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LA THÉORIE DU COMPLOT
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Nous sommes encore dans la philosophie religieuse « des bons et des méchants » que nous enseignons à nos enfants dès le jeune âge.
Difficile de faire autrement quand depuis des millénaires le mal et le bien, le malsain et le sain, c'est-à-dire ce qui porte atteinte plus ou moins gravement ou au contraire ce qui maintien en santé le mouvement de la personne et de la société, est attribué à une propriété intrinsèque immuable d’un individu et-ou d’un groupe.
Les transmissions les plus « primitives » sont évidemment les plus solides car elles contiennent l’histoire sur la longue durée de la base animale sur laquelle se construit l’humain, sa pensée, son organisation sociale.
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Dans le processus ontogénétique (de la personne) et phylogénétique (de la société humaine), se constituent des pratiques sociales qui forment physiquement et moralement des lois-tendances en mouvement. Ce qui n’est pas que « moral » mais aussi « physico-moral », par exemple en économie où l’évolution de la société marchande nous a conduit jusqu’à l’échange « Argent-Marchandise-Argent plus », au prélèvement de la plus-value par le détenteur du capital sur le surproduit du salarié ou producteur vendeur de sa force de travail, à à la maitrise par ce détenteur du capital sur le temps de tous à travers la mesure de la valeur par la mesure du temps de travail, et sur le prix et ses variations où interviennent aussi les rapports de force sur les marchés, et enfin la mondialisation capitaliste informationnalisée d’aujourd’hui. Ce processus, non « écrit d’avance » évidemment est pourtant celui dans lequel nous vivons.
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Chaque individu et chaque groupe humain, et dans le cas d’une société mondialisée, la résultante-monde, se déterminent en fonction de l’état des choses présent et donc des lois-tendances de l’état des choses présent pour résoudre les problèmes qui se posent au quotidien. Il n’y a pas, jusqu’à présent du moins, une tendance à la « méchanceté pour la méchanceté » généralisée, sinon le processus s’auto-détruirait, mais tendance à la santé ou à la maladie en fonction des contradictions qui habitent le processus humains et les hommes qui le constituent, c'est-à-dire en fonction des intérêts convergents ou des intérêts antagoniques qui les habitent.
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Un ami et camarade de la FSU, lors de la manifestation du 28 avril, me disait que ma vision du rôle de la Trilatérale (lire l’article sur la question) était celle de la théorie du complot. Je pense pour ma part qu’on ne peut assimiler la vision du rôle déterminant des orientations et décisions d’un groupe dominant sur la société à un complot, mais à une réponse rationnelle et nécessaire pour elle d’une classe sociale dominante à ses besoins, indépendamment d’une « méchanceté » ou une « détermination diabolique » intrinsèque supposée ou réelle, particulièrement lorsque ce rôle concentre les immenses et terrifiants moyens techniques, institutionnels et militaires d’aujourd’hui, ce qui est le cas du capital monopoliste.
Je pense aussi que rejeter la vision du rôle déterminant des orientations et décisions d’un groupe dominant sur la société en l’assimilant à une théorie du complot, c’est se défendre soi-même d’une tendance personnelle à la théorie du complot, justement parce qu’on part d’une vision moraliste du processus humain et non de la réalité matérielle de sa constitution, c'est-à-dire de son mode le production et d’échange et des lois-tendances qui habitent un mode de production et d’échange.
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La plupart des ethnologues reconnaissent génialement des lois-tendances-comportement dans l’étude de groupes humains, mais tous ne vont pas jusqu’au lien nécessaire entre les besoins de survie de l’individu et du groupe et son mode d’organisation sociale, de production et d’échange.
Cela parce que la connaissance des lois de l’accumulation dans le mode capitaliste et de suraccumulation qu’il produit leur est étrangère. C’est encore une fois l’absence de synthèse sérieuse et suffisante, c'est-à-dire c’est l’immense progrès des savoirs parcellisés sans liens suffisants entre eux au niveau atteint, qui handicape nos capacités et nos besoins de progrès de synthèse. Et cette parcellisation est en partie la conséquence de choix dans l'organisation du travail et de la formation, de l'éducation.
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Un exemple de « synthèse malade » est l’effet de "nos élites" sur le ressenti sur la vision des partis politiques ou sur le politique tout simplement.
Pourtant, si l’on conçoit qu’un parti puisse être autre chose qu’un outil de domination, mais un outil de travail regroupant les efforts de réflexions et d’action dans un but choisi de proposition de transformation, de mouvement de la société pour assurer un processus en santé, comment peut-on nier le rôle d’un parti.
