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Pour la réunion de la commission économique en présence et par internet du 19 mai 2022.
Les analyses économiques de Paul Boccara et les propositions des économistes communistes sont profondément justes.
Reliées à l’analyse ergologique des situations de travail et débarrassées des tendances souverainistes latentes, elles seraient parfaites.
Dans la situation de guerre économiques et militaire, aggravée mais non causée systématiquement par l’intervention russe en Ukraine, ces analyses et ces solutions sont reléguées en arrière plan de l’actualité, et leur urgence face à la crise climatique, par exemple, ignorée.
Le lien entre la crise générale de croissance de l’humanité, son absence ou insuffisance de régulation et de coopération mondiale et de cohérence mondiale, dues par et dans le système de reproduction sociale A-M-A’ d’accumulation et de suraccumulation du capital et de vente-achat de la force de travail qui en est la base, ne se révèle pas dans les consciences.
Les résultats du PCF sont à l’image de cette situation. Et il y prête en partie le flan, nous y prêtons collectivement le flan.
Déjà insuffisamment entendues, nos propositions deviennent inaudibles. Ce qui ne veut pas dire qu’elles sont définitivement inaudibles, mais qu’il faut y mettre le temps et les moyens, ce qui n’est pas encore le cas et ne peut l’être ni rapidement ni automatiquement .
Cette situation de guerre s’est développée longtemps à l’avance dans la crsie systémique du capitalisme, la suraccumulation-devalorisation du capital, les tensions irréversibles qu’elle crée entre capitaux, Etats, populations. L’aggravation actuelle qui désorganise la coopération et la cohérence mondiales, si peu qu’elles existent dans le système du capital, est terrifiante, ce qui doit faire de cette coopération et de cette cohérence un but primordial, essentiel, de survie et de développement et de cogérance nouvelle, communiste, de la maison Terre .
La question de la paix et d’une trêve de guerre est une question essentielle pour reprendre la tâche de conscientisation de transformation sociale progressiste, en santé comme disent les ergologues. Mais nous savons qu’une trêve ne résoudra pas les contradictions qui mènent à la crise mondiale du capital et ses conséquences.
La lutte pour la paix ne peut être opérationnelle que si elle se nourrit de l’analyse de la réalité, de la réalité de la crise systémique, et de la crise du travail et de la production nécessaires à la vie humaine, conjointes.
C’est bien là la difficulté immédiate qui au lieu de nous désespérer doit nous motiver. Pas facile !
La situation des communistes comme celle de la société humaine n’a sans doute jamais ou rarement été aussi difficile dans l’histoire du processus humain millénaire et millionnaire en années. C’est une raison de plus de participation historique de la personne humaine à son destin d’espèce pensante mais balbutiante.
C’est plus difficile encore en rapport au « temps qu’il reste », qu’il soit individuel dans le temps collectif ou individuel dans le temps réduit du moment à surmonter et les limites d’âge personnelles. Je dis ça pour moi et pour les vieux militants en général.
Je ne sais si ce discours a une petite chance d’etre entendu et pris au sérieux, si tant est qu’il puisse l’être, sérieux.
Rappelons ce que la convocation nous dit, en préliminaire et avec raison :
« …Début de récession, accélération de l’inflation, hausse des taux d’intérêt, chute des Bourses : un processus destructeur semble s’emballer sous l’effet des contradictions accumulées dans la crise systémique, tandis que l'Europe, sous l'égide de l'OTAN, s'installe dans une guerre qui menace de dégénérer en guerre mondiale, et que le péril climatique grandit chaque jour… »
Je sais que ce « discours » paraît bien loin des préoccupations légitimes actuelles… Et pourtant !
Pendant deux millénaires et demi, « l’élite » des classes dominantes et dirigeantes successives a bien plus lu Homère et la guerre de Troie que Thucydide et la Guerre du Péloponnèse.
Ce n’est pas un hasard.
Entre Diodotos le « pacifiste » qui refuse de massacrer les lesbiens (les habitants de la « nation libre de l’île de Lesbos » et de Mytilène, sa « capitale ») afin de préserver ses forces productives à exploiter, et Cléon le guerrier à outrance qui veut détruire totalement « l’ennemi », il y a un point commun, les intérêts financiers de l’élite dirigeante athénienne et de l’empire athénien, conjoints.
D’ailleurs le pacifisme de Diodotos se conclut par la répartition des terres de Lesbos aux colons athéniens…
Ainsi l’Empire de Périclès crée les conditions pour son effondrement programmé dès sa constitution. Il crée les conditions de destruction de l’avancée économique, politique, culturelle de la révolution Athénienne des artisans et des marchands du commerce méditerranéen et de leurs Constitutions de Solon et de Clisthène dans la société esclavagiste et de petits paysans libres. La victoire passée des grecs sur les perses, celle d’une lutte victorieuse contre un envahisseur et entre deux modes de production l’un « moins avancé » que l’autre, contient les contradictions, qui sous des formes diverses de l’évolution et de transformation des modes de productions, contiennent déjà l’état de guerre et de domination parvenu jusqu’à nous.
Le refus de coopération et de négociation du capital dominant avec les autres empires dominés ne date pas des prémices de la guerre d’Ukraine et des autres évènements guerriers économiques et militaires du siècle passé et de ce siècle, le XXIème, où les forces productives et leur développement ouvrent des possibilités de Nouvelle Civilisation ; possibilités mises à mal par l’état du mode de production et d’échange finissant, obsolète.
Et la guerre d’Ukraine est la conclusion logique de ce refus du dominant de négocier avec le dominé ; refus « logique » du dominant et de son système économique et social, dont les difficultés, les contradictions antagoniques aggravent l’agressivité et provoque l’agressivité réciproque de « l’adversaire ».
Mais l’agression majeure est celle contre la pensée, le savoir et contre toute synthèse libératrice des savoirs. Il n’y a plus de forces organisées suffisantes dans le monde qui décrive l’état réel du monde, du système, de sa maladie et des remèdes d’issue de sa maladie. Il ne s’agit pas ici de répéter ici (ce qui est incessamment et continuellement nécessaire) et une nouvelle fois l’état du capitalisme mondialisé, financiarisé, le cycle A-M-A’ de renouvellement social et sa maladie irréversible de suraccumulation-dévalorisation du capital, sinon par destruction de capital le renvoyant en arrière dans le développement de l’humanité.
Il s’agit de créer cette force de la pensée humaine qui puisse impulser, à partir de l’analyse et de la construction de réponse à la crise, une conscience du processus inconscient de l’humanité sur son état présent dans le mode de production et d’échange présent.
Quand je dis « il n’y a pas de force organisée », il y a dans les forces organisées, quelle que soit leur faiblesse, un embryon croissant de réponse à cette crise. Comment le faire se développer, naître et accoucher, et quand cet accouchement peut-il se produire ? : avant que la crise climatique (et les autres crises, de la production, des salaires et revenus populaires, du travail et son organisation mondiale, alimentaire, industrielle, agricole, energétique, économique, politique, ergologique, culturelle, dans la crise générale de croissance de l’humanité, non régulée, non soignée, dans l’affolement du capital) et ses effets ne deviennent irréversibles ou pas ?
Cette interrogation est angoissante pour un vieillard qui ne peut plus intervenir, ou si peu…
Il ne s’agit pas d’une mentalité religieuse, mais d’un sentiment d’appartenance à une espèce dont on fait partie, l’espèce humaine et sa survie. L’instinct de survie de l’individu d’une espèce et celui de l’espèce est le même. Il n’y a pas d’entité vivante qui n’ait développé un instinct de survie, c’est une des conditions essentielles de son existence.
Mon avenir et celui de mon espèce, c’est le même, et il nous habite majoritairement tant que la possibilité de survie est possible, ou ressentie comme telle. Je la sens comme telle ! Courage !
Je sais que ce « discours » paraît bien loin des préoccupations légitimes actuelles… Et pourtant !
Le temps du renouvellement élargi scientifique et technique s’accélère de façon exponentielle et cette accélération se heurte en quantité et en qualité aux limites de la qualité du développement dans le système du cycle d’échange-accumulation-suraccumulation A-M-A’ (Argent-Marchandise-Argent plus)
Le temps du renouvellement générationnel, biologique reste sensiblement le même. Il se transforme très lentement.
Le passage du paléolithique au néolithique, de la chasse-pêche-cueillette au néolithique (pastoralisme et agriculture et leur conflits), a duré 10 millénaires.
Le passage de la société marchande et sa forme actuelle, le cycle d’échange-accumulation A’M’A’, à l’échange de valeurs d’usage y échappant (coopération et cohérence planétaire), peut être d’un ordre de durée non identique, mais certainement longue.
Longue et parsemée « d’étapes », de régressions dans le processus et de reprises, si tant et que l’humanité échappe aux dangers sociaux et naturels dans et de ce processus.
Jeunes enfants voilà la tache du XXIème siècle pour vous et l ‘espèce humaine, animal pensant en processus de conscience de la nature avec et sur elle-même, de l’univers avec et sur lui-même.
Il y a le développement des concepts, des plus simples au plus complexes, le rapport organique, animal et humain, animal-humain espèce pensante, et la sublimation (terme chimique comme métaphore) continue et par sauts, de l’animal à homme, organisation de la matière en développement-évolution-complexification .
Il y a l’aliénation du travail, l’usage de soi par l’autre qui réduit le rapport opérationnel entre besoins et travail.
Il y a la croissance exponentielle de la productivité dans la révolution scientifique et technique limitée par le système, qui réduit négativement le rapport entre besoins et travail.
Il y a les inégalités de développement qui réduisent la participation de tous au développement du travail, des besoins, laissent les désirs en friche, en attente, en flamme.
Il y a l’aliénation des produits du travail , de l’activité humaine et des gestes physiques et mentaux, en unité, l’aliénation de l’homme producteur et la constitution d’une « élite » face à une masse laissée pour compte, et déconceptualisation massive de la pensée humaine.
Il y a structuralisme-dichotomie-desynthétisation-déconceptualisation de la pensée en tant qu’interrogation et réponse à la perception du réel macro et micro et le lien entre la perception, la science et les techniques en tant qu’outil d’organisation de la production nécessaire au développement-évolution-complexification de la vie humaine, processus de la conscience de la nature sur elle-même.
Il y a déconceptualisation relative, mais certaine de la pensée humaine et ses conséquences sur son processus de qualité dans son rapport avec la nature et l’univers.
