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25 avril 2018 3 25 /04 /avril /2018 07:45

FRAGILITE.

8% de participation des électeurs…

 

Difficulté ou pas, la jeunesse, en général, dévore la vie à pleine dents, avec insouciance ou détermination et les deux à la fois. Si l’espèce humaine n’avait pas cette qualité, elle aurait disparu.

Avec l’âge et l’expérience, naît la conscience de la fragilité de cette vie. Sa vie propre et la vie de la société. La société humaine est et a toujours été un équilibre-déséquilibre précaire nécessaire à son mouvement, et son processus aléatoire, mais elle est toujours là.

 

Malgré tout le respect dû à tout être humain, il faut prendre conscience que certains jouent avec cet équilibre-déséquilibre et mettent à mal l’existence de l’humanité. Et de plus la mettent à mal à un moment de crise de croissance qui comme toute crise de croissance comporte des risques pour le développement et pour la vie tout court de l’entité en développement.

Quelle que soit l’intelligence, les buts et la qualité de l’activité de ces personnes, il ne peut qu’y avoir inconscience de leur part dans ce jeu. Inconscience, c’est-à-dire conscience malade des mouvements qui la dominent, l’ambition personnelle déconnecté de la réalité entre autre, et tout simplement une vision qui peut être fine mais qui est handicapée par un regard partiel, structuraliste sur le réel, et partial ce qui aggrave ce structuralisme.

 

L’appartenance au mouvement d’une classe dont le moteur est l’échange Argent-Marchandise-A’rgent plus et l’accumulation capitaliste comme moteur de la société est de l’ordre du partial. Ce partial ordinaire à une classe dominante est aujourd’hui télescopé par la crise de croissance de l’humanité. La crise de croissance est intimement liée à la crise de suraccumulation-dévalorisation du capital. L’accroissement des déséquilibres paroxysmiques de la société qui en résulte menace de chute la société, d’explosion en vol de la société.

La transposition d’une ambition personnelle à celle d’une classe sociale minoritaire qui gère le sang de la société, celui qui aujourd’hui encore permet les échanges entre les hommes, le capital dans la société capitaliste, est une menace grandissante et angoissante pour tout être conscient, constitué en conscience aspirant à la santé et à la guérison de soi-même et de la société, solidairement, subjectivement et objectivement.

 

Dans la classe dominante il y a celles et ceux qui mesurent les dangers et celles et ceux qui s’aveuglent et s’installent dans un confort ignorant ces menaces. Trump est de ceux-là, Trump qui plus est, est à la tête du plus puissant Etat impérialiste et oriente fortement le processus humain, faisant tout pour qu’il demeure sur des rails qui conduisent à la falaise.

Et il est  ceux qui s’aveuglent dans la croyance que leur classe dans leur lieu d’exercice du pouvoir peut accompagner les dangers sans les attaquer radicalement. Macron est de ceux-là.

 

Et puis il y a les peuples qui subissent et qui se révoltent et dont les révoltes ont besoin de compréhension, d’apprentissage, de diagnostic de la maladie sociale et des remèdes collectifs, communs, subjectifs et objectifs, concrets, à y apporter.

Il faut se méfier des faux médecins. Ils sont plus insidieux et dangereux que le mal car ils l’aggravent en lançant les mouvements populaires dans des voies de garage. La capacité d’usage de la médiatisation  à leur profit par la classe dominante accroît les dangers des sauveurs suprêmes. Les leaders populistes de droite mais surtout de gauche noient les capacités de guérison dans l’incohérence qu’ils instillent au mouvement des peuples. Dans la période qui a suivi son « éclosion » à gauche et son départ du PS et jusqu’à aujourd’hui, Mélenchon est de ceux-là.

 

Les exploités, dont la force de travail physique et mentale produit la plus-value en tant que ressource limitée systémiquement du renouvellement de la société humaine, dans les lieux de production des biens nécessaires à la vie humaine, ont les clefs d’une cohérence répondant à la guérison du déséquilibre mortel (1). Ils appartiennent au cœur de l’industrialisation mécanique et numérique de ces biens. Ils y jouent un rôle essentiel si tant est qu’ils en prennent conscience et développent une démocratie populaire et savante à la fois du quoi, comment produire. Cette démocratie est aussi le remède à une démocratie dite représentative à l’agonie qui vient de voir un représentant du peuple, un député élu avec 8% de participation des électeurs… et par une population qui ne devrait pas être des plus démunies culturellement (5ème circonscription des français à l'étranger). En métropole même des taux avoisinant ou inférieurs à 30% deviennent fréquents.

