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La tendance et l’horizon de la production et de l’échange capitaliste c’est une minorité de concepteurs ultra spécialisés œuvrant dans la mondialisation numérisée, financiarisée, et une masse d’exécutants sans qualification.
C’est-à-dire une mise en réserve du capital d’une masse d’êtres humains avec ou sans activité, qui pourraient, dans une société juste et cohérente, contribuer à l’enrichissement général des savoirs, des techniques, de la production et des échanges, de la conscience humaine sur la nature et sur elle-même pour assurer une complexification du processus humain en qualité et en santé.
Mais la réalité résiste à une déadhérence conceptuelle (1) nécessaire, mais mise au service d’un mode de production et d’échange obsolète A-M-A’, sa vente-achat de la force de travail, son accumulation-dévalorisation du capital, sa crise mondialisée généralisée,
Mais toute résistance a besoin d’un projet social transformateur sous peine de ne développer que la désespérance.
Un projet transformateur part de la réalité du mode de production et d’échange et des moyens de transformer en sante cette réalité
L’encyclopédisme et la rhétorique de Mélenchon en politique, d’Onfray en philosophie pour ne citer qu’eux, n’ont aucune capacité synthétique.
C’est pourtant de la synthèse de la connaissance de la réalité et des moyens formant un projet que dépendent les capacités de transformation progressiste de la société humaine en crise.
Ce besoin de synthèse, Marx, Engels, interprètes conscients d'un moment d'histoire et leurs successeurs s'en réclamant ou pas, l'ont fait leur.
Pierre Assante, 26 août 2018
(1) La capacité de concevoir mentalement ce qui n'existe pas encore et par conséquent de permettre l'activité industrieuse.
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MANIFESTE POUR UN PARTI COMMUNISTE DU XXIème SIECLE
REGULATION micro et REGULATIONS macro. COHERENCE micro et COHERENCES macro. DEMOCRATIE DU TRAVAIL.
Brouillon et propositions.
L’existence du processus humain dépend de ses capacités de régulation, c'est-à-dire de l’intervention humaine aux transformations de son milieu naturel et social, dont les transformation conséquentes à son propre processus, dans leur interaction et leur unité nature-société humaine partie de la nature, pour lui conserver une cohérence vitale.
La cohérence vitale c’est la tendance à un équilibre-déséquilibre relatifs sans chute mortelle, suffisant pour assurer le mouvement macro, global, de l’espèce dans son milieu et des mouvements qui le constituent.
Il ne s’agit pas que des mouvements tangibles, visibles, il s’agit de tous les mouvements de la nature et de l’homme dans la nature, de son activité industrieuse et de son activité symbolique qui en fait partie, en relation dialectique et en développements inégaux et conjoints, avec des « décrochages » et des « rattrapages » temporels et spatiaux de mouvements.
L’organisation sociale de société bourgeoise contient la force contraire dans le mouvement de transformation, au mouvement de régulation et de cohérence de l’ensemble humain-nature et de l’individu humain-nature dans cet ensemble.
Cette force contraire qui entretient le mouvement le met aussi en déséquilibre excessif incompatible in fine avec un processus vital viable. Les forces contraires sont contenues dans l’activité industrieuse devant répondre au besoin du processus humain, au développement quantitatif et qualitatif des propriétés de l’humanité.
Et cette activité industrieuse, dans le capitalisme, contient les règles, les normes de l’échange capitaliste, A-M-A’ conduisant au développement des forces productives, les hommes, leurs activités tangibles et leurs activités symboliques intriquées, mais à une inégalité excessive entre le quantitatif et le qualitatif de ce développement. En clair, besoins du capital de s’accumuler et besoins de développement quantitatif et qualitatif de l’humanité constituent des forces non seulement contradictoires mais aussi antagoniques. La dissymétrie temporelle de l’échange de valeurs d’usage et de l’échange en capital et en accumulation de capital constitue la base de cet antagonisme réclamant le dépassement-élimination du mode de production capitaliste….
Pour cela il faut continuer la recherche ergologique sur la condition des conditions de développement de l’activité humaine, une praxis ergologique.
Il nous faut lier activité industrieuse, économique à l’analyse micro et macro anthroponomique en considérant anthroponomie et ergologie comme deux champs distincts coopérant à une vision d’ensemble du mouvement du réel pour une naissance des conditions de régulation démocratique.
La Régulation économique doit être en rapport avec les activités globales macro et micro.
Un des objectifs essentiel étant une Organisation du travail à partir des rapports avec l'activité industrieuse développant et amplifiant la déadhérence conceptuelle (la capacité de concevoir mentalement ce qui n'existe pas encore et par conséquent de permettre l'activité industrieuse), la dénormalisation-renormalisation des règles sociales pour un développement en santé.
Le besoin et la tâche du moment large de l’humanité est bien une régulation démocratique dont la condition première est la libération de l’achat-vente de la force de travail.
En ce sens :
Il n’y a pas de création des conditions d’une régulation démocratique du moment parental, du moment travail, du moment politique, du moment informationnel et leur unité dans le processus social sans préparation de ces conditions. Les concepts ergologiques forment les conditions de libération de l’organisation taylorienne du travail. Les conditions anthroponomique de lien entre production et règles micro et macro de la société en mouvement et les conditions ergologiques sont liées.
Il se peut que la préparation des conditions de régulation démocratique passent par une phase centralisée de préparation de décentralisation et d’autogestion de régulation, en quelque sorte à l’image des « tyrannies » qui préparaient les prises de pouvoir des classes montantes, dans l’Athènes antique comme dans la révolution française par exemple. Mais évidemment une préparation de régulation démocratique ne peut faire l’économie de la promotion des droits de l’homme et du citoyen, mais doit l’apporter au-delà d’une démocratie limitée, de classe, actuelle et en décomposition qui ignore la démocratie du travail, la démocratie du « que, quoi et comment produire » liée à la démocratie du citoyen, en unité. Nous ne sommes plus ni dans l’antiquité esclavagiste ni sous la monarchie absolue héritée de la féodalité.
Une régulation sociale ne se décide pas sans que des conditions historiques existent pour son développement. Nous pouvons repérer dans l’évolution de l’humanité des moments où ces conditions sont nées des nécessités et des volontés humaines conjointes. Mais ce n’est pas le bateau à voile qui fait le vent, c’est l’usage savant du vent, de l’événement, qui permet à l’équipage de se diriger sur l’océan de la vie sociale et dans la nature dont l’humanité constitue un mouvement de la conscience, limitée certes mais en processus, au sens de Marx dans ses manuscrits de 1844, puis dans sa compréhension du réel qu’est la société capitaliste à dépasser, et celle d’aujourd’hui, mondialisée, numérisée, financiarisée : c’est à cette financiarisation qu’il faut s’attaquer pour la transformer-dépasser dans un autre mode de production et d’échange, le communisme. Les tentatives avortées et grossières ne remettent pas en cause cet idéal, cette praxis...
Pierre Assante, 23/08/2018 06:15:44
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MANIFESTE POUR UN PARTI COMMUNISTE DU XXIème SIECLE
Sur « Neuf leçons sur l’anthroponomie systémique », Paul Boccara.
Une lecture ergologique de l’anthroponomie et d’un ouvrage de profonde, nécessaire et urgente analyse progressiste de transformation sociale en santé.
Dans son dernier ouvrage sur l’anthroponomie systémique (1), Paul Boccara, grand intellectuel et grand lutteur que nous avons hélas perdu, dénormalise-renormalise à nouveau les rapports entre ses concepts et catégories qui ont fondé l’économie politique marxiste moderne, celle du capitalisme mondialisé, numérisé et financiarisé d’une part avec l’ensemble des activités humaines d’autre part, tout en affirmant leur unité.
Dénormaliser-renormaliser, c’est ce que fait toute activité humaine, avec des sauts de plus ou moins grande importance dans la continuité des analyses humaines sur la réalité et son mouvement, à plus forte raison quand une analyse se veut de fort contenu inventif.
Il finit d’ailleurs son ouvrage par cette réflexion de haute tenue morale sur l’utilité d’un travail destiné à une conscience réparatrice et de poursuite du développement en santé du processus humain : lire les dernières phrases sur le besoin de cette analyse et de cette invention concluant « Face à l’énormité de ces questions, il est urgent d’y aller, au risque d’essuyer les plâtres, de se tromper ; car il y a une béance formidable, un appel » .
Au centre de son long développement en 9 leçons, la régénération humaine et les moments du système anthroponomique de regénération humaine, la scission dialectique de l’étude des règles en mouvement des sociétés humaines non seulement pour les connaitre, mais pour les changer en santé : le moment parental, le moment travail, le moment politique, le moment informationnel et leur unité dans le processus social.
Il accorde une place importante à l’identification et à la symbolisation. Sans réduire à une image cette longue et profonde analyse qui touche aussi à la psychanalyse, mais pas seulement, loin de là, à toute l’accumulation de savoirs dans une synthèse, j’oserai le terme : il faut appeler un chat un chat, ou il faut reconnaitre un objet et le nommer pour que ce nom puisse être usé dans la transmission, dans la transformation informationnelle nécessaire à la transformation concrète, « physique ».
Je ne crois pas par contre aux limites de Marx qui ne serait pas libéré de l’idéalisme ou plutôt des ses propres limites. Certes toute personne est tributaire des limites de son temps et personne ne l’est, libéré, dans une société qui ne se libère pas globalement de l’idéalisme, mais dans toute situation concrète décrite par Marx, il est clair pour moi que la conception matérialiste dialectique habite son exposé et sa conscience.
La revendication d’une analyse systémique dépassant l’analyse structuraliste habite de même constamment la pensée de Paul Boccara, son exposé et ses propositions transformatrices. Il ne peut d’ailleurs y avoir d’analyse systémique sans un effort permanent contre le retour à la tendance structuraliste de l’observation immédiate des objets isolés par l’observation et la pensée et l’élaboration cérébrale qui s’en suit dont les systèmes de concepts normalisés sont impactés et subissent une normalisation-dénormalistion positive…ou négative. De même pour l’objet « pensée » et son observation en miroir, en aller-retour, en double anticipation du mouvement d’action-observation de l’action, rectification inconsciente et consciente de l’action.
Si l’on peut penser à une dé-désidéalisation furtive de la pensée, c’est plutôt au niveau du vocabulaire de Lénine (plutôt que celui de Marx) et de son temps qui tend à rejeter une formulation relative à une juste conception de la matérialité de la pensée, de crainte de sembler céder à l’idée que les idées modifient directement la matière sans l’intervention de l’action humaine « physique ». C’est le débat sur Dietzgen dont je ne trouve pas que la maladresse de « non intellectuel » soit si négative, au contraire, à partir du moment où on s’efforce d'entrer dans le vocabulaire d’un ouvrier-penseur philosophique, d’un auteur militant.
La pensée est bien un mouvement de la matière, du cerveau humain entre autre, dans son rapport dialectique, interactif, en aller-retour avec le processus social dont le travail, la transformation de la matière par l'homme pour subvenir à ses besoins et leur développement complexe est le moteur.
La poussée de la pensée Marx sur le développement de la pensée transformatrice d’aujourd’hui n’est pas épuisée, à la différence de celle de la révolution d’Octobre, d’un pays à dominante agricole arriérée massive qui a du passer par le mouvement ouvrier naissant pour mettre à bas les oppressions de classes de son temps, et même si le gel de cette révolution, le rejet de la NEP et l’agression impérialiste permanente ont favorisé un régime policier et une organisation militarisée.
Paul Boccara poursuit cette poussée de la Pensée Marx en économie et en philosophie et dans l’étude des règles en mouvement de la société pour les transformer en santé, de façon magistrale, pour moi en tout cas qui suis essentiellement un auteur militant et un militant tout court.
Pierre Assante, 31 août 2018.
(1) Anthropos : l'humain, Nomos : les règles. Etude des normes, des règles dans la société humaine, leur mouvement, leur développement en santé ou pas, et l'intervention de l'humain sur l'humain...
Vendredi 24, 13h30 - 14h50, salle Benoît-Frachon, "La société française et l'argent" (Denis Durand, anim. Constantin Lopez)
Vendredi 24, 16h20 - 17h40, Salle Jean-Pierre-Kahane, "Après les ordonnances Macron, les enjeux de la sécurisation de l’emploi et de la formation" (Evelyne Ternant, anim. : Constantin Lopez)
Samedi 25, 9 heures-10h30, salle Paul-Boccara, hommage à Paul Boccara (Catherine Mills, Frédéric Boccara, Léon Caquant, anim. Claude Gindin)
Samedi 25,15h30 - 16h55, salle Jean-Pierre Kahane, "Face à la loi PACTE, de nouveaux critères de gestion pour prendre le pouvoir dans l'entreprise " (Denis Durand, anim. Sabrina Royer)
Dimanche 26, 9 heures 30, campus des élus "La proposition de loi d'expérimentation Entreprises et territoires" (Hervé Defalvard, Denis Durand, Sylvie Mayer)
Pierre Assante Marseille (Bouches-du-Rhône). Mardi, 8 Avril, 2008. L'Humanité. Notre établissement, le lycée Marcel-Pagnol à Marseille, a été le premier dont ...
24 mars 2017 - De la Renaissance à notre futur par Pierre Assante Retraité, syndicaliste. Le XVIe siècle et le XXIe siècle ont en commun deux révolutions ...
