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16 août 2016 2 16 /08 /août /2016 15:08
(en lecture directe) TRANSFORMATION DU TRAVAIL   MOUVEMENTS DE LA SOCIETE   LUTTE DE CLASSE . Pierre Assante, 18 juin 2016

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Pierre Assante, 18 juin 2016

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TRANSFORMATION DU TRAVAIL

MOUVEMENTS DE LA SOCIETE

LUTTE DE CLASSE

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4 articles et 2 schémas les illustrant

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SOMMAIRE

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I. MODERNITE DU CAPITALISME, Page 2

II. LA RÉSISTIBLE ASCENSION DU « LOW COST »

ET L’IRRÉSISTIBLE MOUVEMENT

DU PROGRÈS POUR TOUS, Page 3

III. Et L’ECONOMIE CONTRIBUTIVE (1) EST-ELLE UNE COURSE AU PROFIT OU UNE COURSE AU PROGRES DE L’HUMANITE ? Page 5

IV. LES RESERVES D'ALTERNATIVE.

Comprendre les difficultés de la société en général, celle de la politique, celle d’un parti de transformation sociale en santé, Page 6

SHEMA 1 : DEVENU et DEVENIR : Développement, Production Qualitative. Schéma inspiré librement des concepts ergologiques du Professeur Yves SCHWARTZ, Page 7

SHEMA 2 : Tableau « Un sens de l’histoire », extrait de l’essai « Division sexiste du travail, résidu ou mode de gestion ? » P. Assante, 2004. Page 8

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I. MODERNITE DU CAPITALISME

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Les capacités du capitalisme mondialisé et numériquement informationnalisé de créer, de transformer la vie des être humains en la modernisant, en répondant aux besoins nouveaux au quotidien restent une réalité relative mais leur santé n’est qu’une apparence.

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Certes, le mouvement d’humanisation de l’espèce humaine se poursuit malgré la crise économique et de civilisation. Le mouvement de modernisation future d’une société est contenu dans ce que le mouvement actuel possède de plus progressiste, à double sens, le présent contient le futur et l’ancien saisit le présent : progressisme et conservatisme se livrent la guerre du futur. Cette guerre existe aussi dans l'informationnalisation numérique mondialisée.

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Le mouvement de la société capitaliste moderne se heurte au système de production et d’échange « Argent-Marchandise-Argent’ plus » (A-M-A’) parce que ce dernier engendre une suraccumulation du capital (1) qui peut de moins en moins s’employer dans les besoins humains et de plus en plus s’emploie dans les investissements spéculatifs, productifs en matière de capital mais improducteur en matière de biens nécessaires à la vie humaine.

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La description de la marchandise et la transformation de l’argent en capital (2) et du caractère fétiche de la marchandise (3) dans le Capital de Karl Marx, n’a rien d’une vieille lune. La base de ce « fonctionnement » non seulement perdure dans le capitalisme moderne, mais parvient à un paroxysme rendant le système de moins en moins vivable (4), et donc de plus en plus en crise.

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Les fièvres d’agitation qui parcourent la société sont non les causes mais le résultat, les effets d’une maladie, en aller-retour.

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Ces fièvres posent la question de la résolution de cette contradiction, des remèdes à la maladie. Les remèdes reposent non seulement sur la protestation spontanée contre les effets de la maladie, mais sur la conscience, sur le savoir de la nature de la maladie et de comment la guérir. Ce savoir ne peut naître que d’une « pluridisciplinarité » scrutant la réalité le plus profondément possible, en fonction des moyens du moment.

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Il n’y a pas de solutions à la poursuite d’un processus de l’humanité sans effort des humains, d’apprentissage des humains, d’action des humains, et de solidarité objective et subjective organisée des humains, aux niveaux historiques atteints de périodes données (5).

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Notes.

(1) Livre III, « Le Capital », Karl Marx.

(2) Livre I, Première et Deuxième section.

(3) Livre I, Première section, Chap. IV.

(4) Malgré son apparent « confort », du moins pour certains.