 

Les acteurs constructifs de santé sociale, les porte-parole des exploités, calmes et déterminés qui sont l'avenir, ne peuvent être médiatiques. Ce qui permettra l’éclosion de leur travail commun et l’éclosion des actions populaires de transformation en santé, c’est la rencontre des analyses économiques, sociales et culturelles, des remèdes proposés, avec l’événement de la maladie, de la crise, aujourd’hui celle de la suraccumulation du capital et ses effets, demandant des transformations systémiques. Nous en avions dit déjà sur celles concernant le système financier du local au mondial, la création monétaire, le crédit, la sécurité d’emploi et de formation.

 

La première guerre mondiale issue de la première plus grande crise décennale de suraccumulation du capital et des affrontements entre monopoles qui en ont découlé, a créé la rencontre des idées de transformation en santé et du mouvement populaire qu’a été la révolution d’Octobre russe. Cette révolution développée dans un monde insuffisamment développé ne permettant qu’une répartition  sociale autoritaire a échoué dans la concurrence avec le capitalisme développé. Idem pour la défaite de 1871 et la Commune de Paris réprimée atrocement par la bourgeoisie montante: 12000 ouvriers et artisans, femmes et hommes fusillés sans jugement.

 

La très grande bourgeoisie est numériquement descendante, les salariés numériquement montants à l'échelle du Monde, de même que l’armée de réserve des sans travail. La révolution scientifique et technique est triomphante mais le système à bout de souffle. Tel est non le paysage, mais la réalité de la société humaine aujourd’hui. A quelle rencontre peut-on s’attendre ou pas ? En tout cas elle ne peut être  spontanée (2).

 

Pierre Assante, Mercredi 25 avril 2018

 

(1) L'alliance ouvrier-paysan a été la base sociale initiant un dépassement systémique du capitalisme aux XIXème et XXème siècles.

Aujourd'hui les cadres sup. de la SNCF interpellent Elisabeth Borne (L'Humanité du 24 avril 2018, page 8). C'est un témoignage de construction d'une alliance nouvelle dans la situation des forces productives du XXIème siècle, sans oublier l'alliance ouvrier-paysan, ici et dans le monde.

 

(2) Extrait d’une intervention d’Yves Dimicoli, 21 mars 2108 :

 

  « …Pierre Laurent affirme : « Notre combat est celui qui permet, en toutes circonstances, au mouvement réel de la société de pousser le plus loin possible ses potentialités transformatrices».

L'énoncé est plutôt vague. Il aurait besoin d'être décliné en propositions de taches pratiques immédiates. Il rappelle en filigrane une phrase de Marx et Engels dans « l'idéologie allemande », citée « ad nauseam » en période de congrès depuis celui de Martigues : « Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit (dépasse) l’état actuel (des choses)».

Ce texte, hors contexte, peut être interprété comme majorant la question du processus au détriment du but-même de dépassement, vu alors seulement comme pur principe pour un horizon si lointain que l'on peut se demander pourquoi "il est à l'ordre du jour". Au contraire, le but de dépassement nécessite de construire des ruptures, dans une transition historique mixte conflictuelle entre le capitalisme moribond et le communisme embryonnaire, ce que les fondateurs du marxisme appelaient, à juste titre, le socialisme.

Pas de processus révolutionnaire sans but, luttes et ruptures révolutionnaires:

Cette question avait été abordée, dans un célèbre conflit au sein du parti social-démocrate allemand (PSD), en 1898, qui opposa Rosa Luxemburg, future cofondatrice du parti communiste d'Allemagne, au « réformiste » Eduard Bernstein, lequel postulait : « Le but quel qu’il soit ne signifie rien pour moi, le mouvement est tout ».

Pierre parle, quant à lui, de "dépassement continu du système  capitaliste" soulignant que « l'idée de processus est (…) essentielle ».

En fait, processus et but, mouvement et visée, sont indissociables et aussi essentiels l'un à l'autre pour entreprendre une œuvre de dépassement du capitalisme. Et celle-ci, au lieu d’une simple continuité, exigera des ruptures qui borneront des étapes nécessaires.

D'ailleurs la citation répétée de « l'idéologie allemande » ne recouvre-t-elle pas inséparablement trois exigences pour les révolutionnaires:

  1. Viser un nouvel état des choses réussissant à abolir, c'est à dire dépassant, l'état des choses actuel ;
  2. Ne pas attendre pour entreprendre le travail de dépassement car il doit, tout de suite, commencer à essayer de construire ce nouvel état des choses ;
  3. Révéler au plus grand nombre la possibilité d'un tel but et d'un tel processus pour y arriver…. »
  4. http://pierre.assante.over-blog.com/2018/04/yves-dimicoli-debat-avec-pierre-laurent.html

QUELQUES RECUEILS ET LIENS de ce blog sur ce lien :

http://pierre.assante.over-blog.com/2018/01/pollution.html

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