est ce que pose aujourd’hui la révolution scientifique et technique numérique, digitale, les prémices contrariées (par le système) d’automatisation, la croissance exponentielle contrariée (par le système) de productivité et réduction croissante possible de la durée du travail contraint ; sachant que le travail contraint, prescrit, et la vente de la force de travail et son aliénation, contiennent du travail libre en unité et non en dichotomie, et que le procès du travail libre contient le processus de transformation qualitative communiste de l’activité humaine, la coopération et la cohérence mondiale de l’humanité ; dans son unité et sa diversité, sa dépendance et son autonomie, de la personne à l’ensemble humain en passant par les entités de production et d’échange et de toutes activités qui sont de fait de production et d’échange à condition de ne pas caricaturer la production-échange et l’échange-production dans sa représentation et sa réalité productiviste du capital.
Cette avancée de conscience du marxisme non dogmatique et non institutionnel (ça va ensemble) est celle de l’unité et l’identité de forces contradictoires (une chose est à la fois la chose et son contraire) dans le mouvement matériel, les mouvements matériels dans le mouvement général de mouvements généraux, et matériel sans quoi ils de seraient pas, n’auraient pas existence ni physique ni mentale, et aussi dans l’unité physique-mentale d’un individu et la société d’une espèce pensante en processus de complexification.
4. Cette avancée n’est pas un hasard (même si un processus est à la fois causal et aléatoire).Un renouveau de la pensée dialectique va avec une nouvelle avancée de l’accumulation de la production de subsistance et des savoirs en unité. Les fulgurantes « révélations » de la science des XXème et XXIème siècle, en astrophysique , en physique des particules en microbiologie etc., dans leurs observations par les « science sociales » nous mettent « la puce à l’oreille » des possibles sur l’immense et rapide transformation en santé suffisante pour modifier qualitativement les rapports de l’homme avec la nature, l’univers, dans leur processus mutuel possible d’évolution-complexification-condensification sociale et naturelle.
Une condition à cette santé suffisante est la prise de pouvoir sur l’argent, insérable en unité du processus humain global, le dépassement de la suraccumulation-dévalorisation du capital et de la vente de la force de travail dans le processus de renouvellement élargi de la société dans le cycle obsolète A-M-A’.
Le travail de l’homme producteur de ses subsistances et leur complexification, et d’autocréation de l’homme par lui-même, arrivent à un point de dépassement nécessaire et possible de ce qui l’a développé précédemment. Les normes antécédentes de renouvellement de la société, renouvellement-évolution-complexification générationnel de toutes les activités est la tâche du XXIème siècle, celui du communisme sinon rien…
Les régressions historiques évidentes du moment dans la progression historique évidente de longue durée peuvent faire peur ; et font peur. Mais la peur doit être surmontée au profit de l’action et d’une cohérence de l’ action « matérielle et morale ». Les possibilités de dépassement historique de l’antagonisme de classe (Classe dominante se réduisant numériquement et pas que numériquement, dans la concentration mondiale du capital et des entités qu’il constitue, nous tous dedans), destructeur, sont aussi là dans la capacité de comprendre dialectiquement le mouvement de la société, et les remèdes aux antagonismes que cette compréhension peut permettre.
A. « L’IDENTITÉ ET L’UNITÉ » DES FORCES CONTRAIRES ET LE PROCESSUS D'HUMANISATION.
1. « L’identité et l’unité » des forces contraires. Exprimé simplement, elles agissent dans un même mouvement, dans un même processus.
Il n’y a pas identité au sens d’égalité d’analyse, d’opinion, quelle que soit la convergence des forces de pensée en œuvre, dans leur multiplicité et dans leur diversité.
En ce sens les pointes les plus avancées de l’analyse du réel, réel « partiel » observé dans le réel total, ont besoin de réexamen collectif et permanent : l’acquis de l’acquis doit être re-observé, dénormalisé-renormalisé sous peine de devenir un dogme, et relativement, aucun acquis ne peut échapper à une dogmatisation relative ou absolue, le temps de son réexamen.