Donner à une organisation des salariés un contenu de transformation du XXIeme siècle est inséparable de leur capacité à maîtriser l'expérience et la connaissance des situations de travail
Dans les "batailles" militantes pour donner à une organisation politique et syndicale des salariés un contenu de transformation du XXIeme siècle, qui ne soit pas seulement une formule, l'économie marxiste développée est un outil de premier ordre remettant sans cesse les analyses, les décisions, les actions en question, pour qu'elle répondent aux besoins des hommes et leur développement.
MAIS la connaissance et l'expérience du travail et de l'activité humaine, de la personne, l'intégration de l'activité micro et macro est et sera de plus en plus indispensable, si tant est qu'une bifurcation sociale progressiste à la suraccumulation du capital puisse être entamée...
Je ne sais si dire cela est pompeux mais en tout cas cela exprime une conviction....
Pierre ASSANTE, 29 juin 2018
2 QUESTIONS POUR PROCEDER, ESSAI SUR L'ERGOLOGIE, PIERRE ASSANTE, sur ce lien :
une nécessaire zone de développement et de coopération mondiale économique, politique, culturelle. (brouillon, projet, proposition).
Pétrarque, 1304-1374 dans son poème sur l’Italie exprime de fait une volonté l’unité nationale rassemblant les différents Etats en formation puis en développement qui la constituent. Elle s’exprime aussi non seulement dans sa demande du retour du Pape d’Avignon en Italie par exemple, mais aussi par sa conception de la culture, du savoir, du monde, dans ses œuvres latines, de ses jugements moraux sur les comportements humains à ses poèmes en « langue vulgaire », le toscan, sur ses rapports à la femme, qui illustre plus largement les rapports des être humains entre eux à un moment historique, à travers la Laura de son Canzoniere.
Machiavel, (1469-1527) se trouve dans une situation plus concrète de mise en œuvre d’une politique dans La Toscane des banques, de la naissance des prémices de l’achat-vente de la force de travail (remplaçant la servitude) qui est la forme actuelle généralisée du contrat social, Toscane de l’explosion artistique symbolisant le progrès d’une société marchande en période de santé et d’expansion.
Leur point commun, c’est la richesse de développement moderne tant culturellement que dans l’avancée des forces productives de l’Italie d’alors et de ses entités étatiques morcelées dans le cours de l’histoire de la péninsule, de l’antiquité aux invasions barbares et à la reconstitution d’une société marchande nouvelle en avance sur son temps.
Mais c’est aussi ce qui les suivra dans l’échec de leur effort. Les Etats modernes de la Renaissance Italienne vont être dominés par les Etats centralisés en formation, leur puissance militaire, la puissance politique et économique qui en naîtra.
L’Europe imite quelque peu l’incapacité des Etats italiens de la Renaissance, et ce n’est pas d’aujourd’hui. La puissance des USA nait aussi de la division capitaliste des pays européens développés, des guerres impérialistes qui en découlent, le tout évidemment de l’incapacité des marchés nationaux à coopérer plutôt qu’à s’affronter. Mais encore de l’incapacité du capitalisme lui-même, en soi, de se développer sur les vieilles règles héritées des développements historiques passés. Double pesanteur de l’Italie du Sud et de son substrat grec antique et ses règles.
Antonio Gramsci
Il n’est pas question de faire de cette comparaison simpliste une doctrine au service d’un nationalisme européen. Le centre d’une transformation progressiste du monde d’aujourd’hui est le dépassement de la forme actuelle du mode de production et d’échange, le capitalisme tel qu’il est devenu, mondialisé, financiarisé, numérisé, donc dépassement engendrant la coopération dans toutes les relations entre zones mondiales de développement et d’échange. A condition de favoriser le développement de ces zones pour le développement de toutes, l’Europe parmi elles. Cohérence et cohésion économique et politique font partie de ces conditions. Pour l’Europe de même, et pour l’EU et une future EU de coopération démocratique de même.
Evidemment, le centralisme et les décisions autoritaires camouflées dans l’ignorance des peuples de leur contenu et leur projet capitaliste inavoué ou avoué, mais claires dans leurs effets négatifs, et effectives dans leur application, par la Commission de la BCE, c'est-à-dire les Etats de l’UE concernés ou pas, les plus puissants en tête, ne vont pas dans ce sens d’une Europe de coopération démocratique et de développement général. Mais le rejet des méfaits du capitalisme sur l’Europe et la solution des replis nationaux et nationaliste non plus.
On peut poursuivre, sans en faire une assimilation historique entre les deux moments, celui de Pétrarque ou de Machiavel et le notre (2), ce qui serait ridicule et anti historique, la réflexion sur les événements et décisions actuelles de nos apprentis sorciers au gouvernement des Etats européens et de L’EU, par rapport aux Etats Italiens du XIVème et XVème siècles, et au gouvernement du monde : domination du capital US en tête et aujourd’hui le degré supplémentaire du capitaliste symbolisé par l’éclatement « trumpien » de ses propres règles internationales, bafouées systématiquement certes depuis toujours, mais plus prudemment pour les intérêts capitalistes, après le conflit de 1939-45 et avant Trump, illustration du degré supplémentaire de la guerre économique capitaliste et de la concentration capitaliste, qui sont un même mouvement dans deux manifestations de la réalité de notre monde malade à soigner par dépassement du système.
J’essaie d’énumérer en vrac et sans grande clarté et organisation du propos sans doute, les points et besoins auxquels répondre pour cela, et sur lesquels réfléchir pour agir.
1) une nécessaire zone de développement et de coopération mondiale économique, politique, culturelle.
2) mesures progressives et radicales de transformation du système bancaire et financier, de la création monétaire, de Fonds démocratiques (régionaux, nationaux, européen, mondial, reforme du FMI, usage des DTS pour échapper à la domination du dollar, etc.), loi SEF, organisation du travail mettant en cohérence la personne, l'entité de production locale et globale, les besoins humains de la personne, du local au global. Economie, politique, ergologie, écologie, anthroponomie, en interdépendance. Développement de la conscience de la nature sur elle-même, l'humanité. Mise de la révolution scientifique et technique, de la numérisation mondialisée au service des besoins humains. Construction d'une nouvelle civilisation correspondant à ces moyens et ces besoins en développement
3) Bilan de la construction capitaliste de l'UE. Conquête des marchés vers l'Est au détriment du développement global de l'Europe, de ses salariés, de la population, au détriment de marchés et de coopérations stables et en développement historiquement institués dans le passé et à réformer dans un sens progressiste et non par destruction de l'ensemble. Aggravation d'inégalités locales, nationales, générales. Domination stérilisante des Konzern sur l'économie européenne eux-mêmes dominés par le capital US.
4) Analyser l'épisode de la destruction de l'entité yougoslave, initiation de l'aggravation de l'état de guerre des marchés, de la montée des nationalismes contre la coopération, date marquant la fin de l'effet de marché dominant sur l'état de paix relatif.
6) besoin d'Europe, confédérale, d'une zone de développement et de coopération avec les autres zones de développement et de coopération pour une mondialisation progressiste.
7) danger impérieux de dissolution des entités humaines de coopération et de développement et de l'état de paix relatif si cette politique n'est pas mise en œuvre sous la pression des luttes ouvrières et populaires dont la situation de l'emploi, entre autre, s'aggrave exponentiellement.
6) besoin d'organisation du salariat au niveau de la mondialisation numérisée, de l'Europe à partir des luttes locales et nationales et des besoins qu'elles manifestent, à unir à l'international.
Chaîne automatisée
7) lien entre les acteurs du cœur de la production des biens nécessaires au développement humains, ouvriers, ingénieurs, techniciens, cadres, formateurs et tout le salariat (3) dans sa diversité et toute la population qui souffre comme eux des contradictions entre besoins humains et taux de profit lié au mode de production A-M-A', suraccumulation du capital, dévalorisation du capital, et guerre de marché contre la coopération et la paix.
6) Prolétaires de tous les pays, vendeurs de votre force de travail, unissez-vous, reste au cœur du développement humain. La réalité du capitalisme en tant que mode de production et d'échange, sa force de développement s'éteint. Sa poursuite menace l'humanité. Une action humaine de transformation-dépassement conscient partant de projets concrets, de rassemblement-synthèse de la recherche sur l'activité humaine dans sa diversité et sa multiplicité est un besoin impératif. Je renvoie encore aux propositions de la commission économique du PCF, mais pas seulement, aussi à toutes les recherches et formes d'organisation tendant au progrès de l'activité humaine, de l'organisation du travail en fonction de la personne humaine en premier lieu.
Pierre Assante, 1° août 2018.
Notes
(1) Il fut un temps où un hebdomadaire de recherche politique, lorsque la production était organisée en dernière instance économique au niveau du marché national, avait pour titre "France Nouvelle", celle du CNR (Conseil National de la Résistance, créé le 27 mai 1943), d'Ambroise Croizat (Responsable CGT métallurgie puis ministre communiste du travail, au centre de la création humaine que sont la Sécurité Sociale et les systèmes de retraite), etc.
Aujourd'hui pour un nouveau développement humain, pourquoi pas "Europe Nouvelle" pour une France nouvelle, et une civilisation nouvelle de coopération, de liberté et de partage d'une croissance qualitativement nouvelle.
(2) Gramsci s’est essayé à la chose sur la question du pouvoir, du Prince moderne, de l’intellectuel collectif.
(3) Cette illustration : une chaîne automatisée ne doit pas nous cacher les être humains qui l'ont réalisée, l'entretiennent, la font fonctionner et l'alimentent en matière première brute ou élaborée. Et tout ce qui la relie à l'ensemble de la société.
POST SCRIPTUM. J'ai voté (Nous avons voté nombreux) NON au référendum sur le traité de Maastricht de 1992, et NON au TCE (Traité instituant une constitution pour l’Europe) de 2005, pas contre une construction politique, économique et culturelle, une entité européenne (confédérale dirai-je pour ma part aujourd’hui), mais contre une constitution antidémocratique confiant par l'intermédiaire de ses institutions les pouvoirs aux monopoles capitalistes, financiers, renforçant les attaques antisociales contre les acquis de la Libération et contre leur développement, et renforçant aussi les divisions agressives du monde. Des résistants et partisans s'étant battu sous l'occupation nazi pour l'entité française ont voté NON à la constitution gaulliste, pour les mêmes raisons et pas contre l’entité française, ça se comprend très bien. Ce qui n’empêche pas de lutter dans le cadre de ces traités contre leur politique antisociale, comme nous nous battons dans le cadre de la république française pourtant tout aussi capitaliste que l’U.E, par exemple pour la création de fonds financiers démocratiques mis à disposition de la production et des services publics en fonction des besoins des travailleurs, producteurs, et de la population, entamant un processus de transformation révolutionnaire du mode de production et d’échange. L’article 123.2 du traité par exemple peut être utilisé comme une brèche dans la politique du capital pour ce faire.
D’autres, en haut lieu qui ont voté OUI se parent aujourd’hui des vertus anticapitalistes. Un rassemblement de progrès ne peut être leur œuvre, ils ne peuvent en être les maîtres d’œuvre. On le comprend de mieux en mieux dans leur comportement politique, économique et social et même personnel. Et leur souverainisme plus ou moins avoué n’est que le voile de leur soumission objective, sinon subjective, à l’état actuel du monde.
Il s’agit d’éclaircir le paysage et de tracer dans l’union un chemin.
Le débat (scission?) à l'intérieur de Die Link ou le départ (provisoire?) du PCB de l'organisation du PGE, évènements récents, comme les positions plus anciennes du PdG ou de FI relèvent de la confusion à dissiper, sous peine des plus grands dommages.
15 août 2018
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MANIFESTE POUR UN PARTI COMMUNISTE DU XXIème SIECLE
...Minuit n'a plus d'écho que pour un très vieil homme
Qui gâche son trésor en des chansons banales
Même si cette heure de la nuit n'est pas perdue
Je ne m'endormirai que si d'autres s'éveillent...
Paul Eluard. Septembre 1950.
Le mouvement de la sociÉtÉ procÈde par à-coups….
Le mouvement de la société procède par à-coups dans la continuité (continuité et discontinuité) et dans de multiples processus connaissant avancées et reculs de développements les uns par rapport aux autres, le tout correspondant à une résultante historique du moment.
A travers ces développements inégaux, transformation des moyens de production et transformation du mode de production et d’échange doivent aller de pair sans quoi il y a régression de l’organisation et de la santé sociale.
La numérisation de l’industrie est un saut quantitatif et qualitatif de transformation des moyens de production qui réclame une transformation qualitative du mode de production et d’échange. Il s’agit aujourd’hui d’échapper progressivement et radicalement à la loi du profit de l’échange A-M-A’, de la crise d’accumulation et de suraccumulation du capital et leurs effets sur l’insatisfaction "matérielle et morale", sociale, des besoins élémentaires et complexes humains dans leur unité en mouvement.
Loi SEF, transformation du système financier du local au mondial, de la création monétaire, du FMI, l’extension des DTS, (1) (sur ces éléments voir les articles économiques qui les développent sur ce blog et dans la revue "Economie et Politique") font partie de cette transition possible vers un mode de production et d’échange en accord, en santé sociale avec la transformation actuelle des moyens de production, à la fois impétueuse et limitée par le système.
Croissance de la qualité de la production et croissance de la conscience vont aussi de pair.