(5) Les « 30 glorieuses » ont résulté de l'usage de la plus-value relative plutôt que le la plus-value absolue (La plus-value, « Das Kapital », Marx, Livre I). Cette possibilité provenait de la progression de la productivité sous l'effet de la révolution scientifique et technique et de l'exploitation coloniale dans les pays dits industriellement avancés. Cette possibilité s'évanouit avec la baisse tendancielle du taux de profit dans le capitalisme mondialisé et informationnellement numérisé.

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II. LA RÉSISTIBLE ASCENSION DU « LOW COST »

ET L’IRRÉSISTIBLE MOUVEMENT

DU PROGRÈS POUR TOUS.

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Dans un article précédent, je soulignais à quel point l’argent a envahi notre vie quotidienne.

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C’est une vieille réalité millénaire dont parle Karl Marx en citant le « Timon d’Athènes » de Shakespeare, mais jamais sa dictature n’avait pris une telle ampleur, ni n’avait causé autant de dégâts dans l’évolution humaine matérielle et morale.

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Sans reprendre tous les arguments d’articles précédents, rappelons toutefois que Marx n’a pas écrit « l’Argent », mais « Le Capital », où justement il décrit la transformation de l’argent en capital.

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Notre « ministre du travail » vient de justifier sa « loi-travail », qui n’est pas sa loi mais celle de l’oligarchie mondiale pour adapter l’organisation du travail à la crise de suraccumulation du capital de cette oligarchie mondiale : « S’adapter pour surpasser des concurrents à bas coût », dit-elle.

Nous y voilà : le bas coût, le Low Cost, sur lequel s’appuient les arguments de marché, la libre concurrence, le démantèlement du service public, les privatisations, et bien sûr les bas salaires et les augmentations du temps de travail, en pluie et en orage.

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Si nous sommes prisonniers du bas prix, du « Low Cost, et de la réduction de notre vie, aux deux bouts de l’achat et de la vente des moyens et biens nécessaires à notre vie quotidienne, c’est parce que l’organisation de cette vie quotidienne, ses règles, ses « solutions » malades nous sont imposées « d’en haut » par ces oligarchies.

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Bien sûr il est agréable de pouvoir et nous voulons pouvoir prendre un avion, un bus, une marchandise quelconque à prix abordables, mais plus ça va, plus nous nous rendons compte, qu’en retour, c’est nous qui le payons au quotidien par l’aggravation de nos conditions de vie et de travail et de manque d’emploi, et de chômage (que nous payons aussi) ou de travail au rabais.

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L’EXPLOSION SOCIALE DE CE MAI-JUIN 2016, c’est l’expression d’un malaise qui nous dit que le système a un problème, que notre vie se dégrade et notre avenir s’assombrit de plus en plus.

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Oui un jeune a raison de vouloir voyager à bas prix. Il a raison aussi de vouloir un horizon moins sombre, plus lumineux à sa vie, et des conditions d’existence plus humaines, humaines tout court, en progrès.

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Le projet de loi de sécurité d’emploi et de formation répond à cela (1).

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Une maitrise du déplacement des capitaux par une réforme radicale et progressive des systèmes financiers de la Banque centrale Européenne répond à cela.

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La bataille syndicale contre la loi El Khomri et pour une organisation progressiste de l’organisation du travail et d’une démocratie de l’humain producteur du « Que, quoi, comment produire » répond à cela.

Une France dans une Europe démocratique échangeant avec le reste du monde, du Kilomètre zéro à l'autre bout de la Terre en fonction des besoins, une libre circulation des personnes, répond à cela.

L’ascension du « Low Cost » est résistible parce que le low cost, ce ne sont pas des moyens supplémentaires pour vivre ; parce que les besoins anciens comme les besoins nouveaux que recherchent la jeunesse et tous les humains, exceptés les possédants dominants, peuvent être satisfait dans un nouvel équilibre en progression des richesses, à travers une productivité rendue au peuple et aujourd’hui confisquée par ces possédants dominants ; et en respectant la planète qui est nôtre maison commune.