Deux pointes avancées, loin du copié-collé de la norme des transmissions dans leur masse, ici et aujourd’hui, deux pointes avancées, à mon sens, de l’invention humaine dans l’observation philosophique du réel, partant des pointes avancées des sciences :
Chronologiquement, « Pour une nouvelle civilisation », Paul Boccara, 2016, « Pour un monde commun à construire », Yves Schwartz, 2020.
Ces deux textes se posent en hypothèse, et en même temps soulèvent « un essentiel » dans la question de la poursuite en santé (j’ai développé par ailleurs ce que j’entends dans et par ce concept et cette catégorie de « santé »). En ce sens le processus humain en santé a besoin de l’étude de ce genre d’hypothèse profondément avancée.
2. Ma remarque, ma non-identité naturelle de pensée dans l’identité et la contradiction du mouvement des recherches sur le processus humain , le processus social :
- Dans l’ouvrage de Paul Boccara, Le schéma des inclusions des systèmes dans un « système plus grand » ne me semble pas refléter suffisamment l’unité des mouvement particuliers de la société, comme de la nature d’ailleurs. Je renvoie à mon article « 7 thèses sur l’unité du continu et du discret ».
- Quant à celui d’Yves Schwartz, s’il intègre cette unité, il contient une insuffisance de développement de l’observation du système économique, et donc du contenu développé de la suraccumulation-devalorisation du capital, ses conséquences et ses solutions possibles par hypothèse, (SEF, etc.). Je renvoie à mon article « l’essentiel ».
Qu’il soit clair que je ne mets pas mes deux articles comme référence à ceux de ces deux immenses chercheurs, dans leurs approches respectives que je considère pouvoir être opérationnellement convergentes, mais comme réflexion personnelle à ma lecture personnelle !
Evidemment, la lecture d’un ouvrage suppose arrêt artificiel sur image d’un moment d’étude, d’analyse et ignore la poursuite possible de ce mouvement d’observation du « réel naturel et social », et de conclusion provisoire.
3. « L’assimilation par Marx » à la préhistoire de l’humanité encore dans le « stade » de développement capitaliste, du cycle d’échange A-M-A' » et de son mouvement de mondialisation qui s’accélère aujourd’hui, je la partage, la condivise dans ce moment, ici et maintenant, non comme identité de vue, mais fonction réflexive du mouvement d’observation.
« Simplement », j’ai besoin d’y ajouter le « pouvoir de clan » fécondant contradictoirement la société marchande, comme pesanteur dans les prémices actuelles d’une communauté humaine généralisée en formation et en accomplissement possible ; pouvoir de clan abstrait, d’éloignement et de centralisation des pouvoirs politiques et économiques hiérarchiques, comme pouvoir du religieux, l’un n’allant pas sans l’autre, les mythes se transformant en despotisme.
Dépasser le despotisme c’est unir la fonction de gestion sociale et la fonction de coopération-cohérence, dépendance-autonomie, dans des conseils humains de production et de gestion sociale du local au global et du global au local. Cette relation à double sens n’est pas une relation hiérarchique et despotique par principe. C’est le mode d’échange et de production qui peut le rendre hiérarchique et despotique par principe.
Le « processus de conscience du processus inconscient » de la société humaine fait partie des forces productives. L’idéel en tant que mouvement de l’homme et de la nature est concret et matériel comme toute chose. Il est un mouvement qui comporte aussi des désadhérences conceptuelles, mentales, qui de l’observation du réel reste « bloquée » dans une abstraction ; une « abstraction de l’abstraction dogmatisée » en somme. L’observation du réel féconde l’invention humaine. Lorsque l’invention humaine et le besoin social divergent trop fortement et durablement, c’est là que la « santé » est en danger, santé sociale et santé sociale-individuelle.
4. Certes on ne sait pas à la l’avance en quoi une invention répond à l’évolution-transformation-complexification-condensification des besoins sociaux. C’est la « démocratie des conseils » qui peut en « juger », et « choisir en santé » dans le mouvement des choix et des jugements, des expérimentations en aller-retour dans et sur le chemin, ses bifurcations, ses corrections et ses régressions dans la progression.