Il y a difficulté de traverser ce passage de la développement-évolution-complexification de la production capitaliste à un type de production-développement humain désaliéné ; de l’échange A-M-A’ et de la suraccumulation du capital et le blocage progressif social qu’il induit à un mode de production et d’échange désaliéné, et un homme-producteur désaliéné et l’envol nécessaire de la développement-évolution-complexification du processus de construction des systèmes de concepts (1).
Il y a une école et une formation massacrées.
Il y a un réseau d’informationnalisation mondial financiarisé qui au lieu de faire passer l’humanité à une nouvelle qualité « supérieure » d’organisation de la nature sur terre et son rapport universel, réduit la capacité humaine globale de conceptualisation, de la construction de la parole et de l’écriture portant la conceptualisation.
Il y sans doute sous cette déconceptualisation, un travail souterrain de reconceptualisation en fonction des nouvelles forces productives.
Il y a aussi urgence à une nouvelle reconceptualisation et à sa massification.
Il y a les difficultés dingues qui tend à réduire en cendre les flammes de l’optimisme nécessaire de passage d’une qualité de la société humaine à une nouvelle qualité de la société humaine en rapport réciproque et organique, dialectique, avec les nouvelles forces productives.
Il y a la compréhension nécessaire de la crise économique et ergologique, son processus, et ses solutions processuelles et les difficultés que la déconceptualisation relative du processus de pensée fait peser sur cette compréhension.
Pierre Assante. 12/05/2022 07:39:01.
(1) En ce qui concerne la « mentalisation » de systèmes de concepts, lire « Pensée et langage », Lev Vygotski.
ne viendront pas à bout des contradictions capital/travail, du système, mais viendront, paradoxalement et contre toute attente spéculative, à bout des tentatives désespérées de son sauvetage...
Dans le processus d’humanisation de l’animal pensant « homme », aucune élection et aucune démocratie représentative ne peut se substituer à la volonté de coopération et de cohérence humaines, du local au mondial et du mondial au local.
La république des conseils reste le projet de coopération et de cohérence humaine du local au mondial et du mondial au local.
Si la république des conseils a failli dans la guerre civile et la résistance dominante de la culture et de la pratique de l’échange par l’argent-capital, c’est que dans toute transformation-évolution-complexification naturelle et-ou sociale, le mort saisît le vif et peut le tuer.
Le sachant, la conscience doit contribuer à la vie contre la mort.
La conscience, mouvement matériel propre à une espèce pensante, conscience en transformation-évolution-complexification de la nature sur elle-même, de l’univers sur lui-même.
Comment peut-on être assez aveugle pour prévaloir Blum sur Saint Just ou Lénine, Aron sur Hegel ou Marx ?
La dictature policière et militaire se substituant à l’hégémonie de la classe travailleuse au sens large et sa qualification continue, est la conséquence de l’échec historique de la république des conseils, échec qui n’est en rien celui d’une conceptualisation progressiste d’un « lit de Platon » général que constitue la société humaine globale, dans l’infinie diversité de ses activités et de leurs développements réciproques et de leurs inégalités-rattrapage en accordéon, de développement.
La mondialisation capitaliste est l’antichambre du communisme et de son « institution non institutionnelle » (au sens étroit du mot « constitution » étatique de classe dominante réactionnaire»), que sont des conseils du local au mondial et du mondial au local, où l’homme producteurs des biens « matériels et moraux » nécessaires à sa survie et son développememnt règleront pacifiquement et volontairement mais pas automatiquement son compte au type de reproduction de la société basé sur le cycle d’accumulation du capital.
La suraccumulation-dévalorisation du capital, sa crise de longue durée se substituant aux crises cycliques est l’avant-coureur de la transformation qualitative possible de la société humaine, d’un nouveau départ de l’humanisation à celle plus vaste, ouverte sur l’univers, dont pas exemple ITER et La station spatiale internationale (bien en danger aujourd’hui) sont des symboles vivants, prolongement de nos corps dans l’univers.
En aucun cas les firmes capitalistes multinationales et leur système financier dévoreur de capital stérilisé à leur service, ne seront en mesure d’assurer la coopération et la cohérence des humains entre eux, mais bien la mort de la coopération et de la cohérence des humains entre eux, et leur mort si le « développement » humain est laissé entre « leurs mains ».
Berlinguer parlait de démocratie du « que, quoi, comment produire » et avait bien raison. Les développements de Trentin préfacé par Delors sont une trahison, une usurpation involontaire des projets gramsciens comme des républiques de conseils, et imbue des conséquences de leurs échecs. Mais leurs échecs ne condamnent pas leurs expériences et posent l’incapacité de réaliser une mondialisation communiste dans les conditions de ces prémices et de ces balbutiements historiques dans la longue histoire de l’humanité qu’il nous faut poursuivre : c’est là notre réelle, véritable résurrection tant espérée par les chrétiens, entre autres, et tant bafouée par les classes dominantes de la société marchande et son extrémité, le capitalisme du XXIème siècle, le CMMnIgF.
Lorsqu’on lit le discours des lesbiens aux lacédémoniens, décrit par Thucydide, dans l’antique Guerre du Péloponnèse, on voit bien à quel point, les intérêts des possédants, sous-jacents aux prétentions « morales » dans les affrontements guerriers, manipulent les esprits, « les âmes » diraient les croyants, et empêchent la coopération et la négociation et le dialogue et le pluri-multilogue, de prévaloir sur la destruction mutuelle.
C’est à réfléchir dans les affrontements économiques et militaires mondialisés et mondiaux de la crise d’incohérence du critère du taux de profit P/C sur l’humanité.
Evidemment tout projet demande invention et construction de processus, du réel vers l’état nouveau des choses. Je vous renvoie à ce sujet aux propositions et analyses de la revue « Economie et politique ».
Pas plus les équipes dites « populistes », pas plus que les équipes ultralibérales dites de modernisation de la société et du système productif , malgré leurs leaders aux capacités d’accents grandiloquents, ne sont en mesure de gérer l’existant et encore moins le devenir. C’est cette incapacité qui ouvre la voie à une autre voie, à travers l’expérience des échecs et des possibles, cette république des conseils, du local au mondai et du mondial au local.
Berger revient en force sur une soi-disant opposition aux mesures antisociales macronienne en préparation accélérée : tout changer pour que rien ne change, et plus pour que tout aille plus mal. Peine perdue, Les aménagements charitables « à la Berger » ne viendront pas à bout des contradictions Capital/Travail, du système, mais viendront, paradoxalement et contre toute attente spéculative, à bout des tentatives désespérées de son sauvetage et des hommes qui le défendent en croyant se défendre eux-mêmes, alors qu’ils nous condamnent tous si on les laisse faire.
Le salut commun, de tous, au-delà des aliénations à la fois diverses et communes tient dans la conscience des besoins et pas seulement des désirs que ces besoins induisent.
De 2019 à aujourd’hui, mai 2022, j’ai publié sur ce blog 5 recueils représentant plus de 2 millions de caractères. Certes la quantité n’est pas synonyme de qualité, mais elle constitue au moins une curiosité…
Pour savoir quel est l’auteur de cette profusion d’écriture militante, qui se veut utile à l’action quotidienne de dépassement à long terme de la crise de suraccumulation-devalorisation du capital dans un nouveau mode de développement humain en santé, on peut consulter sur le blog un petit curriculum vitae, ainsi on en saura plus ou moins sur le degré de fantaisie ou de sérieux de l’auteur :
« I.DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT ANTHROPONOMIQUE »
Mis en ligne le 02/09/2020 15:05:22.
Et se termine par :
« REMARQUE 9 : CONCLUSION PRATIQUE SIMPLIFIEE ET PROVISOIRE : SOUVERAINETÉ ou CONSTITUANTE UNIVERSELLE ? »
Mis en ligne le 06/02/2021 07:29:39.
Dans le dernier des 5 recueils récents, « La critique de la critique critique » (janvier-mai 2022), il y a tentative de mûrissement continu et discret de la réflexion suivant le mûrissement des évènements historiques actuels du processus de ce siècle au commencement avancé…
I.Développement Economique et développement Anthroponomique.
Mis en ligne le 02/09/2020 15:05:22, c'est à dire environ 1 ans et demi avant la "guerre d'Ukraine " :
Orwell a écrit "1984".
En 1984, dans le réel, de gouvernement d’union de la gauche a éclaté.
Les socialistes au nom de « ce n’est pas la première fois qu’on se heurte au mur de l’argent » (F. Mitterrand), renoncent à promouvoir ni même à créer des lois aptes à s’assurer une prise de pouvoir progressive et radicale sur l’usage du capital. Ils cèdent aux hommes du système et au système lui-même. Les lois Auroux ne rencontrent pas les moyens nécessaires à leur mise en œuvre pratique. Travail et droits sont en contradiction sans qu’il soit mis en œuvre des actions pour les surmonter et les transformer. Le capital garde le pouvoir sur les grandes orientations lui assurant la continuité de l’accumulation basée sur les profits et s’écartant des besoins sociaux. Les communistes en restent à la bataille nationale sur la plus-value, sans atteindre la question de la transformation mondiale du capital, la modification fondamentale de la composition du capital, l'accroissement exponentielle du capital constant dans le capital total, de la crise de suraccumulation-dévalorisation du capital, ce qui les affaiblit dans la bataille de classe et la bataille pour gouverner et gérer autrement la société.
La rapidité de production, d’acquisition et de transformation des savoirs s’accélère exponentiellement.
Mais la régénération reste en grande partie de l’ordre du temps biologique humain. La maturation du cerveau, de l’enfance à l’adolescence et à l’âge adulte, puis, la maturation d’expérience de l’adulte à la mort est dépendante du niveau de développement de l’espèce. L’héritage cérébral de l’espèce et l’héritage social ne vont pas d’un même pas. S’il est possible de les accorder, c’est dans une organisation sociale où anthroponomie et économie le sont par choix de société. Ce qui n’est pas le cas d’une société d’accumulation capitaliste. Je ne reviens pas sur une analyse des bases du développement de la société capitaliste, leurs freins et leurs limites jusqu’à obsolescence.
En quelque sorte, l’évolution sociale reste prisonnière de l’horloge biologique, de son « mécanisme » temporel, géographique et social.
Cela arrange bien le capital. L’acquisition de l’expérience de classe par les salariés, dans les formes anciennes comme les formes nouvelles de la vente de leur force de travail, a peu de temps, dans les limites d’une vie, pour se placer en négation et se mettre en position de négation de la négation du système d’exploitation.
