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Bien qu'ayant évolué sur le contenu général de ce texte, je le conserve en tant qu'étape de réflexion.
DONNER UNE AUTRE DIMENSION AU DEBAT POLITIQUE
Article d'Avril 2006
Dans tout acte humain, dans le travail comme dans toute activité, l’individu interroge ses propres valeurs. Il y trouve les motivations de ses actions. Mais cette diversité positive se dissout dans la valeur fétiche de l’accumulation privée, laquelle met au second plan la cohérence d’ensemble de la cité. Ignorer cela c’est aussi un effet de cette valeur fétiche.
Aujourd’hui où s’amplifient les révoltes, fièvres d’une maladie à laquelle le corps social réagit, jetons un regard sur nos actes, pour les poursuivre et leur donner d’amples objectifs. Le « retour de nos actes », c’est l’équivalent du « retour » pour le chanteur, qui lui permet, en s’entendant chanter, de chanter juste, de chanter tout court.
Ce « retour de nos actes », ce regard qui nous permet de les voir de plus loin, de plus haut, collectivement, c’est ce dont nous avons besoin pour nous voir agir en conscience du monde tel qu’il est et tel que nous pourrions le vouloir et le faire.
Le capitalisme se transforme. Un fruit peut devenir pousse de végétal puis arbre. La transformation se fait effectivement à l’intérieur du capitalisme, stade ultime de la société marchande, et en particulier elle se fait dans le marché. Le marché, s'il fonctionne sur la base des dominations établies, il n'en est pas moins un échange, inégal, mais un échange. La bataille pour le pouvoir d'achat, pour l'échange équitable avec le Sud et à l'intérieur du Nord...etc., sont des éléments parmi les multiples qui indiquent la maturation du fruit. Mais rien ne dit aussi que le fruit ne pourrira pas, ni que la pousse deviendra un arbre....Un des éléments de la maturation, c'est nous, alors.......
Les débats politiques ont besoin de prendre en compte cette dimension, c'est-à-dire la dimension philosophique, qui ne rendra pas pour cela le débat éthéré, mais le dégagera des opérations politiciennes que nous concocte sans cesse l’élite dominante du capital. La dimension philosophique du débat peut être populaire tant est que nous voulions la rendre populaire.
Je réponds à des camarades qui me demandent : mais cette conception marxiste que tu développes n'est-elle pas datée ?
C’est, à mon sens, une erreur commune de croire que le développement des services, la baisse relative du nombre de salariés occupés directement à la production et l’évolution des moyens de production qu’ils mettent en oeuvre, et enfin, l’augmentation générale du nombre de salariés, modifient l’essence du capitalisme.
L’autre erreur commune est de penser que la financiarisation, la mondialisation, l’informationnalisation modifient aussi l’essence du capitalisme.
La production de la valeur, au sens capitaliste et de la réalité du capitalisme, société dans laquelle nous vivons, c'est-à-dire la valeur marchande, est soumise aux mêmes règles générales qu’au XIX° siècle.
Les lois du capitalisme ne sont pas des lois « physico-chimiques » mais des lois-tendances sociales. Elle sont issues d’une globalisation des échanges, elle-même conséquence des capacités économiques issues de la manufacture et de la grande industrie, elle-même issue du développement des sciences, de la mécanisation, de l’organisation nouvelle du travail correspondant. Ce ne sont pas des phénomènes séparés mais un processus global auxquels ces phénomènes appartiennent.
Le XIX° siècle est déjà le siècle de la globalisation et Marx l’étudie dans l’Angleterre, son système colonial et toutes les relations mondiales qui s’y rattachent. Les lois de la valeur découlent des conditions matérielles dans lesquelles les échanges marchands se développent. Toutes les lois sur les salaires, prix, profits, taux et baisse tendancielle du taux de profit qui en découlent sont en action aujourd’hui et plus encore qu’autrefois parce que la suraccumulation du capital est encore plus grande. [Parenthèse : Et parce que la suraccumulation entre en contradiction « supplémentaire et première» avec une phase nouvelle qui ouvre la possibilité de centupler les capacités productives (non mises en œuvre) par l’automation généralisée, non de la vie, mais de la grande production. C'est-à-dire de conditions de production dont l’abondance dépend non de son usage privé mais de son usage généralisé à et par tous. A un tel développement économique correspond, dans un même processus la capacité de l’humanité d’être la conscience de la nature sur elle-même et sur ses propres capacités de développement (ou de destruction). De cette contradiction découle aussi l’incapacité de plus en plus grande du capital à s’adapter et des marges de manœuvres revendicatives de plus en plus étroites]
Pour en revenir à l’économie, Marx effleure déjà dans « le capital » la question de la financiarisation. Il l’effleure, mais en dit déjà beaucoup plus que la plupart d’entre nous.
Et c’est en ça que nous devons repenser au programme de Gotha. La plupart de nos interventions sur ce site et ailleurs, posent des questions justes, font des propositions judicieuses, mais tombent dans le même travers : l’expérience partielle des uns et des autres et une absence de synthèse découlant de connaissances partielles, limitées, des lois de notre société. Cela peut faire un bilan sur le parti, sur la société, mais pas un programme de transformation.
Le programme de Gotha est celui de la naissance de la social-démocratie à la fin des années 1800, c'est-à-dire du mouvement ouvrier issu du mouvement marxiste naissant. A cette différence près qu’il n’est pas marxiste. Sont marxistes dans le mouvement ouvrier : des secteurs, des personnes, des moments. Mais jamais, y compris dans les partis communistes, les programmes ne se détachent entièreement des conceptions générales du programme social-démocrate de Gotha.
Les programmes politiques « ouvriers » et « de gauche » ne se sont jamais détachés complètement jusqu’à nos jours des conceptions générales du programme de Gotha parce qu’ils s’en tiennent à une critique superficielle de l’économie politique. Aucun ne réussit ni ne tente vraiment de poursuivre l’effort d’éducation pour l’action sur le capital qu’a été le travail de Marx, Engels, et par la suite d’un certain nombre de groupes et d’individu.
Cette absence ou insuffisance d’éducation conduit chaque salarié à imaginer le travail, son travail à travers une vision partielle de la réalité de la production. En ce sens, le paysan non industriel possède une vision relativement et localement plus globale de son activité, lui qui à la fois produit et consomme une partie de sa production. Quel peut être aujourd’hui la conscience du rapport entre la production et la consommation pour un salarié qui ne perçoit directement autour de lui qu’une fraction réduite, mutilée, de l’activité globale de production. De plus dans un pays développé il percevra majoritairement l’activité salariée comme une activité de service ou de commerce au sens le plus étroit qui soit. Perception accentuée par l’accélération des concentrations comme des délocalisations vers les pays émergents en particulier.
La critique du programme de Gotha par Marx porte sur la conception comptable, réduite, étroitement empirique de la production qu’ont les organisations du mouvement ouvrier à leur origine, puis aussi, nous pouvons dire avec le recul, des partis communistes et ouvriers qui en sont issus.
Il ne s’agit pas de jeter aux orties le magnifique travail des organisations ouvrières, démocratiques, populaires pendant ces deux siècles. Les immenses affrontements de classe qu’ils ont menés, auxquels ils ont répondu, « chez eux » et dans le monde. Au contraire il s’agit de sortir de leur tare d’origine et de leurs limites actuelles parce que les conditions existent pour aller au-delà des concepts généreux, mais limités par des connaissances et des conditions limitées. Une transformation sociale allant au-delà d’une démocratie bourgeoise en perte de vitesse et en crise profonde ne peut que s’appuyer sur une généralisation de la diffusion et du débat de tous les citoyens sur les concepts de libération du travail et des lois qui en dépendent. Et à partir de là sur une organisation du travail dont la cohérence globale dépend de la cohérence de l’activité de l’individu et vice versa. Bien sûr toute société est traversée par la multitude des diversités humaines. Il s’agit d’une cohérence, pas d’une « mécanisation » de l’individu. C’est d’ailleurs le capitalisme dans sa phase actuelle qui contraint l’individu à un mimétisme généralisé et à une créativité brimée. Ce petit article n’a pas la prétention d’aborder le texte global et l’étude d’ensemble du « capital » de Marx et encore moins des évolutions actuelles du capital. Pour ces dernières je conseille à chacun deux article de l’HUMA : « le numérique, une révolution en marche » du 20 juin 2008 sur ce que deviennent les outils de travail et de la production et les innovations qu’ils appellent en matière transformation sociale ; et « en finir avec les déserts politiques dans l’entreprise » du 13 juin 2008, pour ce que la transformation implique en matière d’organisation politique.
Traiter séparément les institutions ou l’écologie ou le droit du travail ou l’anthropologie consiste à faire une erreur composée et non une synthèse. Marx usait de cette expression au sujet de Proudhon.
Un certain nombre de camarades travaille ces questions. Il ne s’agit pas d’abandonner le quotidien pour la formation, mais de mettre la formation au service du quotidien.
Pour ma part je suis disponible, avec l’accord de la fédération d’apporter ma contribution auprès des cellules et des réseaux à ce débat.
"….Pour éviter des malentendus possibles, encore un mot. Je n'ai pas peint en rose le capitaliste et le propriétaire foncier. Mais il ne s’agit ici des personnes, qu'autant qu'elles sont la personnification de catégories économiques, les supports d'intérêts et de rapports de classes déterminés. Mon point de vue, d'après lequel le développement de la formation économique de la société est assimilable à la marche de la nature et à son histoire, peut moins que tout autre rendre l'individu responsable de rapports dont il reste socialement la créature, quoi qu'il puisse faire pour s'en dégager.
Sur le terrain de l'économie politique la libre et scientifique recherche rencontre bien plus d'ennemis que dans ses autres champs d'exploration. La nature particulière du sujet qu'elle traite soulève contre elle et amène sur le champ de bataille les passions les plus vives, les plus mesquines et les plus haïssables du cœur humain, toutes les furies de l'intérêt privé…..
Segui il tuo corso, e lascia dir le genti !" [Citation de Dante}
Préface du livre 1 de "Le Capital" . Karl Marx. Londres, 25 juillet 1867.
La classe ouvrière existe-t-elle encore et a-t-elle perdu ses capacités supposées dans la theorie marxiste ? aRTICLE DU 1ER NOVEMBRE2008.
Bien qu'ayant évolué sur le contenu général de ce texte, je le conserve en tant qu'étape de réflexion.
