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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 07:58

L’intellectuel collectif ne peut  se libérer d’une alliance avec le capital pour aller vers une allIAnce des producteurs que S’IL S’ATTAQUE à l’étanchéité relative des frontières de l’activité humaine. Bourdieu l’a bien senti et YVES Schwartz bien théorisé.

  

2012 02 25Pour qu’un saut qualitatif se produise dans la société humaine, il est nécessaire que des conditions matérielles de développement de la société soient réalisées, c'est-à-dire qu’ait eu lieu une accumulation quantitative d’élément permettant ce saut qualitatif.

Mais cela suffit-il ?

 

A mon avis si, mais à condition que nous intégrions à ces conditions matérielles non seulement les éléments tangibles des révolutions techniques, scientifiques, mais aussi les éléments moins tangibles, qui ne se mesurent pas, qui procèdent dans les mentalités, dans les systèmes de concepts en procès, et qui ne sont pas moins des éléments matériels.

 

Evidemment, notre vocabulaire distingue à juste raison les éléments dits « matériels » et les éléments dits « idéels ». Cette dichotomie procède et à la fois d’un besoin d’analyse des éléments constitutifs du mouvement, mais aussi, et là est l’épine du pied de la raison, d’une prégnance de l’idéologie dominante dont l’intérêt est de procéder à cette dichotomie pour perpétuer sa domination.

 

Pour en revenir aux conditions matérielles indispensables au saut qualitatif, sont-elles en cours de maturation, annoncent-elles la possibilité d’un tel saut ?

 

Oui et non.

Les techniques, leur capacité de donner aux humains les moyens de production d’un surproduit immense les libérant relativement mais fortement de la  production des « biens de base » de leur survie, et donc créant les moyens d’une activité productrice d’éléments « matériels et moraux » d’une civilisation supérieure contenant elle-même un saut qualitatif de la conscience de la nature sur elle-même qu’est l’humanité, cette capacité est en voie d’être atteinte sur le plan mondial, c'est-à-dire sur l’ensemble de l’humanité.

 

Est en voie d’être atteinte, oui mais pas atteinte, et avec des « avancées-régressions ». Le développement des pays émergents tant qualitativement que quantitativement est un élément fort de cet approchement des conditions matérielles nécessaire au saut qualitatif. Mais en même temps, on constate pour qui s’en donne la peine, que l’échange basée sur l’accumulation capitaliste est un frein majeur qui dans les rapports sociaux qui les porte, perpétue la misère, c'est-à-dire pas le concept moral de la misère, mais ce qui l’induit, c’est à dire la confiscation et le gaspillage d’une capacité de surproduit possible qui rendrait le « saut » non automatique mais d’une plus grande facilité.

 

La puissance de feu idéologique du capital, tant sur le plan de l’armement que sur celui des médias et la réponse populaire à lui donner est donc une question capitale pour la poursuite du processus en santé de l’humanité.

 

Mais à mon avis, si la puissance de feu du coté populaire, et en premier lieu du côté des producteurs exploités nous apparaît dans sa faiblesse, c’est aussi par son contenu. La grande puissance idéologique du capital ne teint pas seulement à ses capacités techniques, mais aussi à son contenu.

 

De son côté, la faiblesse de capacité de réponse populaire tient à la dissémination de ses actes. Dissémination qui n’est pas seulement géographique (ça, ça peut se dépasser, et au contraire la décentralisation des actes est un élément d’efficacité à condition de rassembler le tout, comme dirait Henri Lefebvre –voir l’article sur Stalingrad), mais surtout idéologique.

 

La capacité de protester, de s’indigner et d’agir pour le monter, a fait de grands progrès ces derniers temps en France, en Europe et dans le Monde. Le contenu reste idéologiquement disséminé, ce qui n’est pas un problème en soi, au contraire, mais surtout dans la difficulté de se rassembler sur les objectifs communs.