D'autant que les progrès sociaux nationaux résultant de la lutte de classe dans un rapport de force ancien contrarient les progrès sociaux nécessaires dans une mondialisation numérisée et son organisation capitaliste du travail, semblent pour les salariés des nouvelles générations, être arrivés à une limite indépassable. Le progrès est victime de ses propres avancées et les moyens entre les mains du capital sont suffisamment puissants pour maintenir et développer cette illusion en faveur de ses choix, de la poursuite d’une accumulation, pourtant en crise de suraccumulation-dévalorisation.
Le Capitalisme du XXIème siècle (CMMnIgF, voir articles précédents) maintient sous sa coupe la conscience de la nécessite d’une transformation qualitative du système économique et social. Il est remarquable que, comme les cycles économiques décennaux d‘antan, aujourd’hui submergés par une continuité de croissance de la crise systémique, il existe des cycles de la conscience humaine, liés bien sûr aux cycles économiques, même s’il existe de multiples cycles liés aux multiples activités de l’homme et de l’humanité, le cycle économique agissant à double sens avec les autres cycles constituant ensemble le mouvement cyclique global de l’humanité, en spirale, mais en spirale « atténuée », ralentie relativement ou absolument dans cette continuité en difficulté.
Il y a comme un « renoncement de cycle » centenaire de civilisation, la guerre mondiale économique du XXIème siècle reproduisant les destructions matérielles et morales de 1914-18, à un niveau supérieur des forces productives parvenues aux possibilités de numérisation-automatisation généralisée libératrice de la vente de la force de travail sans pouvoir l’atteindre.
La Maturation des conditions objectives et subjectives de transformation qualitative rencontre un double mouvement, ses moteurs et ses freins. Les conditions subjectives rencontrent le cycle biologique de l’espèce, le cycle objectif et le cycle subjectif, avec des inégalités de développement en balancier et en accordéon se nourrissent ou se freinent l’un l’autre, constituant le mouvement général, le cycle général, dont les contradictions qui sont issues, la non « concordance suffisante » entre développement des forces productives objectives et des forces productives subjectives étant le danger d’arrêt du processus.
En étant optimiste et suffisamment fantaisiste pour fabriquer des plans sur la comète, tous ces cycles, dans une projection partant des rythmes centenaires, au-delà des cycles du capital, les années 2030, pourquoi pas 2034, anniversaire !, nous font entrevoir une maturation de l’ordre des années 1934 puis 1936, dans des conditions des forces productives possiblement autrement plus avancées que celle de l‘industrie mécanisée, sa classe ouvrière de main d’œuvre et ses concentrations dans les pays capitalistes dominants ayant soumis colonialement le reste du monde.
Mais la montre de l’humanité n’est pas dans ma main, ni pour ralentir ni pour accélérer le temps social ni pour prévoir les accidents défavorables ou favorables ni à une accélération ni une transformation-quantitative-continuité-qualitative en santé de la société et de l’espèce. Elle est dans celle de la conscience productive, c’est-à-dire celle des besoins humains, leurs développement-complexification, c’est-à-dire celle du développement-complexification de la conscience elle-même dans ses rapports avec elle-même, la société et ses rapports avec la nature dont elle fait partie.
La conscience des conditions de cohérence de l’activité de la personne avec elle-même et dans l’entité locale et globale d’activité ne se résume pas à la psychologie et à la contrainte, ce que croient les tenants du système et qu’ils font croire à la masse aliénée, s’aliénant eux-mêmes. L’analyse pluridisciplinaire des situations de travail, l’ergologie, connait ET les conditions héritées de l’organisation biologique et son mouvement lent, ET les conditions héritées de l’organisation sociale et son mouvement rapide. C’est ce qui lui permet de développer une observation en miroir de l’activité, qui contribue à la « correction » permanente, la dénormalisation-renormalisation dans la nécessite en transformation, la conscience globale synthétique la plus avancée dans le mouvement historique.
Ces "prévisions" possibles sont-elles un jeu de ma part. Non ! Plutôt un essai de vivre un futur pour moi aujourd’hui inatteignable sinon à travers vous qui continuerez.
02/09/2020 15:05:22
LE DERNIER RECUEIL de 2022 "La critique de la critique critique" :
Tous les voyants sont au rouge dans tous les domaines. Nous ne détruisons pas La Terre, nous détruisons en partie ou totalement la vie pensante qui l’habite.
Ce « nous », c’est notre mode d’échange, le cycle d’accumulation « Argent-Marchandise-Argent plus » qu’on appelle capital et dont le principe premier est la recherche du taux de profit maximum immédiat et la guerre de concurrence violente qu’il induit, détruit petit à petit, et de plus en plus rapidement le besoin de coopération et de cohérence entre les hommes pour qu’ils puissent vivre et se développer.
La terre se débrouillera bien sans nous, de même que le cycle du carbone, mais pas le processus de conscience de la nature sur elle-même que nous constituons, en tout cas ici et maintenant.
Engels, dans une lettre à Bloch, répondant à l’accusation contre le marxisme de résumer cette pensée à l’économie, répondait : « Non, simplement nous disons que l’économie intervient en dernière instance » , c’est-à-dire qu’elle donne les moyens, en rapports réciproques, dialectiques, au mouvement des activités humaines d’exister, comme un « comburant au carburant » qui se combinent en un seul, pour employer une métaphore mécaniste qui permet d’imager la mise en mouvement d’une machine. Certes ni l’homme ni la société ne sont une machine, mais la machine comme l’homme, comme la nature ont pour existence le mouvement.
L’économie a donné, donnerait et donnera à l’ergologie, en dernière instance, son mouvement et son opérationnalité, si tant est qu’économie et ergologie aient partie liée dans notre pratique actuelle et à venir ; l’économie dans ce qu’elle constitue de savoir sur elle-même et sur sa mise en pratique. Dans le cas contraire, c’est comme la liberté lorsqu’elle reste une idée abstraire, un mot et non la mise en relation coopérante et cohérente des hommes entre eux.
C’est en cela que l’économie marxiste constitue la critique de l’économie politique orthodoxe, celle de l’état du monde actuel qui ne peut rester en l’état car il est en phase de besoin de transformation économique, de "transformation qualitative" comme disent Hegel, Marx, Engels ou aujourd’hui les économistes communistes, dans la foulée de Paul Boccara (1) ; non comme hommes providentiels mais comme porte-paroles d’un mouvement de société des femmes et des homme en souffrance et en besoins d’un autre type de développement, en santé ; santé qui n’est pas seulement un mot et une abstraction mais un mouvement au sens qu’en donne Canguilhem, et la rencontre avec la production et l’échange.
Les cours d’Yves Schwartz portent, entre autres, sur le développement de la grande industrie dans « le capital », la vente de la force de travail, la division du travail et ses conséquences sur l’homme producteur, l’aliénation des produits et des gestes physiques-mentaux du travail, de l’activité humaine soumise à la Valeur d’Echange Marchand, et sa représentation monétaire dans l’échange-accumulation du capital ; et du capital-force de travail-humain.
Si l’emploi est bien et aussi dans la société capitaliste une situation juridique de l’usage de la force de travail par l’autre, possesseur aujourd’hui du capital mondial concentré, numérisé, financiarisé, bien qu’en guerre de concurrence de conséquence, de son usage, de son mouvement, l’emploi il est aussi la condition ici et maintenant de la production, de l’échange, la consommation, la distribution, du local au mondial et du mondial au local, dont nous avons besoin pour vivre : survivre et nous développer en tant qu’espèce humaine, humanité, sociale, pensante.
On ne transforme qu’à partir de l’existant. Il y a un processus possible entre l’emploi vente-achat de la force de travail et la réalisation-dépassement de la contradiction travail réel/travail prescrit et son antagonisme, c’est le développement processuel de la sécurité d’emploi et de formation (2) et leur revenu individuel et social : processus d’intégration-substitution dans et par les valeurs sans dimension (3). On comprend bien si on y réfléchit un peu, le lien entre emploi, formation et développement de l’humanisation et de la conscience humaine dans leur unité de développememnt, et leurs inégalités de développememnt, leurs croissances « parallèles » et leurs « rattrapages alternés » dans la "course" à la transformation-évolution-complexification de tout mouvement social ou naturel, le développement social découlant en unité de celui de la nature, de l’univers qui nous apparait.
Opposer lutte pour l’emploi et recherche des conditions d’exercice de l’activité humaine, c’est se condamner à l’immobilité (qui est la mort), et celle de l’ergologie comme tout ce qui touche à l’humain.
L’économie, qui est une science, comme l’ergologie qui est l’analyse pluridisciplinaire des situations de travail et les concepts et la pratique qui en découlent, comporte des savoirs et une pratique de ces savoirs. Elle ne peut rester une seule citation généraliste. Dans la période actuelle du développement de l’humanité sur la base dominante de la vente-achat de la force de travail, une question centrale des effets des lois-tendances du système, c’est la suraccumulation-dévalorisation du capital. Paul Boccara a écrit deux forts volumes sur les théories de cette crise. Il a démontré l’inefficacité savante et pratique ensemble d’une conception unilatérale de la crise, sous ou sur-consommation, sous ou sur-épargne dans le déroulé de la crise décennale et aujourd’hui longue durable, pour résumer d’une façon lapidaire la chose. De cette analyse découlent les mesures économiques et sociales que proposent les communistes. Mesures économiques et sociales comportant une cohérence concrète et pas seulement l’expression d’un besoin qui se résumerait à des désirs mis en programme politique.
L’ergologie sans l’économie c’est une ergologie inopérationnelle. Le retard de l’ergologie en matière d’économie témoigne de la censure sociale dont l’ergologie est menacée, menace concrète et censure exercée, et dont les attaques institutionnelles ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Mais l’économie politique marxiste peut en dire autant sinon plus.
Pierre Assante. 08/05/2022 10:32:36.
(1) Les travaux d’Yves Schwartz et de Paul Boccara touchent à deux champs nécessaires à rapprocher, quelles qu’aient été et soient les difficultés humaines et scientifiques du rapprochement.
(2) Et des conditions conjointes et unies de transformation qualitative du système monétaire et financier et de son usage local et mondial, comme des droits de l’homme producteur-citoyen, dans la démocratie du « que, quoi, comment produire ».