La classe ouvrière, en tant qu’élément « producteur direct de valeur marchande », et le salariat dans toutes ses composantes, comme le pensait Marx :
- ont-t-ils acquis les capacités d’exercer une hégémonie dans la direction, les sens, d’un processus social développant les forces productives (au sens strict et au sens large) capable de libérer les forces créatrice de l’être humain du travail contraint, de poursuivre le processus de constitution de l’humanité en tant que conscience de la nature sur elle-même ?
- si ils ne les ont pas acquises, conservent-t-ils les capacités de le faire ?
Devant l’emprise apparente du capital sur le processus « matériel et moral » du mode de production dans toutes ses activités et composantes, la tendance est de répondre NON. Et de rechercher ainsi ailleurs et autrement les voies du progrès social.
Il y a une autre réponse : ce n’est pas parce que cette hégémonie a fait « faillite » que la socialisation de la production ne se poursuit pas, ni que les luttes ouvrières n’ont pas contribué à cette socialisation. Car il y a bien intrication de plus en plus développée, généralisée, de l’activité humaine au niveau local et mondial, dépendance de l’espèce humaine à l’espèce humaine, à travers la production-distribution des subsistances, ses techniques et sa gestion.
Ni que l’histoire s’arrête à cette faillite. Si l’on considère l’histoire humaine sur le long terme, il est certain qu’on va trouver des éléments du processus qui infirment ce concept de faillite parce qu’ils contiennent la maturation des capacités du travail à gérer la transformation sociale.
Il y a au contraire une contradiction de plus en plus profonde entre cette socialisation et sa gestion soumise à la loi du profit, à la mesure quantitative de la valeur par le capital, et une distance de plus en plus grande entre les besoins qui se développent, les capacités de les satisfaire, et le réel ; entre leur croissance, les potentiels et le réel.
Une seule hypothèse peut infirmer ce concept de processus de maturation et d’éclosion de ces capacités : c’est l’arrêt du processus, du mouvement, c'est-à-dire la mort pour diverses raisons que nous n’allons pas inventorier ici.
Par contre le concept de processus de maturation des capacités du travail à gérer la transformation sociale contient celui de nécessité et de liberté dans leur unité contradictoire qui s’oppose à celui de prédétermination en matière religieuse et de déterminisme en matière philosophique. Un processus, c’est un mouvement comportant un aléatoire qui se constitue dans « une » matière infinitésimale à laquelle la physique n’a pas encore accès, même si par empirisme elle peut être hypothétisé, et en sociologie se résumer par le choix humain, par le « débat de valeur » d’Yves Schwartz, dans l’unité de l’activité humaine.
Je reviens au concept d’une précédente contribution : Si la crise est devenue si profonde et si rapide ces derniers temps c’est parce que ces lois-tendances du capital entrent en collision avec un développement nouveau et immense des techniques liées à l’informatique, et la production et gestion mondialisée qui en découlent. Et parce que, la minorité dominante conservatrice du mode de production, dressant un barrage illusoire à cette tendance, en particulier en freinant le mouvement social et de libération, c’est brutalement que le phénomène peut se produire et se produira.
Ce barrage illusoire l’est au sens qu’il n’empêche pas le mouvement, le processus. Mais il en modifie les trajets, les bifurcations, mais non la « destination », tant qu’il y a mouvement, sachant, pour notre part, que c’est un processus dans le processus global dans lequel il y a cycles, morts, et morts en tant que transformation du cycle et du mouvement en spirale, pour reprendre l’image, la métaphore marxienne.
Mais il l’est aussi réellement au sens où il « empêche » un objectif « probable » sous sa forme historique du moment, mais pas en tant qu’ « achèvement » en mouvement.
Il faut aussi noter que l’image de bifurcation est une représentation du processus social, représentation limitée de la complexité d’un mouvement social qui contient du physico-chimique, du biologique, mais en aucun cas, en tant que processus humain ne se limite à eux, le social étant une organisation « d’ordre supérieur » de la matière.
Ainsi toute période sociale de type « barrage », pour poursuivre la métaphore, s’accompagne du même type de réalité, de barrage, dans le domaine idéologique. Ceux-ci s’expriment dans la philosophie, dans la religion, qui délaissent un moment ce qui a constitué en eux la recherche de vérité de l’humanité.
Le déterminisme en fait partie. Et en matière de déterminisme, la puissance d’une domination suprême idéelle non matérielle de même.
Pourtant, il n’y a pas incompatibilité pour un croyant, de quelque religion que ce soit de considérer qu’il ne peut se comporter vis-à-vis de la matière qu’en tenant compte des lois qui la régissent et de l’activité de recherche qui les poursuit en ce qui concerne la seule question qui se pose à l’homme : résoudre les problèmes qui lui sont posés par son moment historique en tant que représentant de l’espèce. Car il ne peut se substituer à une entité qu’il n’est pas, sinon en tant qu’élément d’une entité « globale » ; et les problèmes « existentiels » ne sont pas indépendants de la réalité historique du moment, ils en découlent.
Je me répète : L’individualisme forcené du capital c’est l’expression du rapport marchand généralisé. Il est l’idéologie répressive d’une classe qui imprègne toute la société, d’un moment historique. La transformation des rapports sociaux capitalistes, c’est la création de conditions matérielles de production et d’échange qui permette de substituer les besoins « concrets » à la mesure de la valeur (voir sur cette mesure de la valeur les articles précédents). Cela ne veut pas dire que le temps de production des objets n’existera plus, mais qu’il pourra, de par la quantité et la qualité de la production des subsistances « matérielles et morales », libérer l’homme de la propriété au profit de l’usage, des besoins, et libérer l’activité du travail contraint. LIBERER L’HOMME TOUT SIMPLEMENT.
L’athéisme ne peut constituer que la négation de l’idéalisme philosophique. En aucun cas il peut constituer la négation de la négation, le dépassement de l’idéalisme. Le dépassement de ces représentations mutilées de la réalité tient dans notre capacité à rompre le fétichisme que la marchandise induit, que seule la transformation du mode de production peut réaliser. Car on ne peut transformer la matière en la fractionnant mentalement, c'est-à-dire en pensant pouvoir agir que sur une part, un élément d’elle-même, ou plutôt en refusant de la considérer dans sa totalité, donc de cette réalité que constitue le moyen « matériel » de produire nos subsistances « matérielles et morales ».
Peut-être faut-il avoir un peu plus recours à « l’Anti-Dühring » et à d’autres réflexions marxistes de ce type comme « Matérialisme et empiriocriticisme » de Vladimir Oulianov. Il faut se rappeler que ce dernier ouvrage répondait à l’entrée dans le Parti Bolchevik de courants se réclamant en parole des idées de classe ouvrière, marxistes, mais les réfutant dans l’unité de la pensée et de l’action (vous voyez, avec le vocabulaire idéaliste dont nous disposons, il est difficile de ne pas séparer les deux, même en insistant sur leur unité).
Je reprends une intervention précédente : Le balancement des militants du sociétal à l’économique, de l’économique au politique est significatif de cet état de dichotomie qu’Henri Lefebvre caractérisait par le terme « structuralisme », celui de cette « école de pensée ».
Ce n’est pas parce que le mouvement Bolchevik a failli que la pensée communiste est devenue obsolète. Il faut toujours replacer un moment du courant de pensée, de « penser », dans son histoire. C'est-à-dire ses conditions matérielles. A court terme et à long terme. Pour en tirer des avancées nouvelles.
Je reprends encore une intervention précédente : Ce en quoi le concept de processus de la démocratie avancée au socialisme et du socialisme au communisme (qui n’est d’ailleurs ni le but ni la finalité de l’humanité, mais un moment de son processus), n’étaient pas et ne sont pas des idées et des mises en politiques si mauvaises que l’on décrie tant aujourd’hui. A condition de ne pas y voir des étapes mécaniques du développement humain.
Bien qu'ayant évolué sur le contenu général de ce texte, je le conserve en tant qu'étape de réflexion.
Tant que nous ne reconnaîtrons pas en nous-mêmes une conception de la valeur* qui est celle du capitalisme, nous conserverons une vision religieuse de l’Humain. Nous ne pourrons pas construire une transformation personnelle et du monde qui réponde au besoin social urgent et vital des valeurs sans dimension.
Cela est valable dans tous les milieux sociaux, mais c’est encore plus grave dans le milieu intellectuel à qui a été « confié » le rôle de porte-parole des sans parole, et qui l’utilisent où pour renforcer la conception et la réalité dominantes de la valeur, où pour les combattre, ce qui est autrement plus difficile car cela met en péril la reconnaissance de son statut au titre personnel et collectif.
A la différence des travailleurs intellectuels, des « travailleurs de la pensée », les salariés classifiés du « T.N.Q. » (Travail [dit] non qualifié, qui n’existe pas) vivent directement inconsciemment ou consciemment une situation de contestation au quotidien qui se traduit dans leurs luttes alimentaires de par cette absence de parole qui les cantonne encore plus à cet alimentaire élémentaire. Mais pas si élémentaire que ça : « tous nus on nous enterre » disent les Canuts, hautement qualifiés en outre.
Ce qu’il y a de commun, il me semble, entre Marx et Canguilhem **, ou Bourdieu etc. (Que d’aucuns classent dans les néo-marxistes), c’est leur effort pour combattre les valeurs marchandes et leurs correspondances dans la pensée. Cela est plus important qu’un jugement sur le marxisme de l’un et de l’autre sur l’autre ou sur lui-même, même si le travail intellectuel de Marx conduit à la critique de l’économie politique, critique mise au service de la santé humaine, ce qui est essentiel.
Il y a dans la « recherche fondamentale » aussi l’hésitation permanente et paralysante qui nous conduit à un phénomène de balancier entre besoins dits matériels et besoins dits spirituels et de fait à la négation des besoins humains dans leur totalité et complexité dont la pensée est l’outil, que le galet aménagé, comme l’organisation d’un travail agricole, ou artisanal, ou numérique de l’activité industrielle…ou musicale ou…sont la cristallisation mouvante dans le processus historique.
Il y a deux méthode pour vivre en santé, et c’est deux méthodes sont une à condition qu’on ne les sépare pas ce qui est le cas dans l’inversion de l’échange qu’est Argent-Marchandise-Argent’:
-poser le besoin humain de solidarité et la solidarité du besoin humain.
-poser le besoin de concept et le concept de besoin.
Poser le concept comme généralisation de généralisations dans les limites humaines de perception et de syncrétisation puis synthétisation de Canguilhem comme de Marx et de chacun d’entre nous.