L’EXPLOSION SOCIALE DE CE MAI-JUIN 2016, c’est l’expression d’un malaise qui nous dit que le système a un problème, mais c’est aussi une formidable fenêtre qui s’ouvre pour nous pour rejeter les solutions bancales que les pouvoirs nous ont imposées jusqu’à aujourd’hui et rechercher et mettre en œuvre des solutions durables de sortie de crise, et de développement harmonieux.

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Note (1) Sur ces questions, voir la revue "Economie et Politique", en lien sur ce blog.

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III. Et L’ECONOMIE CONTRIBUTIVE (1) EST-ELLE UNE COURSE AU PROFIT OU UNE COURSE AU PROGRES DE L’HUMANITE ?

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C’est l'effet d'outils nouveaux et un outil nouveau de la globalisation, et c’est tout. Tout dépend de l’usage qu’il en est fait ; sachant qu’un outil contient tout l’héritage du processus humain technique et culturel dans son unité, du galet aménagé à « l’intelligence artificielle », excroissances, relais et prothèses remédiant aux limites naturelles et historiques de l’espèce, du corps soi-développement social. Une globalisation saine, dépassant le profit privé, ouvre la possibilité à l’espèce humaine de passer à un stade supérieur de cohérence, de croissance, de conscience et capacité d’action saine de la nature sur elle-même, dans le cosmos humain.

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Cependant, comme toute technique, elle ne peut échapper au système social et dans la société actuelle aux conséquences de l’échange A-M-A’ qui l’habitera tant qu’une transformation qualitative ne sera pas accomplie. En soi, cette technique peut y contribuer. Cette technique ne nait pas que du seul processus technique mais d’un processus global de tous les champs d’activité, leur autonomie relative et leur unité

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C’est un outil qui, dans le processus de l’acquis des forces productives et leur devenir, les hommes, leurs machines et leurs cultures, dans leur unité et leurs mouvements et forces contradictoires, ouvre la voie soit à une libération croissante de l’activité contrainte, soit à un assèchement du terrain producteur, des humains, leurs production et leurs échanges (2).

L’industrie et l’agriculture de main d’œuvre, le capitalisme agricole et industriel restent encore la source principale de collecte de la plus value laquelle contient les limites de l’innovation et de la recherche, les contradictions entre profit et développement.

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Notes

(1)En gros, création "indépendante" de savoir et de valeur d'usage par réseau numérique mondial, et in fine de valeur marchande.

(2) « Il me parait évident que pour dynamiser la dialectique micro/macro, il faut des "propositions" économiques alternatives, marquées au sceau de la désadhérence. Le problème commence seulement quand on ne mesure pas au niveau macro que ces propositions n'ont pas chance de s'inscrire dans un processus transformateur si elles ne négocient pas leur articulation avec les réserves d'alternative engendrées dans les dramatiques de l'activité » Extrait d’une correspondance d’Yves Schwartz.

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IV. LES RESERVES D'ALTERNATIVE.

Comprendre les difficultés de la société en général, celle de la politique, celle d’un parti de transformation sociale en santé.

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1) Ce n’est pas seulement la colossale transformation de l’organisation du travail local et mondial que les techniques informationnalisées numériquement ont induites qu’il faut prendre en compte pour comprendre le monde d’aujourd’hui.

2) C’est aussi la masse colossale et toujours grandissante de travailleurs (et de chômeurs) dont l’initiative personnelle est sans cesse réduite et par là est aussi réduite l’ouverture personnelle à une pluridisciplinarité de l’acte de travail et de la pensée du travail qu’il contient.

3) C’est enfin en dernière instance les contradictions des lois du système capitaliste, ce mode d’échange et de production, dont l’hyperlibéralisme, la « marchandisation totale » est l’aboutissement, qui induisent l’accroissement colossal des contradictions sociales, de leurs douleurs et la crise de civilisation. L'absence de sécurité d'emploi et de formation, l'absence de maîtrise des flux du capital par l'absence de maîtrise politique des institutions financière est au cœur de ces contradictions

Sans ces trois « éléments » on ne peut comprendre ni les difficultés de la société en général, ni celle de la politique, ni celle d’un parti de transformation sociale en santé comme le PCF, le PGE, les nouvelles formations actuelles de transformation sociale qui ont émergé.