(2) Pour moi, « Valeur sans dimension » veut dire sans dimension marchande et ne veut pas dire valeur « immesurable », incommensurable en ce qui concerne l’échange de valeur d’usage « matérielle et morale ». Il n’y a pas d’échange sans matière échangeable, c’est-à-dire sans objet-mouvement de la production humaine en fonction de la résolution des besoins, issue des richesses naturelles transformées par l’homme, en santé non abstraite mais mouvement elle-même, condition pour poursuivre l’échange ou mourir. Ce qui ne peut se mesurer, c’est ce que la conscience et les techniques, en fonctions communes et unies organiquement, n’ont pas à portée « physique et mentale », grande énigme pour l’humanité ! Enigme et angoisse ne vont pas obligatoirement de pair, et n’iront pas obligatoirement de pair, si ce n’est dans notre préhistoire à dépasser. Les interrogations sont un processus infini dans le processus infini de transformation continue et discrète, sauts micros dans des sauts macros, en unité et identité contradictoire, qui peut être « majoritairement heureux », hypothèse réjouissante à intérioriser dans notre moment de crise noire, et de voyants au rouge dans tous les domaines…
Armement. Un bras de fer allemand à l’issue cruciale pour l’Europe
Bruno Odent, L’Humanité. Mercredi 4 Mai 2022
Face à une frénésie va-t-en-guerre qu’amplifie un parti écologiste rhabillé en vert olive, des intellectuels, des pacifistes, des Verts dissidents et le philosophe Jürgen Habermas se mobilisent.
Depuis plusieurs semaines, l’Allemagne est l’objet des pressions internes et externes les plus fortes pour livrer toujours plus d’armes lourdes à l’Ukraine. Le chancelier, qui y a longtemps résisté, a finalement décidé d’y répondre partiellement en autorisant l’expédition de chars Gepard munis de système de défense anti¬aérienne. Mais le harcèlement continue. Dans les médias, au Bundestag, où Friedrich Merz, le nouveau patron ultraconservateur de la CDU, se répand avant un déplacement à Kiev en surenchères exigeant un plus fort engagement militaire allemand sur le terrain. Surtout, le chancelier est appelé à en faire toujours davantage par ses alliés libéraux et verts de la coalition gouvernementale. Ce qui a fait sortir de ses gonds, ces tout derniers jours, un mouvement pacifiste allemand jusque-là paralysé mais déterminé désormais à tenir un bras de fer sur cet enjeu crucial.
Normalisation super-atlantiste
Les dirigeants et ministres écologistes sont particulièrement en pointe sur la normalisation super-atlantiste de l’Allemagne. En pleine cohérence avec la ligne adoptée durant la récente campagne pour l’élection du Bundestag par Annalena Baerbock, la candidate des Verts à la chancellerie, devenue entre-temps ministre des Affaires étrangères. Elle qui développa une rhétorique lourde en pleine harmonie avec celle de Joe Biden sur les autocraties. Ce qui la conduisit à plaider la nécessité d’un « changement de cap » pour une démocratie allemande qui ferait preuve d’une « trop grande complaisance » avec ces régimes. Et de cibler alors surtout la Chine, premier partenaire commercial de l’Allemagne.
Depuis la guerre en Ukraine, la ministre et la direction des Verts ont mis les bouchées doubles. Ils se revendiquent d’un « changement d’époque » (Zeitenwende) pour l’Allemagne, annoncé par Berlin dès le 27 février. La formule vaut sur tous les plans. Politique et économique, avec un formidable renforcement de la relation Berlin-Washington. Et sur le plan militaire, avec la dotation supplémentaire de 100 milliards d’euros attribuée à l’armée fédérale, la Bundeswehr, soit bien au-delà des 2 % du PIB exigés par l’Otan.
100 milliards pour la Bundeswehr
La métamorphose la plus radicale se produit chez Die Grünen (les Verts), nés, il y a quarante ans, des immenses rassemblements pacifistes contre le déploiement, en pleine guerre froide, des missiles états-uniens Pershing sur le territoire de l’Allemagne de l’Ouest. Au point que le magazine Der Spiegel met cette semaine à sa une « des écologistes vert olive », avalisant non seulement une hausse sans précédent du budget militaire, mais plaidant plus fort que les autres lors d’un mini-congrès en fin de semaine passée, pour la livraison des armes lourdes les plus sophistiquées. Comme ces Panzer Leopard qu’opportunément le fabricant, le groupe Rheinmetall, se dit prêt à livrer rapidement à Kiev, moyennant une formation des soldats ukrainiens sur le territoire allemand.
Ces derniers jours cependant, une forte réaction est enfin venue contre la poursuite de cette fuite en avant va-t-en-guerre. Au sein du parti vert, quelques courageux refusent de se joindre à la litanie du surarmement entonnée par leur direction. Tel Philipp Schmagold, une figure militante du Land de Schleswig-Holstein, qui s’interroge : « Qu’aurait-on pu faire pour le climat, le social ou les services publics avec les 100 milliards accordés à la Bundeswehr ? » Mais de telles personnalités semblent, hélas, devenues très minoritaires dans le parti.
En revanche, une lettre ouverte au chancelier lancée par 28 intellectuels et artistes pour que Berlin renonce à envoyer davantage d’armes lourdes en Ukraine fait énormément de bruit, dépassant en seulement quelques jours le seuil des 200 000 signatures. Elle demande au chancelier Scholz de rester sur sa position initiale et « d’éviter le risque d’un élargissement de la guerre à toute l’Europe, voire d’une Troisième Guerre mondiale ». Et plutôt que de se laisser entraîner dans une escalade militaire, de contribuer « à ce que l’on en vienne aussi vite que possible à un cessez-le-feu, à un compromis que les deux côtés puissent accepter ».
Le grand philosophe Jürgen Habermas est sorti également de sa réserve pour crier « casse-cou » et dénoncer, dans un article paru dans la Süddeutsche Zeitung, « une frénésie au ressort exclusivement émotionnel » qui pourrait avoir les plus graves conséquences. En dépit d’« écolos vert olive », le pacifisme allemand n’a pas dit son dernier mot. Crucial et vital pour l’avenir de l’Europe et de l’humanité.
PIERRE IVORRA. MALGRE la pandémie, des dépenses militaires à la hausse.
L’Humanité, 4 Mai 2022
Si la pandémie de Covid-19 a affecté sensiblement l’économie mondiale, elle n’a guère réduit les dépenses militaires des pays de la planète qui, selon l’association spécialisée en la matière, le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), ont pour la première fois franchi la barre des 2 000 milliards de dollars en 2021, s’élevant exactement à 2 113 milliards de dollars, soit un peu moins que le PIB d’un pays comme l’Italie. Ce total additionne à la fois les dépenses militaires classiques et l’armement nucléaire.
Évidemment, les États-Unis couvrent à eux seuls 39 % de ces dépenses, avec un total de 801 milliards de dollars. Ils sont suivis par le pays le plus peuplé de la planète, la Chine. Avec son 1,5 milliard d’habitants, elle dispose d’un budget militaire de 293 milliards de dollars. La Russie de Poutine, en pleine agression de l’Ukraine, est cependant, avec une dépense de 65,9 milliards de dollars, bien loin derrière les deux géants surarmés et ne fait assurément pas le poids face à eux. Son budget paraît malgré tout bien au-dessus des moyens économiques d’un pays qui ne dispose que du 12e PIB mondial, d’une valeur légèrement supérieure à 1 700 milliards de dollars. La France est, elle, passée de la 8e à la 6e place en matière militaire, avec un budget de 56,6 milliards de dollars pour un PIB de 3 140 milliards de dollars.
Ces dépenses illustrent des stratégies géopolitiques à ambition mondiale. Le budget des États-Unis marque le caractère encore impérial de la politique de la Maison-Blanche : à la fois, ils entendent pouvoir toujours intervenir un peu partout sur la planète et ils veulent s’assurer une maîtrise technologique incomparable, préserver leur avance considérable en ce domaine. À eux seuls, ils consacrent plus d’argent pour leurs dépenses militaires que les autres pays du top 20 des plus grands dépensiers en la matière.
La montée en puissance de la Chine s’est faite de manière continue et a accompagné son ascension économique, scientifique et culturelle. La place de l’Arabie saoudite exprime son rôle de gendarme du Moyen-Orient. Son budget militaire de 55,5 milliards de dollars place ce pays au 7e rang mondial, juste derrière la France. Il est à la mesure de sa capacité à produire du pétrole, mais très au-dessus de la dimension de sa population, d’environ 35 millions d’habitants. Le Japon et l’Allemagne, les deux puissances vaincues de la Seconde Guerre mondiale, ont, comparativement, des budgets plus modestes, 54,1 milliards de dollars pour le premier et 56 milliards pour le second, bien qu’ils disposent du 3e et du 4e PIB mondial.
La déclaration de généraux Italiens à propos de "la guerre d'Ukraine" est un signe de la croissance des contradictions de notre société en général.
Mais elle est loin des causes de la guerre lorsqu’elle ne pointe pas la crise économique, l’emballement de la guerre économique dans la crise économique et les causes de la crise économique qui résident dans un système en contradiction avec les forces qu’il engendre : les forces productives dans l’échange « Argent-Marchandise- Argent plus » qui constitue la base de son existence de système et qui est arrivé au bout de ses capacités.
Le renouvellement de la société, portée longtemps par ce système, ne l’est plus et c’est même le contraire.
Il y a plusieurs « NOTRE ». Celui qui peut être pour certains généraux, celui purement national et en partie ou totalement nationaliste, ce qui n’est pas sans interrogation dans un pays qui a instauré le fascisme de Mussolini avant même le nazisme de Hitler. Disant « un pays », il faut dire les forces sociales conservatrices italiennes et principalement son capital agricole arriéré d’alors.
Et il y a le « Notre » internationaliste, humaniste mondial, contre une mondialisation capitaliste et pour une mondialisation démocratique, de coopération et de cohérence, du local au mondial, en passant par une lutte et une abolition du pouvoir répressif de l’argent, un pouvoir répressif produisant un contre-pouvoir répressif (1); de l’argent étant passé d’un moyen d’échange à un moyen d’accumulation, d’accumulation du capital et de sa crise finale et létale pour l’humanité, sa suraccumulation dévalorisation, levier de la confrontation économique et guerre économique mondialisée ; guerre économique mondialisée, désorganisation létales des rapports humains, du mondial au local !
La déclaration des généraux est intéressante. Mais elle n’est pas celle du Pape François, malgré les contradictions de ce dernier dont on ne peut nier la fibre humaniste, et encore moins celle de Lula et encore moins celle qu’exprime l’analyse communiste d’un économiste comme Yves Dimicoli ouEvelyne Ternant, publiées dans « en avant le Manifeste », reproduites dans le blog.
Mais il ne faut pas tout mettre à l’aulne d’une généralisation. Il y a dans le « Notre » des généraux italiens ce relent de nationalisme, mais il peut y avoir aussi un développement d’une reflexe démocratique grandissant venant de la société civile (ou pas…) : ou le contraire, le danger d'extrême droite ... ou plus.