La déification de l’Homme comme d’humanisation de Dieu, progrès de la société marchande dans son mode d’échange et de production est cependant une dichotomisation de la pensée correspondant, reflet et réalité de cette inversion dans le cerveau humain.
L’humain dans le cosmos et le cosmos dans l’humain méritent mieux que cette réduction à la marchandise qui est vraiment la violence atroce des contraires qui se réalisent dans l’indifférence et la négation du travail en tant qu’activité, dans le processus d’humanisation de la nature et de naturalisation de l’homme, conscience de la nature sur elle-même en processus.
Violence qui n’est pas que morale et symbolique mais se montre par exemple dans le travail des enfants pour satisfaire aux besoins de la « concurrence » des pays en voie de développement et ailleurs et dans la réduction de l’homme à la réification, à la mécanique, partout.
Les capacités de développement quantitatives et qualitatives des forces productives sont un objectif humain matérialiste ni au sens mécaniste ni au sens péjoratif, mais au contraire une possibilité de réalisation de la pensée humaine de la plus haute signification qui soit donnée. La hiérarchie entre matérialisme et spiritualité est bien le reflet de la conception marchande de la valeur. C’est fossiliser la valeur en tant valeur marchande en tant que mesure quantitative de l’échange au détriment de la valeur en tant que valeur d’usage, laquelle aspire en nous au retour à sa qualité de valeur d’usage qui a été l’outil du développement initial de l’humanité et à laquelle les techniques de la révolution scientifique et technique ouvrent des voies supérieures.
Nier le rôle des techniques, c’est nier la pensée et c’est nier l’homme, c’est ce conservatisme qui veut immobiliser le temps et les qualités acquises au même sens que la Bible considère la création du monde comme un objet fini aux qualités immuables ; l’homme étant le seul élément bon ou mauvais, comme si la bonté était une chose en soi et non un mouvement en tant qu’acte en fonction d’un milieu et de son histoire ; comme un acte, un mouvement personnel isolé du processus social et de la nature dans sa totalité.
« Ils se croient l’auteur de leurs œuvres » disait Rimbaud. « Je est un autre ». Ne pouvons-nous faire aussi bien plus d’un siècle plus tard ? Oui et non. Plus la qualité marchande de l’activité se développe et moins un autre concept de l’échange est difficile. Plus la qualité marchande de l’activité se développe, plus les contradictions dans le développement humain induisent un besoin de transformation de cette qualité. Les tenants du libre arbitre dont je suis voient donc une ouverture immense et nouvelle dans l’action collective ou chacun intervient. C’est tout à fait différent d’un libre arbitre qui place la personne hors des dépendances et des solidarités, que nous devons exercer, même à notre corps défendant.
Ainsi s’exercent les contraires dans la nature, la société et en chacun de nous. Les résultantes collectives des actes personnels sont imprévisibles, mais l’aléatoire n’est pas exempt de directions. S’abstraire de direction c'est s’abstraire de la vie, tendre à être un mort vivant, même si dans un premier temps, cela peut paraître échapper aux horreurs humaines. Vivre en santé ce n’est pas partager les horreurs mais agir contre les horreurs dont les jugements de valeur (d’usage) n’excluent ni les erreurs ni les volontés contre la santé qui sont aussi des actes éléments d’une résultante.
Les jugements de valeurs n’ont rien d’une appartenance ou non à une « sainteté ». Elles répondent à diverses façons du corps-soi de répondre à un besoin humain déterminé à la fois par la place aléatoire de l’individu dans un contexte de la nature et de la société. Je n’emploi quasiment jamais l’expression et le qualificatif de naturel car il sous-entend trop un contenu trivial d’état et qualité immuable de la société et de l’homme.
Le marxisme a énormément contribué à une vision de l’humain en tant qu’élément libre de la nature, malgré ses avatars qui n’ont pas été induits que par des volontés particulières, mais aussi par un état du développement humain là où des hommes s’en sont réclamés sans en avoir les capacités de tous ordres. Le jugement de valeurs constituant à juger en fonction de ce qui a été acquis après que les conditions historiques aient été transformées est d’une grande naïveté intellectuelle, dont l’anachronisme n’est pas la seule absurdité. Et cela vaut pour les jugements idéalisés comme diabolisés d’un moment historique. Et vice versa, puisque dans ce cas il s’agit et de minimiser les horreurs soit « d’un côté » soit de « l’autre » et je n’entre pas dans des exemples compte tenu de la mauvaise foi que cela peut quelquefois déclencher.
Mais quand même : l’assimilation à la dictature stalinienne de la fameuse « dictature du prolétariat » de Marx ou « l’hégémonie de la classe ouvrière » ou du salariat de Gramsci (expression induisant moins de confusion par rapport à l’état des consciences non encore sorties des monarchies), conduit à la condamnation des luttes des salariés, par les tenants des salariés comme par leurs adversaires et signe bien l’état de régression relative des consciences en matière de jugement de valeur marchande et d’usage. Pour les uns et les autres.
« On travestirait grossièrement la théorie marxiste des superstructures (Et l’on aurait beau jeu, ensuite, de la rejeter avec mépris) en imaginant que selon les marxistes une œuvre littéraire reflète immédiatement, par son contenu explicite, la structure économique et sociale de l’époque où elle a pris naissance : comme le souligne fortement Marx, c’est « sur le terrain des idéologies » que les hommes prennent conscience des transformations de la base économique. Et Engels allait dans le même sens lorsqu’il faisait remarquer que tous les grands changements sociaux du passé n’étaient parvenus à la conscience de ceux qui les avaient vécus qu’à travers un tissu d’illusions religieuses ». On voit à cette petite mais forte citation de Jean jacques GOBLOT de son introduction de 1967 à « Prométhée enchaîné » d’Eschyle, que les déformations de « l’esprit » du marxisme (de ce que l’on a attribué au stalinisme, mais qui est en général une maladie infantile du communisme, mais qui a eu des effets tragiques), ne sont pas dénoncées d’hier. C’est une découverte naïve que de répéter ces critiques des décennies plus tard, sans s’apercevoir qu’elles ont été censurées par les médias pour des raisons de lutte de classe d’abord et avant tout. Dans la métaphore de la « table qui danse sur ses pieds » quand de valeur d’usage elle devient valeur marchande (Capital, Livre I) on peut trouver l’illustration de ce qu’est le marxisme avant d’avoir subi les simplifications et les schémas dont le militant ouvrier usait au quotidien dans les luttes ; luttes qui, on aurait tort de l’oublier ont quand même conduit aux conquêtes sociales dont nous usons dans notre quotidien, mais qui n’ont pas atteint les objectifs d’une transformation qualitative de la société tant que les conditions matérielles et morales ne sont pas réunies. Et ce n’est pas faire du déterminisme que de dire cela, c’est ouvrir la réflexion et l’action sur les possibles des concepts du devenir.
La « dictature du prolétariat » c’est « la Commune de Paris » disait Engels. C’est la poursuite de la Commune de Paris des Fédérés*** de 1871, et reprise et quelquefois anticipées dans plusieurs autres cités, étouffée dans le sang de dizaines de milliers de fusillées et déportés ****.
La Commune…..
Pierre Assante, 18 juin 2010.
*Pour plus d’information sur ma conception de la crise de la valeur, que je ne peux développer ici, voir sur mon site http://pierre.assante.over-blog.com/ : « La métamorphose du travail » et « L’indifférence ».
** Canguilhem " Le normal et le pathologique", les commentaires d’Yves Schwartz et de Xavier Roth et les commentaires et colloques dont il fait l’objet dans le milieu ergologique.
**** « Comme un espoir mis en chantier, ils se levaient pour la Commune en écoutant chanter (Clément et) Potier…C’étaient des ouvriers qui se firent Mobiles, c’étaient des artisans qui se firent Moblots » Jean Ferrat, 1971.
Ecrit le 12 juin 2010. LA NATURE DE LA CRISE ACTUELLE.
La nature de la crise actuelle et comment transformer le mode de production.
le Rôle de « l’ergologie » en tant qu’etude et organisation du travail comme activite humaine dans sa totalite.
Bien qu'ayant évolué sur le contenu général de ce texte, je le conserve en tant qu'étape de réflexion.
Ce que je suis et sais, du moins je l’espère, c’est sur la qualité de la crise que nous traversons. C’est n’est ni la crise de 1858 ni celles du XIX° siècle en général ni celle de 1929. Celles-ci sont des crises de suraccumulation de capital dans une société industrielle de main d’œuvre avec des marchés internationaux à base nationale, intérieure.
Celle que nous traversons à d’autres qualités :
1 l’industrie est arrivée à maturation des techniques informationnalisées de production et de gestion qui démultiplie les capacités de production, donc les capacités de suraccumulation.
2 En conséquences les systèmes d’automation réduisent (relativement, sinon nous serions dans un autre mode de production) la part de la main d’œuvre sur laquelle se réalise le taux le profit.
3 les différentes formes de moyens de production coexistent mais les industries de main d’œuvre se déplacent vers les zones à bas coût de main d’œuvre.
Mais ces zones de bas coût de main d’œuvre tendent à développer les forces productives, à développer elles-mêmes la suraccumulation, la forte baisse tendancielle du taux de profit des zones de techniques développées.
4 les capacités informationnelles de gestion ont déstructuré les marchés nationaux et ouvert des capacités de gestion internationales des monopoles industrialo-financiers qui leur permettent, par leurs moyens propres comme par l’intermédiaire des Etats et des institutions internationales d’utiliser à plein l’ensemble de ces caractéristiques du capitalisme du XXI° siècle.
5 La reconversion et le détournement de 2/3 du capital industriel en capital financier qui ne naît pas de rien mais du profit industriel est ainsi le fruit de ces éléments et du besoin du capital de se revaloriser en s’appuyant sur l’ensemble de ces techniques nouvelles et en s’auto détruisant lorsque cela lui est nécessaire.
6 Cette inversion de l’échange de M-A-M’ à A-M-A’ (A=argent, puis transformation de cette marchandise commune d’échange ARGENT en capital. M= marchandise) envahit notre inconscient et notre mode de vie « calqué » sur notre mode de production et provoque l’inversion de notre conscient. C’est sur cet aspect que l’ergologie attaque le plus souvent le mode de production. La disparition de la parité avec l’or achève cette inversion objective et subjective et par la même l’obsolescence de la mesure de la valeur.