C’est sur la base de cette connaissance du réel que s’est effectuée la rencontre entre Marx et Engels et c’est sur cette base que reposent le progrès de l’humanité.
C’est aussi cette base qu’un parti de progrès doit conserver ou retrouver et développer pour être en capacité d’agir dans et sur le mouvement de la société.
Pierrot, 5 août 2018.
(1) Loi SEF : Sécurité Emploi Formation, ouvrant un droit à l'emploi et à un revenu tout au long de la vie, au-delà des transformations de la production et de l'échange. DTS : droits de tirage spéciaux au niveau du FMI (Fond Monétaire International) constituant une monnaie à partir de diverses monnaies nationales, pour échapper à la domination des échanges en dollar, vers une monnaie mondiale indépendante du dollar.
Illustration : "Tête de vieux", sculpture étrusque, 5ème siècle avant notre ère, Musée étrusque d'Orvieto.
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MANIFESTE POUR UN PARTI COMMUNISTE DU XXIème SIECLE
L’humanité a cette tendance à considérer comme un antagonisme la réalité matérielle de sa composition biologique et la réalité subjective des sentiments.
C’est au contraire cette contradiction féconde qui réalise l’humanité.
Cette fécondité est liée à l’impossibilité d’atteindre la connaissance pleine de cette contradiction, bien que la conscience de cette contradiction contienne pleinement cette réalité contradictoire. L’assimilation de cette réalité à Dieu est une réduction de cette réalité parce qu’elle croit apaiser cette contradiction.
L’idée de dieu tend à réduire, repousser la conscience de l’humanité, bien que cette conscience puisse traverser aussi un concept figé, immobile, de dieu.
C’est ce que font les « grands croyants » (Pascal, et pourquoi pas Jésus ou ses modèles, en mettant en mouvement une réflexion sur dieu ; et en faisant partager cette réflexion à l’humanité en mouvement).
Le corps comme la pensée sont bien des réalités matérielles, mais le matérialiste mécaniste réduit l’homme en faisant abstraction de la pensée et le déiste en faisant une dichotomie entre corps et pensée.
Finalement « l’abstraction » du matérialiste mécaniste est une régression par rapport à un déisme critique, mais aussi un « passage » entre le déisme et un humanisme matérialiste.
Je suis parti à Assise, dans le village de ma femme, avec cette idée en tête des « humains-interface ». J’ai tenté toute ma vie professionnelle de T.O.S. (1), de servir d’intermédiaire entre T.O.S. et enseignants, en tant que milieux sociaux différents, les uns « plus subalternes », les autres « plus couches moyennes », ce rôle m’apparaissant justement comme « rôle d’interface ».
Là-dessus, dans tout mon voyage, je lis « Ce qui reste d’Auschwitz » d’Agamben. Je constate, comparant ma réflexion à la sienne, que le rôle de témoin « qui ne peut pas témoigner » peut s’appliquer à des cas beaucoup moins extrêmes, « ordinaires ». Sagot-Duvauroux note bien la situation de celui qui a la parole et celui qui ne l’a pas dans « Héritiers de Caïn ». D’autre part, Yves Schwartz souligne les 3 points des « champs de l’activité humaine » : l’héritage culturel du champ, l’activité des humains de ce champ, et le 3° pôle, le contact avec l’inconnu.
Si l’on imagine la multiplicité des champs, mais aussi leur interpénétration, on devrait imaginer une multiplicité de « zones de témoignage » qui s’interpénètrent, et pourquoi pas, la multiplicité des individus à la fois enfermés dans leur champ et en même temps en situation de témoin et d’interface.
C’est oublier la dichotomie de l’activité humaine héritée d’une société de classe qui sépare l’action et la pensée, hiérarchise les champs d’activité et les individus à l’intérieur des champs.
Il n’y a pas, ainsi, de fluidité entre champs et donc pas de fluidité dans la pensée sensée être la propriété du champ.
Les champs de classe sociale en sont une illustration particulière et la rigidité des pensées découlant de ces champs représentés par les classes sociales en est un témoin, mais pas un témoin qui témoigne, un témoin d’immobilité comme sur un bâtiment fissuré.
Les églises, les partis qui se comportent comme les églises, connaissent cette situation ou plutôt les vivent sans obligatoirement les connaître. Le pôle de contact avec l’inconnu est atrophié, et ce n’est que la modification des conditions de contact qui peut modifier la condition des échanges. Cette modification des conditions de contact dépend bien sûr des conditions techniques des contacts mais aussi et d’une façon incontournable de la volonté humaine de modifier les conditions des contacts.
C’est toute la question de l’ouverture des couches sociales sur des alliances ou le contraire, de leur repliement sectaire.
L’ouverture est conditionnée par une volonté humaine de ne pas replier l’humain sur un champ étroit d’activité, mais de le mettre en contact avec des champs d’activité incluant de grandes diversités de sous-champs en contact entre eux.
Toutes les périodes de grande ouverture ont été caractérisées par ce mouvement. Que ce soit le développement des échanges méditerranéens de l’antiquité, comme celui de la Renaissance et des communications atlantiques et européennes. Mais à cette réalité près et qui est énorme : la mondialisation ne peut que souffrir aujourd’hui des systèmes d’octroi que constituent les grands groupe financiers et industriels qui enferment les échanges dans leur champ d’intérêt privé.
Il ne peut y avoir de pôle de contact entre couches sociales « à allier » que s’il y a pour elles, à l’intérieur de leur « champ global », multiplicité des champs d’activité en contact. Unifier le champ d’activité de la classe ouvrière dans un champ d’activité unique relevait en partie du totalitarisme dont parle Giorgio Agamben et que le nazisme a porté jusqu’à la bio-politique.
Heureusement, les champs sains et les concepts sains ont résisté à cette unification totalitaire, mais pas au point d’avoir mis en adéquation la mondialisation et l’activité des champs qui la soutiennent. « …..il est temps de tenter une redéfinition des catégories de la modalité du point de vue qui nous intéresse. Celles-ci -possibilité, impossibilité, contingence, nécessité- ne sont pas d’innocentes catégories logiques ou gnoséologiques, qui concerneraient la structure de propositions ou la relation de toute chose à notre faculté de connaître. Ce sont des opérateurs ontologiques, autrement dit des armes dévastatrices au moyen desquelles se mène la gigantologie biopolitique pour la conquête de l’être, au moyen desquelles on décide chaque fois de l’humain et du non humain,du « faire vivre » ou du « laisser mourir ». Le champ de cette bataille est la subjectivité….. » (Giorgio Agamben).
Il ne faudrait cependant pas réduire la question des champs et des contacts à une étude scientifique au microscope ou au télescope, mais bien agir sur les points de contact où ils s’affrontent. Pour les couches sociales ce sont les horizons de vie et aussi les conditions de vie. Les salaires par exemple, de même que l’usage du salaire et les conditions d’usage du salaire.
« Peut-être nous reprochera-t-on de n’avoir pris en compte que l’endroit du décor. Il est vrai, on aurait pu écrire une somme sur le travail comme réceptacle des médiocrités, des mesquineries, des inerties de l’espèce humaine. Cela fait partie aussi de la réalité. Mais cet envers trouve facilement preneur, souvent sans nuances ni goût du détail. Et si l’envers existe, ce qu’en réalité nous ne nions pas, c’est que l’endroit n’a guère été dans la culture envisagé comme tel…..Redisons que l’histoire fait elle-même la preuve qu’elle existe…. La vie est expérience, le travail est horizon : certains trouveront irritant, peut-être, que le concept ne puisse jamais enfin dominer son sujet. Mais chacun le prendra comme il voudra : nous croyons heureux que, passée et présente, l’expérience contraigne à refaire en nous, toujours neuve, la soif d’apprendre » (Y. Schwartz).
Imaginez l’activité à 3 pôles:
Imaginez une multitude de champs qui se coupent, s’entrecroisent, se superposent presque, multiplient les pôles de contact. Tout cela au point qu’il ne soit pas possible de distinguer « avec l’œil » ni triangle, ni pôle, alors qu’ils sont en multitude.
Cet ensemble de champs va constituer un « champ général ». C’est la révolution judéo-chrétienne qui le distingue en créant la notion de « saint-esprit ». Le « père » étant l’héritage du champ global, le « fils » la résultante en mouvement du champ global et donc l’individu humain.
La représentation par triangle des champs est une des représentations sans doute les plus proche de la pensée, du cerveau, tels qu’ils fonctionnent. Ces représentations « poétiques » sont en fait les plus « rationnelles » de la représentation de la pensée. Les rationalités à tout crin qui ne l’ont pas saisi s’éloignent en fait de la rationalité.
Le nazisme est en fait l’extrême du « rationalisme » étroit. Il se place dans les champs des rapports les plus « utilitaristes » et par là éliminent tout ce qui n’a pas l’apparence « touchable » de l’utilité. Le concept d’une utilité saine tronquée de l’héritage et ignorant d’une conception tripolaire de l’activité conduisent les nazis à l’élimination de l’héritage et de tout ce qui le représente : livres, « art décadent », HUMAINS symbolisant cet héritage, les Juifs et les autres ; ceci au profit de cette « race » sans activité autre qu’utilitaire symbolisée par la « race aryenne ». Le stalinisme tend en fait vers cette « rationalisation » de « l’homme nouveau » qui est une régression spectaculaire, dangereuse et dramatique pour l’individu comme pour l’espèce. Mais il y a une différence : sa contradiction avec ses aspirations sociales et philosophiques universelles revendiquée freine cette régression, à la différence du nazisme.
Dans le judéo-christianisme il y a l’intuition de ces contradictions. Le réseau humain, « saint esprit », la pensée collective déchaîne d’abord l’échange marchand et aboutit à l’apocalypse. Dans le système marchand antique, le réseau n’est pas en abondance « au niveau de la planète » comme il se construit aujourd’hui.
La pénurie qui se dessine au bout du système marchand par la destruction par l’homme de ses ressources est sans doute la réalisation de cette apocalypse. Mais l’apocalypse n’est pas seulement destructeur, il est renouvellement, résurrection.
Il semble que tous les bonds de développement ou de disparition des espèces passent par des « évènements extérieurs ». La pénurie peut en jouer sans doute le rôle. En doit-il sortir disparition ou développement ? La « foi », ou la « grâce », ou le « libre arbitre conscient de l’ensemble je-nous » doit jouer son rôle, c’est notre volonté collective qui peut donner le coup d’épaule vers la « bifurcation-développement ». Et cette bifurcation dépend essentiellement d’une saine, et cette fois vraiment saine conception de l’activité humaine tripolaire ; l’héritage en étant un élément essentiel dans la mesure où la mondialisation capitaliste actuelle tend à le nier purement et simplement ; c’est une nouvelle forme de nazisme.
« Jouer » sur les « restes » ou les « marges » ou les « résidus » est VITAL.
Ce « réseau de pensée-accumulation culturelle » contenant passé, présent et prospective (le présent dans son unité) est bien dans sa globalité un OBJET. Il y a peu et à la fois beaucoup entre concept de saint esprit chez Paul et réseau de pensée dans sa conception matérialiste : la différence tient dans une conception élitiste de l’activité humaine, hiérarchisée, ou au contraire une conception NON hiérarchisée, NON dichotomisée de l’activité humaine « pensée/acte ». L’une est issue d’une société marchande qui contient pourtant déjà sa contestation, l’autre est issue d’une prospective de société NON marchande renouant avec la réalité d’une activité humaine créatrice qui unit parole, pensée, acte.
Les évangiles témoignent d’une période historique de confusion ayant son épicentre en Palestine ; période de confusion où ce que l’on espère se confond avec la réalité parce que ce que l’on espère est pris pour la réalité. Et c’est bien ce qui fait toute la richesse des Evangiles ; ce qui compte avant tout pour tout humain, c’est ce qu’il espère.
« …..Dès lors, il est pratiquement impossible de se demander s’il existe un être étranger au-dessus de la nature et de l’homme. En effet, une telle question impliquerait l’inessentialité de la nature et de l’homme. L’athéisme, dans la mesure où il nie cette inessentialité, n’a plus de sens, car l’athéisme est une négation de Dieu et, par cette négation, il pose l’existence de l’homme. Mais le socialisme en tant que tel n’a plus besoin d’une telle médiation. Il part de la conscience théoriquement et pratiquement sensible de l’homme et de la nature comme de l’essence. Il est la conscience de soi positive de l’homme, non médiatisée par la suppression de la religion. De même, la vie réelle est devenue la réalité d’une manière positive qui n’a plus besoin du communisme, c'est-à-dire de la suppression de la propriété privée. Le communisme pose le positif comme négation de la négation. Il est donc le moment réel de l’émancipation et de la reconquête de l’homme, un moment nécessaire pour le développement futur de l’histoire. Le communisme est la forme nécessaire et le principe dynamique de l’avenir immédiat, mais le communisme n’est en tant que tel ni le but du développement humain ni la forme de la société humaine…. » Karl Marx.
La poursuite du savoir rationnel ne doit pas être une négation de l’espoir mais un dépassement qui traque tout ce qu’il y a de possible dans l’espoir.
Pierre Assante, La Madrague de Montredon, Marseille, le mercredi 26 mai 2004
(1) Personnel Technique Ouvrier et de Service.