ON sait par exemple que le gaullisme était bien de droite et que ce "bien de droite" lui a valu son échec final. Mais ce nationalisme qui a balancé entre le social et l’antisocial portait en partie l’influence d’un mouvement social grandissant que le rapport de forces mondial entre travail et capital n’a pas pu mener jusqu’au bout du social. « Jusqu’au bout du social », ce qui est notre tâche pour ce XXIème siècle et bien sûr celui de la jeunesse du XXIème siècle.
Pierre Assante. 06/05/2022 07:43:36.
(1) Un pouvoir répressif produit un contre-pouvoir répressif, qu’il ne faut pas assimiler l’un à l’autre mais produisant des effets similaires, des retards de développement et des régressions qu’il faut « rattraper » pour recommencer d’aller de l’avant, matériellement, moralement et progressivement dans la marche de l’humanité à plus d’humanisation nouvelle ; d’espèce et de complexification de l’organisation de la matière, continue et infini à l’échelle de notre univers.
Je ne partage pas les convictions religieuses de cet homme.
Il faut je crois reconnaitre son humanisme et son courage (1).
Certes l'essentiel de ses déclarations sur la question et sur d'autres reste empreint des interprétations dominantes, dans la situation, la contradictions et les dominations du monde humain. Ce qu'il faut apprécier, ce sont les pas en avant apparents ou réels.
La déclaration de François :
Forse “l’abbaiare della NATO alla porta della Russia” ha indotto il capo del Cremlino a reagire male e a scatenare il conflitto. “Un’ira che non so dire se sia stata provocata — si interroga —, ma facilitata forse sì”. «Sono pronto a incontrare Putin a Mosca. Ho parlato 40 minuti via Zoom con il patriarca Kirill. Gli ho detto: non siamo chierici di Stato ma pastori di anime»
Luciano Fontana, Fiorenza Sarzanini Corriere della Sera 3 Maggio 2022
Traduction :« …Peut-être, l’aboiement de l’OTAN à la porte de la Russie a induit le chef du Kremlin à réagir et à déchainer le conflit... Une colère dont je ne sais dire si elle a été provoquée -il s’interroge-, mais facilitée peut-être oui. » « Je suis prêt à rencontrer Poutine à Moscou. J’ai parlé 40 mn par zoom avec le patriarche Krill. Je lui ai dit : nous ne sommes pas des enfants de chœur d’Etat mais des pasteurs des âmes… »
Extrait d’un article de Luciano Fontana, Fiorenza Sarzanini, « Corriere della sera », 3 Mai 2022.
Pour moi je n’interprète pas « pasteur », dans cet emploi-ci, comme meneur de moutons évidemment.
Quand on mesure les conséquences catastrophiques des sanctions économiques, dans la période de crises, sanitaire, écologique, économique, politique, culturelle, liées à la crise générale du capital, remèdes pires que le mal que le capital déchaîne lui-même, cet esprit de négociation, tout limité qu’il puisse être, est le bienvenu, je crois.
Pierre Assante. 04/05/2022 08:11:08.
(1) Quant à la bataille de l’Eglise contre l’IVG, il faut la combattre et on peut espérer une évolution à minima pour ne pas imposer sa conviction dans les institutions sur la question, et s’en tenir à ce qu’elle pense être son devoir moral de parole. L’IVG n’a rien d’un idéal achevé, mais la condition de libération de la domination du corps et de "l’esprit" de la moitié des êtres humains, directement, et de l’autre moitié par conséquence.
Pour ce qui est le l'Ukraine et de l'OTAN, le fait que des bases de l'OTAN existent sur le territiore de l'Italie même, modifie peut-être l'opinion en Italie sur la question.
P.A.
Je dédie cet article à mon père, Aimé Assante, chrétien et communiste qui aurait 113 ans aujourd'hui 5.5.22., anniversaire aussi de Marx, 204 ans...
Procida capitale de la culture 2022 et un des anciens berceaux de famille
AU SUJET DU POEME "MA CONSCIENCE EST DEVASTÉE : EN FLAMME . POEME, MAUVAIS POEME..." (1)
des périodes cruciales où l’alternative vitale nécessaire est non entendue et à faire entendre absolument.
Si ma conscience est en flamme, un moment dévastée, ce n’est pas tant et pas du tout pour la péripétie électorale, ses attentes et ses difficultés, Bien au Contraire ; C’est par l’état du monde, économique, ergologique, énergétique, alimentaire, sanitaire, écologique (les mers montent !), culturel (la grande confusion menace), guerrier (désorganisation du monde plutôt que les accords de Minsk), que ma conscience veut partager avec les autres consciences, en rapports mutuels de construction mutuelle, pour sortir d’une crise possiblement létale et pour sortir d’un système qui la produit, cette crise.
Si proposer des solutions (1) à une crise est le point de départ de la résolution de la crise, il ne suffit pas de proposer des solutions, il faut qu’elles soient entendues et mises en pratique ! Et s’il y a surdité, c’est cela qui enflamme la conscience et la désespère, ce qui arrive à tout un chacun dans des périodes cruciales où l’alternative vitale nécessaire est non entendue et à faire entendre absolument. Ainsi fallait-il lire ce poème...
La crise contient ET la marche au communisme ET les dangers contre le processus de poursuite de l’humanisation. Il ne s’agit pas d’un communisme grossier d’Etat, mais d’une construction de coopération du local au mondial, d’une production et d’un échange ; d’un système, d’un mode de production-échange de type nouveau, jamais expérimenté par les sociétés humaines et pourtant, par hypothèse, dialectiquement incontournable pour sortir des confrontations destructrices et entrer dans le règne de la coopération et de la liberté, dans celui de la nécessité sans cesse relativement et historiquement surmontée.
Le marxisme nous dit que seul un niveau de productivité libérant d’une grande part du travail contraint au profit d’une création libre par la personne et une coopération de la personne à l’humanité entière peut le permettre : c’est la mondialisation démocratique, dépassant et abolissant la mondialisation capitaliste.
Rêve absurde de philosophe, de poète, de croyant ? Certainement pas ; au contraire recherche d’une sortie de moment extrêmement dangereux et létal pour l’humanité, pour l’homme ; l’homme, partie de l’univers et conscience en processus de la conscience de la nature sur elle-même.
Tout cela semble bien loin des tâches urgentes du moment, de la crise électorale, politique etc. du moment « restreint ». Pourtant, il me semble que réfléchir à ce moment restreint nécessite de l’envisager dans la situation historique et économique réelle, globale et non dans une interprétation dominante de la classe dominante possesseuse du capital concentré, mondialisé, décisionnelle de son mouvement et de son affectation.
La consommation nécessaire à la vie est dépendante de la création de valeur marchande et d’usage par le travail, la force de travail humain. Tout programme politique et de gestion sociale même restreint ne peut passer que par là ou par rien. Que ce soient les salaires et les revenus, les services publics et l’emploi etc., c’est bien de cotisations sociales, donc du travail et des entreprises que dépendent ici et maintenant la sécurité sociale restreinte actuelle.
Aller vers une sécurité sociale généralisée, de la santé comme de l’emploi et des revenus du travail est un objectif, une visée de tout programme progressif et progressiste vers une transformation qualitative en santé qui ne soit pas une robinsonnade trompeuse menant à un échec décourageant, une démobilisation comme l’ont été les précédentes.
La question des alliances politiques occasionnelles aléatoires sont marquées par la prise en compte ou pas de l'impératif d'une avancée vers ces objectifs ou du handicap de son absence d’objectif transformateur concret et pas seulement « magnifiquement » mais « fantaisistement » imaginé. Le danger du Lassallisme ou du proudhonisme « modernes », dénoncé par Marx dans sa critique du programme de Gotha est un danger historique permanent.
L’histoire ne fournit pas les solutions sur un plateau d’argent ou dans des cornes d’abondance. Il s’agit de saisir le déroulement des événements avec souplesse mentale et détermination sans perdre de vue ni les objectifs ni la boussole. On se souvient de l’image, la métaphore de « La perspective Nevsky ». Dans les moments sombres comme dans les moments d’espoir, il s’agit d’user du vent de l’histoire en fonction d’où nous voulons mener notre bateau, d’avancer, de corriger la trajectoire et de passer de port en port dans l’infini chemin du progrès humain, avec ses reculs et ses avancées mêlées dont il est souvent question dans ce blog.
Si ma conscience est en flamme, un moment dévastée, ce n’est pas tant et pas du tout pour la péripétie électorale, ses attentes et ses difficultés, Bien au Contraire ; C’est par l’état du monde, économique, ergologique, énergétique, alimentaire, sanitaire, écologique (les mers montent !), culturel (la grande confusion menace), guerrier (désorganisation du monde plutôt que les accords de Minsk), que ma conscience veut partager avec les autres consciences, en rapports mutuels de construction mutuelle, pour sortir d’une crise possiblement létale et pour sortir d’un système qui la produit, cette crise.
Installation expo Fernand Léger. Fête de La Marseillaise
PETIT CURRICULUM VITAE
2 ans (17 ans-19 ans) d’emplois divers qui m’ont permis de « faire connaissance » avec la réalité d’une grande famille locale de la finance et de l’industrie en tant que coursier, et durement mais peu de temps de la condition ouvrière industrielle à 60 heures semaine (et agricole effleurée dans mon adolescence). 30 ans délégué syndical CGT puis FSU (Ecole) « de ma boite », 10 ans secrétaire de section PCF, 10 ans BDFN de la FSU. Retraité CGT. Siégé au Secrétariat Général au Plan en commission sur les TNQ (Travaux dits « non qualifiés »). Suivi toute ma vie militante les recherches, travaux et propositions politiques des économistes communistes. Commencé à 59 ans des études sur l’ergologie et poursuivies à ce jour mettant en contact mon expérience syndicale et politique et l’héritage à transmettre. Diplôme : CAP de réparation machines agricole… Diplôme « langue et culture régionale » étude de 2 ans suivie en travaillant. 30 ans personnel technique de laboratoire, préparation des expériences et construction de petit matériel de physique en Lycée… Grande place de la musique classique et du violon amateur. Lié à la culture occitane et écrivant dans la page « Mesclum » de « La Marseillaise et assurant 2 ans bénévolement une émission radio sur ce sujet sur Forum 92. Parents musiciens et cultivés mais de « revenu populaire » et très éducateurs et doux : merci ! Fréquenté il y a longtemps la Revue « Action Poétique » et poésie et un peu publié. 2 Filles et 5 petits enfants : supers !! Epouse italienne ouvrant sur sa magnifique culture. Un premier mariage très militant de part et d’autre et son échec, et ses enfants… On est fait par les autres.