7 ainsi, les marges de manœuvre d’un marché de main d’œuvre des années 45-70 se sont restreinte et pour le capital et pour le salariat, et cela restreint quasiment à rien les compromis de classe qui ont conduit et contraint le patronat par exemple au programme du CNR ou aux augmentations salariales de 1968 par exemple. Mais aussi, et cela se tient, parce que l’un a trouvé la solution pour renflouer pour un temps (mais on voit que ce temps s’épuise) la baisse tendancielle du taux de profit, l’autre parce son organisation locale (insuffisante mais qu’il faut protéger) ne répond plus aux niveaux géographique, technique et politique pertinents. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas développer le niveau national existant.
Cette réduction à sa plus simple expression des marges de manœuvre induit des conséquences mortelle pour une ergologie qui se cantonnerait au travail de consultant. Les progrès de ce dernier dans les dernières années est fortement menacés par les éléments nouveaux de la crise.
Il y a donc lieu de se demander si le développement de l’ergologie et de la consultation ne devient pas intimement lié, et plus que jamais à l’action syndicalo-politique et je dirais même mieux aux progrès de l’ergologie sur le champ de la philosophie et de l’anthropologie, ce qui ne déplairait pas d’ailleurs aux ergologues qui agissent pour l’interpénétration (mais pas la fusion) de tous ces champs de recherche et d’action qu’ils recherchent et comme progrès de leurs science et comme outil pour agir sur la société.
Un des champs privilégiés de ce contact syndicalo-politique de l’ergologie est à mon avis le contact avec les luttes ouvrières dans les sites de production menacés et leur contact entre sites de production pour des "contrats" de type nouveau directs, locaux, régionaux, nationaux, mondiaux d’échange du travail échappant à la mesure quantitative de la valeur propre à l’échange marchand millénaire dans sa forme la plus avancée, le capitalisme informationnnalisé et mondialisé.
Ce type d’action, qui aiderait de plus à la constitution de luttes et d’organisations démocratiques internationales du travail, serait déjà une relative et grande nouveauté pour l’action et les organisations syndicales et politiques.
Mais Bien sûr ce type d’action ne doit pas être sacralisé. Il doit compléter toutes les autres tentatives tendant à « l’entrée » de la société dans les valeurs sans dimension mises en avant par l’ergologie et que l’on retrouve aussi dans les projets de taxation des capitaux, des crédits démocratisés favorisant « l’emploi », la production et les services, mais qui ne sont que des solutions transitoires à la mode des Necker (je ne suis pas en train de traiter de Necker les économistes de gauche et « anti-libéraux) d’aujourd’hui avant une transformation radicale du mode de production et d’échange.
Il n’est pas question pour moi ici de couper l’herbe sous les pieds du débat sur l’intervention ergologique. Mais d’apporter à ce débat un angle d’attaque supplémentaire et personnel peut-être, qui peut, il me semble lui être utile.
Si je dois faire une conclusion lapidaire, ce n’est plus « pluS de justice sociale » qui peut répondre au déblocage de la circulation du capital, donc des échanges humains, mais l’égalité de l’échange du travail qui est celle du retour à la « visée » (comme l’on dit aujourd’hui) des Canuts de Lyon : l’hégémonie du producteur vers la disparition des classes sociales (des classes, pas des personnes et de leurs talents). « …Nous en tissons pour vous grands de la terre mais nous pauvres Canuts, tous nus on nous enterre…. Mais notre règne arrivera quand votre règne finira ». Si « l’on » pense que les Canuts n’existent plus, il faut bien chercher dans le monde et ici même, et l’on s’apercevra qu’ils ne manquent pas, qu’il y en a à profusion dont les produits aussi à profusion emplissent nos super marchés.
Pierre Assante 12 juin 2010
Pour plus d’information sur ma conception de la crise de la valeur, que je ne peux développer ici, voir sur mon site http://pierre.assante.over-blog.com/ : « La métamorphose du travail » et « L’indifférence ».
Pourquoi le télé- travail n’est ni une réponse immédiate, ni une réponse durable à la crise sanitaire.
Ce que nous acceptons aujourd’hui préfigure les règles de demain.
PAR MURIEL TERNANT. 24 NOVEMBRE 2020
Lors du premier confinement, le discours sur le jour d’après a pu fonctionner comme l’illusion que l’arrêt brutal d’une grande partie des activités humaines ne serait qu’une parenthèse au terme de laquelle le temps serait venu de construire ensemble une nouvelle société qui saurait nous prémunir des risques liés à la pandémie de covid-19. Avec le deuxième confinement et les hypothèses les plus extrêmes sur l’installation dans la durée de limitations importantes des déplacements et des regroupements humains, l’illusion vole en éclat. Ce que nous acceptons aujourd’hui préfigure les règles de demain. Il est donc plus que temps d’opposer à cette gestion de crise autoritaire et inefficace des réponses cohérentes qui doivent elles aussi pouvoir fonctionner à la fois de manière immédiate dans le contexte pandémique et dans la durée. Le recours massif au télé-travail ne fait pas partie de ces solutions. Dans la durée c’est évident, il contribue à atomiser les collectifs de travail, et véhicule à tort l’idée que les activités pourraient être segmentées, individualisées à l’extrême. Les salariés de tous secteurs font pourtant massivement l’expérience inverse et exigent de plus en plus la cohérence de leurs activités, le pouvoir sur l’organisation du travail. Contre une nouvelle taylorisation du travail, il faut opposer le besoin de d’échange, de délibération, de confrontation, de pouvoir collectif sur les critères de qualité du travail. Mais dans la perspective de limiter les contacts pour ralentir la propagation de l’épidémie, le télé-travail n’est pas non plus une réponse satisfaisante. Nul ne prétend arrêter toute forme de contact humain car des secteurs d’activité demeurent essentiels : santé, éducation, alimentation,… Comment peut-on s’accommoder d’une situation, même temporaire, où certains métiers seraient mobilisés pendant que d’autres seraient confinés ? Ce n’est pas juste pour les salariés, c’est source de division dans le monde du travail, c’est source d’incohérence et cela permet d’éluder la question des protocoles sanitaires à mettre en place sur les lieux de travail et dans les transports, comme le montre douloureusement la situation dans les écoles et les transports en commun des métropoles. La baisse d’activité rendue nécessaire par l’état de l’hôpital public et de la filière sanitaire doit être générale, applicable à tous les secteurs, à tous les métiers, de la même manière, avec des rotations entre travail et non travail, des rotations entre travail et formation. Ces mesures durables doivent être accompagnées d’une protection particulière des personnes vulnérables, souvent celles qui ont des métiers physiquement difficiles et pourtant essentiels, celles qui n’ont pas accès à un système de soins devenu trop cher, qui sont les plus exposées au risque d’une forme grave de la maladie. Elles doivent être temporairement dispensées de travail. C’est ainsi que l’on fera mieux accepter la nécessité des gestes barrières. Car il ne s’agit pas de se priver de toute forme de lien social mais de créer les conditions de contacts sociaux sécurisés car ils sont tout aussi vitaux que peuvent l’être le pain et l’eau. Les mesures coercitives, déshumanisantes, clivantes, incohérentes, n’appellent pas à la responsabilité mais au mieux à la subversion, au pire à des replis destructeurs. Elles sont contreproductives.
Nous sommes au temps de le redécouverte de la domination par les dominés
-Domination sexuelle
-Domination masculine et usage de soi par l'autre, né dans la division du travail paléolithique et sa permanence (l’héritage social objectif et subjectif), dans les autres modes de production et d'échange. Accaparement masculin artisanal des techniques du matriarcat pour l'accumulation privée
-Domination religieuse et idéologique et médiatique
-Domination financière et monétaire
-Domination nationale internationale mondiale
-DOMINATION DE CLASSE, capitaliste (bataille de la plus-value ET crise systémique : Taux de profit mondial en crise dans sa baisse tendancielle en relation avec la croissance du capital constant dans le capital total) RECOUVRANT L'ENSEMBLE.
Usage à contresens de la productivité pour le taux de profit contre le salariat, la population et leur milieu, les besoins sociaux, la Terre.
Les peuples des puissances capitalistes avancées et dans ces peuples, les couches moyennes alliées (jusqu’à présent) au dominants font de nouveau connaissance, c’est-à-dire reprennent conscience de la domination par les effets de la domination sur leur vie quotidienne.
Plusieurs élections de suite gagnées par la gauche en Grèce contre la politique et la domination financière, libérale, du capital, de l’organisation mondiale du travail, par les Firmes Multinationales, l’EU, le FMI, le dollar, et la capital USA en sommet de pyramide.
Plusieurs élections dans lesquelles les couches moyennes basse et-ou supérieure se rallient en grande partie aux milieux populaires, au salariat producteur des richesses nécessaires à la vie humaine.
Et la défaite… L’expérience de la Grèce, et celles qui commencent ailleurs, au Chili par exemple, est la première expérience à mener au bout, au niveau de toute d’UE et au niveau mondial.
Utopie ? Pas plus que toutes les grandes réalisations sociales auxquelles on ne croyait pas jusqu’au moment où elles se sont réalisées.
Les protestations latentes (traditions révolutionnaires avancées) comme en France ou en Belgique sont d’un haut niveau syndical et politique, malgré la faiblesse des partis du travail (terme générique) frappés par la mondialisation libérale, capitaliste, dans les revendications et dans les contenus de transformation en difficulté. C’est ce qui pèse pour donner un contenu transformateur au niveau des contradictions du marché de l’emploi-travail, et de tous les marchés (outre le marché du travail, marché des biens de consommation, monétaire, international) en crise liées à la crise systémique suraccumulation-dévalorisation du capital.
Cependant la société est, relativement, ici, plus sur le « sociétal » et ne rejoint pas assez le « social », et les dominations sont traitées à la marge dans leurs effets et non à la racine, dans leurs causes. Pas de droits concrets des femmes et du salariat, pas de « Me Too » ouvrier efficace sans transformation en santé du système politique et social, l’achat de la force de travail, le rapport de domination employeur /salarié --- petite entreprise/ firme multinationale.
On ne peut courir après la misère pour la soulager sans s’attaquer aux causes de la misère.