Certes dans une société sans domination, sans classes antagoniques, pourquoi regrouper une partie de la société « à part » dans un parti ? Mais nous n’en sommes malheureusement pas là et au contraire la profondeur des inégalités, les 1% et les 99% en attestent.
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Engels nous disait qu’un parti de progrès doit chercher à avoir tendance à devenir sans cesse, dans le mouvement de la société, l’interprète conscient d’un processus inconscient.
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Le processus humain, millionnaire en années, n’était pas écrit d’avance. Mais à chaque moment l’homme est dépendant du processus passé et intervient dans les orientations du processus à venir en tenant compte des nécessités incluses dans le processus passé, des nécessités sociales comme des nécéssités naturelles dans lesquelles il est inclus. C'est-à-dire qu’il soit partie prenante de telle part ou telle autre part de l’ensemble social, il ne décide pas dans un « complot » ce qui sera, mais ce en quoi il peut influencer le processus pour assurer la santé de son groupe et de l’individu du groupe auquel il appartient, dans une société de classe, en attendant et en agissant pour abolir la société de classe pour agir pour tous, pour « le libre développement de chacun dans le libre développement de tous (Marx) ».
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Certes « l’humanité ne résout que les problèmes qui se posent à elle » nous dit aussi Marx. C’est une formule, mais une formule peut refléter au mieux une réalité. Il nous dit aussi que tous les « raisonnements du monde», les théories et savoirs du monde et leur diffusion, leur transmission, ne peuvent agir efficacement que si les conditions réelles d’un processus sont réunies pour que ces raisonnements agissent sur ce processus.
Mais il ne nous dit pas que l’effort théorique ne sert à rien, mais au contraire permet d’agir sur les orientations d’un processus dont on ne sait évidemment pas ce qu’il va devenir sinon qu’on tente d’agir en fonction de ce qu’on souhaite, toute proportion gardée, en fonction de nos capacités, de notre conscient forcément limité sur ce processus inconscient.
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La mondialisation est un phénomène millénaire, du clan à la cité, de la cité à la nation, de la nation au monde. La société ne fait pas de marche arrière mais des transformations du réel. Le processus social aurait pu être tout autre, mais il a été ainsi. Il aurait pu se produire différemment, s’arrêter en cours de route ou l’humanité disparaître, mais nous, ici et aujourd’hui c’est sur ce processus de mondialisation « naturelle » que nous devons agir si nous voulons le poursuivre en vie, c'est-à-dire en santé.Cela ne viendrait pas à l’idée d’un malade, dans le cas général de rejeter l’intervention de soins du médecin et de la communauté sociale, avec lui. Il y a eu des tendances de ce type pourtant, celle des cathares par exemple, allant jusqu’au consolamentum pour échapper en contrepoint, solidairement et par justice, à la corruption d'une société ecclésiastique. Il en existe aussi aujourd’hui qui s’auto-mutilent ou mutilent des autres d’une façon ou d’une autre…
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Dans les solutions en santé, c'est-à-dire susceptibles de permettre la poursuite du processus humain et de la conscience en mouvement de la nature sur elle-même qu’il constitue, pour sortir de la mondialisation capitaliste malade, j’approuve et agis pour une première étape, celle de la maîtrise progressive et radicale des mouvements du capital par la maitrise des systèmes financiers locaux et mondial sur les crédits et les investissements. C’est un moyen de réduire la suraccumulation capitaliste, et d’user de l’immense capacité productrice de la mondialisation informationnalisé pour utiliser le surproduit du travail au développement du travail libre, de la réduction du temps de travail contraint, pour un usage du temps restitué à la personne humaine et sa créativité.
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J’approuve l’intervention pour orienter le processus à partir de ce qu’il est et non d’un volontarisme à partir de ce qu’on souhaite sans tenir compte du réel et de sa connaissance, en particulier du travail, des conditions de travail, des conditions de production des biens nécessaires à la vie humaine. C’est tout le contraire d’un complot des uns ou des autres.
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Mais bien sûr les complots, les révolutions de palais dans les Etats, les groupes humains, les partis....., la perversion des sentiments existent aussi et les actes correspondants aussi, en relation dialectique. Là n’est pas l’essentiel.
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Salut et fraternité.
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Sur la trilatérale : http://pierre.assante.over-blog.com/2016/04/notes-du-blogueur-sur-l-etat-du-monde-ses-possibilites-de-transformations-en-sante-et-sur-l-action-du-pcf-dans-le-mouvement-de-la-s
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Pierre Assante, 29 avril 2016
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