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MANIFESTE POUR UN PARTI COMMUNISTE DU XXIème SIECLE
Article publié sur ce blog le 29 mars 2011 regroupant 2 textes publiés avant encore
A 5 ans d’intervalle, ces deux textes se répondent l’un à l’autre.
Deux facettes complémentaires d’une même réalité et des contradictions qui la meuvent.
Mais Il y a du mal à comprendre qu'on ne décide pas des évènements, qu'il n'y a pas un plan, un mode d'emploi prescrit des évènements...et pourtant qu'il faut une volonté et une orientation...(je crois)...
LE CHAMP GENERAL (déjà publié sur ce blog) :
L’humanité a cette tendance à considérer comme un antagonisme la réalité matérielle de sa composition biologique et la réalité subjective des sentiments.
C’est au contraire cette contradiction féconde qui réalise l’humanité.
Cette fécondité est liée à l’impossibilité d’atteindre la connaissance pleine de cette contradiction, bien que la conscience de cette contradiction contienne pleinement cette réalité contradictoire.....
L'ECONOMIE POLITIQUE (déjà publié souvent sur ce blog) :
1 L’illusion comptable du profit
Contrairement aux apparences lorsqu’on regarde « la course du soleil », la terre tourne sur elle-même, et non le soleil autour de la terre.
Une autre apparence nous donne l’illusion que le profit est tiré d’une transaction où la vente est effectuée à un prix supérieur à celui de l’achat. Cela c’est de la comptabilité. Seul le travail incorporé dans une marchandise lui confère une valeur supérieure....
Si les mouvements revendicatifs des salariés ne trouvent plus les réponses relativement positives des périodes précédentes aux revendications, est-ce que c’est parce que le capitalisme est devenu plus « méchant » ? Explication sommaire :
Plus le capital investit dans les moyens matériels de modernisation dont la quantité et la valeur marchande et le prix s’accroissent, plus la proportion du profit diminue en fonction de l’accroissement de cette part du capital par rapport au capital investi total.
La révolution scientifique et technique accroit exponentiellement cet investissement , c’est-à-dire accroît ce qu’on appelle le capital constant, machines et moyens de production de plus en plus sophistiqués et performants, et matières premières de même, terres et métaux rares par exemple.
Le reste du capital investi étant les salaires, c’est-à-dire le capital permettant le renouvellement de la force de travail du salarié, ce qu’il consomme, au sens large, sur la masse du capital global et non seulement sur une entreprise, bien que ça « commence » essentiellement par l’entreprise qui se situe elle-même dans la mondialisation du capital et de la production capitaliste à la base de la production.
Cette diminution de la proportion de profit, Marx l’a appelé « baisse tendancielle du taux de profit ». Il a aussi décrit des phénomènes économiques « corrigeant » cette baisse par l’accroissement de la masse de profit. Mais ce phénomène existe toujours dans l’échange et la circulation en capital et conduit à la suraccumulation et à la dévalorisation du capital, à la difficulté croissante du capital à se réinvestir dans la production, sa quantité et sa qualité, c’est-à-dire à une crise générale du capital, une crise générale de la production humaine en quantité et en qualité correspondant aux besoins humains et leur développement. La crise générale systémique du capitalisme n’est pas une vieillerie, mais ce qui ce passe en ce moment, le moment du capitalisme monopoliste mondialisé, numériquement informationnalisé, globalement financiarisé, formule juste mais qui demande à être développée et qui est démontrée dans les travaux des économistes communistes à partir des données et des effets constatés. Par les économistes communistes et par les ergologues progressistes dont les travaux théoriques et pratiques contribuent à dépasser l’organisation taylorienne du travail qui est celle du capitalisme et de l’aliénation du produit et des gestes du travail, et des sociétés tendant à en sortir mais n’en sont pas sorties. Les effets de la crise dont souffrent salariés et populations sont aussi la cause de la crise de désaffection politique relative et de la concentration grandissante des pouvoirs, de l’aggravation des répressions, de la crise fondamentale de la démocratie.
Si les mouvements revendicatifs de salariés ne trouvent plus les réponses des périodes précédentes, est-ce que c’est parce que le capitalisme est devenu plus « méchant » ? Ou est-ce parce que le capital a besoin de renflouer cette diminution du taux de profit et répondre à la suraccumulation-dévalorisation du capital en drainant vers les grands groupes financiers le maximum de capital pris sur les revenus des salariés et les besoins sociaux de toutes les populations ?
Répondre à cette interrogation c’est donner aux luttes salariées et populaires les moyens de déboucher sur des progrès sociaux, de sortir de la crise et de poursuivre en santé le processus de l’humanité et son rapport avec la nature. Prendre le pouvoir politique sur l’argent c’est cela : donner à la société des moyens grandissant d’investissement dans les besoins humains en quantité, et en « croissance-condensation » en qualité, échappant à la guerre mondiale de la course au profit, c’est cela que permettront les réformes radicales et progressives des systèmes bancaire et financier, de la production monétaire pour des fonds démocratiquement gérés, du droit du travail prenant en compte les conditions matérielles et morales de la personne dans la production de richesses.
Pierre Assante, 28 juillet 2018
"...Selon une enquête réalisée par la National Association for Business Economics (Nabe) américaine auprès de 45 économistes, la moitié d'entre eux estiment qu'une récession interviendra entre le dernier trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020. C'est dire qu'ils sont divisés quand il s'agit de formuler des pronostics. Dans ces conditions, la navigation reste de mise [pour le capital et ses décideurs économiques et gouvernementaux, Note du blogueur]...".
François Leclerc, l'Humanité Dimanche, 26 juillet 2018
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MANIFESTE POUR UN PARTI COMMUNISTE DU XXIème SIECLE
Le XXXVIIIème congrès et les propositions économiques.
Une action politique qui ne propose pas un processus à engager, un contenu transformateur allant au-delà de la protestation sur les effets de la crise du capitalisme financiarisé et mondialisé ne peut qu'engendrer illusions et échecs. Denis Durand condense ici les recherches, travaux et propositions économiques de la commission économique du PCF. Indispensable pour toute personne de progrès.
Cet ouvrage a déjà été présenté sur ce blog. Au moment où s’engagent les débats et les votes de préparations du XXXVIIIème Congrès du PCF, le rappel de ces propositions n’est pas inutile.
Pierre Assante. 23 juillet 2018.
Introduction et sommaire.
D’un côté, l’allégeance aux marchés financiers et à leur obsession de rentabilité du capital présentée comme la seule rationalité économique concevable. De l’autre, la dénonciation de la finance, d’autant plus véhémente qu’elle dissimule le refus de tout projet concret pour que l’utilisation de l’argent devienne l’affaire des citoyens, au point que l’extrême-droite en vient à en faire un aliment de sa démagogie. Sommes-nous pour toujours condamnés à cette impuissance ? Non, si nous trouvons la force, à gauche, de dépasser l’illusion que l’action de l’État aurait le pouvoir de corriger les méfaits du capitalisme sans qu’il soit besoin de conquérir des pouvoirs démocratiques sur l’argent dans l’entreprise et dans les banques. Nous pouvons trouver cette force car le sujet intéresse nos concitoyens. Depuis la crise de 2007-2008, chacun a pu mesurer l’influence que les banques, les salles de marchés, les banques centrales exercent sur la situation des entreprises, les politiques économiques, et finalement sur l’emploi, les retraites et la situation de chacun. Les révélations sur l’évasion fiscale ont déclenché un vrai phénomène d’opinion. L’exigence d’un autre comportement des banques et d’une autre politique de la Banque centrale européenne en matière de financement des PME rassemble un consensus étonnamment large (1).
Nous partons d’une conviction : la question de l’utilisation de l’argent va demeurer d’actualité dans le monde instable, fragile, traversé de logiques de guerre où le Brexit, l’élection de Trump aux États-Unis, l’approche de nouvelles crises financières, les premiers effets du réchauffement climatique nous ont fait entrer. La résistance aux politiques réactionnaires et néolibérales va nécessairement se heurter au pouvoir des banques et des marchés financiers. Pour faire émerger des alternatives, qu’elles soient globales ou relatives aux enjeux localisés de mobilisations sociales et écologiques concrètes, il faudra que les citoyens et les mouvements sociaux disposent d’une stratégie cohérente pour prendre le pouvoir sur l’argent ou, à tout le moins, pour commencer à prendre du pouvoir sur l’utilisation de l’argent. « Prendre le pouvoir sur l’argent » pour contribuer à sécuriser tous les moments de la vie et jeter les bases d’une nouvelle civilisation, à partir des contradictions du capitalisme financiarisé en crise ? Le but est ambitieux – osons le mot : révolutionnaire. L’objet de ce petit ouvrage est modeste : montrer, par quelques exemples, que le chemin pour y parvenir existe et que nous avons commencé à l’explorer. Ces observations guident la succession des sujets abordés dans les pages qui suivent. Nous proposons au lecteur de partir de quelques questions très présentes dans le débat public : l’évasion fiscale, la malédiction de la « dette », les nouveautés apportées par la révolution numérique en matière de monnaie et de banque, les espoirs mis dans le développement des monnaies locales… Chacune de ces questions ramène à un facteur clé : le rôle des banques et des banques centrales dans la mise en circulation, par le crédit, de l’argent nécessaire à la création de richesses. Le chapitre suivant rappelle quelques informations utiles aux citoyens qui considéreront, alors, que l’argent, sa mise en circulation, son utilisation, sont des enjeux de pouvoir, et qui voudront faire valoir leur point de vue sur ces enjeux. Enfin, la plus grande partie de ce petit volume rassemble un ensemble cohérent de propositions montrant comment, dès aujourd’hui, à partir d’enjeux concrets relatifs à l’emploi, à la formation, au développement des territoires, à la préservation de l’environnement, on peut développer des mobilisations sociales et politiques, « du local au mondial », pour changer effectivement l’utilisation de l’argent.
1. Ainsi, par exemple, l’avis Les PME/TPE et le financement de leur développement pour l’emploi et l’efficacité (http://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2017/2017_07_PME_TPE.pdf ) présenté au Conseil économique, social et environnemental par Frédéric Boccara a été voté le 15 mars 2017 à une très large majorité incluant les groupes de l’artisanat, de l’agriculture et des professions libérales.
Sommaire. Pages
L’argent, une question d’actualité 13
En finir avec l’évasion fiscale ? 14
La dette, une malédiction ? 16
La révolution numérique va-t-elle faire disparaître la monnaie ? 18
« Sortir du système » avec les monnaies locales ? 21
Et si on se passait des banques ? 23
L’argent, un enjeu de pouvoir 27
L’argent des entreprises, ou le pouvoir du capital 27
L’argent des banques, enjeu politique par excellence 30
L’argent public, un moyen de contrôler l’argent privé ! 37
Sept leviers pour prendre le pouvoir sur l’argent 43
L’information des citoyens dans les territoires 45
Le pouvoir des salariés dans l’entreprise 51
Un fonds national et des fonds régionaux pour l’emploi et la formation 58
La nationalisation des banques privées et la constitution d’un pôle financier public 66
Le « plan B » : une autre politique monétaire, pour un euro commun de tous les Européens 74
Un Fonds européen pour le développement des services publics 81
Une monnaie commune mondiale pour le développement de tous les êtres 93
________________________________Voir aussi ____________________________________
MANIFESTE POUR UN PARTI COMMUNISTE DU XXIème SIECLE
Nous avons vu, si nous ne trompons pas, ce que c’est que :
Les richesses de la nature utilisées par les êtres humains pour vivre.
Leurs transformations par le travail humain en biens nécessaires à la vie humaine.
Le surproduit, l'échange du surproduit.
La division du travail dans le rapport femme-homme et la division de classe du travail
La marchandise
L’échange M-A-M’ puis A-M-A’ qui se développe dans la phase M-A-M’ jusqu’à transformation qualitative du mode d’échange.
Le capitalisme et la division du travail dans la manufacture et l'industrie mécanisée.
La transformation de l’argent en capital dans la transformation de l’économie marchande originelle en économie marchande capitaliste.
La caractéristique du travail libre en économie capitaliste et la vente-achat de la force de travail.
La valeur de la force de travail et son contenu économique pur et son contenu culturel, le moment historique et le lieu de son achat-vente, les effets propres du marché et des forces qui agissent sur le marché.
Nous avons vu la plus-value absolue, la plus-value relative, la plus-value extra.
Nous avons vu la baisse tendancielle du taux de plus-value et du taux de profit, l’effet de la révolution scientifique et technique sur la masse de surproduit et sur le taux de profit, la modification de la composition organique du capital, capital constant, capital variable, plus-value.
Nous avons vu l’effet actuel de la révolution scientifique et technique sur le capitalisme monopoliste mondialisé, numériquement informationnalisé, algorithmisé, globalement financiarisé qui est celui du XXIème siècle, et sur la suraccumulation structurelle du capital, qui passe des crises décennales à une crise structurelle permanente.
Nous avons vu la baisse tendancielle du taux de profit, la suraccumulation-dévalorisation du capital.
Nous avons vu la revalorisation du capital et de son taux de profit par sa destruction relative ou son gel relatif.
Nous avons vu, si nous ne trompons pas
Les Crises économiques décennales et longues aboutissant à des crises progressives et-ou explosives de suraccumulation de capitaux, sont "prévenues" ou "conclues" par le capital dans la guerre de concurrence économiques par des crises politiques, diplomatiques, pouvant aboutir à la guerre militaire.