La prise de pouvoir prolétaire et populaire ce n’est pas la révolution. La révolution c’est l’aptitude à apprendre comment et mettre en pratique ce « comment » d’un processus de transformation de la société en crise, du dépassement de la contradiction entre les forces productives (homme, techniques et organisation et l’administration de la production « matérielle et morale »)
Pierre Jaeglé. …Les découvertes de la physique moderne ont montré que le réel est tel que…
…Les découvertes de la physique moderne ont montré que le réel est tel, et nous sommes tels, qu’il ne se présente à nous qu’en horizon. Prendre acte de cette donnée, ce n’est pas renoncer à comprendre le réel, c’est au contraire se donner des moyens plus adéquats de l’approcher. Selon la méthodologie que j’ai décrite, la connaissance scientifique s’organise à partir d’un horizon apparent adapté à recueillir les informations en provenance d’un horizon profond, correspondant à une connaissance plus fine en devenir. Les concepts dialectiques sont adaptés à la description de la ligne d’horizon qui est la limite de l’horizon apparent et au seuil de l’horizon profond. Tout au long de ce chapitre, je me suis attaché à mettre en évidence le rôle heuristique [qui sert à la découverte et donc aide à comprendre. Ndlr] de la dialectique de l’horizon…
… Dans le rapprochement actuel de la cosmologie et de la physique des particules, c’est le phénomène de brisure spontanée de symétrie qui rend compte de la structuration de l’univers que nous évoquons en introduction…
Pierre Jaeglé dans « Sciences et dialectiques de la nature » ouvrage collectif coordonné par Lucien Sève.
Physicien, chercheur au CNRS et à l’Université d’Orsay ; militant communiste parisien.
Né dans une famille protestante, frère cadet d’André Jaeglé, Pierre Jaeglé adhéra à l’UJRF et au PCF au temps de ses études ; il fut élu au bureau national de l’organisation de jeunesse en 1953, à son 4e Congrès.
Devenu professeur-chercheur en physique à l’Université d’Orsay, rattaché au CNRS, il a consacré l’essentiel de ses travaux au rayonnement laser, après avoir commencé avec les rayons de courte longueur d’onde (ultra-violets) et les rayons X. Il est devenu un spécialiste reconnu dans ce domaine qu’il a largement contribué à faire progresser, continuant ses recherches encore plusieurs années après l’âge de la retraite. Il considère avoir abouti à des résultats concluants, et a publié un ouvrage de référence. Il appartint longtemps au Conseil de l’Université.
Sur le plan militant, il fut un des secrétaires de la section du PCF de l’Université d’Orsay. Il écrivit plusieurs ouvrages d’épistémologie, certains en collaboration avec d’autres éminents universitaires ou philosophes marxistes.
Il était un amateur chevronné de sports de plein air, voile, alpinisme…
Pierre Jaeglé épousa Rachel Segal, née en 1934, une des enfants rescapée de la Rafle du Vél’ d’Hiv’, également militante communiste, de l’UJFF (Union des Jeunes Filles de France) puis de l’UFF (Union des Femmes de France). Elle fut plusieurs années maire-adjointe sous les mandats de Robert Vivet à Palaiseau, où la famille augmentée de trois enfants s’était fixée. Enseignante dans le second degré, elle appartenait aussi à la direction nationale du SNES.
Rachel Jaeglé a rompu avec le PCF dans les années 1980, tout en restant une militante associative active, notamment dans le Comité Tlemcen pour la mémoire des enfants juifs déportés. Son mari quitta le PCF plus tardivement, davantage par fatigue que par désaccord.
Je crois qu'avec cet article 24 de la loi « sécurité globale », le groupe au pouvoir de la caste dominante vient de franchir la ligne du maintien à tout prix au pouvoir. Je me demande ce qu'il y a d'inconscient dans ce groupe et le ministre en charge de "l'ordre public" ET le Président, qui leur fait franchir, avec les députés, cette ligne rouge.
Mais on voit bien ce qu'il y a de conscient qui fait franchir la frontière qui n'aurait pas dû l'être et qui est le signe de la faiblesse du système et de ses hommes.
Il faut une part de délire dans la lucidité pour avancer dans des terres inconnues pour soi-même.
Il ne s’agit pas ici d’explorer pour explorer. Il s’agit de repérer dans un processus personnel le processus social général.
« Non seulement pour comprendre le monde, mais pour le changer ». Il ne s’agit pas de changer pour changer. Il s’agit de traiter la maladie du monde. Un monde « qui va bien » n’incite pas à prévoir une maladie future possible. Cela c’est de l’ordre d’un autre monde, d’un degré supérieur au stade de développement du nôtre.
Changer le monde malade, dépasser sa maladie qui est, dans le processus de longue durée de l’humanisation, ici et maintenant, grave.
La crise générale du capital, c’est l’antichambre possible d’une société dépassant la société marchande induisant la concurrence à mort entre les hommes. Les régulations de la société bourgeoise ne fonctionnent plus parce que le système marchand, est à son paroxysme dans le CMMnIgF, de l’accumulation « naturelle » du capital, et de sa dévalorisation bloquant relativement son mouvement de production et d’échange, relativement et absolument, si aucun remède n’est apporté.
Certes il faut inventer comment échanger autrement, et il n’est pas question d’arrêter les échanges ni d’ignorer la nécessité d’un processus radical et progressif pour passer de l’ancien au nouveau.
Le processus collectif, objectif et subjectif, passe par le rapport complexe entre la personne et la société, à double sens et en passant par le dialogue socratique avec les autres et avec soi-même.
Dans la contradiction générale entre les forces productives et le mode de production, il y a accumulation des contradictions jusqu’à la rupture de l’antécédent dans le présent vers le nouveau en santé sinon dans le handicap et la régression dans le processus du mouvement ou vers la mort du mouvement.
Je ne sais à quel point ce que j’avance dans ce 2034, en avançant moi-même, je ne sais si tout cela est lucide ou délirant. Sans doute les deux à la fois.
Certes tout cela est certainement sectaire aussi. Prendre parti fait « partie » du mouvement de l’individu dans le mouvement social ; et dogmatique aussi de ma part. Le dogmatisme est un phénomène subjectif, un mouvement dans le mouvement s’il ne se renouvelle pas suffisamment rapidement par rapport au mouvement objectif ; dans la société et dans l’individu. Le nouveau contient l’ancien et l’ancien peut saisir e nouveau. Il faut chercher aussi tout ce qui est sectaire et dogmatique dans ce qui semble ne pas l’être ; au-delà « de la paille dans l’œil de l’autre, la poutre dans le sien propre ».
La caste dominante du système est en train de franchir une ligne rouge dans la conservation du pouvoir. Ici et dans le monde ; ligne rouge pour elle-même et pour la société. En particulier sur l’état du système policier, lié au mouvement de protestation de la population active, salariée et sans travail. Il n’y a pas d’alternative dans une crise de société entre le maintien et le désastre, ou la transformation et la santé.
Certains légers mouvements ici et là dans le système et les pouvoirs du système semblent indiquer que le système, c’est-à-dire les hommes en général et « ceux du système et de ses pouvoirs » eux-mêmes ressentent le besoin de transformation sans être capable de transformer un système dans lequel ils sont pris. Les forces de transformation en santé ne peuvent naître que de ceux qui, dans la production qui assure la vie humaine en développement-complexification, détiennent la volonté d’abolir l’achat de la force de travail -parce qu’ils en soufrent au premier degré- sur lequel repose la suraccumulation-dévalorisation du capital et l’obsolescence du type de développement actuel de l’humanité.
La maladie de l’humanité est une maladie d’une part de l’univers, de la nature, de la conscience de la nature sur elle-même. Ce n’est pas parce que, tout en maintenant la forme d’échange dans l’achat de la force de travail, le système transforme aussi la forme -mais pas le fond- de l’achat de la force de travail, que l’achat de la force de travail est aboli, au contraire il s’aggrave. La Sécurité d’Emploi et de Formation, lutte sociale majeure, c’est un processus de dépassement de l’achat de la force de travail et du mode de production d’échange.
Au sortir de mon adolescence, il m’a semblé que se réfugier dans Dieu pour substituer à l’effort de compréhension de ce qu’on ne comprend pas relevait plus de la paresse de vivre que du désir de vivre. Il est tellement plus rassurant de croire que de se confronter à l’inconnu.
Je reconnais que certains croyants ne sont pas dans ce schéma du confort. Il y a alors convergence entre la prière, la volonté et l’action en santé.
J’ai rencontré dans le PCF des intellectuels de métier et des intellectuels de choix de pensée, et aussi des militants autodidactes, tant dans les milieux "populaires" que les milieux "savants" qui ne sont pas séparés par une cloison étanche, mais au contraire fusionnent dans le mouvement de la société, entre eux et avec les autres. Ils m’ont aidé. Un d’entre eux, René Féniche, ouvrier camionneur, et ses cours d’économie politique, la baisse tendancielle du taux de profit, la suraccumulation-dévalorisation du capital, en lien avec le mouvement et l’unité des forces contraires et l’accumulation quantitative qui le transforme qualitativement, sauts de qualité... dans le micro et le macro, mouvements particulier dans le mouvement global de développement-complexification.
C’est moins le cas aujourd’hui où le structuralisme, aidé par le système d’échange A-M-A’, sa mentalité, sa philosophie, à son paroxysme, a contraint la dialectique matérialiste à des reculs objectifs et subjectifs.
Les chercheurs de ce début de XXIème siècle se retrouvent, à un siècle de distance dans la situation d’un structuralisme aggravé qui au lieu de poser les contradictions comme unité du mouvement, dichotomise la réalité en « deux réalités » et plus, sous l’effet d’expérimentations où ils ne réussissent pas à accorder par exemple physique de la relativité restreinte et élargie et physique quantique.
Je faisais allusion dans d’autres articles à « matérialisme et empiriocriticisme » comme réponse à la « non matérialité » apparente de la matière, la masse des photons ou particules nouvellement découvertes, leurs apparitions-disparitions-transformations dans les découvertes sur l’atome, les photons etc. au début du XXème siècle et au début du XXIème siècle. Ce qui semblait une certaine stabilisation des savoirs, entre les deux, et ne pouvait en être une, puis une certaine déstabilisation, est confronté au structuralisme philosophisme inhérent au système économique et social marchand à son paroxysme du capital mondialisé, financiarisé, numérisé et son incapacité à résoudre les besoins sociaux et de la personne. Alors qu’il contient philosophiquement, techniquement, socialement, les prémisses d’une transformation qualitative de progrès et de santé dans le processus humain.
Le débat sur le stalinisme de Lyssenko a révélé le dogmatisme appliquant mécaniquement à l’évolution la méthode dialectique hégélienne mise sur pied par Marx. Mais finalement la découverte de l’épigénétique, qu’on ne connait pour le moment plus par les effets que par sa « constitution », a bien démontré le rôle de l’activité et du travail dans l’évolution humaine individuelle et sociale, dans le temps court, la durée, le continu et le discontinu, la variation et le quantum.