DAUMIER. Sancho Panza et Don Quichotte de la Mancha
POUR OUVRIR
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L’ALTERNATIVE VITALE
LA CRITIQUE DE LA CRITIQUE CRITIQUE
et critique des entités abstraites qui habitent notre cerveau
Recueil sur ce thème complété jour après jour.
Janvier 2022-Mai 2022.
« Vous ne me direz pas que je me fais une trop haute idée du temps présent, et si malgré tout je ne désespère pas de lui, c’est précisément sa situation désespérée qui l’emplit d’espoir ».
Karl Marx à Arnold Ruge. 1843.
SOMMAIRE
PAGES :
ÉPISODE ITALIEN
2. SURVIE. 3. LA COOPÉRATION PLUTÔT QUE LA DESTRUCTION. 4. SI L’ON S'EN TIENT… 5. LES UNILATÉRAUX-UNILATÉRALES. 6. SUR LA TENUE DU 5 JANVIER DU "CERCLE DE LECTURE" DE TEXTES ERGOLOGIQUES.
RETOUR.
7. La planÈte affolÉe ne fait que commencer. 7. L’IMAGINATION. 8. « Rien n’est jamais acquis à l’homme ni sa force ni sa faiblesse ni son cœur… ». 8. LA CRITIQUE DE LA CRITIQUE CRITIQUE, C’EST QUOI ? 10. CETTE ENTITÉ ABSTRAITE QUI HABITE LE CERVEAU. 12. NUMÉRISATION MONDIALISÉE : COMMUNICATION ET PRODUCTION. 12. CRISE DE CROISSANCE, CONVULSIONS, MATURATION, SAUT DE CONSCIENCE ET DE CIVILISATION. 13. EFFET DE LA PENSÉE SUR LA PENSÉE. 15. TCHERNOBYL FUKUSHIMA... 15. LE PCF N’EST PAS LE NOUVEAU PROPHETE MALHEUREUX DE L’EPOQUE MAIS IL EST L’HONNEUR ET UN MOTEUR HUMAIN DE CE PAYS. 17. CHACUN EST POUR L’AUTRE UN OBJET PENSANT ETRANGER DONC ETRANGE, UN "OPE". ET POURTANT… LE PEUPLE DES HUMAINS…. 18. LIBERTÉ ET PERTE DE COHÉRENCE. 19. ENERGIE NUCLEAIRE REPONSE A UN AMI ITALIEN. 20. DE NOUVEAU ECONOMIE ET ERGOLOGIE. 22. PLUS VALUE RÉPONSE à M., SAÕ PAULO. 23. LA COOPERATION OU LA MORT ! 23.DOCUMENT : Intervention d’Evelyne Ternant au Conseil National du PCF du 5 février -Marseille. 24. DU 38ème CONGRÈS DU PCF À LA CAMPAGNE DES JOURS HEUREUX. 26. Alternatives. Epistémicités. Conscience. 27. Pour rassembler les protestations, en finir avec les robinsonnades, construire ensemble. 28. À Maria-Inês, réponse sur les DTS. 28. VALEUR SANS DIMENSION. 28. Les manuscrits de 1844, l'économie politique, la conscience, la transformation du mode de production. 29. K. Marx MANUSCRITS de 1844 et Y. Schwartz TRAVAIL ERGOLOGIE ET POLITIQUE 2021. 31. ENSEIGNER OU CONVAINCRE. 31. MISE AU POINT ESSENTIELLE SUR LE CONCEPT DE CROISSANCE. 32. DOULEUR ET DEVELOPPEMENT VITAL. 33. CADEAU OU MARCHANDISE ? 33. DÉMOCRATIE LIBÉRALE. 34. PETITE VARIATION SUR UN THÈME DACTUALITÉ. 35. K. Marx MANUSCRITS de 1844 et Y. Schwartz TRAVAIL ERGOLOGIE ET POLITIQUE 2021. (Reprise). 37. LA VIE HUMAINE EST CONSTITUÉE D’UNE MULTITUDE D’ÊTRES HUMAINS, DE LA MULTITUDE DE LEURS ACTIVITÉS ET DE L’INFINITÉ DES RAPPORTS RÉCIPROQUES ENTRE CES ACTIVITÉS. 39. SOCIETE MARCHANDE DE DROIT ET DE CLASSE. DROITS DE L’HOMME ET DROITS DU TRAVAIL. 40. GUERRE NOUVELLE. 41. PAIX ET DÉVELOPPEMENT. 42. RENÉ ET PAUL, VOUS ME MANQUEZ. 43. AUTONOMIE-DÉPENDANCE. DE SOI à SOI. 43. GRENIER DE LA MÉDITERRANÉE ET GRENIER DE LA GUERRE. DE TROIE A L’UKRAINE. 45. SALE PRINTEMPS 2022 ! 47. LA LUTTE CONTRE L’INDIFFERENCE EST UN SPORT DE COMBAT. 48. SOCIÉTÉ MARCHANDE ET DE DROIT ET DESPOSTIME « DÉMOCRATIQUE ». 48. JUGEMENT DE VALEUR. 50. À MES AMIS ET A TOUT LE MONDE POSSIBLE. 50. RÉPÉTONS RÉPÉTONS RÉPÉTONS... 51. J’AI AJOUTÉ .53. PRENDRE DE LA HAUTEUR HISTORIQUE ET LIER L’ÉVÈNEMENT À LA CRISE SYSTÉMIQUE. 53. TOURNANT DE LA GUERRE ÉCONOMICO-MILITAIRE ET CRISE DE CROISSANCE DE L’HUMANITÉ. 54. DEPUIS LES ANNEES 1970. 55. SOUVERAINISME ET SOUMISSION. AU SOMMET DE L'OTAN, TOUS : "DIEU QUE LA GUERRE EST BELLE !". 56. RAPPORT RÉCIPROQUE SAIN, EN SANTÉ. 57. CONDENSIFICATION ? 58. LE CAPITAL DOMINANT ECRASE DANS L’ŒUF… 58. ARRÊTONS LES MORTELLES CONNERIES. 59. DOGMATISMES MUTUELS. 60. UN OBJET C’EST QUOI ? REPRISE DU RECUEIL : « JOURNAL INTIME » POLITIQUE, POETIQUE ET PHILOSOPHIQUE. 61. DANS LA GUERRE AUSSI. 62. L’EMPIRIOCRITICISME DU XXIème SIECLE. 64. RÉVOLUTION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE, PHILOSOPHIE ET PROGRÈS… 66. DÉBORDER LE VASE. LE VASE DÉBORDE. 66. Dans la guerre comme après la guerre. 67. Ne pas rÉpondre À un « niveau » ÉlevÉ est une erreur domMageable. 68. Politique, pratiques, analyses théoriques, Engels, Dühring et les Lassalle d’aujourd’hui. 70. Religion d’Etat, philosophie d’Etat, pensée d’Etat. 70. Religion d’Etat, philosophie d’Etat, pensée d’Etat. 71. Le monde de la globalisation financière, le nationalisme et le federalisme et les elections. 72. À F.B., LIER MODE DE PENSÉE, MODE DE PRODUCTION ET BATAILLE POLITIQUE. 73. HYPOTHÈSE. 73. PÂQUES. 74. ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES et MÉCANIQUE QUANTITE. 75. QUESTION ÉPISTÉMOLOGIQUE. 75. L’ARGENT. 76. LA GUERRE ET LA PAIX. LA FIN DE L’ACCAPAREMENT. 76. FOULE SENTIMENTALE. BESOIN D’IDEAL. 77. POURRISSEMENT ET DÉPASSEMENT DE LA PROPRIÉTÉ. Pourrissement de la Démocratie de la Violence potentielle, réelle et active ET du Despotisme utilitaire Opérationnel. 78. LE COMMENT (Poème dédié à Giordano Bruno). 80. Que dire, brièvement, à l’issue de ces élections présidentielles ? 82. DROIT DE CONTESTER ET DROIT DE SAVOIR. 82. TOUS LES VOYANTS SONT AU ROUGE. 84. Taux de profit contre recherche et développement. 85. LA MONDIALISATION et l’épisode électoral du moment. 86 .ESPERANCE ET DESESPERANCE. 87. ETAT DU MONDE ET LANGAGE (échange avec un atelier de lecture ergologique). 88. LETTRE À X. sur l’ergologie et l’état de la France et du monde. 89.PETIT CURRICULUM VITAE. 90. L’ALTERNATIVE VITALE. 92-93 : SOMMAIRE.
Tous s’apprennent, dès l’enfance ou dans d’autres moments de la vie, sur la « base » des acquis langagiers originels.
Il n’existe aucun langage universel, pas plus le langage articulé, que le langage musical, pictural, corporel, etc., scientifique particulier et de recherche particulière et scientifique « en général ».
Pour se faire comprendre il faut employer le langage du milieu auquel on s’adresse. Pour se faire comprendre d’un milieu particulier sur un sujet issu d’un autre milieu, il faut trouver un langage hybride, un langage commun, une sorte de « créole » des deux champs ou multiples champs en question.
On sait que les langages créoles sont à la fois peu utilisés en pourcentage dans le monde et très utilisés dans le sens que tout langage a quelque chose de créole.
Mon souci, aujourd’hui par rapport à l’état du monde c’est d’utiliser le langage de l’autre, qui peut être un langage relativement commun entre l’autre et soi. Souvent cet échange peut à la fois permettre d’avancer sur un sentier, rarement sur une autoroute et-mais souvent d’arrêter en chemin.
Mon « créole » utilisé depuis des décennies, maintenant (consciemment, ce qui n’était pas toujours de cas), est fait d’économie et d’ergologie, champs particuliers et frontières de contact étendues.
Malheureusement ce qui pénètre en ergologie du champ économique, en général, mais il ne faut pas généraliser, c’est une vision comptable et orthodoxe de l’économie. L’économie a besoin de traduire un mouvement général de la production et des échanges. Les mouvements particuliers tel le mouvement comptable ne peut être isolé du mouvement général sous peine d’en voiler la représentation la plus proche possible de la réalité.
Et pour parler le langage ergologique, à mon sens, les micro dénormalisation-renormalisation ne peuvent produire à elles seules la dénormalisation-renormalisation du système économique et politique dominant, son mouvement objectif et subjectif dans son unité. Le continu micro et macro ne peut se passer du discret micro et macro, ils vont ensemble, pas obligatoirement du même pas, mais ensemble. Croire le contraire est à mon sens de l’ordre de l’ergomanagement orthodoxe dominant.
