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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 18:55

Ce texte est dans ce blog sous forme de brochure pour débat.

Il est repris ici pour la raison évidente que depuis sa rédaction

l'approfondissement de la crise rend le débat de plus en plus nécéssaire.

 

Petit rappel d’économie politique élémentaire

 

 

BROCHURE ECO ET PO persoL’illusion comptable du profit

Contrairement aux apparences lorsqu’on regarde « la course du soleil », la terre tourne sur elle-même, et non le soleil autour de la terre.

Une autre apparence nous donne l’illusion que le profit est tiré d’une transaction où la vente est effectuée à un prix supérieur à celui de l’achat. Cela c’est de la comptabilité. Seul le travail incorporé dans une marchandise lui confère une valeur supérieure. Et si les prix sont effectivement et extraordinairement  variés lorsqu’on contrôle les étiquettes, cela nous conduit à l’illusion précédente sur la loi de réalisation du profit. Bien sûr, pour un produit ou sur une production particulière et le groupe financier qui le produit, le profit dépend en partie de sa capacité de jouer sur les prix en fonction de situations particulières diverses.

 

Vérification des lois du profit sur un temps long et un espace géographique important

Mais si l’on fait le bilan de l’ensemble des échanges dans le monde sur un temps long, et que l’on en tire des moyennes,  la valeur moyenne correspond au prix moyen, les profits moyens correspondent à la moyenne de la masse des profits, ce qui est une tautologie.  La masse des valeurs des transactions de toutes sortes  correspond à la masse des valeurs produites, et ce qui est ponctionné d’un côté, d’une façon ou d’une autre, prend à une marchandise ce que l’autre cède. Le travail est incorporé à une marchandise, travail présent et travail passé, cristallisé, en fonction du temps de travail social moyen sur la durée et dans le marché mondial, nécessaire à sa production. Quand aux services, on peut considérer soit qu’il sont incorporés, soit que la marchandise lui cède de sa valeur dans l’échange social, ce qui est les deux faces d’un même mouvement.

 

La composition générale du marché

La totalité des valeurs marchandes et la totalité des prix dans le monde et sur une durée coïncident. L’ensemble des transactions dans la production et la finance dans le monde et sur une durée correspond à l’ensemble des valeurs produites. Quand à l’équivalent monnaie, transaction monnaie virtuelle informatisée de l’échange macro ou monnaie palpable de l’échange micro, ou opérations de création monétaires destinée à agir sur les conditions de l’échange, la distance qui s’est établie entre la valeurs or, marchandise commune véhiculaire de la valeur, et la valeur symbolique virtuelle est un élément de plus dans l’obsolescence croissante de la mesure de la valeur, qui si elle se rigidifie pour conserver le système, se dissout dans le même temps. Cette rigidification dissolution est à la fois combattue par le capital et utilisée par lui en fonction de ses capacités d’adaptation à ses propres contradictions. Mais sur le fond, elle exprime une aspiration quasiment biologique de tout le corps social à procéder au dépassement de la mesure qualitative de la valeur d’échange marchand par une transformation qualitative passant par la mesure des besoins que manifestent inconsciemment les désirs sociaux. Retour complexe, civilisé et généralisé dans l’abondance à la valeur d’usage primitive répondant au besoins concrets, libérés de l’aliénation marchande du producteur « libre » qui doit vendre sa force de travail, donc aliéner sa propre activité, l’intimité de son être.