La démocratie libérable dans le Capitalisme Monopoliste Mondialisé, Numériquement informationnalisé, globalement financiarisé ne peut en aucun cas, comme toute démocratie de classe, répondre à ce tâtonnement dans les choix en fonction des besoins sociaux. Le critère P/C s’y oppose systématiquement.
C’est en ce sens que nous sommes encore en préhistoire, et en même temps en sortie possible de préhistoire dans les capacités nouvelles de productivité « matérielle et morale », de technique et de conscience.
La réflexion sur l’antagonisme et le non-antagonique par Yves Schwartz dans son texte pose la question du type de transformation objective et subjective, qualitative et quantitative, micro et macro, du mode de production et d’échange. Et par conséquent pose par la même occasion les choix politiques découlant des choix théoriques.
L’étude des « Théories sur la crise de l’accumulation et la devalorisation du capital » de Paul Boccara en 2 volumes et sa mise en exergue de la tradition conservatrice de fait, des thèses unilatérales, peut répondre à ce type de débat ; qui n’est pas qu’un débat esthétique, mais éthique et de survie si l’on considère son lien avec la question climatique, par exemple.
La vision unilatérale du réel, quelle qu’elle soit, et particulièrement sur l’organisation locale et mondiale du travail et de l’économie, découle de la philosophie de la non-contradiction inhérente à une société de classe, qui en a besoin matériellement et idéologiquement pour perdurer malgré ses contradictions et leur croissance, et leur poids sur les besoins croissance de l’humanisation et de ses relations réciproques avec l’univers connu dans leur complexification-condensation mutuelle.
03/06/2022 08:34:03.
b. 7 thĖseS sur L’unitÉ du continu et du discret
1. Lorsqu’un bébé naît, entame-t-il sa croissance ?
Non, le mouvement de sa croissance et les forces contradictoires et leur identité qui le permettent ont « débuté » dès les prémices de la formation de l’embryon.
Les « phases » de croissances sont constituées par des « phases » micros dans des « phases » macros de croissances et la continuité dans et des « phases » micros et macros.
Il s’agit d’une unité du continu et du discret, la loi universelle du mouvement, de l’existant.
Lorsque « débute » la différenciation des cellules du cœur, le cœur existe -t-il déjà ? Oui et non. Bat-il déjà pour alimenter le corps en constitution ? Il doit exister des « prémices de battement », mais « pas encore » le battement du cœur « fini ». Dans la croissance du corps du bébé, il y a une infinité de mouvement continu et de mouvement discret. Sans doute, dès la différenciation des cellules cardiaques, se constitue le mouvement de battement du cœur qui sera celui du cœur formé permettant au bébé de rejoindre une autonomie relative d’alimentation par rapport à la mère, autonomie devenant indépendance relative dans la croissance extérieure de l’enfant et intérieure à la société puisqu’il trouvera dans la société la production collective de la nourriture nécessaire à l’existence humaine.
La différenciation cellulaire de formation du cœur est un exemple tiré d’une multitude de croissances habitant la formation du bébé et si la naissance, la sortie de la mère peut etre datée, marque un moment nouveau de croissance, ce n’est qu’un moment nouveau dans l’infinité d’autocréation de la croissance.
La transformation-évolution-complexification dans la croissance du bébé, de l’enfant, de l’homme et de sa société sont un mouvement continu et discret en unité, dans lequel la différenciation est croissante et la relation d’unité est croissante de même. Différenciation et unité vont de pair.
2. Si l’on prend la croissance du bébé en tant que métaphore de la croissance de la société humaine qui inclut la croissance de l’homme individu dans la croissance de l’homme générique ( de l’espèce humaine, animal pensant), la mondialisation constitue une « étape » nouvelle de la croissance humaine, ses différenciations, son unité, l’unité du continu et du discret dans l’unité et l’identité des forces contraires que constituent le mouvement de croissance, de tout mouvement dans l’univers, sur cette terre, dans notre société, dans notre corps.