Entre autres,
A la fin de la montée de phase longue de 1851-1870 → guerre de 1870.
De 1896-1914 → guerre de 14, et aussi révolution d’Octobre et montée de révolutions dans toute l'Europe, décapitées dans la phase révolutionnaire descendante .
Au contraire, "redémarrage" de 1946 après la guerre de 39-45, et après le fascisme et destruction de capital permettant une revalorisation.
Libération 1946-47 et progrès sociaux rapides : double effet de la destruction de capital, de sa revalorisation après destruction qui augmente le taux de profit et
Nous avons vu les conditions historiques de la Libération de 1945 ici et dans le monde qui outre la revalorisation systémique par destruction-revalorisation par la guerre, a connu un rapport de forces politique progressiste, son intervention dans les luttes de libération et de reconstruction et ses effets sur la relance du taux de profit en particulier dans les conditions de relance d’une économie mécanique de main d’œuvre et d’une première révolutions scientifique et technique permettant une forte plus-value relative.
Nous avons vu un compromis historique correspondant à ce rapport de force, avec la sécurité sociale, les congés payés et une réduction du temps de travail, l’énergie, la recherche, l’enseignement progressistes, des droits du travail améliorés etc. sans aller jusqu’à une sécurité d’emploi et de formation qui reste à mettre en œuvre aujourd’hui pour assurer une cohérence générale et une avancée de ces progrès.
Nous avons vu la remontée de la suraccumulation, l’affaiblissement relatif du capitalisme le plus puissant, les mesures de Brettons Wood, relançant son hégémonie,
Le décrochage du dollar et de sa parité avec l’or permettant la production monétaire ex nihilo et
Le maintien de l’hégémonie de ce capitalisme US dans des négociations ou il reste dominant (Trilatérale, G7, G20, économiquement, politiquement, militairement.
Nous avons vu sa tendance actuelle, dans son affaiblissement, entre sortie des négociations internationales, relance du nationalisme dominant et aller-retour périlleux pour le capital et nous-mêmes entre ces tendances en fonction du moment étroit du rapport de forces, accompagné par les nationalismes locaux.
Nous avons vu, si nous ne trompons pas.
La crise structurelle nouvelle de suraccumulation des années 1960, sa reprise en main par le gaullisme puis directement par les monopoles en 1970, son accompagnement social-démocrate, son accélération en 2008 et explosive depuis 10 ans.
Nous avons vu le mouvement des ouvriers et des étudiants en 1968, moment où commencent à s'affirmer les contradictions entre possibilités nouvelles de progrès et entraves aux progrès par le système et ses tenants.
Nous avons vu depuis 2000 et surtout après 2008 la masse de création monétaire ex nihilo des banques centrales pour refinancer le système bancaire et le système productif, mais avant tout le système bancaire et le système parasitaire, entre autre par le rachat d’obligations qui est un équivalent de remise de dette et de recapitalisation pour les groupes financiers multinationaux, mondiaux, plus puissant que des Etats, malgré la suraccumulation, paradoxalement, mais logiquement pour le système.
Nous avons vu le drainage des capitaux vers ces groupes, le renflouement du taux de profit sur la destruction des services publics et la diminution relative ou absolu des revenus populaires.
Nous avons vu comment le capital se payer de la baisse tendancielle du taux de profit sur l’accroissement de la plus-value, le cout du travail.
Nous avons vu le monde passer du CME au CMMNI et contourner les avancées politiques du programme commun, du compromis historique, de l’eurocommunisme, des victoires de Portugal, du Vietnam etc.
Nous avons vu si nous ne trompons pas les solutions proposées par les économistes du Parti pcf :
Le pouvoir sur l’argent, le crédit, sur le système financier pour le transformer, sur la création monétaire de la BCE (Banque Centrale Européenne), les Droits de tirage Spéciaux, portefeuilles internationaux de monnaies diverses (DTS) pour se libérer de la domination du dollar, la création de fonds régionaux, nationaux, européens destinés à financer les besoins humains en échappant progressivement à la course au profit, ne sont-elles pas des mesures économiques indispensables pour résoudre la crise de croissance de l'humanité et dépasser en qualité le système capitaliste obsolète qui la produit ?
D’autres forces politiques accompagnent la protestation dressent des bilans, répertorient les priorités, Mais les convergences s’arrêtent là. La question de débattre avec elles sans se soumettre à leurs erreurs, leurs robinsonnades et leurs programmes de Gotha, est au cœur des possibilités de développement de luttes dépassant la protestation et débouchant sur une transformation sociale en santé de l’humanité.
Nous avons vu
Que les marges qui permettaient à social-démocratie d’assurer un accompagnement social se sont réduites et que cette réduction est la cause première de sa perte d’influence sur la société. Que l’illusion de jouer sur ces marges par ignorance des lois du système capitaliste plombent les partis traditionnels et mettent en avant des partis dégagistes qui sont élus avec une toujours plus faible participation des citoyens et se trouveront bientôt dans la situation de ceux qu’ils ont dégagés.
Nous verrons que
sans un travail politique sur les solutions proposée de sortie de crise économique et le rassemblement des luttes régionales, nationales et européennes sur ces solutions, nous risquons d’aller progressivement ou rapidement vers une régression sociale (inédite peut-être depuis la chute de l'Empire Romain ?), politiquement et culturellement aussi.
Il existe un parti capable de rassembler pour une sortie de crise et une nouvelle civilisation du partage, le nôtre, si tant est qu’il retrouve le chemin de l’économie dite marxiste pour impulser et partager dans la population ces solutions. Une Unité politique efficace est à ce prix.
Nous verrons qu’une prise de pouvoir politique et des nationalisations ne peuvent avoir d’effet positif :
Sans
Le pouvoir sur l’argent,
Sans un détournement du mouvement des capitaux progressif hors du circuit de production de profit permettant les investissements sociaux de progrès, une NEP.
Une organisation du travail respectant la personne et permettant une cohérence entre production des moyens de production et production des moyens de consommation, investissement et épargne,
Le tout dans l’objectif d’utiliser le progrès de la productivité pour le progrès humain, entre autre la réduction du temps de travail et la progression conjointe de la recherche, des connaissances de l’humanité et leur mise en pratique, de la conscience du mouvement qu’elle représente dans la nature et dans l’univers et leur besoin d’évolution conjointe en santé.
Lorsque Marx, Engels et les « eisenachiens » critiquent le programme de Gotha
dans l’unification des partis sociaux-démocrates allemands, ils notent à la fois cette marge existant pour les accompagnement sociaux ainsi que les limites de partis qui veulent transformer la société avec des conceptions conservatrices habitant les mentalités, y compris dans le parti, de la société telle quelle. Ils se trouvent en butte à l’incapacité du parti d’imaginer les voies de transformation parce que le parti a une vision qui se fige au moment historique du système productif.
Ainsi il se prive des moyens d’user des marges pour le progrès et se retrouve en collaboration de classe comme pendant les guerres, ou il se prive des moyens d’user de la limitation des marges pour entamer un processus de transformation radicale et en santé.
Oui, la lutte pour des améliorations immédiates et la lutte pour la transformation progressiste et en santé de la société vont de pair. Sachant aussi, ce que beaucoup n’ont pas compris, que les marges pour des améliorations immédiates se rétrécissent au fur et à mesure que s’aggrave la crise de suraccumulation des capitaux, incompatible matériellement, physiquement et moralement pour le patronat et le capital avec un accompagnement social de la crise, mais compatible et allant de pair avec une aggravation permanente de la baisse du cout du travail et du salaire différé que constituent les services sociaux publics et même privés qui comportent une réduction du social tout en prétendant y suppléer.
Pierre Assante, lundi 21 mai 2018
Pour la matinée de formation du 2 juin 2018
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MANIFESTE POUR UN PARTI COMMUNISTE DU XXIème SIECLE
ELEMENTS A PRENDRE EN COMPTE POUR UNE VISION DE LA SOCIETE HUMAINE ACTUELLE ET SES BESOINS DE TRANSFORMATION REVOLUTIONNAIRE.
Les techniques de production et d’échange sont révolutionnées par le passage progressif mais rapide de la mécanisation simple à la mécanisation numérisée, automatisée, ce qui permet une globalisation mondialisée de la production et de l’échange, des conditions matérielles de vie et du mouvement des mentalités qui sont liés.
Les techniques de production et d’échange sont révolutionnées mais le mode de production et d’échange reste fondamentalement le même, basé sur la marchandise et l’accumulation du capital, donc gros des crises de sa suraccumulation-dévalorisation et des freins-blocage à son propres développement, donc au développement quantitatif et qualitatif humain.
Le développement des forces productives permet une part de plus en plus grande de libération des activités contraintes de la production des biens dans le cadre de la vente-achat de la force de travail, et dans le cadre des nécessités élémentaires naturelles de survie et de développement de la personne et de l’espèce humaine, et cet élément de liberté, bien que réparti de façon inégale entre les êtres humains et les différentes entités humaines dans le monde, constitue une révolution dans le processus de l’humanisation.
Le choix des activités « libres », le lien conscient entre nécessités et liberté entre dans un besoin essentiel de développement.
Sans ce développement, la société ne pourra que s’enfoncer dans une confusion croissante et menaçante pour sa survie. Le rapport de force capital/travail dans les rapports de production capitaliste ont pour effet de libérer relativement l’activité humaine du travail contraint, du temps de travail contraint, mais en même temps la part absolue de contrainte par rapport à la masse d’activité augmente, y compris par et dans ce qui est considéré comme activité libre.
Les nécessité naturelles vitales semblent immuables, mais se transforment. C’est l’action humaine sur l’organisation de sa propre vie qui modifie le rapport concret aux nécessités naturelles. Par exemple l’organisation de la santé, l’organisation de la solidarité humaine qui réduit des handicaps naturels, accidentels, matériels et moraux, et permet un développement personnel et collectif de libération relative en mouvement des nécessités naturelles. Quant aux contraintes sociales imposées par la société de classe, leur libération tient au dépassement de la société de classe qui libère l’humanité dans son ensemble. Cela va de pair.
La confusion essentielle est celle conséquente au mode de production et d’échange basé sur l’accumulation du capital qui entre en contradiction croissante avec les besoins vitaux humains et leur mouvement de développement.
Le progrès fulgurant des sciences et des techniques cache les régressions sociales. Ces régressions sociales auront tôt ou tard des effets sur les progrès des sciences et techniques avec de graves conséquences négatives sur le développement humain général.
Le progrès fulgurant des sciences et des techniques sont du ressort d’une partie de la population qui se réduit relativement de plus en plus. Cet écart scientifique et culturel a de graves conséquences sur la vision du monde. Elle rend cette vision de plus en plus floue et éloignée des repères élémentaires et complexes ensemble nécessaires à l’activité de la personne et de la société pour survivre dans son milieu et dans la transformation par elle-même de son milieu.
Les capacités de transformation de la nature par l’homme, le travail, pour produire les biens nécessaires à sa vie et son développement ont produit la pensée élémentaire, son développement, sa complexification, le concept de catégorie nécessaire à cette complexification, les systèmes de concepts en mouvement progressif et-ou régressif dans leur progression même.
Les effets du système marchand, de l’accumulation capitaliste, des inégalités de développement culturel des savoirs et de savoirs faire, du détachement progressif du travail formateur de pensée et de conscience au profit d’une transformation des mentalités de l’homme producteur à l’homme consommateur des marchandises sans la conscience développée qu’il les produit, sont en corrélation.
Remettre le travail au centre des besoins humains devient une nécessité et une urgence vitale. C’est ce sur quoi se penche l’analyse pluridisciplinaire des situations de travail dont les découvertes développées par Yves Schwartz (1) sur l’activité humaine révèlent les conditions dans lesquelles le développement humain peut se poursuivre ou pas. Et les variations alarmantes de réserves d'alternative intellectuelles et industrieuses ensemble. Donc dans lesquelles une révolution sociale
peut être viable ou pas. Lénine, après la prise de pouvoir, la guerre civile et la mise en place de la NEP, en avait eu l’intuition, et Marx avant lui dans sa description des effets de la grande industrie et de sa division du travail sur la perte relative d’autonomie de la pensée de l’homme producteur qui conduit à l'impasse structuraliste. Seule la démocratie du producteur, du « que, quoi, comment produire », quels que soient les moyens de production et la part due aux nécessités de la production, régénérera le dynamisme, l’invention humaine, la conscience de l’humanité en tant que conscience de la nature sur elle-même. C’est la "nécessité des nécessités".
Il s’agit de travailler cette intuition, qui a été bien négligée dans le cours du développement de l’organisation politique du salariat, pour dépasser l’immense crise de croissance que connait actuellement la société humaine, pour reprendre son cours en santé. Il ne s’agit pas d’entrer en décroissance pas plus qu’en démondialisation, il s’agit de donner à la croissance une autre qualité par réduction-condensation des objets de production et des systèmes de concepts dans leur mouvement. J’en ai déjà fait mention dans la comparaison du développement mental-cérébral de l’enfant et dans la croissance-condensation des objets informatiques.
Pierre Assante, jeudi 19 juillet 2018.
(1) Lire "Expérience et connaissance du travail", ouvrage présenté sur ce blog. Yves Schwartz. Editions sociales.