 

Vente et achat

La vente est aussi achat. Car la circulation de la marchandise n’est pas simple, elle est intégrée à une masse d’échanges simultanés, passés, présents et dans un certain sens, futurs, puisqu’il y a des contrats qui précèdent la production et que toute marchandise, dans ces cycles spirales est à la fois objet de vente et objet d’achat jusqu’à ce qu’elle soit convertie en objet « d’usage pur », ce qui en fait n’est qu’une représentation et non une réalité car dans tout système marchand, l’usage d’un objet contribue à la vie humaine dont l’activité est  insérée dans le système d’échange marchand elle-même, et donc continue à s’intégrer à la valeur marchande par sa valeur d’usage aliénée. Sur cet aspect, la contradiction est qu’il n’y a pas pour l’échange et sa mesure, de mesure des activités sans mesure  de capital, ce qui est une contradiction dans l’activité et pour l’activité, puisque le capital nie ainsi une partie de l’activité qu’il ne peut pas mesurer. Hors comme cette activité « mise à l’abandon » est nécessaire à la vie, cela conduit à mettre à l’abandon une partie de la vie et la menacer de mort par maladie, perte de santé dûe à un manque vital.

 

Création du profit

Alors comment est incorporé le travail et réalisé le profit ? Sur la part du travail non payée au salarié producteur. Salarié au sens large, puisque la production de chaque marchandise, dans une économie capitaliste mondialisée, correspond au travail de multiples individus et groupes producteurs dont les activités sont imbriquées d’une façon complexe, inextricable et énigmatique sur le plan de ce qui est non mesurable dans l’activité humaine. Imaginez qu’on paye à un ouvrier le prix des voitures qu’il fabrique : quel salaire il obtiendrait ! Mais il ne suffit pas de penser que si l’on intègre le travail de tous ceux qui ont contribué dans tout le processus à la fabrication des voitures, alors on leur paye l’intégralité de leur travail. Hélas non, ce n’est pas le cas pour plusieurs raisons : d’abord parce qu’une part du produit devrait être affecté à l’ensemble du maintien et du développement humain, ce qui revient à dire aussi de nouveau  qu’il y aurait intégration de l’ensemble de l’activité pour la construction d’une voiture et l’évaluation juste de la valeur de la marchandise-travail de l’ouvrier, ce qui n’est  le cas que dans une économie socialiste à construire, transition à un système d’échange du travail libéré de la valeur. Mais surtout parce si l’on imagine l’ensemble des échanges, on voit bien qu’on ne peut cumuler à chaque vente-achat un prix additionnel pour cumuler un profit, ce qui entraînerait une croissance infinie, au sens mathématique, des prix. C’est bien donc sur la part du travail non payé au producteur salarié que se réalise le profit.

 

Profit et application des progrès techniques aux besoins humains.

C’est la raison de l’incapacité du capital à poursuivre une automatisation généralisée et sa propension à maintenir des activités de main d’œuvre là où elle est à bas coût. Automatisation ne veut pas dire robotisation de l’humain, cela veut dire libération d’une grande part de l’activité contrainte au profit d’une participation humaine à l’ensemble des sujets actuellement réservés à une minorité, en particulier sur le plan de la recherche, c'est-à-dire de l’approfondissement de la conscience humaine, ce que l’on appelle humanisation de la nature et naturalisation de l’homme, mais ceci est un autre sujet. Un autre sujet, mais aussi le sujet premier parce que l’essence humaine, sa vie, n’existe que par le développement de ce qui est proprement humain.

 

Composition du capital et baisse tendancielle du profit.

Le profit est un rapport entre le capital investi en machines et autres éléments (capital constant) plus celui investi dans les salaires (capital variable) et le capital résultant à la fin de l’opération après l’échange de la marchandise. La différence entre la valeur créée et le salaire s’appelle la plus value ou survaleur. Le rapport entre la totalité du capital investi et le capital obtenu est le profit. On comprend que le profit étant obtenu grâce à la part du travail non payée au salarié, plus la part du capital en machine est grand, plus le profit tend à diminuer sur un produit donné. Bien sûr, la masse du profit peut quand même augmenter en fonction de l’augmentation de la masse des produits obtenus par ces investissements en machines de plus en plus sophistiquées. C’est le phénomène de suraccumulation et de baisse tendancielle du taux de profit.

 

Le « choc technique » camouflé sous le « choc pétrolier » giscardien.