Si l’on prend l’humanité » en tant qu’entité parmi une multitude d’entités pensantes de l’univers dans leur croissance, combien de ce type d’entités universelles parviennent-elles à l’âge adulte, combien d’entité sont-t-elle mort nées ?
3.La mondialisation est une maturation d’une espèce pensante dans sa relation avec l’univers et la naissance et la croissance du processus de la conscience de la nature sur elle-même (Marx, 1844).
La participation de la personne humaine à cette croissance suppose l’unité de croissance de la personne dans la croissance de l’entité « humanité », ses différenciations, qu’on peut appeler « infinie diversité » de diversités si on les met en relation avec l’activité humaine dans l’unité de l’activité humaine.
La continuité de croissance d’une entité pensante et des éléments qui la constituent, pour nous ce sont les individus de la société humaine, dont nous sommes, leur croissance et la résurrection de la transmission que les religions appréhendent de façon primitive dans leurs mythes.
4. L’erreur de Staline, ce n’est pas d’avoir repris le concept de phases dans le passage d’un mode de production à un autre, du capitalisme vers le communisme et une phase de processus de l‘un à l’autre, le « socialisme ». Son erreur, qui ne pouvait que mener qu’à la transformation par la contrainte et son échec, c’est son ignorance de l’unité du continu et du discret, du continu et des quanta de mouvement-transformation-évolution-complexification, les micros transformations qualitatives dans les macros transformations qualitatives, du processus lent habitant le processus rapide et vice-versa, en unité, et qui porte à l’erreur de la permanence de croissance de l’hégémonie de l’homme producteur, du vendeur de sa force de travail de la société capitaliste, et non sa transformation qualitative.
Dans le processus actuel de l’humanité, de la croissance de l’antagonisme Capital/Travail, l’abolition de ce dernier constitue la condition de la croissance du bébé, enfant, adulte humanité. La propriété, l’appropriation non collective de l’accumulation du capital dans le cycle A-M-A’ est en contradiction avec le développement général de l’humain et de l’humanisation continue que nous constituons et dont l’arrêt, comme le développement, dépendent d’une « remise en question et en santé » permanente dans la nécessité naturelle et sociale dont nous possédons une partie de choix. Ceci n’est pas un postulat, mais une constatation dans l’observation de la réalité et la constitution des systèmes de concepts et de catégories que nous « inventons » et leurs processus de transformation-complexification qui la permettent.
5. La suraccumulation-devalorisation du capital fait la démonstration et est la réalité d’une contradiction antagonique dans le processus de contradiction non antagonique de la continuité humaine en santé. C’est la manifestation d’une phase de développememnt à dépasser. Le capital, c’est une forme d’accumulation de la création humaine qui entre en contradiction avec le processus des forces productives humaines qui l’ont créé.
Ceci pose la question d’une poursuite du rôle des contradictions antagoniques dans le processus du mouvement universel, comme dans les processus particuliers biologiques et sociétaux. Maitriser mieux la constitution et le rôle des contradictions antagoniques, leurs naissances temporelle-spatiale dissymétrique fait partie des capacités de développement-complexification de la conscience de la nature sur elle-même.
6. Dans les années à venir, dans la crise économique, politique, climatique, ergologique, culturelle et de civilisation induite par l’entrée en contradiction antagonique entre le mode de production et d’échange et les forces productives humaines, se posera de nouveau la renaissance du processus de conscience du processus inconscient que constitue le mouvement de l’humanité, processus de conscience que la pensée issue du mouvement d’industrialisation a constitué et que le marxisme a nommé.
Nous sommes sans doute dans une constitution hésitante, confuse, contradictoire de Nouvelle Renaissance, à l’instar de celle qui a promu le capitalisme, et à un stade supérieur d’organisation sociale, pouvant mettre en œuvre avec du temps une coopération et une cohérence relative mais opérationnelle des nouvelles forces productives. Mais la puissance destructrice nouvelle humaine, peut-elle supporter un temps long ? Question aléatoire, causale de développement et possiblement choisie en santé.