Il y a sans doute un besoin d’entrer toujours plus finement dans notre préhension de la matière et de l’univers pour constater que dans un plus infiniment petit réside l’explication de cette « double réalité » de la physique structuraliste et revenir à l’unité du mouvement et l’unité des contradictions du mouvement.
Il est vrai qu’une déadhérence conceptuelle qui nous amène vers une forme de déadhérence non opérationnelle, conduit à la recherche de l’intuition et d'hypothèses dans la non-intuition "utile-contestataire» qui dans son détour nous permet de faire l’aller-retour entre le perçu immédiat, le perçu des instruments et de son interprétation structuraliste et la complexification de l’activité des subsistances qui en fait est notre boussole de survie une fois émergé de ce structuralisme dans et pour la réalité des subsistances.
Sincèrement l’inconfort de la dialectique matérialiste poussé à l’extrême peut être aussi fatigant que le stress d’une non-compréhension acceptée qui nous soumet à une réalité mutilante et quelquefois suicidaire. Suicidaire parce que cette mutilation est encore plus puissante quand elle est soumise à un mode de production qui aliène la personne humaine des produits de son activité, de son travail salarié, et des « gestes et pensées de son activité » de son travail salarié.
La crise actuelle, économique, philosophique, écologique et du TRAVAIL, et par là de l’emploi tant dans son manque que dans ses conditions d’achat de la force de travail, contient le handicap pour la compréhension et peut contenir aussi un retour à la dialectique matérialiste qui est celle, je le répète à mes risques et périls, de la réponse alimentaire, simple et complexe, en évolution-complexification nécessaire au processus humain, vers sa fin et son renouvellement-poursuite sous de nouvelles formes, qualitativement nouvelles.
Il y a sans doute entre les « 2 physiques » du structuralisme, le refus de la contradiction dialectique qui pousse à une conception de double réalité plutôt que d’une réalité de l’unité des contraires dans le mouvement qui conduit à l’accumulation quantitative et au saut de qualité dans l’infiniment petit comme dans l’infiniment grand, en unité « « du grand et du petit », selon les qualificatifs élémentaires que nous possédons dans l’état des connaissances humaines historiques, hic et nunc.
Essayer mathématiquement et physiquement de comprendre, par exemple, le phénomène des franges d’interférence (1) non pas par, mais avec prudence, de l'usage de la dialectique matérialiste, qui ne remplacera ni la recherche, ni les hypothèses, ni l’expérimentation, ni la relation pratique-théorie, c’est une idée à creuser… (2)
Pierre Assante. 19/11/2020 08:40:51.
(1) Dont j’ai fait pendant 30 ans l’expérience qualitative.
(2) Tout cela est certainement sectaire, de ma part, mais il faut chercher aussi tout ce qui est sectaire dans ce qui semble ne pas l’être…
A.L’OCDE vient de faire une étude sur la chute d’attractivité de la fonction publique à des niveaux différents en fonction des métiers, des emplois, des salaires, mais globale indépendamment des variations.
Les pays de capitalisme développé « occidentaux », où la bourgeoisie a installé son pouvoir et construit ses nations depuis 2 siècles, ont connu une gestion continue en progrès technique.
La classe bourgeoise a formé sa jeunesse à la gestion dans tous les domaines d’activité.
La crise du capitalisme, c’est-à-dire la contradiction entre forces productives et mode de production et d’échange, s’est aggravée avec la révolution scientifique et technique, l’explosion des capacités productrices.
1968 (des millions de grévistes dans l’industrie et les services, la révolte étudiante et de la jeunesse) a été un premier « grand affrontement » comme disait Benoit Frachon, qui sans doute ne pouvait saisir, « dans le détail du processus », dès lors, la portée de sa propre déclaration. « À l’Est » aussi.
Une certaine continuité permettait à la jeunesse des bourgeoisies nationales d’acquérir une formation en adéquation relative avec le besoin de gestion de la société, adéquation qui a explosé en 1968, dans la transformation des moyens de production, son accélération jusqu’à l’entrée dans le monde numérisé du XXIème siècle, aujourd’hui !
À toutes les périodes de transition entre un mode de production et un autre, la question de la gestion de la société a pris une dimension périlleuse. On ne forme pas en un instant à une nouvelle gestion. De plus la fin d’un mode de production voit une dégradation des capacités de gestion que les transformations, les ruptures entre l’ancien et le nouveau, les normes anciennes et le besoin de nouvelles normes, provoquent.
Le « testament de Lénine » portait sur la question de la gestion de la société nouvelle et du besoin d’apprendre, apprendre, apprendre de la part de la classe ouvrière et de son alliée la paysannerie au pouvoir en 1917-1923. La difficulté a été « résolue » (provisoirement puisqu’on sait ce qu’il en a résulté à la longue), par un centralisme policier. Il faut quand même faire une différence, quels qu’aient été les crimes épouvantables, entre un idéal de développement collectif et international et une « idéal » raciste contre les juifs, le monde du travail et la culture avancée. La France et les communistes de la Libération de 1945 ce n’est pas le Goulag mais la Sécurité Sociale, la Fonction Publiques, l’industrie et l’énergie, avec les Comités d’Entreprise, etc. (le tout mis à mal dans la période suivante) : la culture d'après-guerre dans toutes ses composantes en développement limité par le système mais en marche vers un autre, en santé.
B. La transition entre société esclavagiste et féodalité a pris des siècles. L’Eglise a fourni une transition dans la conservation de certains pouvoirs de gestion et de formation. Mais et il a fallu des siècles pour qu’une classe féodale nouvelle se forme à un nouveau mode de production et à sa gestion, dans lequel de nouvelles prémisses, celles de la gestion capitaliste et sa classe se sont à formées, pour naître au pouvoir au XVIIIème siècle en industrialisation avancée.
Les prémisses d’une gestion ouvrière que contenait des partis ouvriers et syndicats dans les mouvements de 1936 ou 1947 en France et dans les pays de politisation ouvrière avancée, a été frappé à la fin du siècle par la nouvelle organisation mondiale du travail, la dispersion des forces du salariat dans cette nouvelle organisation mondiale, financiarisée, numérisée, centralisée par le capital dans ses institutions supranationales où dominent le pouvoir des firmes multinationales.
C. C’est certainement là où la classe ouvrière la plus développée, le salariat le plus qualifié, que résident les forces sociales capables de mettre en adéquation forces productives et mode de production, ancien mode de développement et nouveau mode de développement ayant les qualités pour répondre à la crise économique, la crise du travail, la crise écologique, la crise de civilisation.
C’est aussi là où la résistance de l’ancien mode de production, son état objectif et subjectif, est la plus forte que le changement est le plus difficile. C’est là où le substrat est le moins pesant et où le superstrat se développe que peut se réaliser la transformation.
Dans le premier cas il y a les USA et l’Europe occidentale, dans le second les « émergeants » et particulièrement la Chine. Le rapprochement mondial des forces organisées du salariat et populaires est un objectif incontournable.
La chine est en opposition concurrentielle avec et dans le capital dominant. Elle a accompli en moins d’un siècle un « rattrapage » par rapport à la domination des nations les plus industriellement développées dont les développements économique, militaire et institutionnel avait permis la colonisation du monde C’est de cette colonisation et son sous-développement induit, dont sort la Chine après avoir été des millénaires précédents une force d’innovation. En 1800, compte tenu de son étendue, de sa démographie, la Chine avait le PIB le plus important dans un PIB mondial encore majoritairement agricole.
D. Il ne suffit pas que les forces productives soient développées industriellement, numériquement au sens technologique. Les forces productives sont constituées 1) des hommes, 2) leurs techniques et 3) leurs cultures.
L’homme est 1) quotidien, 2) mimétique et 3) poïétique (mentalement créatif de nouveau).
La transformation en santé permettant le développement en santé, c’est-à-dire sa continuation, son évolution en complexification, repose sur le développement de ces trois éléments qui le constituent. La « Formation » au sens strict, individuelle, collective et générationnelle, en grave crise actuelle, met en péril la complémentarité, l’unité de ces trois composantes, et l’on sait que « l’avancée de front » des développements comporte des inégalités « naturelles » de développement, à réduire au fur et à meure de leurs développements dans le développement global.
Des partis de la classe ouvrière, du salariat, composantes avancées des forces productives dans l’avancée des populations, s’ils ne constituent pas une « formation avancée » de la conscience humaine du processus inconscient de la société humaine, ne peuvent qu’handicaper, dans la globalité de la société et dans la durée, à l’instar de la composition de classe de l’Empire romain, et dans des conditions différentes, les conditions de transformation nécessaires en santé.
Lorsque la classe dominante obsolète réussit à museler les besoins de transformation, la société humaine est en grand danger.
Pierre Assante. 18/11/2020 09:07:27.
P.S. P.S. 10 ans de secrétaire de section PCF, au Comité de ville le temps de sa durée, 30 ans au CA d’un lycée, à peu près 2 ans dans une commission TQM dissoute et au Secrétariat Général au Plan (dissous par Villepin-Chirac en Cd'AS), 10 ans au CDFN de la FSU et au secrétariat de l’UNATOS (dissous après 20 ans d'expériences), n’est-ce pas un peu de gestion ?
1. ANTHROPOCENTRISME.2. CONTRADICTION ENTRE CAPITAL ET DÉADHERENCE CONCEPTUELLE. 3. Une organisation de la transformation rÉpondant aux besoins d’apprendre. 4. il faut que chacun moi compris en Éprouve le besoin. 5. La force des autres. 6. Le continu et le discret Le micro et le macro Le relatif et l’absolu. 7. Le CONTINU ET le DISCRET. Suite…. 8. L’économie intervient en dernière instance. 9. SAPIENS COMMENTAIRE. 10. Sur le manque de « prise en charge » de la démarche APST. Réponse. 11. BLASPHEME. HOMEOSTASIE. 12. Un élément global de la globalité cosmique. 13. GESTION. 14. DIALECTIQUE
« Un élément global de la globalité cosmique », voilà une expression qui ne manquera pas de réjouir les idéalistes philosophiques et de navrer des matérialistes dogmatiques. C’est un double malentendu. Dommage.
Il est souvent question ici de conscience. D’une humanité, de l’homme conscience de la nature sur elle-même. Il est ajouté conscience relative, en processus, et en développement-complexification non linéaire, régressions à l’intérieur du mouvement processuel, développements inégaux des « éléments de la conscience », avec rattrapage, avancées de front non uniforme.
