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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 19:14

BraudelBangladesh et textile, et nous.

 

La mort des ouvrières et ouvriers du textile, dont nous achetons les productions à bas prix nous pose la question de nos responsabilités.

 

Et toutes les questions du développement, ce que contient son processus : où il peut mener l’humanité et la personne dans l’humanité.

 

Il est clair que tous les développements passés qui ont empli aujourd’hui  nos sacs de super marché (qui sont en train de se rétrécir aujourd’hui) et nos frigos, et bien avant nos garde-manger et nos fêtes de villages, ont reposé sur des violences et des négations de la conscience humaine en processus elle-même.

 

Quand nous nous vêtissions au prix ce ces mortes et morts, en sommes-nous responsables ? Peut-on dire de la même façon que le peuple allemand en la personne des citoyens « ordinaires » en « profitant » au début du nazisme qui rouvrait les usines aux chômeurs, puis en « fermant les yeux » sur les contraintes et violences qui tombaient autour d’eux (avant de tomber sur eux), a été complice du nazisme ?

 

Peut-on dire de la même façon que ce qui nous nourrit* par totalitarisme, nous nous en  faisons les complices ? Se le demander est quand même la moindre des choses, et l'actualité nous en donne l'occasion !!!!!

 

Avant d’être d’ordre moral, la réponse est d’ordre économique.

 

J’ai écrit sur le capital, qui est bien l’origine de ces « évènements » dramatiques au Bangladesh aujourd’hui et de bien d’autres évènements du développement passé, ici et partout, « Le fascisme, c’est un capitalisme qui ne se contente plus des libertés que le libéralisme lui donne ».

 

Il s’agit de dénoncer non seulement des personnes qui animent un système, mais surtout de le transformer (aufhebung : « détruire-dépasser ») et de l’humaniser en le rendant autre, pas en le « bricolant » comme on le tente aujourd’hui. Sommes-nous aussi responsable du « bricolage » ?

 

Est-ce à dire que toi, acheteur d’une chemise, es responsable au même titre que celui qui investit au Bangladesh ? Et celui qui investit au Bangladesh peut-il contourner les lois de son système ? Pas plus là-bas qu’ici sans une intervention populaire dans un rapport de force physique et conscient des solutions possibles à créer, qui libère oppressés et oppresseurs, c'est-à-dire toute la société disait Marx.

 

Les pays sous développés ont dû proposer leur travail sous-payé pour constituer leur accumulation primitive de capital. Sans cela, aucun développement n’a été possible pour eux. Impossible parce que le capital et les pouvoirs des pays développés qui en sont l’émanation, le leur interdisaient s’ils n’y trouvaient pas un débouché pour les profits de leurs propres capitaux. C’est l’impérialisme.

 

Ce pouvoir a utilisé tous les moyens et utilise tous les moyens. Militaires, politiques, institutionnels nationaux et internationaux.

 

Et les pays émergents eux-mêmes ne peuvent échapper aux lois du capital, même si dans leurs interventions étatiques et économiques (et même militaires de même) ils imposent un certains nombre d’orientations et de choix afin de n’être pas totalement dépendants de l’échange A-M-A’ **(voir sur les autres articles et dans « Das Kapital » le sens de cette formule).

 

Par exemple, la réserve de devises de la Chine constituées par la suraccumulation mondiale du capital ne peut être exploitée contre le capital et le, les pouvoirs impérialistes, jusqu’à menacer une organisation du travail et du capital qui a permis son développement et dont elle reste tributaire tant qu’existe ce type d’échange A-M-A’ international, national et en Chine même.

 

Les rapports de forces changent, mais les lois du développement, dans ses propres limites aujourd’hui en voie d’être atteintes, en voie de garage après leur croissance exprès, ne sont ni dépassées ni fondamentalement modifiées, même si le processus bien sûr contient, comme le disait Engels les éléments de son dépassement.

 

La question de la responsabilité est donc avant tout une question alimentaire micro et macro, laquelle pour tout être humain, à la différence des animaux, contient la question morale en tant qu’élément de conscience en processus.

 

Bien sûr dans l’unité du mouvement de la société il y a les éléments relativement autonomes « du » (sens possessif et gérondif en commun de « du ») mouvement. La question morale en est, et tout le symbolique que contient toute production personnelle-collective possède cette autonomie relative. Ce en quoi il est possible d’agir autonomement sur un élément, le résultat « final » n’étant atteint que dans une généralisation d’action sur tous les éléments.

 

D’autant que la pesanteur historique n’agit pas que sur les acteurs du conservatisme et de l’état des choses en mouvement « freiné », mais aussi sur les acteurs de la « transformation », lesquels n’agissent qu’en rapports dialectiques, ce qui donne quelquefois des inversions étonnantes, même si bien sûr il ne faille pas, dans nos choix d’actes confondre les forces de changements et les forces conservatrices.

 

Les producteurs les plus exploités peuvent être les moteurs du mouvement social, mais il n’y a pas automatisme. Par contre un milieu social moins exploité fournira rarement une majorité transformatrice, même s'il fournit des forces avancées à la transformation. Il n’y pas de règles, mais c’est la possibilité la plus évidente et la plus vérifiée….

 

Aussi posons-nous la question : jusqu’à quand « l’argent de la consommation » pourra être maintenu dans le monde « développé » et ses institutions afin que cette consommation ne soit pas contrôlée par les producteurs d’ici et d’ailleurs (ateliers et laboratoires du monde) , contrôle qui permet à la finance, ses corps vivant par les vivants, et ses institutions malades, ses opérations intimes et générales, « féodalement » mondialisées, de se perpétuer jusqu’à emporter organe après organe dans la mort. Si tant est qu’un développement ne soit pas capable de réagir à une maladie et rendre à tout le corps social mondialisé les moyens de son processus en santé ***.

 

Un monde sain sera à la fois bien différent du notre et semblable sinon ressemblant,  parce qu’un corps naît d’un corps et non du néant. Et de même une pensée qui elle-même naît d’un corps.

 

Nous y trouverons des vestiges en strate dont il faudra se garder d’effacer les traces sous peine de ne pas comprendre notre présent futur.

 

Mais nous n’y habiterons pas, nous n’y habiterons plus, tel quel, tel qu’elles.

 

L’amor e pas mai, es una question premiera, morala tant coma economica « en darriera instança », mairala e femenina e obriera.

 

Pierre Assante, 14 mai 2013

 

* Les mentalités dépendent des conditions matérielles de vie, particulièrement du mode d'échange au quotidien.

L'idéologie dominante est celle de la classe dominante, autrement dit de son mode d'échange, aujourd'hui basé sur le profit et non sur les besoins, qui passent après les choix du mode d'échange et qui ne sont satisfaits partiellement qu'à cette condition....

** Argent-Marchandise-Plus d'argent.

*** Développement relativement maîtrisé (Chine) et développement totalement subi de l'impérialisme (Bangladesh), ce n'est pas la même chose....Reste cependant la question essentielle pour le développement sain d'une maîtrise relative de l'activité par la personne (micro dans le macro)....

 

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