7. Le « retour à la philo », à la dialectique de Hegel puis de Marx et son développement à la lumière des régressions dans la progression, dans les périodes de régression dans la progression, est un outil concret, opérationnel, de transformation du monde en santé relative mais garante de la poursuite d’un processus d’évolution-complexification.
1. Lorsqu’on ignore l’essentiel, l’essentiel vous roule dessus et vous écrase comme un bulldozer.
L’essentiel pour l’homme c’est le mouvement de l’humanité et l’humanité est en train de se faire écraser par son propre mouvement, non régulé, non réfléchi, préhistorique dans un développement basé sur l’accumulation privée dont on s’accommode encore et de plus en plus, les protestations portant sur tout autre chose que l’essentiel.
2. L’univers est un immense (pour nous) mouvement de transformation, d’évolution, de complexification dont les recherches et la vision données par les sciences corpusculaires, biologiques, astrophysiques, économiques, ergologiques, sociologiques, philosophiques, etc. nous fournissent le reflet.
Nous, corps humains vivons dans cette transformation, sommes part intégrante, unie organiquement de et à cette transformation.
3. L’univers, notre société, l’organisation de nos vies nous semblent immuables. Pourtant nous ressentons bien que d’énormes choses se transforment inexorablement et ces transformations à la fois nous font peur et nous nous les cachons, nous faisons comme si rien ne se passe. Nous ne sommes pas dans la situation de ne pas influer sur ces transformations en fonction de nos besoins de vies, nous refusons d’intervenir sur ces transformations. C’est l’effet des normes acquises physiquement et mentalement et leur reproduction surannée par les pouvoirs, des plus petits au plus grands, le plus grand étant celui de la centralisation et guerre du capital mondialisé, financiarisé.
4. Une pomme qui tombe de l’arbre peut donner un nouvel arbre, beau, sain et producteur de nouveaux fruits, nouvelles pommes à tous les sens du mot. C’est dans le pourrissement que naît l’arbre. L’arbre non plus n’est pas immuable. Il participe d’une transformation lente de la nature, de l’univers, lente à notre échelle de vie humaine. Mais en considérant l’histoire connue de la terre et de l’univers, cette lenteur est toute relative et l’accélération tout à fait visible.
C’est dans le pourrissement de la pomme que nait le pommier. Mais la pomme peut pourrir et c’est tout, c’est tout ce qu’il y a d’aléatoire et de causal dans le mouvement de la nature. Et si l’homme, animal social de pensée n’intervient pas dans le mûrissement de la société humaine, il peut laisser pourrir le fruit qu’il constitue lui-même dans l’univers, fruit que Marx qualifie des 1844 de conscience de la nature sur elle-même, processus de conscience de la nature sur elle-même.
5. L’essentiel, s’il est le revenu matériel de vie, salaire, pensions, etc., il ne l’est pas d’une façon abstraite mais dans et par les conditions de production des biens que ces revenus permettent d’acquérir.
6. Les salaires ce sont des formes de revenus liées à la vente de la force de travail collective des individus humains au possesseur concret et abstrait du capital (du mondial au local) dans le cycle de renouvellement de la société qui s’appuie sur l’échange A-M-A’. Les pensions, revenus de « substitution » et tous retenus non capitalistes et pourtant capital, dépendent de cette vente et du surproduit qui en découle, ou peut en découler, en fonction du développement des forces productives, ou ne pas en découler en fonction de la crsie des forces productives liée à celle du capital et celle de la suraccumulation-dévalorisation du capital inhérente à ses propres lois de reproduction (pardon pour ce résumé drastique !).
7. Tant que la pomme grandit sur l’arbre, de la fleur au fruit mûr, la transformation ne semble pas poser problème de survie. Dans le pourrissement oui, apparait clairement le problème de vie voilé précédemment. Nous vivons dans un état de pourrissement de la pomme-société humaine qui peut se renouveler dans l’arbre de vie qu’est l’humanité, ou pas.
8. Nous ne règlerons nos petites et grandes querelles que dans le cadre du mouvement général de la société humaine, de ses transformations-évolutions-complexifications réussies ou pas. Il ne s’agit pas d’ignorer nos querelles, au contraire, mais de les aborder rationnellement. Il n’y a aucune résolution des querelles sans raisonnement, les sentiments faisant partie du mouvement des querelles et de leurs résolutions, négativement ou positivement.