Ce processus n’est pas un processus éthéré, mais bien concret, et se manifestant dans le mouvement matériel de la nature, la société humaine.
MouvementS de la nature, mouvementS de la société existent parce qu’ils sont existants, donc matériels.
Par exemple, la question du travail, condition de la production des biens nécessaires à la vie humaine et emploi, dans la crise systémique ont une relation concrète.
De même le taylorisme dans le système économique et social de production et d’échange ET analyse des situations de travail pour dépasser le taylorisme lui-même lié aux taux de profit, ont une relation concrète.
La conscience ne peut être ni une photo ni un film représentant d’une façon absolue la réalité. Notre corps et notre cerveau contiennent la réalité, ils en sont une partie apte à la refléter. Et ils ont leurs aptitudes et capacités individuelles-sociales propres dont les limites sont fixées en mouvement mais historiquement par le degré d’évolution de l’espèce et le degré d’évolution mentale de l’individu dans l’espèce, leur capacités d’organisation mentale acquises et développées.
Dit comme cela, semble réduire la complexité à une sorte de mécanique. Le comprendre comme une sorte de mécanique voudrait dire que chaque phrase et élément de phrase de cet exposé réduit la complexité. Pourtant chaque mot y est pesé pour constituer un ensemble dans lequel la « spiritualité » est développée, si la spiritualité est et peut être une avancée approfondie dans le savoir sur nous-mêmes et l’énigmaticité insoluble, savoir et énigmaticité constituant « la somme et le reste » chère à Henri Lefebvre.
S’il y a un philosophe marxiste ayant tenté cette pénétration en profondeur de la réalité et de la constitution des formes, des images, des systèmes mouvants à la fraction de seconde et sur la durée constituant notre mémoire acquise, notre mémoire développée et travaillée, notre conscience « sur le fil du rasoir », prête à tomber mais marchant quand même tant que notre système social ne tombe pas et ou au contraire, de malade se transforme dans un processus en santé, c’est bien Ernst Bloch.
Certes, Ernst Bloch constitue sans doute l’expression d’une pointe avancée de l’analyse du réel et de la conscience du réel, « naturel et social en unité ». Mais toute pointe avancée est l’expression d’un mouvement bien plus large du processus inconscient et du processus conscient en unité.
Analyse pluridisciplinaire des situations de travail (Yves Schwartz), analyse de la crise systémique de suraccumulation-dévalorisation du capital, dépassement du taylorisme et de l’organisation actuelle du travail, dépassement de la financiarisation et sécurité d’emploi et de formation dans le processus de dépassement de l’achat de la force de travail (Paul Boccara) sont des mouvements de fond nécessaires à une issue en santé de la crise de croissance de l’humanité en adolescence, vers une croissance de qualité nouvelle; vers cette forme de « sphère nouvelle » accomplie que peut être la mise en commun des énergies des hommes, vers de nouvelles sphères où le communisme réalisé développerait, par hypothèse, de nouvelles contradictions à résoudre « de sphère en sphère » au sens Blochien de la métaphore-réalité-représentation mentale.
La métaphore-réalité-représentation mentale n’est pas un luxe de philosophe. C’est une nécessaire science du processus global, cosmique, dans lequel se meut l’humanité. Une fois acquise la connaissance, la vision de cette représentation, il s’agit de la faire progresser. Le progrès c’est l’intégration du tout dans le particulier, sans l’atteindre et c’est aussi le processus de complexification dont le maintien en santé peut être le maintien du processus de l’humanité, qui nous tient à cœur parce que c’est le nôtre et parce ce nôtre est une part du processus dont chaque parcelle de notre corps-soi est un élément global de la globalité cosmique.
« Un élément global de la globalité cosmique », voilà une expression qui ne manquera pas de réjouir les idéalistes philosophiques et de navrer des matérialistes dogmatiques. C’est un double malentendu. Dommage.
Pierre Assante.16/11/2020 06:51:30.
Post Scriptum. A la suite de l’autodissolution du PCI, nombre de ses militants ont rejoint « La Caritas » démocrate chrétienne, en réponse à l’austérité et la misère croissante en Italie comme ailleurs. On ne peut que se féliciter de la compassion et la solidarité concrète, même si elle ne trouve à s’exprimer que dans un lieu qui n’y répond pas politiquement.
Mais cela renforce le détournement de la politique et l’économie progressistes, éléments de solution en dernière instance de la solidarité concrète, objective et subjective.
Enfonçons quelques portes ouvertes, tout en rappelant des faits et des repères utiles qui ne sont peut-être pas tous connus des jeunes lecteurs. Attentats… Bien sûr, chacun se sent concerné, puisque chacun peut être frappé, au hasard, et au nom d’un Dieu salué en arabe. Mais tout citoyen raisonnable comprend que le piège tendu par les meurtriers est de faire porter la responsabilité des crimes à tous les musulmans de France et à leur religion, au risque de la guerre civile. Devant le trop plein de (...)
Suite de : Du racisme anti arabe à l’islamophobie - I Allez, enfonçons encore quelques portes ouvertes, et donnons quelques précisions aux jeunes générations qui attendent avec impatience notre disparition, pour ne plus avoir à payer nos retraites. Les lecteurs déjà au fait de géopolitique ou de politique migratoire s’abstiendront, car les lignes qui suivent ne leur apprendront rien. Il n’est d’ailleurs pas le moins du monde question ici de faire l’histoire approfondie de l’immigration maghrébine, (...)
Un blasphème est une transgression de l’autorité, de la hiérarchie, de la domination, et constitue ainsi une offense au soumis.
Il y a deux réactions humaines par le dominé à la domination, qui s’alternent et coexistent : la soumission et la révolte. Et puis il y a la troisième, le dépassement de la négation de la domination : la révolution, la transformation des normes inhérentes à la domination.
La domination n’est pas de l’ordre individuel, que ce soit la domination masculine ou la domination de classe. Elle est la solution à un besoin d’ordre commun ; et public pour une société d’organisation avancée, résolvant mal et provisoirement le besoin de subsistances nécessaires à la vie humaine.
Les normes sont transitoires, elles correspondent à des modes de production et d’échange et ceux-ci à un développement historique des forces productives : historiques parce qu’elles ne sont pas prédéterminées, subissent le passé et ses causes et leur mouvement, niveau de conscience individuelle et collective compris, de façon aléatoire.
Il n’y a pas d’homéostasie ni pour le corps humain ni pour la société.
Les fonctions qui maintiennent en santé, qui est toujours relative, oscillent entre le mouvement et l’absence de mouvement, entre la vie et la mort, elles sont une tendance à l’équilibre lequel est la mort, ou plutôt n’est jamais atteint. La mort c’est l’effet d’une tendance se « rapprochant » trop ou « s’éloignant trop » de l’équilibre qui ne peut être atteint et donc est une vision abstraite de la réalité, une abstraction de l’abstraction que contient la déadhérence conceptuelle qui peut être elle-même malade ; c’est-à-dire trop en déséquilibre, qui, lui, existe ou son contraire en unité, le « proche de l’équilibre » c’est-à-dire proche de l’arrêt du mouvement et sa disparition, sa dissolution dans un autre mouvement.
La dénormalisation-renormalisation sociale est un mouvement permanent qui tend, mais tend seulement à l’homéostasie sociale, non réalisable, vue de l'esprit déformant la réalité de mouvement, et subit comme tous les mouvements la double propriété du continu et du discret, au sens « quantumien » et « vibratoire », et par métaphore modulation d’amplitude et modulation de fréquence……..
Le dépassement du blasphème et le dépassement du mode de production et d’échange arrivé à obsolescence par rapport aux forces productives, cela va de pair. Ce dépassement c’est aussi la négation de la négation, au sens hégélien, de Dieu, assumé par le matérialisme dialectique qui « remet sur pied » la dialectique hégélienne : qui remet l’interrogation existentielle à sa place, c’est-à-dire qui pose le rapport de l’homme à l’univers au niveau de la pratique, de la résolution de ses subsistances élémentaires et complexes en unité, résolution en évolution et en complexification de mouvement, se rappelant que le mouvement n’est qu’une tendance à un équilibre qui ne peut être atteint sauf à mourir dans une autre déséquilibre possible dans le mouvement de la matière, et viable en ce qui concerne la vie, et viable mentalement en ce qui concerne la vie humaine ; conscience en mouvement de la nature sur elle-même dans le milieu humain, la Terre, et ailleurs en unité correspondante dans ce que nous ne connaissons pas d’autre formes de conscience.
Critiquer une œuvre c’est la poursuivre. La sienne propre : dépassement de nos propres normes.
Pierre Assante. 14/11/2020 07:33:33.
« …C’est en référence à la polarité dynamique de la vie qu’on peut qualifier de normaux des types ou des fonctions. S’il existe des normes biologiques c’est parce que la vie, étant non pas seulement soumission au milieu mais institutions de son milieu propre, pose par là-même des valeurs non seulement dans le milieu mais aussi dans l’organisme même… ».
Georges Canguilhem. « Le normal et le pathologique ». 1963. Puf 2005. Page 155.
Serge Haroche. La Lumière révélée.De la lunette de Galilée à l'étrangeté quantique
Note du blogueur : pour le débat sur la matière, et matérialisme et idéalisme philosophique, depuis le début du XXème à aujourd’hui, à la lumière des dernières connaissances et expérimentation scientifiques, je vous renvoie aux articles du blog sur le matérialisme, sur Marie Curie, sur « Matérialisme et empiriocriticisme » de Lénine, etc.
Voir sur l'Humanité (1) du 12.11.2020 l'article de Paul Mazliak.
Présentation de l'éditeur :
Qu’est-ce que la lumière, cette lumière qui éclaire et fascine l’humanité depuis le début des temps ? Replaçant ses propres travaux dans la perspective de la riche épopée de la connaissance, Serge Haroche dresse ici le tableau de ce que nous savons aujourd’hui de la lumière, de la manière dont nous l’avons appris, et des inventions que cette connaissance nous a apportées en révolutionnant notre vie quotidienne.
Le temps s’écoule-t-il au même rythme à la surface de mon bureau et quelques millimètres au-dessus, et peut-on mesurer la différence ? Est-il possible de manipuler un objet quantique sans le détruire ? Qu’est-ce que l’intrication quantique et qu’appelle-t-on « décohérence » ? Le livre de Serge Haroche montre comment ces questions sont liées et leur apporte les réponses les plus actuelles. On y apprend comment est née la théorie de la relativité, d’où vient la physique quantique, et que le chat de Schrödinger n’est pas (seulement) un animal domestique, mais un paradoxe quantique que la physique contemporaine a domestiqué en lui donnant une traduction expérimentale.