Mais là où la suraccumulation du capital devient facteur de blocage structurel, c’est quand elle entre dans une crise qui dépasse la crise cyclique parce que l’évolution du processus de production entre en collision avec une transformation des forces productives incompatible avec les lois du capital. C’est le cas aujourd’hui parce que la révolution scientifique et technique des années 1970 arrive à maturité de pleine mise en pratique et que par conséquent nous assistons à une possibilité de diminution galopante du besoin en main d’œuvre productrice de plus value. Le capital à la fois a besoin de ce processus et entre en antagonisme avec ce processus et ne trouve comme solution que la dévalorisation du capital par sa destruction pure et simple, le phénomène de financiarisation ne pouvant se perpétuer que s’il s’accompagne par ailleurs de production….

 

 

Sur l’activité non mesurable.

Cette activité non mesurable dont il est question plus haut, c’est justement ce qui n’est pas pris en compte dans le système capitaliste, et plus la production s’intensifie, plus l’activité non mesurable prend de l’ampleur et c’est une des raisons fondamentales des contradictions du système et de la crise. Et plus cette part devient immesurable, incommensurable, plus entre en crise la mesure de quantité de valeur marchande pour mesurer les échanges, au point de mettre en péril et bloquer les échanges. Cela se traduit par un phénomène trivial, celui d’appauvrir les consommateurs au point qu’ils ne puissent plus consommer par rapport à l’accumulation du capital tiré du profit. Ainsi le capital se reconvertit en partie à la spéculation et contribue à nouveau à un appauvrissement consécutif à l’appauvrissement de l’appareil productif.

 

Vous avez dit « décroissance » ?

Sur la décroissance, une remarque. C’est la décroissance de l’échange marchand qu’il faut viser, et son remplacement progressif par l’échange de travail à travail par des accords entre nations, entités productrices à tous les niveaux et une coordination rendant cohérent  l’échange à partir de la cohérence du travail  au niveau de la personne, ce qui est totalement lié. Les suicides au travail en disent quelque chose. La cohérence passe par une sécurité emploi formation, un pôle public du crédit, étapes vers une généralisation de l’échange de travail à travail dans la grande production, et de son corollaire dans les mentalités : rapport de l’homme à l’objet produit devenant le rapport de l’homme à l’homme, coopération sur une base d’égalité et de respect, corollaire de l’autonomie relative de la pensée et de l’autonomie relative des sentiments partant des conditions matérielles qui les enfantent.

 

Quelle organisation du travail ?

Les moyens existent pour une telle organisation et c’est les techniques nouvelles et l’explosion des possibilités productives qui en donnent les moyens. Imaginez un parc informatique avec des ampoules à filament comme les premiers ordinateurs. Cela aurait envahi le monde si cela avait été possible. Mais c’est la transformation de la qualité de la production et non seulement de la quantité qui a résolu le problème et permis à une masse d’habitants de cette terre, bien que d’une façon inégale, guerrière et meurtrière à tous points de vue, de pouvoir y accéder.

 

La question de l’échange.

L’échange en fonction des besoins, et la qualité des besoins, et leur résolution non autoritaire est la clef de la crise.

Peut-on dire qu’il y a des lois du capital ? On dit aussi lois tendances. Comment peut-il y avoir des phénomènes rigides en matière de société alors qu’à la différence de la physique ou la biologie, la vie humaine comporte la pensée et le choix ? Simplement parce que plus l’échange se développe, et plus les échanges sont multiples, imbriqués mondialement les uns dans les autres, plus la règle libérale de la concurrence s’affirme et crée des règles de la mesure de l’échange en fonction du travail incorporé. Les prix de monopoles, ou les accords politiques sur les prix ne contredisent pas cette loi, et d’ailleurs la bataille de la « concurrence libre et non faussée » menée par les institutions d’Etat du capital est la preuve de ce besoin du capital, même si il contrevient à cette règle dans les cas où cela convient aux féodalités industrialo financières, qui se livrent aussi sur le plan juridique, à cette bataille.