Post scriptum : lire les derniers écrits de Lénine (certains mis en ligne sur ce blog), qui constituent de fait une espèce de bilan sur ce qu'il reste à faire politiquement et économiquement pour que la transformation sociale se développe en santé. Pour compléter cet article et celui sur "moins mais mieux", le mien, pas celui de Lénine qui lui est extraordinaire, il faut rappeler ses recommandations sur la nécessité de prendre le temps pour constituer l'accumulation primitive d'une l'industrialisation socialiste, afin de s'assurer le soutien de la production de la paysannerie russe qui fournira cette accumulation, tout en répondant à ses propres besoins et satisfactions.
Le "programme" PRENDRE LE POUVOIR SUR LARGENT en tant qu'initiation à une transformation qualitative du mode de production et d’échange n'est pas mentionné précisément dans cet article. Il l'est dans de nombreux autres et est contenu dans le texte « Manifeste pour un Parti Communiste du XXIème siècle » (2)
POUR ALLER PLUS LOIN Sur la numérisation et l’automation : « …L’automate prend sur lui le connaître (la science) en tant que réalisation théorique. Il supprime à sa manière la scission entre objet et sujet, entre le connaître et l’être, entre le réel et la représentation. Devenue acte pratique et réalité, la connaissance n’exige plus une théorie distincte (philosophique). L’automate tend à capter et à s’incorporer la totalité du connaître et des représentations, libérant ainsi l’être humain de sa part objective, lui permettant cependant de prendre appui sur cette consolidation. Il est, lui, le grand automate, l’animal abstrait dans sa compréhension entière et sa pleine extension, parodie fascinante de l’homme accompli, simulacre quasiment parfait de la totalité appréhendée, vécue, reconstruite : réalité et apparence unifiées. N’est-il pas à la fois, en pleine simultanéité « synchronisée », la réalisation et l’aliénation ? Ce qui permet aux uns de dire qu’il les concilie, donc les supprime l’une et l’autre en tant qu’opposition et problème. Et aux autres (dont nous serions !) d’affirmer qu’il pousse au paroxysme le conflit et annonce le grand dépassement… » Henri Lefebvre, 1964, dans « Métaphilosophie », chap. « Mimesis et praxis », page 186. Editions Syllepse.
Le texte ci-dessous est une contribution faite pour le 34ème congrès du PCF de décembre 2008,
il y a donc près de 10 ans...
La crise de la répartition, c'est la crise de la production et de son mode,
CRISE DE LA PRODUCTION ! ET RIEN D'AUTRE.
Pierre Assante. Le 10 décembre 2008.
__LA PENSEE MARX. 2017. Cliquer sur l'image__
L'apparence des choses est trompeuse.
Et nous sommes trompés par nos sens.
Pour deux raisons.
Une raison naturelle : les conséquences, dans le mouvement qui se présente à notre observation, sont plus évidentes que les causes.
Les causes sont « lointaines », ce sont les conséquences qui sont immédiatement apparentes à notre vue, à nos sens, à nos sentiments ;
Une raison sociale : résoudre nos besoins quotidiens passe par l'échange. Cet échange est déterminé par la marchandise. Et la marchandise par l'argent.
La substitution du besoin et du désir par la quantité de valeur inverse les rapports sociaux et l'inversion des rapports sociaux entraîne l'inversion de la représentation que nous nous faisons de la réalité.
Pour le militant, c'est à dire celui qui recherche les solutions à la question sociale, cela fait des partis une pépinière de petits Proudhon et de petits Lassalle, non de synthèse mais « d'erreur composée ».
Un exemple « mécaniste », une métaphore, pour donner une idée de l'inversion des causes et des effets : un moteur est « mort ». Il est usé.
La cause est l'USURE. NON ! La cause est le mouvement de chaque instant qui a entraîné l'usure. L'usure qui est une réalité apparaît comme une cause alors qu'elle est un effet, une conséquence du mouvement. C'est dans le mouvement, son observation, son étude, que l'on peut dominer la question de l'usure et à quel moment on peut encore « réparer » et à quel moment « remplacer ».
Mais une société ne se répare ni se remplace comme un moteur. Elle est une construction continue parce qu'elle est une « construction BIOLOGIQUE » et une « construction pensante ». C'est-à-dire que l'humain s'auto-crée et s'auto-transforme.
La crise n'est pas « financière ». C'est une crise de la PRODUCTION. Nous inversons causes et effets en croyant le contraire. Les « lois d'usure du capital » sont contenues dans « Le Capital » de Marx qui a pu observer dans des conditions meilleures que nous ces lois. Conditions meilleures pour plusieurs raisons : proximité de leur formation, « virginité » de l'observation. « L'état de besoin » des théoriciens dominants les rend soumis au capital. Ils sont de plus au même titre que chaque humain soumis à cette « inversion des sens ».
La représentation de la société à partir du mouvement de consommation coupé de la production est significative. Cette inversion s'étend à tous les domaines. La représentation des institutions prend le pas sur celui de la production. Dans les esprits, ce n'est plus la production qui détermine les institutions mais le contraire. Tout est imaginé comme si toutes les activités humaines étaient indépendantes de la production, comme si elles étaient des fonctions indépendantes de la fonction générale de production. Comme si production de symbole était indépendante de production dite « matérielle », comme si la production de symboles n'était pas une fonction de la fonction générale de production. Et le dogmatisme de la production qui a marqué le mouvement ouvrier n'est que le reflet inversé de cette même dichotomie.
La « métamorphose » du parti, sa « mutation » est du même ordre. Elle tente de répondre au dogmatisme par un retour à l'inversion commune, dominante.
Je ne vais pas ré-écrire ici « l'introduction à la critique de l'économie politique » de 1857 et encore moins « Le Capital ». Je veux simplement décrire l'état de confusion du mouvement du salariat, du mouvement des producteurs stricto sensu et du mouvement populaire en général. Tout peut naître de cet état de confusion. Mais cet état de confusion n'est pas sans danger évidemment, d'autant plus que les moyens d'auto-destruction de l'humanité sont devenus terrifiants tant sur le plan de l'organisation sociale que sur ses capacités de destruction physique.
Evidemment, il y a un rapport dialectique entre toutes les fonctions de la société, toutes les activités. Mais la reproduction élargie de l'humanité ne peut se faire que par la fonction globale de production , la production dite « matérielle » étant à la fois « au centre » et « à la périphérie » , le « témoin » et le « moteur » . La « fonction symbolique » est dans la « fonction de production d'objets ».
La hiérarchie entre « le symbolique » et le « matériel » est une fonction elle-même. Elle découle de la division sociale du travail elle-même sous-tendue par l'accumulation privée des richesses, par la propriété privée des moyens de production.
Le mode de production et d'échange est un mouvement. Il est l'existence même de la société humaine. Il ne peut subir ni de métamorphose ni de mutation génétique. Pas plus que les éléments qui le composent, partis compris.
Chaque élément est en rapport dialectique avec les autres, chaque « fonction » avec les autres, entre elles, et toutes avec la « fonction » globale. Cette présentation des fonctions elles-mêmes est une abstraction nécessaire à la pédagogie mais en tant qu'abstraction, une simple vue de l'esprit ne représentant pas une réalité autre que cette représentation. Elle est utile et fait partie de la « production symbolique » indispensable à la « production matérielle ».
Il y a quelque chose non d'inhumain (l'inhumain étant dans l'humain) mais d'indécent chez les nantis de la production symbolique.
Résoudre la question de la répartition des richesses, c'est d'abord résoudre la crise de la production. J'ai tenté d'expliquer, avec et après d'autres, en quoi consiste cette crise dans « Métamorphose du travail ». Il y a dans le « cri » lancé sur la répartition des richesses, l'ignorance de la création des richesses, des lois qui de moteur du développement des forces productives ont fait du capitalisme un frein au développement des forces productives , tant en quantité qu'en qualité .
La confusion entretenue soit dans la sous-estimation de la classe ouvrière dans le salariat soit dans sa sur-estimation est du même ordre. Il n'y a pas uniformité dans le salariat, pas plus que dans toute chose, et toute chose de la vie humaine. Il y a une fonction globale et des fonctions sans existence indépendante. Toutes dépendent l'une de l'autre, sont l'une dans l'autre. Mais une chose est tangible si on veut bien la toucher, c'est le rôle de la marchandise en tant qu'objet fabriqué, en tant que valeur d'échange marchande en système capitaliste.
Contourner cette réalité, c'est s'allier objectivement au capital, renoncer au mouvement qui abolit l'état actuel des choses du système capitaliste. C'est reconstituer sans cesse le programme de Gotha qui a paralysé le mouvement du prolétariat, même si le prolétariat a trouvé des chemins indépendamment de ce programme. C'est être des Lassalle et des Proudhon, faire des erreurs composées impuissantes et non des synthèses opérationnelles.
Libérer le travail. Rendre une cohérence à l'activité de la personne en la libérant non des nécessités mais des contraintes sociales de classe par une cohérence globale de l'activité humaine, dans sa multiplicité et sa diversité -diversité multiple-. Abolir le salariat et la domination sexiste, les divisions sociales du travail. Abolir la mesure quantitative de l'échange au profit du besoin. Repérer les « finalités en mouvement ». Humaniser la nature, naturaliser l'humain. Libérer le mouvement de prise de conscience de la nature sur elle-même qu'est l'humanité.
Les droits de l'homme, ce n'est pas seulement le type de rapports qu’on a avec les autres ou que l’on aimerait que les autres aient avec soi. Les droits de l'homme c'est la capacité d'agir librement ensemble, de contribuer librement à l'activité humaine. Avoir ce droit c'est avoir tous les autres, droit un et indivisible. Idéal démocratique d'une révolution bourgeoise qui s'est brisé sur la propriété en niant l'usage. L'usage élargi à la richesse pour tous. Le mouvement ouvrier a élargi relativement cette possibilité en rétablissant partiellement des droits indépendamment des inégalités naturelles comme la maladie, avec la sécurité sociale, par exemple.
Dans d'autres domaines aussi. Mais aucune de ces avancées n'est allée jusqu'à la démocratie du travail, celle qui rejette la domination du « que produire et comment produire », domination liée à la propriété privée et au salariat.
La démocratie est liée non seulement aux institutions, mais au travail et à la production, et le mode de production détermine le type d'institution. Si le domaine d'activité est privé, aux mains d'intérêts privés, la démocratie ne peut être que tronquée, limitée, sujette à reculs à tout instant. Dans chaque recul il y a aggravation de la crise de la production.
La démocratie est née de la Cité, la mondialisation méditerranéenne, l'artisanat. L'artisanat est une forme supérieure d'alliance du cerveau et de la main. Le mode de production athénien antique a porté une classe marchande dominante avec des alliés historiques. La révolution française de même. Dans les deux, les travailleurs des techniques artisanales jouent un rôle-clef. Dans les deux le lien entre le travail, la démocratie, les techniques de production est évident. Dans la révolution française, la fédération nationale des cités va donner à la prise de pouvoir révolutionnaire un marché national.
Le rôle des techniques informationnelles, qui n'élimine pas les autres mais les domine, la dissolution relative des marchés nationaux au profit d'une féodalité industrialo-financière mondialisée, la transformation du salariat qui en découle, doivent donner des formes nouvelles aux droits de l'homme, les rapprochant de droits véritablement universels, celui de la démocratie de la production, le communisme qui ne sera toutefois qu'une finitude en mouvement illimité.
Une réflexion pour une nouvelle organisation du travail, une cohérence entre la personne et l'activité globale de production, et l'activité globale de production doit passer par une réflexion sur l'artisanat. Il ne s'agit pas de nier l'industrialisation et sa forme informatisée mais de lui donner une qualité nouvelle dans ce rapport entre l'homme et la nature, l'artisanat étant un « modèle » instructif.
Pierre Assante. Le 10 décembre 2008.
Ce texte est une contribution faite pour le 34ème congrès du PCF des 11 au 14 décembre 2008.
Le 38ème congrès aura lieu les 24, 25 et 26 novembre 2018.
10 ans les sépareront et les transformations du monde que je tente de décrire dans "La pensée Marx", 2017, devront marquer les nouvelles orientations, décisions et actions, se retourner sur le chemin parcouru ou pas afin d'envisager comment aller vers avenir de progrès.
Une des propositions de base commune du 38ème congrès, celle que je soutiens, avec, à ce jour 17.07.2018, plus de 1200 communistes sur ce lien :
de Marc Jolivet, avec la participation exceptionnelle de la cantatrice Pauline Courtin.
Quand l’humour et la musique font leur spectacle... Marc Jolivet et le chef d’orchestre Jean-Philippe Dambreville prennent leur talent à quatre mains pour ce spectacle d'un genre nouveau : une véritable symphonie en rire majeur !
Marc Jolivet monte sur scène et joue… le chef d'orchestre ! Sketches et musiques en parfaite harmonie se répondent l'un à l'autre. Un dialogue parfaitement ciselé entre les interventions de l’humoriste et une pléiade de styles de musique.
La musique tient une place majeure dans le spectacle, elle est le personnage secondaire, celui sans qui le spectacle n'aurait pas de raison d'être. A l'instar des comédies de Chaplin, la musique joue un rôle essentiel dans le processus comique de l'action. Pas moins de 30 musiciens, issus de l'orchestre du conservatoire d’Aix en Provence, jouent sur scène, avec l’aimable participation de la soprano Aixoise Pauline Courtin.
Du classique à la variété en passant par les musiques de films, de la verve à l'émotion, de la fougue à la dérision, une création originale où l'humour et la musique sont à l'honneur pour nous livrer une vision insolente et incisive de notre société.