C’est à mon sens une erreur qui rejoint celle de l’économie grossière qui pense qu’en jouant seulement sur un rapport de force entre plus-value et salaire, la dénormalisation-renormalisation en santé du système peut se produire automatiquement. Encore aujourd’hui, c’est la croyance majoritaire des syndicats et des salariés et leur lien objectif et subjectif, « alimentaire et idéel ». Sinon, nous ne serions pas dans la crise et la confusion mentale qu’elle induit, tout en demandant solutions. Luttes ouvrières et salariales ou pas, le système ne peut se renouveler automatiquement.
Pour renouveler un système, depuis que la société antique marchande existe, tout s’est renouvelé à partir de gestion échappant aux normes physique et idéologique antécédentes, en particulier la grande et longue transformation de l’esclavage à la féodalité avec l’appoint de la culture germaine extérieure de non propriété individuelle de la terre, dont la synthèse a donné ce que l’on sait : de la féodalité à notre temps, le CMMnIgF (1) en passant par les prolégomènes théoriques savants (entre autres monastiques dans leurs contradictions) et prémices économiques de la Renaissance vers le capital à sa maturité.
La lutte entre salaire et plus-value ne peut suffire pour sortir de ce que tout le monde reconnait aujourd’hui dans la crise : la financiarisation et la suraccumulation-dévalorisation du capital, et ses causes-effets sur le cycle de renouvellement de production et d’échange capitaliste, le rendant caduc, inopérant à plus ou moins long terme. On peut d’ailleurs penser à court terme à l’échelle d’une génération.
II ne suffit pas de citer la baisse tendancielle du taux de profit et la suraccumulation-dévalorisation du capital. Il faut observer et comprendre comment cela se produit, se déroule, comment cela est induit, qu’est-ce que cela induit non mécaniquement, mais causalement.
La lutte « salaire/plus-value » est une contradiction non antagonique qui se déroule DANS une contradiction antagonique, celle entre le cycle d’accumulation du capital et le cycle de la production-échange-distribution-consommation, sa transformation évolution-complexification « naturelle ». La suraccumulation est accélérée par l’accélération même de la révolution scientifique et technique (2) qui réclame sans cesse plus de capital dans le rapport du critère P/C, critère mondial des entreprises et du système global.
Je ne vais pas reprendre ici mes quelques 5000 pages d’écrits depuis 2003, pleines d’erreurs mais aussi de réflexions qui m’emmène jusqu’à ce point.
Une vision comptable de l’économie, celle de Renato Di Ruzza (par exemple, il me semble), qui fait d'autre part beaucoup et bien et certainement pour l’ergologie, est pour moi de l’ordre de la croyance à une terre « che non si muove », et j’en demande pardon à tout un chacun qui peut s’en scandaliser.
Il en est de même de l’acharnement de Pierre Bachman dans sa volonté de couper la question de l’emploi et de la sécurité d’emploi et de formation de la question de l’analyse ergologique du travail et de l’activité humaine.
Ceci n’est que des prolégomènes à des échanges socratiques possibles apaisés (3) dans un monde affolé.
Le chemin commun à accomplir pour sortir d’une crise létale économique, ergologique, énergétique, alimentaire, sanitaire, écologique (les mers montent !), culturelle (la grande confusion menace), passe par des approches communes et un langage relativement commun. Un langage relativement commun qui s’extraie du syncrétisme, du structuralisme, des frontières artificiellement étanches.
Il est dit ici à la fois peu et beaucoup. Peu car ce n’est que le bout de laine qui sort de la pelote et que chacun hésite à tirer de peur de conséquences inattendues.
Pierre Assante. 02/05/2022 08:12:31.
(3) Non pour les phagocyter comme cela se pratique souvent, en mode politicienne ou religieuse entre autres, mais pour se comprendre.
(1) voir articles précédents ou citation de « Travail, ergologie et politique, Yves Schwartz, 2021.
(2) Accélération de la révolution scientifique et technique que le capital suscite et qu’il handicape dans le même temps.
1. Il n’y a pas de désespoir sans espoir. Comme dans toutes forces contraires, il y a identité et unité des forces contraires, qu’elles soient « physiques » ou « intangibles », « mentales, intellectuelle » ou « manuelles ». Les forces contraires tiennent leur identité et leur unité de celle du mouvement particulier auxquelles elles appartiennent et du mouvement général dont le mouvement particulier fait partie.
Les forces contraires habitent tout mouvement, de quel « ordre », de quelle « catégorie » qu’il soit.
Elles habitent le subjectif comme l’objectif, l’unité de l’objectif et du subjectif, identité de la vie pensante, de l’individu de la vie pensante dans son rapport d’unité de l’autonomie et de la dépendance sociale de la vie pensante, dans son rapport de liberté et de nécessité « naturelle » et « sociale », dans son rapport de mouvement-transformation-évolution-complexification du rapport de liberté/nécessité : règne de la nécessite et règne de la liberté massacrés par le religieux, quel que soit le génie d’un Augustin. Un paysan romain libre consacré à la production de sa terre en savait plus que lui, mais ne pouvait rien en dire. Les révoltes paysannes décrites par Salvien de Marseille, leur triple issue dont la seule effective était le départ chez « les barbares », ne pouvaient exister sans ce profond savoir « non-savant ». Cela donne une idée des dégâts des hiérarchies sociales, qu’elles soient institutionnelles ou « naturelles », évidentes, apparentes ou voilées ……….
L’apaisement de l’Espoir/Désespoir, l’indifférence c’est la mort concrète, et il en est de même pour le salarié du Capitalisme Monopoliste Mondialisé numériquement Informationnalisé globalement Financiarisé comme pour le paysan romain. La vie et de la mort de la société dépendent de l’activité et du travail producteur au centre qui dépendent eux-mêmes du Processus Espérance, de l’horizon social, de la « motivation » qu’ils contiennent, de sa quantité et de sa qualité. La mort concrète d’individu producteur c’est celle de la société, et elle peut prendre l’apparence de la vie, dans un appesantissement-rigidification-excroissance des normes, alors que la vie s’en va petit à petit et finalement brutalement.
2. Tout est en rapport dialectique, la conscience humaine dans son mouvement de transformation-évolution-complexification a besoin d’intégrer cette réalité dans son rapport pensée-action et leur unité.
Il n’y a pas de désespoir sans espoir. Leur unité constitue un mouvement mental en rapport avec les besoins de l’individu dans ceux de la société, leur autonomie-dépendance.
Il n’y a pas de mouvement humain sans le mouvement mental Espérance/Désespérance issu et lié aux besoins, au désirs issus de besoins, et les actes de satisfaction des besoins et l’aiguillon d’insatisfaction des besoins.
L’absence d’Espoir/Désespoir, c’est l’Indifférence qui ne peut être totale et dont l’accomplissement est la mort, et pas seulement le détachement des Besoins, lesquels restent latents dans toute vie pensante, quel que soient leur état, tant qu’elle existe.
3. Secouer la torpeur des normes et des valeurs tient au rapprochement des normes et des valeurs au mode de production et d’échange, sa santé relative (la santé et toujours relative) ou sa maladie absolue : l’approche de la mort.
« Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent » disait Hugo : une façon simple de résumer tout ça. Il avait quelque chose du travailleur dans sa constitution intellectuelle ; Malgré ses limites d’homme de droite se convertissant sentimentalement sous l’effet des malheurs sociaux collectifs.
4. La capacité des dirigeants du capital, massivement aux pouvoirs, leur pouvoir technique massivement imposant-dominant contient la capacité de mort, et celle du mouvement de l’espérance-désespérance.
La croissance de l’espérance dans ce rapport est de l’ordre de la survie et des tâches militantes comme de toute tâche. Mais cette croissance ne peut se développer sans le savoir de l’état de la société, du mode de production-échange et de la suraccumulation-dévalorisation du capital et de son effet ralentissant-bloquant du cycle de renouvellement social dans la société dépendante de ce système.
Leurs échecs tiennent à la négation des contradictions du système. Et leurs échecs sans cesse répétés dans un contexte de fin de système qu’ils soutiennent à bout de bras financiers, est l’échec de toute la société et de tous les individus sociaux. Le principe espérance en est gravement affecté.
5. Seule l’absence d’une mentalité hiérarchique comme celle de Ernst Bloch (Adorno dixit), pouvait produire l’ouvrage « Principe Espérance » (ça c’est moi qui le dit).
Dixi et salvavi animam meam – ça c’est Marx qui le dit en fin de critique du programme de Gotha.
LA MONDIALISATION et l’épisode électoral du moment.
Tout cela semble bien loin des tâches urgentes du moment, de la crise électorale, politique etc. du moment « restreint ». Pourtant, il me semble que réfléchir à ce moment restreint nécessite de l’envisager dans la situation historique et économique réelle, globale et non dans une interprétation dominante de la classe dominante possesseuse du capital concentré, mondialisé, décisionnelle de son mouvement et de son affectation.
L’histoire de l’homme, de l’humanité, de l’humanisation, c’est l’histoire de la mondialisation.
C’est l’histoire de la mondialisation et l’histoire de la transformation de la nature par le travail pour subvenir aux besoins vitaux et leur évolution-complexification-transformation humaine qualitative continue et discrète, micro et macro.
L’histoire de l’homme c’est l’histoire de la mondialisation, de la sortie de l’état horde préhumaine, jusqu’à l’humanisation continue et les « stades » atteints, de la société marchande aujourd’hui du capitalisme mondialisé, monopoliste, informationnellement numérisé, globalement financiarisé, et ses contradictions antagoniques Capital/Travail au paroxysme;au paroxysme de la contradiction mais aussi de son étouffement relatif (et provisoire ?) par la puissance du capital lui-même et de ses moyens d'action objectifs et subjectifs.
L’histoire de la mondialisation c’est l’histoire du clan de chasseurs-cueilleurs à l’histoire de l’agriculture et de l’élevage, l’histoire de la cité, l’histoire des royaumes, l’histoire des nations et les permisses actuels d’une gouvernance mondiale à la fois dans la dépendance de tous à tous et l’autonomie de tous à tous, des entités locales à l’entité mondiale, les diversités infinies, les coopérations et autogestions, les cohérences relatives incontournables, nécessaires.