 

Le problème fond de cette, notre période humaine, c’est l’étanchéité de plus en plus grande des frontières. De toute les frontières : entre champs du savoir, entre champs géographiques, entre champs du travail avec d’un côté la réorganisation mondiale du travail, sa coordination dans l’exploitation, de la production de plus-value et non dans la production d’usage dont la première dépend pourtant, et sa fractionisation-pulvérisation pour l’individu producteur qui perd tout lien entre son activité, ses besoins propres et ses besoins collectifs.

 

Et c’est en ça que le contenu de la puissance idéologique de feu du capital fait en sorte que des conditions matérielles de saut qualitatif dans un autre mode de production et d’échange ne soit pas (du moins pas encore) possible, malgré leur longue évolution depuis que Marx a découvert les lois-tendances de l’échange capitaliste et ses contradictions pouvant créer, permettre à la classe des producteurs de devenir la force de transformation opérationnelle de ce changement.

 

La fracturation-pulvérisation de l’activité humaine, nous la retrouvons partout, dans l’activité de travail stricto sensu, dans l’activité dite « libre », hors travail stricto sensu, dans l’activité politique des trompeurs comme des trompés, les deux éléments contradictoires s’entretenant.

 

L’intellectuel collectif ne peut  se libérer d’une alliance avec le capital pour aller vers une alliance des producteurs que s’il s’attaque à l’étanchéité de ces frontières de l’activité humaine. Bourdieu l’a bien senti et Y. Schwartz bien théorisé.

 

Oui, j’entends, l’étanchéité dans une société humaine que peut être que relative, très relative. Sauf qu’à un moment ou elles doivent être de plus en plus poreuses, elles se renforcent, même si ce renforcement est un rigidification-dissolution relative.

 

Le fait que ce soit à la fois une rigidification ET une dissolution nous montre l’activité des contraires dans le mouvement général de l’humanité mondialisée, informationnalisée, mais pas encore suffisamment humanisée pour répondre aux besoins de son développement actuel.

 

Activité des contraires sur laquelle la conscience humaine doit agir, en particulier en « rassemblant les activités et les résidus » des formes solidaires qui ont traversé l’histoire humaine, mais affaiblies dans les rapports sociaux qui découlent de la crise du capital, non d’aujourd’hui, mais depuis sa création et avec sa généralisation et son paroxysme actuel croissant ultra rapidement.

 

Bien sûr, l’humanité est un enfant qui possède aujourd’hui les moyens de s’auto détruire, en détruisant les richesses d’usage naturelles de son existence, par déflagration comme graduellement.

C’est le lot de tout enfant qui doit apprendre essentiellement de lui-même à partir de ses expériences progressives.

 

Pour acquérir une maturité nécessaire aux étapes supérieures de son développement.

 

Lorsque j'écris ceci, j'ai bien conscience non d'une hiérarchie des idées, mais des frontières de communication, et de celle qui m'enferme relativement, et qui donc me "bouche", comme à tout un chacun, la réalité.....

 

Pierre Assante, Lundi 11 mars 2013

 

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commentaires

R
"Bien sûr, l’humanité est un enfant qui possède aujourd’hui les moyens de s’auto détruire, en détruisant les richesses d’usage naturelles de son existence, par déflagration comme graduellement.<br /> <br /> C’est le lot de tout enfant qui doit apprendre essentiellement de lui-même à partir de ses expériences progressives."<br /> <br /> Tu as sans doute raison... Mais je crains fort que nous soyons devant une crise qui à quelques ressemblances avec une crise d'adolescence...<br /> Il nous reste à généraliser des dispositifs de production de savoirs qui puisse consolider les attitudes de sagesse.
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P
<br /> <br /> Tu as tout à fait raison.<br /> <br /> <br /> Une crise d'adolescence est une métaphore plus juste.<br /> <br /> <br /> Même si malgré l'inquiétude que donne l'adolescent, on l'aime.<br /> <br /> <br /> Ce qui nous est commun à tous les deux, et à tant....<br /> <br /> <br /> Je te remercie beaucoup de ton commentaire.<br /> <br /> <br /> Pierre<br /> <br /> <br /> <br />

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