Ce spectacle a été donné déjà à plusieurs reprises en différents lieux.
Pour celui-ci du 1° septembree 2018 : "Les Soirées de Saint-Marc", Association loi 1901.
Place de la mairie, 13100 Saint-Marc Jaumegarde.
Tel : 06 51 28 41 54. mail : info@lesamisdesaintmarc.fr
Article publié une première fois le Premier Février 2018.
Ne pas douter de la montée des protestations et leur donner une issue dans les propositions de solutions à la crise économique.
Je crois qu’il est de plus en plus difficile de mettre en doute une montée de la protestation contre les effets d’une politique ultra libérale mise en œuvre par le gouvernement Macron.
Cette politique ultralibérale est accélérée par la révolution scientifique et technique, son application par le capital dans l'organisation du travail.
La révolution scientifique et technique est utilisée dans le sens des intérêts des grands groupes capitalistes multinationaux devenus plus puissants que les Etats, mais elle pourrait être utilisée dans le sens du progrès humain.
La protestation se porte de plus en plus contre un gouvernement qui représente ces grands groupes capitalistes et promeut l’ultralibéralisme, la privatisation totale des activités humaines, production et services, à leur profit.
Il y a de très fortes probabilités que cette montée de la protestation se généralise dans les mois et l’année qui vient.
La question de fond n’est pas la capacité que s’exprime un mécontentement, même si bien sûr il faille aider à s’exprimer ce mécontentement.
La question de fond est comment donner une issue à la protestation, comment promouvoir des solutions à la crise de société.
La crise économique est au cœur de la crise de la société. C’est pourquoi porter des solutions à la crise économique est la tâche du présent du mouvement politique et social.
Et c’est en premier lieu la tâche d’une organisation de transformation sociale en santé qu’est et que doit être le Parti Communiste.
C ‘est la raison du rappel de ces solutions dans les liens ci-dessous auquel j’ajoute un court texte d’Yves Schwartz paru dans l’Humanité résumant les réserves d’alternatives issues du travail et de la création qu’il contient.
Pierre Assante, 1er février 2018
*Boccara, Dimicoli, Durand, Mills, DOCUMENTS DES JOURNEES ECONOMIE ET POLITIQUE des 19-20-21 janvier 2018 :
Il faut sans cesse rappeler ces choses pour faire avancer l'idée du contenu de la crise économique et sociale et la recherche des solutions à la suraccumulation du capital, dans un autre système de développement.
Simplement il vaut mieux dire que le taux de plus-value est moindre et que cela aiguise les contradictions du système, la guerre économique entre groupes capitalistes mondiaux et réduit de plus en plus les capacités du système à répondre aux besoins humain.
Mais je comprends ce que veut dire de ta part "la plus-value est moindre"; je fais moi-même souvent cette abréviation pour ne pas développer indéfiniment. Tu as raison de même sur les conséquences de cette réduction de la plus-value sur le rôle d'épuisement de la social-démocratie.
Ce matin et toute la semaine, nous aurons l'exaltation de nos sympathiques gladiateurs qui il est vrai ont offert un spectacle et fortifié un sentiment d'appartenance pacifique et positif.
Viendra le moment où il faudra passer de l'instant de victoire sportive à l'instant de victoire sociale.
Mais ne soyons surtout pas pisse-vinaigre, positivons les joies simples du moment.
Et je crois aussi que les rounds de tentative de "redistribution générale de la domination" Trump-Capital US dans le monde sont à observer attentivement.
Les difficultés des cheminots, et autres luttes ouvrières, ne doivent pas nous désespérer et surtout pas les désespérer dans ce moment de polarisation médiatique (1).
Dans le dernier billet (…) j'ai repris un extrait du capital diffusé dans l'Huma pour le 200ème anniversaire de la naissance de Marx. A savoir :
" Les capitalistes accumulent sans cesse des machines et des moyens de production pour réduire le coût du travail, en viennent à dégager relativement insuffisamment de plus-value source de profit .Son taux étant le régulateur a tendance à baisser, d’où les crises".
Ils ont arrêté là mon billet.
La suite voulait faire ressortir que aujourd'hui avec une haute composition organique du capital, la plus-value était moindre et qu'il n'y avait plus de place pour la social-démocratie, d’où sa reconversion vers le social-libéralisme.
Pendant la période de la révolution industrielle du 20eme siècle ou il y avait encore beaucoup de personnel dans les usines, le capital a pu digérer les conquêtes sociales et la social-démocratie a pu y faire sa place.
Aujourd'hui c'est terminé.
Nous sommes à la croisée des chemins .La visée doit être le dépassement du capitalisme dans des luttes immédiates sur un contenu de classe, l’évolution révolutionnaire.
Cette 2eme partie, ils ne l'ont pas diffusée. Peut être ai-je écrit une bêtise.
Bonne journée.
D. 16.07.2018.
_________________________________Voir aussi ____________________________________
Le développement des forces productives c’est l’activité globale de la société humaine, dans ses parties diverses et multiples en interactions.
L’activité c’est le corps.
Le développement des forces productives c’est l’activité globale de la société humaine, dans ses parties diverses et multiples en interactions.
Production matérielle et production mentale sont des fonctions humaines non séparables qui agissent en unité, dans un seul mouvement et dans les forces contradictoires et opposées qui constituent le mouvement.
Il n’y a pas de mouvement, de complexification du mouvement social et des corps-soi dont il est constitué, et de complexification progressiste, c’est çà dire en santé, en développement viable et vivable, sans crises de croissance et sans résolution en spirale des crises de croissance, c’est-à-dire sans résolution de la contradiction des forces contraires dans leur unité, dans une transformation en qualité nouvelle du mouvement.
Les forces productives ce n’est pas d’un côté les moyens matériels de production et d’un autre les moyens mentaux que sont les sciences, les savoir-faire, les cultures populaires et savantes, les capacités d’organisation sociale, mais l’ensemble de ces éléments et fonctions qu’on sépare mentalement pour en comprendre la constitution, mais qui sont des, un, mouvement(s) non en union mais en unité.
Un objet produit contient toute l’évolution humaine qui a mené à la capacité de le produire. Un objet produit contient toutes les techniques, les savoirs, les activités humaines de toutes sortes qui l’ont permis en tant qu’existant. Et son usage est la continuation de cet existant, progressif ou régressif, de la globalité de l’existant dans la globalité de l’activité humaine dans ses multiples et différentes composantes et leurs interactions.
M’asseoir sur cette chaise constitue une solidarité objective entre moi et la personne, les personnes qui l’ont produite. La solidarité subjective, la conscience de cette solidarité objective constitue une part du mouvement conscient du processus social inconscient dans son développement, ses progrès et ses régressions, ses accidents et ses états non d’équilibre mais de tendance à l'équilibre qui font le mouvement en santé.
Un organe humain fonctionne en unité conflictuelle du corps avec lui-même, une société fonctionne en unité conflictuelle avec elle-même et avec la nature, et corps et société de même, dans les limites viables de leurs forces contradictoires et dans la résolution en spirale des forces contradictoires, les deux, corps-soi et société humaine sont des mouvements de la nature unifiés et unificateurs du mouvement de complexification en spirale de la nature, qui connaissent des accidents , des morts, mais font partie de ce mouvement général, « Chant général » de Pablo Neruda. Et champ général des champs de l’activité humaine dans la nature dont elle tire les ressources et les transforme en développement en spirale. Il n’y a pas seulement métaphore et poésie dans ces dernières phrases, il y a reconnaissance de l’humanité en tant que conscience en développement de la nature sur elle-même, au sens de Marx dans des manuscrits de 1844, un an après son mariage avec Jenny, en pendant son séjour à Paris et ses extraordinaires rencontres amicales et sociales.
Le communisme c’est la résolution des forces contradictoires que sont le capital et les travail, l’achat et la vente de la force de travail pour pouvoir produire les biens nécessaires à la vie humaine. Prendre le pouvoir sur l’argent, au sens développé par la commission économique du PCF et par le « Manifeste pour un Parti Communiste du XXIème siècle », c’est le processus qui même de la production dans l’échange A-M-A’ à la production en fonction de besoins humains
Pierre Assante, 13 juillet 2018
Post Scriptum. Et l'homme nouveau ? La réponse est dans le rapport entre le processus social et l'épigénétique et sa plasticité relative, comme celle du cerveau, qui concerne le corps, le corps-soi dans sa totalité, ses acquis et développements possibles, techniques, scientifiques, moraux, éthiques et esthétiques, en mouvement de dénormalisation-renormalisation. L'homme est toujours nouveau, mais sur quels choix personnels et collectifs et sur quel sens de l'histoire intervenir dans le processus social ? C'est tout le sens de la vie humaine.
Plus le processus social inconscient gagne en rapidité, en puissance…
(Article en construction)
Plus le processus social inconscient gagne en rapidité, en puissance, ce qui est le cas dans la révolution scientifique et technique menée par le capitalisme mondialisé, numérisé, financiarisé, plus le besoin de repères et d’inventions combinés pour la conduite des affaires humaines se fait sentir.
Que le besoin de repères se fasse sentir ne veut pas dire que le besoin se réalise.
Pour que le besoin se réalise il est nécessaire que se forme un projet sur la qualité à donner au processus, c’est-à-dire que la conscience du processus soit suffisante pour qu’elle intervienne sur les choix de développement en qualité du processus et c’est là que repères et inventions vont de pair.
Dans les années 1960, les intellectuels communistes (Exemple l’étude des civilisations de J.J. Goblot et sa juste négation des analyses staliniennes sur les civilisations) ont procédé à un immense effort de compréhension sur les civilisations humaines, la civilisation humaine. Cet effort soutenu par la direction du PCF et en particulier par Waldeck Rochet, a été détourné dans les années suivantes au profit des objectifs immédiats et des dérives que cette concentration aveugle sur les objectifs immédiat a produites. Il en est de même des recherches et inventions économiques menées contre vents et marées par le petit groupe des économiste communistes considéré par leur parti plus comme un faire valoir que comme un outil humain de transformation sociale en santé.
La dérive essentielle étant l’abandon relatif mais certain, manifeste dans les années 1980-90, de la recherche et l'innovation théorique, politique et économique (Exemple les travaux menés par Paul Boccara) ne disposant plus que d’un soutien limité, ou de travaux individuels et-ou extérieurs au parti (Exemple les travaux menés par Yves Schwartz sur les situations de travail) ce qui a accentué la coupure entre le PCF et les intellectuels, ingénieurs, cadres… dont la vie matérielle a été de plus en plus soumise, individuellement et collectivement aux impératifs financiers du capital.
Cette coupure s’est répercuté sur les ouvriers et les techniciens au cœur de la production et sur le parti devant être leur « interprète conscient », en aller-retour dialectique, mon cher Watson….
L’abandon du marxisme dans les statuts du PCF, ayant pour but l’élargissement de ses bases n’a conduit qu’à un praticisme déboussolé. Celui du concept de dictature du prolétariat, abandon répondant à juste titre à l’erreur criminelle d’un régime policier perpétué après la grande révolution d’Octobre russe, après la guerre civile russe, après le communisme de guerre et après l’abandon de la NEP, n’a rien réglé sur le plan de la démocratie, mais a répandu l’illusion d’une transformation sociale sans lutte de classe.
A l’heure où la crise du capitalisme, dont Marx avait commencé à décrire le développement, se généralise, se mondialise radicalement, se développe monstrueusement et catastrophiquement, les abandons théoriques et l’état délabré de conscience des besoins de transformation qualitative de la société, se font cruellement sentir. Pour le moment la réponse politique aux besoins de formation théorique (sinon dans une formation parcellisée et sans synthèse globale) tarde dramatiquement à se manifester
La réaction à cet état de délabrement donne la mesure des efforts de l’humanité à accomplir pour dépasser en santé une maladie de crise de croissance d’une ampleur historiquement inconnue. Dépasser une crise de croissance ne veut pas dire arrêter la croissance, comme arrêter celle d’un enfant qui doit grandir, mais donner qualité et santé au processus de cette croissance.
Cela veut dire que la réponse à l’urgence ne doit pas être de perpétuer les abandons et les régressions théoriques, mais de mettre au cœur des actes pour une transformation sociale progressiste à accomplir, celui de la formation théorique du mouvement social et du parti qui s’en réclame.
Quelques infos sur la proposition de base commune de discussion "Pour un manifeste du parti communiste du XXIe siècle".
Tout d'abord le texte a été amélioré et enrichi grâce à de nombreuses propositions depuis la diffusion de sa première version, même si, du fait de délais très court, toutes n'ont pu être prises en compte. Je vous adresse ci-joint le texte qui a été déposé et validé vendredi 6 juillet. Il est aussi en ligne sur le site http://manifestecommuniste2018.fr/ .
Concernant les signatures, près de 1500 ont été reçues sur le site et par d'autres canaux, en seulement quelques jours. Il n'a pas été possible d'obtenir que toutes figurent dans le document qui sera adressé aux adhérents, ni même la totalité des camarades ayant adressé leurs attestations - plus de 800 - le nombre accepté étant strictement limité à 300. En conséquence, de nombreux camarades ne figurent pas sur cette liste. Mais une liste complète, qui ne cesse de s'élargir, va être établie par les initiateurs du texte et diffusée.