Nous ne règlerons pas non plus nos petites et grandes querelles sans résoudre les contradictions majeures des conflits, la contradiction antagonique majeure de la société humaine ici, maintenant et dans le monde étant le conflit Capital/Travail issu de la vente de la force de travail dans le cycle A-M-A’, le rapport C/P critère des choix de développememnt (et non-développement) et l’accumulation privée comme moteur du développement (et non-développement). Le moteur est usé enraillée, il tombe en morceaux et les ramasser à la pelle ne le reconstruit pas. Le cercle de craie caucasien ne convient qu’à une société ayant dépassé les contradictions antagoniques historiques, ce qui n’est pas notre cas, Brecht supposait des contradictions non antagoniques dans son récit, du moins une part de son récit.
9. le moteur de la société humaine n’a pas besoin de réparation, mais d’être changé, transformé. Mode d’organisation de la société, moyens de production et d’échange, et mode de production et d’échange (DD3P) sont entrés en contradiction au point de ne plus pouvoir fonctionner dans les années et décennies à venir. Changer, modifier est d’une extrême urgence climatique, économique, sociale, pour que la, « ma » pomme ne pourrisse pas et nous toutes-tous avec évidemment.
10. Les pouvoirs ont confisqué nos moyens d’action contre le pourrissement et pour la poursuite de nos processus de vie. Ils ont rendu notre autonomie relative d’individu et sa dépendance du mouvement de la société (et de la nature) inopérationnelles. Le « vous le valez bien » marchand remplace le « libre-arbitre » collectif de soin et de guérison de la maladie sociale.
11. Une protestation contre la maladie sociale qui ne mette pas en œuvre les remèdes tels que la SEF (et le pouvoir sur l’argent et les droits du travail le permettant) dans un processus de sortie de la vente-achat par le capital de la force de travail, (la SEF comme et dans un processus progressif -tautologie- et générationnel de cette vente), c’est la caractéristique des pouvoirs de contestation actuels qui en font des auxiliaires des pouvoirs de maintien de l’ordre établi, de conservation d’un mode de production et de vie pourrissants.
La régression d’une vision synthétique de l’état du monde humain est évidente et elle n’épargne sans doute pas la commission économique, prise comme tout un chacun dans les urgences du déroulement rapide, déroutant, de l’engrenage inspirant et expirant des événements ; d’autant que le retour à une autonomie d’action et d’existence du parti semble aussi reculer de nouveau, comme s’il n’avait été qu’une belle parenthèse.
13. Je reprends les termes dans lesquels Engels demandait d’être à la social-démocratie, forme d’organisation politique et syndicale ouvrière du XIXème siècle : « être le processus conscient du processus inconscient de la société humaine ».
Il ne s’agit pas pour un parti d’être la conscience de toute la société à sa place. Il s’agit d’en constituer un des catalyseurs, et peut-être dans des conditions historiques particulières, le principal catalyseur. Un catalyseur, nous ne le sommes pas et ne savons plus depuis longtemps l’être. Si la dictature de l’argent-capital est le principal élément de cet état, dans cet élément, le fait de ne plus l’être, le 2% et le vote efficace, et l’abstention surtout, abstention politique et générale, en sont le réel et l’image du réel.
14. Bis repetita : lorsqu’il y a reflux, et le reflux est énorme, de l’analyse objective et synthétique, dialectique, de la situation du monde humain, le retour à l’analyse des causes et des solutions possibles passe par un retour à la théorie…….
15. Il n’est pas répété ici le mouvement de transformation réel, objectif et subjectif uni organiquement des forces productives, mondialisation, numérisation-digitalisation, automatisations, limitées, etc. les formes d’organisation du travail qui en découlent et les limites de ces transformations dans les limites du système actuel, du mondial au local et l’exigence vitale des transformations qualitatives des activités dans la transformation qualitative « globale », dans les autonomies relatives et les diversités vitales, aussi.