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25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 10:07

 

 

Frédéric BOCCARA,

Membre du comité exécutif - PCF

 

à la Cinquième conférence internationale José Marti pour l’équilibre du monde, du 24 au 28 janvier 2023 à La Havane.

 

 

Le besoin urgent d’une mondialisation radicalement différente pour une nouvelle civilisation

La mondialisation actuelle fait souffrir les hommes et la planète, elle apporte inégalités et monopoles, guerres économiques et guerres militaires. Mais ce n’est pas la seule possible. Un autre type de mondialisation est possible et nécessaire. Il ne s’agit pas du faux radicalisme de la « démondialisation » ou du « souverainisme ». Le monde a besoin de partage et d’action commune : du partage de brevets et de technologies pour fabriquer des vaccins, à l’action commune contre le réchauffement climatique, mais aussi au partage des informations sur la santé publique, sur les cyclones…

Il y a un besoin urgent d’une mondialisation totalement différente pour une nouvelle civilisation, une civilisation commune à toute l’humanité, une civilisation de partage, de paix et de développement de toutes les capacités humaines.

Il faut distinguer économie et anthroponomie.

L’économie est l’ensemble des activités de production et de reproduction de produits, matériels et immatériels (services). L’« anthroponomie » désigne les activités de génération et de régénération des êtres humains et de la société. Les deux sont sous-tendues par des conceptions conscientes communes. Dans notre société, l’économie est capitaliste et l’anthroponomie est celle du libéralisme.

Il y a des revendications anthroponomiques (comme une nouvelle forme de démocratie ou l’émancipation féministe) mais l’économie résiste.

Des changements économiques sont nécessaires à trois niveaux : objectifs, moyens, pouvoirs.  (i) Les objectifs sont plus anthroponomiques, comme la démocratie, l’égalité, la coopération, l’écologie. (ii) Les moyens désignent les moyens financiers et la culture ; ils sont donc mixtes, économiques et culturels. (iii) Insister sur les pouvoirs, c’est insister sur la nécessité d’une démocratie sur des moyens financiers avec des objectifs différents. Et il y a des critères qu’il faut voir comme transversaux à ces trois points, ils les relient, comme le font les critères de rentabilité financière dans le capitalisme.

Il faut aussi des changements anthroponomiques (comme le féminisme, une culture de paix, une culture de partage et de coopération). L’anthroponomie pourrait « déverrouiller » les changements économiques.

CRISE

Il y a une crise profonde qui vient de la domination du capital et de sa logique sur tous les aspects de la civilisation. Je voudrais insister sur trois de ses causes.

- Première cause, les limites que le capital met à son propre développement : la suraccumulation du capital. La suraccumulation est un excès de capital. Non pas un excès par rapport aux besoins sociaux et aux exigences d’investissement pour ces besoins, mais un excès devant les exigences de profit pour atteindre un taux de profit suffisant.

Quand un capital s’accroît en valeur, il a besoin de plus de profit sur la même production pour maintenir son taux de profit. Cela implique, en particulier, le chômage et la crise écologique.

- Deuxième raison : les réponses à la crise. Crise des réponses de droite : le néolibéralisme, toujours plus pour le capital et la marchandisation de tout. Crise des réponses de gauche qui ont deux versions : soit compenser et limiter le capitalisme ; soit imiter sa façon de produire, et agir principalement dans la répartition des revenus (« socialisme de rattrapage étatique et autoritaire »).

- Troisième raison : des changements profonds dans la civilisation. De l’intérieur du système capitaliste, de véritables révolutions objectives s’opèrent, mais sans révolution politique et sociale : la révolution informationnelle (technologique et sociétale), la révolution monétaire (la création monétaire est libérée de l’or), la révolution écologique, la révolution militaire (avec les armes de destruction massive) et une révolution démographique et parentale (longévité, limitation des naissances, autres rapports entre les genres et les générations, etc.).

Ces révolutions objectives mettent en question la structure de la société et les consciences, qui résistent. Un peu de la même manière que la révolution industrielle s’est développée à partir du féodalisme avant qu’il y ait eu une révolution politique et sociale. Mais au-delà de la simple opposition entre « structure sociale » et forces productives, et de la focalisation sur les « structures », voire sur la propriété (publique ou privée), il s’agit de transformer les régulations elles-mêmes. Dans le capitalisme cela signifie s’attaquer radicalement à la régulation par le taux de profit, pour un autre type de régulation qui peut passer aussi bien par un changement des critères de gestion des entreprises ou d’utilisation des fonds que par un changement des types de correction (rotation emploi-formation-emploi, dans une sécurité de revenu, avec un développement des recherches, au lieu du chômage et du remplacement des emplois par des machines)  ......

.......  Suite sur le site d’Economie et Politique

https://www.economie-et-politique.org/2023/03/14/le-temps-est-venu-dun-autre-type-de-mondialisation-defis-pour-la-theorie-et-les-propositions/

 

 

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