Elle comprend des militantes et militants de la quasi-totalité des départements (peut-être tous, je n'ai pas encore pu vérifier), de tous âges et de toutes responsabilités. Beaucoup de syndicalistes. Des jeunes et des étudiants communistes. Des intellectuels. 46 membres du CN et/ou secrétaires fédéraux, et beaucoup de membres de directions départementales et de section. Des élu.e.s, maires, conseillers départementaux et 5 parlementaires (Alain Bruneel, André Chassaigne, Jean-Paul Dufrègne, députés, Cathy Apourceau-Poly sénatrice et Eric Bocquet, sénateur).
Un rassemblement très large est en cours, avec une diversité qui se confirme et s'élargit, et un ciment: la volonté d'un Congrès de réorientation pour sortir de l'effacement et relancer le Parti communiste. A la différence du texte issu du CN qui a divisé, le texte "Pour un manifeste du parti communiste du XXIe siècle" ouvre la voie, s'il devient notre base commune, d'une unité nouvelle et large des communistes au Congrès.
L’Otan expansible et toujours plus coûteuse s’élargit sur l’Europe
Manlio Dinucci
Les 11 et 12 juillet à Bruxelles se tient le Sommet Otan au niveau de chefs d’état et de gouvernement des 29 pays membres, au premier rang desquels le président étasunien Donald Trump qui il y a quelques jours seulement a demandé aux alliés d’augmenter la défense atlantique sinon “il perd patience”. Le sommet confirme au plus haut niveau la montée en puissance de la structure de commandement principalement en fonction anti-Russie. Vont être constitués un nouveau Commandement conjoint pour l’Atlantique, à Norfolk aux USA, contre “les sous-marins russes qui menacent les lignes de communication maritime entre États-Unis et Europe”, et un nouveau Commandement logistique, à Ulm en Allemagne, comme “dissuasion” contre la Russie, avec la mission de “déplacer plus rapidement les troupes à travers l’Europe dans n’importe quel conflit”.
D’ici 2020 l’Otan disposera en Europe de 30 bataillons mécanisés, 30 escadrilles aériennes et 30 navires de combat, déployables en 30 jours ou moins contre la Russie. Le président Trump aura ainsi en main des cartes plus fortes au Sommet bilatéral qu’il tiendra, le 16 juillet à Helsinki, avec le président russe Poutine. De ce que le président étasunien établira à la table des négociations dépendra fondamentalement la situation de l’Europe.
L’Otan -qui s’est constituée en 1949, six ans avant le Pacte de Varsovie, formellement sur la base du principe établi à l’Article 5- a été transformée en alliance qui, sur la base du “nouveau concept stratégique”, engage les pays membres à “mener des opérations de riposte aux crises non prévues à l’Art. 5, en-dehors du territoire de l’Alliance”. Sur la base du nouveau concept géostratégique, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord s’est étendue jusque sur les montagnes afghanes, où l’Otan est en guerre depuis 15 ans.
Ce qui n’a pas changé, dans la mutation de l’Otan, est la hiérarchie à l’intérieur de l’Alliance. C’est toujours le Président des États-Unis qui nomme le Commandant Suprême Allié en Europe, qui est toujours un général étasunien, tandis que les alliés se limitent à ratifier le choix. Même chose pour les autres commandements clé. La suprématie USA s’est renforcée avec l’élargissement de l’Otan, car les pays de l’Est sont plus liés à Washington qu’à Bruxelles.
Le Traité de Maastricht même, en 1992, établit la subordination de l’Union européenne à l’Otan, dont font partie 22 des 28 pays de l’Ue (avec la Grande-Bretagne en sortie de l’Union). Il stipule, à l’article 42, que “l’Union respecte les obligations de certains États membres, lesquels retiennent que leur défense commune se réalise à travers l’Otan, dans le cadre du Traité de l’Atlantique Nord”. Et le protocole n° 10 sur la coopération instituée par l’art. 42 souligne que l’Otan “reste le fondement de la défense” de l’Union européenne. La Déclaration conjointe sur la coopération Otan-Ue, signée hier à Bruxelles à la veille du Sommet, confirme cette subordination : “L’Otan continuera à jouer son rôle unique et essentiel de pierre angulaire de la défense collective pour tous les alliés, et les efforts de l’Ue renforceront aussi l’Otan”. La Pesco et le Fonds européen pour la Défense, a souligné le secrétaire général Stoltenberg, “sont complémentaires, non pas alternatifs à l’Otan”. La “mobilité militaire” est au centre de la coopération Otan-Ue, garantie par la Déclaration conjointe. Importante aussi la “coopération maritime Otan-Ue en Méditerranée pour combattre le trafic de migrants et alléger ainsi les souffrances humaines”.
Le rayon d’expansion de l’Otan va bien au-delà de l’Europe. Celle-ci a une série de partenaires, reliés à l’Alliance par divers programmes de coopération militaire. Parmi les vingt qui entrent dans le Partenariat euro-atlantique, figurent Autriche, Finlande et Suède. Le partenariat méditerranéen comprend Israël et la Jordanie, qui ont des missions officielles permanentes au quartier général Otan à Bruxelles, l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Celui du Golfe comprend le Koweit, le Qatar et les Émirats, avec des missions permanentes à Bruxelles, plus le Bahrein. L’Otan a en outre neuf “Partenaires mondiaux” en Asie, Océanie et Amérique Latine -Irak, Afghanistan, Pakistan, Mongolie, Corée du Sud, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande et Colombie- dont certains “contribuent activement aux opérations militaires Otan”.
Sous la pression des USA, les alliés européens et le Canada ont augmenté leur dépense militaire de 87 milliards de dollars depuis 2014. Malgré cela, le président Trump frappera du poing sur la table du Sommet, en accusant les alliés parce que, tous ensemble, ils dépensent moins que les États-Unis. “Tous les alliés sont en train d’augmenter leur dépense militaire”, assure le secrétaire général de l’Otan Stoltenberg.
Les pays qui consacrent à la dépense militaire au moins 2% de leur PIB passent de 3 en 2014 à 8 en 2018. On prévoit ainsi que d’aujourd’hui à 2024 les alliés européens et le Canada vont accroître leur dépense militaire de 266 milliards de dollars, en portant la dépense militaire totale de l’Otan à plus des 1000 milliards de dollars annuels. L’Allemagne la portera en 2019 à une moyenne de 114 millions d’euros par jour et planifie de l’augmenter de 80% d’ici 2024. L’Italie s’est déjà engagée à la porter des actuels 70 millions d’euros par jour à environ environ 100 millions d’euros par jour. Comme le requiert celui qui, dans le programme de gouvernement du “contrat” entre M5Stelle et Lega, est défini comme “l’allié privilégié de l’Italie”.
Edition de mercredi 11 juillet 2018 deil manifesto
Otan, méga-quartier général expansible, comme la guerre
Manlio Dinucci
Une grande importance symbolique est attribuée au fait que le premier Sommet convoqué dans le nouveau quartier général de l’Alliance, qui a coûté jusqu’à présent 1,3 milliards d’euros (mais le prix réel, dont 7% est à la charge de l’Italie, reste encore à établir) : une structure de plus de 250 000 mètres carrés, quasiment le double de la précédente, où travaille en permanence un staff d’environ 4000 militaires et civils, dotée de 18 grandes salles où se déroulent annuellement plus de 5000 réunions avec une participation moyenne de 500 hôtes par jour.
La structure, maintenant constituée par 8 ailes majeures et 4 mineures reliées à un long corps central, est de type modulaire : donc expansible au fur et à mesure que l’Otan continuera à s’étendre. Comme elle le fait depuis plus de 20 ans.
En 1990, à la veille de la dissolution du Pacte de Varsovie, le secrétaire d’état étasunien James Baker assurait le président de l’URSS Mikhail Gorbatchev que “l’Otan ne s’étendra pas d’un seul pouce à l’Est”. Mais en 1999, pendant qu’elle démolissait par la guerre la Fédération Yougoslave, l’Otan englobait les trois premiers pays de l’ex Pacte de Varsovie : Pologne, République Tchèque et Hongrie. Puis, en 2004, elle s’étendait à Estonie, Lettonie, Lituanie (auparavant membres du Pacte de Varsovie) ; Slovénie (auparavant partie de la Fédération Yougoslave). En 2008 l’Otan contribue à l’explosion de la nouvelle guerre en Géorgie. En 2009 l’Alliance incluait l’Albanie (autrefois membre du Pacte de Varsovie) et la Croatie (auparavant une partie de la Fédération Yougoslave) ; en 2017, le Monténégro, lui aussi faisant avant partie de la Fédération Yougoslave. Après s’être étendue en 1999-2017 de 16 à 29 membres, l’Otan laisse “la porte ouverte” : sont en attente d’entrer Ukraine et Géorgie, auparavant faisant partie de l’URSS ; Bosnie-Herzégovine et Macédoine, appartenant auparavant à la Fédération Yougoslave. Pour ce faire l’Otan s’est dotée d’un quartier général expansible.
Edition de mercredi 11 juillet 2018 deil manifesto
CATHERINE MILLS : « LA CONCEPTION DE MACRON EST LIBÉRALE ET ÉTATISTE ».
Jeudi, 5 Juillet, 2018.
Lola Ruscio, l’Humanité.
Sécurite sociale. Pour l’économiste Catherine Mills, le président de la République applique la ligne dictée par le Medef de Denis Kessler au début des années 2000 en matière de casse du modèle social.
Après les attaques contre le Code du travail, le gouvernement Macron s’attelle à la destruction du modèle social hérité de la Résistance. Un amendement de la majorité, voté dans le cadre de la réforme des institutions, prévoit la suppression du mot « sécurité » sociale dans la Constitution pour le remplacer par « protection » sociale (1). De quoi permettre à l’État de prendre le contrôle de la Sécu. L’économiste Catherine Mills décrypte les enjeux.
Pourquoi le patronat comme les gouver-nements libéraux ont-ils toujours voulu mettre la main sur le système de Sécurité sociale ?
Catherine Mills : Le patronat a bien été contraint d’accepter la création de la Sécurité sociale, en 1945, fondée par des progressistes comme la CGT et le PCF. Ses principes se basent sur un système universel, de solidarité professionnelle et nationale, avec un financement fondé sur des cotisations sociales et patronales, donc lié à l’entreprise comme lieu de création des richesses par les salariés. Le patronat n’a jamais non plus accepté ses types de gestion. Depuis 1947, les administrateurs de la Sécurité sociale étaient élus sur des listes syndicales à la représentation proportionnelle, avec trois quarts de représentants des salariés et un quart de représentants des employeurs. Les salariés géraient donc eux-mêmes la Sécu jusqu’en 1967. Les ordonnances Jeanneney, sous de Gaulle, ont abouti à une gestion paritaire stricte, avec une moitié de représentants de salariés et une moitié d’employeurs. À partir des luttes contre les assurances sociales inefficaces de l’entre-deux-guerres, on a bâti un système visant à développer, autrement, la reproduction de la force de travail.
Dans le domaine de la maladie, une privatisation rampante est à l’œuvre depuis des décennies au profit des complémentaires santé, par essence inégalitaires, quel que soit leur statut (mutuelles, instituts de prévoyance et assurances privées). Ce changement constitutionnel permet-il au gouvernement d’aller plus loin ?
Catherine Mills : Il y a toujours eu des attaques contre la Sécu : des déremboursements en série, une politique familiale universelle que les gouvernements ont essayé de transformer en un système d’assistance, les plans Juppé ou Aubry contre la politique familiale et la réduction des dépenses de santé. Mais, ce qui se passe aujourd’hui est bien plus terrible : Macron applique la ligne de l’ex-vice-président du Medef Denis Kessler, c’est-à-dire une remise en cause de la démocratie sociale née de la Résistance et fondée sur la Sécurité sociale, le service public et la planification indicative française. On passe à un système d’assistance fondé sur l’impôt, aligné sur le modèle du RSA. Autrement dit, ce qui restera comme couverture des risques représentera le strict minimum et sera exclusivement dédié aux plus pauvres. Les riches pourront se permettre de se protéger par l’assurance privée, encore plus qu’aujourd’hui. Cette couverture individuelle des risques par les assurances est très inégalitaire, puisqu’elle instaure une sélection selon les revenus.
Quels sont cependant les risques pour les bénéficiaires ?
Catherine Mills : Le risque est une soumission à l’arbitraire de l’État, qui peut décider d’une baisse des dépenses publiques, donc de budgets restreints comme on le voit en Grande-Bretagne. Le gouvernement fera ce qu’il souhaite. La conception de Macron est libérale et étatiste. L’économie française a besoin d’une force de travail en bonne santé et qui travaille bien. La Sécu permet de couvrir les déséquilibres sociaux et économiques, l’usure de la force de travail et la dégradation de la santé. Or le projet de Macron va tout remettre en cause.
Catherine Mills.
Maître de conférences honoraire en sciences économiques, université Paris-I
(1) Cet amendement a été « retiré » depuis, compte tenu des réactions d'indignation et des actions, pétitions etc. qu'il a suscitées mais l’attaque ultralibérale contre la Sécurité Sociale demeure (Note du blogueur). ____________________________________________________________________
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Ce blog contient, sous la forme d'essais,de nouvelles, de poésies, une analyse des contradictions du mode de production, des devenirs possibles, en particulier en rapport avec l'activité humaine, le travail, l'ergologie