Acteur profondément engagé dans la science de la lumière, Serge Haroche en déroule ici les fils, de Galilée à Einstein, et jusqu’aux travaux qui lui ont valu le prix Nobel. Il revisite de l’intérieur, en théoricien et en expérimentateur, cette fascinante aventure scientifique. Explicitant les liens qui se sont tissés dans l’histoire des sciences entre l’optique, la mécanique, l’électricité et le magnétisme, il retrace le rôle essentiel que les interrogations sur la lumière ont joué dans la naissance de la physique moderne et dans l’élaboration de notre représentation de l’Univers.
Loin d’exposer une histoire abstraite, Serge Haroche nous permet d’appréhender ce qu’est la démarche scientifique, faite d’un va-et-vient constant entre observation des phénomènes, élaboration de modèles théoriques et vérifications expérimentales.
Un livre unique qui nous fait partager l’allégresse du savoir et l’exaltation de la découverte.
Serge Haroche est professeur honoraire au Collège de France. Membre de l’Académie des sciences et prix Nobel de physique en 2012 pour la mise en œuvre des méthodes permettant de manipuler et de mesurer des objets quantiques individuels, il a mené ses recherches avec son équipe au sein du laboratoire Kastler Brossel de l’École normale supérieure.
(1) On y apprend que Serge Haroche a suivi, entre autre les cours de Cohen-Tannoudji de relativité et de mécanique quantique en 1963. On peut lire aussi : « J'ai appris auprès d’un maître… totalement investi dans la recherche et dans l’enseignement ce que je n’aurai sans doute pas reçu d’un directeur de thèse d’aujourd’hui, assailli par les tâches administratives… et la nécessité d’assurer le financement de son équipe. »
L’économie intervient en dernière instance, c’est elle qui donne les « moyens matériels » de la résolution de l’interdisciplinarité nécessaire à la résolution théorique et pratique des besoins sociaux, leur évolution, leur complexification et à l’intervention humaine consciente sur son propre processus inconscient.
La santé ce n’est pas seulement la réponse urgente à la capacité d’intervention des hôpitaux dans la pandémie, c’est le résultat d’une organisation globale de la société et de la santé de la personne humaine dans la société, ses entités et sa globalité.
L’esquisse d’anthroponomie des « 9 leçons… » de Paul Boccara pose la question fondamentale de l’interdisciplinarité scientifique correspondant à l’interaction de l’ensemble des activités humaines et leur besoin de santé commune. Et cette question d’interdisciplinarité se trouve en face d’une multitude de recherches et de réflexions éclatées.
« Le normal et le pathologique » de Canguilhem constitue une base de la réflexion sur une mise en santé de la personne, de l’activité de la personne dans l’activité de l’humanité, à plus forte raison au degré de mondialisation atteint, degré qui peut à tout instant s’écrouler par maladie sociale généralisée.
Il est admirable de considérer la constance et le calme de la recherche ergologique dans la tourmente de la crise générale du capital, de sa suraccumulation-dévalorisation amputant les moyens que peut donner l’économie aux activités humaines. Ce calme indispensable s’il n’est pas une simple coupure de l’agitation, découle de l’ascèse d’observation de la personne dans son activité, loin de l’agitation médiatique liée à l’aliénation de l'activité humaine par le rapport P/C dans l’entreprise et dans toute la société. Cette ascèse transcende la spécialisation étroite et développe les rapports dans ce « triangle » d’une activité particulière que constituent l’accumulation des savoirs, l’usage des savoirs et le contact d’un « savoir » avec les autres savoirs.
« Expérience et connaissance du travail » d’Yves Schwartz et l’ergologie liée au marxisme et son développement est la poursuite de ce qu’Engels appelait la « conscience du processus inconscient ». Evidemment il s’agit d’un développement-complexification du mouvement qu’est la conscience, à l’instar de tous les mouvements de la nature.
« La sécurité d’emploi et de formation », EST, à l’encontre de ceux qui opposent, y compris parmi les ergologues, concept du travail ET emploi, un chemin historique, c’est-à-dire un chemin dans le mouvement de la société ici et maintenant vers la libération de l’aliénation humaine que constitue la vente-achat de la force de travail.
Une autre accumulation, un autre mode d’échange, la santé de la personne ce ne sont pas des propriétés indépendantes entre elles, mais la condition de la santé du processus global de l’humanité : un autre mode de production mettant en accord les conditions globales du développement-complexification du processus humain.
« Le capital » de Marx, sans lequel Engels ne pourrait parler de conscience du processus inconscient, est un point de départ d’une connaissance du mode de production et sa transformation en santé. L’aliénation médiatique de sa diffusion et de sa connaissance va de pair avec l’aliénation du travail dans et par la plus-value, dont le processus aboutit à la crise de suraccumulation-dévalorisation du capital.
La suraccumulation-dévalorisation du capital atteint son paroxysme avec « l’explosion » du capital constant à l'intérieur du capital total et la baisse tendancielle du taux de profit qui vont de pair, dans la révolution scientifique et technique numérisée, mondialisée, ses capacités productives multipliées.
En dernière instance, la crise du capital et la crise de l’activité humaine qui en dépend sont inséparables de la crise de la conscience de l’humanité sur son mode de production en contradiction avec le mouvement objectif et subjectif, en unité, des forces productives,
Biographie d’Henri Barbusse. Un écrivain dans la guerre de 14-18.
Né le 17 mai 1873 à Asnières, dans une famille protestante, Adrien Gustave Henri Barbusse se tourne rapidement vers la poésie, avec un recueil intitulé Les Pleureuses (1895), mais aussi l’écriture néo-naturaliste, avec le roman L’Enfer (1908). En dépit de ses convictions humanistes, athées, anti-militaristes et résolument pacifistes, il combat au front lors de la Première Guerre Mondiale ; une expérience horrifiante qui lui inspirera son roman réaliste Le Feu (1916), lauréat du Prix Goncourt. Au sortir de la guerre, il prend position pour la révolution bolchevique et adhère au Parti Communiste Français en 1932. Ses œuvres – Clarté (1919), Le Couteau entre les dents (1921), Le Judas de Jésus (1927) – prennent alors une tournure plus politique. Il meurt à Moscou le 30 août 1935.
Henri Barbusse est un journaliste et écrivain français du début du XXème siècle. Profondément humaniste, soutien de l’espéranto et affilié au Parti Communiste, il a mis sa plume au service des peuples. Il fut également un témoin majeur de la Grande Guerre : il raconta son engagement au front dans le roman Le Feu, prix Goncourt 1916.
Henri Barbusse, un écrivain formé à bonne école
Issu d’une famille protestante, Henri Barbusse est né le 17 mai 1873 à Asnières-sur-Seine. Son père, d’une famille originaire d’Alès, était journaliste et critique littéraire au journal Le Siècle. Henri Barbusse reçut une formation exceptionnelle : il compta parmi ses professeurs Stéphane Mallarmé (anglais) et Henri Bergson (philosophie).
Une reconnaissance précoce
Dès l’âge de 19 ans, le jeune Henri Barbusse se fait remarquer : ses œuvres font bonne figure au concours de poésie du journal l’Écho de Paris. Il commence bientôt une carrière littéraire. Son premier recueil de poèmes, Les pleureuses, est publié en 1895.
Henri Barbusse prend notamment part aux rédactions de Fémina et de Je sais tout. En 1908, c’est la consécration : L’Enfer, son premier roman, connaît un succès retentissant. Cette charge naturaliste contre la société et ses obligations lui permet déjà de se faire un nom dans la société littéraire de Paris.
Henri Barbusse : un écrivain dans la guerre de 14-18
Henri Barbusse sera surtout un témoin majeur de la première guerre mondiale. À 41 ans, fervent républicain, l’écrivain part s’abîmer dans le tumulte de la Grande Guerre. Chose rare, il quitte les salons littéraires parisiens pour l’horreur des tranchées, engagé volontaire dès la mobilisation de 1914. Malgré son pacifisme, l’écrivain croit en une guerre juste, une guerre sociale, nécessaire au bien de la République.
Son idéalisme va rapidement vaciller devant la misère des poilus et la violence des combats. Hospitalisé pour dysenterie alors que le conflit s’est enlisé, Henri Barbusse reviendra du front meurtri mais convaincu que la paix est un bien inestimable pour l’humanité.
Le Feu, des tranchées au Prix Goncourt
De son expérience de 11 mois au front, l’écrivain nous livrera un témoignage unique : Le Feu, écrit depuis son lit d’hôpital et couronné du Prix Goncourt en 1916.
Sous-titré « journal d’une escouade », Henri Barbusse y met des mots sur l’horreur des tranchées avec un réalisme minutieux. Au plus près des combats, il y décrit le quotidien des soldats français, entre misère et souffrance. Derrière l’horreur de la condition des poilus, il parvient tout de même à faire affleurer l’espoir, tel une éclaircie au cœur de cet « orage continuel » qu’est la guerre.
Très bien reçu par les poilus et les tenants du « plus jamais ça », Le Feu lui vaudra à la fois une reconnaissance nationale et un surnom, le « Zola des tranchées ».
Engagement dans le communisme et le pacifisme
Après la première guerre mondiale, Henri Barbusse s’affirme comme un chantre du pacifisme et de l’amitié entre les peuples. Il s’engage en faveur de la paix au sein de plusieurs organisations : l’Association Républicaine des Anciens Combattants (Arac), la revue Clarté, et surtout, le mouvement antifasciste Amsterdam-Pleyel. Fondé en 1933 en réaction à la prise de pouvoir d’Adolf Hitler, il y fait la promotion de la paix jusqu’à ses derniers jours, aux côtés de Romain Rolland et d’Albert Camus.
Henri Barbusse, le premier des grands intellectuels communistes français
Fervent défenseur du peuple, l’écrivain va tracer le sillon des grands intellectuels affiliés au Parti Communiste, avant Louis Aragon. Dès 1921, il dresse le portrait de la Révolution d’Octobre dans Le couteau entre les dents. Républicain de toujours, athée autoproclamé, Henri Barbusse rejoint le PCF en 1923. Il rédigera à L’Humanité et participera à la réflexion autour d’une littérature prolétarienne.
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Ce blog contient, sous la forme d'essais,de nouvelles, de poésies, une analyse des contradictions du mode de production, des devenirs possibles, en particulier en rapport avec l'activité humaine, le travail, l'ergologie