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J’ai, toujours, entourée d’une quantité importante d’ouvrages qui détaillent, développent, la présence d’œuvre primordiales, et en ce moment, comme : « Le Capital » de Marx, « Transformation et crise du capitalisme mondialisé » de Paul Boccara, « Expérience et connaissance du travail » d’Yves Schwartz.

Je veux vous faire part d’un tout petit passage de ce dernier ouvrage (et d'autres d'Yves Schwartz) qui va éclairer le pourquoi et le comment de l’importance de ce 1) et de ce 2) et de ce 3) : « …Ceux qui tiennent que la productivité du travail n’a jamais cessé de courir souterrainement doivent donc concilier l’idée que le travail a toujours eu pour horizon la contrainte et qu’en même temps les hommes n’ont jamais pu travailler sous l’hétéronomie pure.

Ceux qui sous-estiment l’acte productif et croient à une malléabilité naturelle de l’homme se satisferont de l’argument de l’autorité. Nous leur laissons la responsabilité de cette anthropologie du mépris. Pour nous, nous croyons que les hommes n’ont jamais pu évacuer totalement la question de l’usage productif d’eux-mêmes, cette contradiction est la croix d’une vraie recherche sur le travail… » Chap.16.3.

Je renvoie aussi à cette partie de l’ouvrage où est décrite cette paysannerie de l’après XIème siècle qui combinant l’individualisme de la nouvelle petite maitrise de son champ à l’activité des champs communaux donnera l’explosion d’une nouvelle agriculture, des forces productives au bout desquelles naissent la Renaissance, la bourgeoisie révolutionnaire, la démocratie bourgeoise certes restreinte et limitée mais sur laquelle nous pouvons construite, en France, en Europe et dans le Monde une démocratie générale, celle du producteur assurant du local au mondial une production de survie et de développement en santé.

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Derrière l’apparente torpeur et le gouffre terrifiant de la question du travail contraint à son paroxysme, ses effets de sous-implication du travailleur et d’implication citoyenne ne dépassant pas le constat et ne s’ouvrant pas à des solutions efficaces, individuelles et collectives, il y a tout ce que l’homme possède encore et toujours de besoin d’agir et de capacité d’agir et de travailler, de transformer en santé la nature pour subvenir à ses besoins primaires et complexes, ce qu’Yves Schwartz appelle « les réserves d’alternative ».

C’est sur l’usage et la mise en lumière dans l’action de ces réserves d’alternative que réside in fine la réponse économique, politique, citoyenne.

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SHEMA 1

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DEVENU et DEVENIR : Schéma inspiré librement des concepts ergologiques du Professeur Yves SCHWARTZ

Il s’agit d’une transformation qualitative de la croissance, des biens « matériels et moraux » développée dans d’autres articles.

CECI à l’instar de la croissance des concepts et systèmes de concepts exposée par Vygotski, dans le cerveau humain, de l’enfance à l’adulte et jusqu’au vieillissement, transposée à la production sociale en général. Pour imager la chose, il s’agit à la fois d’une multiplication de la production, de sa qualité et de sa diversité, et de sa « concentration », à l’image de la production des composants électroniques comme métaphore transposée du psychique, aux outils et aux entités productrices et à l’organisation sociale, c'est-à-dire de la réduction du volume occupant de chaque produit et de sa relation avec les autres produits.

(en lecture directe) TRANSFORMATION DU TRAVAIL   MOUVEMENTS DE LA SOCIETE   LUTTE DE CLASSE . Pierre Assante, 18 juin 2016

SHEMA 2 : Tableau « Un sens de l’histoire », extrait de l’essai « Division sexiste du travail, résidu ou mode de gestion ? »

P. Assante, 2004

(en lecture directe) TRANSFORMATION DU TRAVAIL   MOUVEMENTS DE LA SOCIETE   LUTTE DE CLASSE . Pierre Assante, 18 juin 2016
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