 

Les limites des règles que le capital se donne.

Le fait même que les règles que le capital se dicte ne lui conviennent plus, c’est aussi un témoin de la crise et de l’obsolescence de la mesure de la quantité de valeur marchande et qu’il faut passer à l’échange de travail à travail ce qu’on appelle simplement le communisme, qui n’est pas la fin des contradictions, ni de  l’histoire ni du mouvement de la vie, mais négation de la négation de la richesse en tant qu’accumulation privée, et de la propriété au profit de l’usage, « aufhebung » (dépassement-continuité) dans une richesse « d’une autre qualité », mais toujours richesse concrète.

 

Capital et échec de l’échange.

Et l’échec de l’échange de travail à travail des expériences passées, plus qu’un échec dû à l’autoritarisme que nous condamnons à juste titre est celui d’expériences menées dans des conditions ou les forces productives ne permettaient pas cette généralisation, alors que le processus européen et mondial actuels nous y conduisent, bien que nous combattions aussi à juste titre les mesures qu’il contient et qui tendent à perpétuer le système de la valeur qui ne fonctionne plus et qui pousse à accroître sans cesse la destruction des richesses produites et des droits qui y sont liés.

 

Sur les échecs de tentatives d’autres formes d’échange.

Les expériences passées ne sont pas passées, elles ne sont pas circonscrites géographiquement par des frontières étanches. Elles font partie d’un processus global, historique, mondial dont tous les effets restent potentiellement et effectivement présents dans notre présent et notre avenir. Le choix consiste à influer sur une réorientation du processus qui ne soit ni un retour blocage ni une machine incontrôlable sans freins. La santé, c’est cela la survie, le développement, la vie, qu’elle soit collective ou individuelle. Santé et non pas uniformité ni normes fossilisées. Normes oui, mais en mouvement sain laissant la place à l’initiative, la diversité, la cohérence.

Un bon ingénieur doit avoir une vision synthétique de son œuvre et non une addition de visions parcellaires. Mais une fois que cette démarche anime le mouvement de sa pensée et de ses actes d’ingénieur et de citoyen, l’expérience et la connaissance de son travail particulier ne sont pas indifférentes à l’œuvre à accomplir. Ainsi l’engagement militant est sans objet s’il consiste à séparer une synthèse normalisée, ne serait-ce que pour un temps bref, de la continuité de l’acte particulier à accomplir. C’est pourtant ce qui se passe dans l’opportunisme politique, qu’il soit de droite ou de gauche. Il est de fait désolidarisé de son but et exprime finalement un égoïsme non dépassé, une incapacité de rendre poreuses les frontières entre les besoins propres du corps-soi et ceux de la société dans son environnement naturel, une incapacité à saisir l’unité des besoins individuels et sociaux.

 

Production, échange, politique, choix individuels.

Il y a dans chaque acte humain, son unité,  cette fonction politique qui habite toutes les fonctions dans un rapport dialectique entre elles, comme le sont les fonctions biologiques qui ne fonctionnent pas les unes sans les autres et forment une fonction unique globale. Il en est de même lorsqu’on ajoute la fonction « penser » de l’humain qui fait du minéral la vie consciente. J’ai choisi l’exemple facilement visible de l’ingénieur qui doit rendre opérationnelle sa culture à la réponse d’un besoin. J’aurais pu aussi prendre celui du musicien, qui me plaît beaucoup, mais toutes les activités sont des exemples.

 

Pierre assante, 8 novembre 2009.

 

Voir d'autre part les propositions économiques issues de la COMECO

(commission économique nationale du PCF) sur ce blog

et à la Lettre du RAPSE N° 96 novembre 2011

 

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commentaires

L
Et ça cause,et ça cause toujours...et toujours le silence complice sur le capitalisme féroce chinois...mais avec label communiste!!!
Répondre

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