La crise du système de développement par accumulation capitaliste, d’échange dans le cycle A-M-A’ et la vente-achat de la force de travail qui le permet, se concrétise dans la suraccumulation-dévalorisation durable du capital, hors crises décennales dépassées ; bloquant progressivement le cycle de production-échange-distribution-consommation nécessaire à la vie.
Je ne rappelle pas ici l’analyse et la critique marxiste de l’économie politique par Paul Boccara et des économistes communistes du PCF, au cœur de la pensée de transformation viable économique, sociale, culturelle, civilisationnelle.
La crise du capital amène les politiques et politiciens du capital, l’immense majorité du gouvernement des entités humaines et du monde, à replier ces entités sur elles-mêmes, pour garantir un taux de profit dans la guerre-concurrence à la course à ce taux de profit dans les entités constituées, féodalisées, et rigidifiées et le capital concentré dominant et suzerain à la tête du corps social global.
La « démondialisation » c’est l’exacerbation des concurrences, de la guerre économique et militaire. Une marche au communisme dont les prémisses existent dans la crsie générale du capitalisme, est mise en danger par la pandémie et la guerre, leurs causes et leurs effets
La crise contient ET la marche au communisme ET les dangers contre le processus de poursuite de l’humanisation. Il ne s’agit pas d’un communisme grossier d’Etat, mais d’une construction de coopération du local au mondial, d’une production et d’un échange; d’un système, d’un mode de production-échange de type nouveau, jamais expérimenté par les sociétés humaines et pourtant, par hypothèse, dialectiquement incontournable pour sortir des confrontations destructrices et entrer dans le règne de la coopération et de la liberté, dans celui de la nécessité sans cesse relativement et historiquement surmontée.
Le marxisme nous dit que seul un niveau de productivité libérant d’une grande part du travail contraint au profit d’une création libre par la personne et une coopération de la personne à l’humanité entière peut le permettre : c’est la mondialisation démocratique, dépassant et abolissant la mondialisation capitaliste.
Rêve absurde de philosophe, de poète, de croyant ? Certainement pas ; au contraire recherche d’une sortie de moment extrêmement dangereux et létal pour l’humanité, pour l’homme ; l’homme, partie de l’univers et conscience en processus de la conscience de la nature sur elle-même.
Tout cela semble bien loin des tâches urgentes du moment, de la crise électorale, politique etc. du moment « restreint ». Pourtant, il me semble que réfléchir à ce moment restreint nécessite de l’envisager dans la situation historique et économique réelle, globale et non dans une interprétation dominante de la classe dominante possesseuse du capital concentré, mondialisé, décisionnelle de son mouvement et de son affectation.
La consommation nécessaire à la vie est dépendante de la création de valeur marchande et d’usage par le travail, la force de travail humain. Tout programme politique et de gestion sociale même restreint ne peut passer que par là ou par rien. Que ce soient les salaires et les revenus, les services publics et l’emploi etc., c’est bien de cotisations sociales, donc du travail et des entreprises que dépendent ici et maintenant la sécurité sociale restreinte actuelle.
Aller vers une sécurité sociale généralisée, de la santé comme de l’emploi et des revenus du travail est un objectif, une visée de tout programme progressif et progressiste vers une transformation qualitative en santé qui ne soit pas une robinsonnade trompeuse menant à un échec décourageant, une démobilisation comme l’ont été les précédentes.
La question des alliances politiques occasionnelles aléatoires sont marquées par la prise en compte ou pas de l'impératif d'une avancée vers ces objectifs ou du handicap de son absence d’objectif transformateur concret et pas seulement « magnifiquement » mais « fantaisistement » imaginé. Le danger du Lassallisme ou du proudhonisme « modernes », dénoncé par Marx dans sa critique du programme de Gotha est un danger historique permanent.
La gravité de la situation exige un rassemblement à gauche mais l’interview de Jean-Luc Mélenchon dans L’Humanité du 28 avril 2022 constitue un obstacle majeur à sa réalisation. En effet, ce plaidoyer pour un ralliement des communistes à sa personne et à son programme n’est pas seulement l’habillage d’une stratégie électorale aboutissant à interdire toute candidature communiste dans près de 90 % des circonscriptions. C’est l’injonction d’abandonner tout ce qui fait l’utilité du PCF dans la société française.
Écartant une analyse de classes, Jean-Luc Mélenchon transpose le résultat du premier tour de l’élection présidentielle en un découpage de la société en « blocs » que les analyses de sociologie électorale tendent d’ailleurs à contredire.
À propos du « bloc » dont il s’attribue la direction, le leader des « insoumis » présente son programme électoral comme un projet de « rupture », voire de « rupture avec le capitalisme » !
Ce n’est absolument pas le cas. Les promesses sociales rappelées dans l’interview sont timides et ambiguës, voire dangereuses (la retraite à 60 ans, mais avec 40 annuités ? L’augmentation du SMIC net, mais pas du SMIC brut ?). Et surtout, elles ne sont pas financées. Rien dans son propos, pas plus que dans son programme L’avenir en commun, ne met en cause le capital, son pouvoir sur l’utilisation de l’argent et, par- là, son contrôle de la production. Jean-Luc Mélenchon parle, par exemple, de « réduction des écarts de salaires » mais il n’est pas question des profits.
Quiconque a eu la possibilité d’en prendre connaissance mesure combien le programme présidentiel de Fabien Roussel diffère radicalement de cette vision des choses. Il articule en effet rigoureusement objectifs sociaux, écologistes, féministes, démocratiques avec les moyens de les réaliser et les pouvoirs à conquérir, contre le capital, pour imposer un usage démocratique de ces moyens. Ainsi, le réformisme naguère hégémonique à gauche n’a pas miraculeusement disparu avec l’effondrement électoral du Parti socialiste. Toute notre histoire l’a prouvé, le rassemblement à gauche n’est possible que si ces différences fondamentales sont reconnues et assumées.
Si, par malheur, le PCF devait retomber dans l’effacement, une alliance constituée sur la base du seul réformisme populiste de Jean-Luc Mélenchon, en imposant silence à la diversité de la gauche, pourrait conduire notre peuple à d’étranges aventures.
Ainsi, dans l’hypothèse, certes de loin la moins probable, où un concours de circonstances procurerait une majorité parlementaire à une gauche minoritaire dans le pays, un gouvernement Mélenchon afficherait son intention de réaliser ses promesses électorales, tout en composant avec le pouvoir écrasant d’un président de la République soutenu par toutes les forces du capital.
Avec un Parti communiste muselé par son intégration à une « fédération » dirigée par Jean-Luc Mélenchon, sur quoi notre peuple pourrait-il se mobiliser ? Il ne faudrait pas six mois au patronat, et à ses relais à droite et à l’extrême-droite, pour soulever une partie du pays contre le « matraquage fiscal » et les « atteintes intolérables à la liberté d’entreprise », comme il l’avait fait contre la présidence Hollande et, déjà, contre la cohabitation Jospin, mais aujourd’hui dans des conditions bien plus violentes et bien plus redoutables encore pour l’avenir de la gauche.
Une autre hypothèse serait que ni Macron, ni Le Pen, ni Mélenchon ne dispose de majorité parlementaire. Ce dernier pourrait-il alors envisager de gouverner avec le soutien, explicite ou tacite, du Rassemblement national ? À notre connaissance, il n’a pas encore eu l’occasion de s’exprimer sur ce point. Mais toute son attitude démontre que, pour lui, le fascisme n’est pas un tabou avec qui aucun accommodement n’est possible, depuis son usage du pire vocabulaire xénophobe dans son discours du Parlement européen de 2016 évoquant les « travailleurs détachés qui viennent manger le pain des travailleurs français », jusqu’à son refus tout récent d’appeler à voter pour le candidat opposé au deuxième tour à Marine Le Pen, avec laquelle il envisageait sans sourciller une cohabitation au cas où elle l’aurait emporté. Est-ce à cela que finiraient par servir les millions de « votes utiles » recueillis par le leader des « Insoumis » ?
Enfin, dans le cas où Emmanuel Macron, dans le prolongement de l’élection présidentielle, obtiendrait la majorité absolue à l’Assemblée nationale, dans quel état, face à l’assaut néolibéral, se trouveraient une gauche et un mouvement syndical dont l’aile révolutionnaire se serait privée de son arme principale en se ralliant à une stratégie qui confond majorité parlementaire et « prise de pouvoir », comme si la dictature du taux de profit dans les entreprises et dans les banques ne faisait pas partie, tout autant que l’architecture constitutionnelle, du pouvoir du capital ?
Décidément, quelques promesses de circonscriptions, sans aucune garantie qu’elles se traduisent par le maintien d’un groupe parlementaire, justifient-elles de jeter tout le reste, c’est- à-dire notre responsabilité devant le peuple, « à la rivière » ?
Au moment où crise politique, crise écologique et maintenant menace d’une Troisième guerre mondiale dont l’Europe serait le champ de bataille accumulent les périls, il nous faut, en France, une alliance qui permette à toutes les composantes de la gauche, et en particulier à sa composante révolutionnaire, de contribuer en toute liberté à la résistance et à la construction d’une alternative.
Lorsque depuis des années la première puissance économique et militaire c’est reconvertie au gaz de schiste, voilà ce que nous dit le retard pris par l’humanité dans son processus de développement-complexification social nécessaire à sa survie.
L’exemple vaut pour la question de l’énergie, dont la croissance et la qualité (le type de production) est une question majeure d’existence humaine), comme il vaut pour toute autre question, alimentaire, industrielle, économique, politique, culturelle et morale.
C’est dans l’état du travail et de l’homme producteur, de la personne dans le système productif que se manifeste prioritairement la crise du système et sa manifestation en dernière instance : la suraccumulation-dévalorisation capital.
Nous avons dit que tous les voyants sont au rouge. Nous ne re-répèterons pas.
Si le rapport des forces en faveur de l’homme producteur, des salariés devait permettre la mise en œuvre de meures préconisées par les économistes communistes (1), la part de la création d’emploi en direction de Recherche et Développement -R&D- (d’une façon souple, sans frontières rigides mécaniquement choisies entre activités) devrait être une de priorités.
De même, dans l’état de retard et de délabrement mondial des services publics-publics, la part du salaire différé s’y consacrant devrait augmenter proportionnellement de façon plus importante. Croissance du salaire direct et salaire différé vont de pair, leur qualité et leur usage en échappant à la loi du taux de profit (P/C) et usant de la croissance technique et organisationnelle de la productivité qui rend possible cette croissance des S.P, de R&D dans la croissance générale quantitative et qualitative de l’humanité, « conscience et développement de la conscience de la nature sur elle-même » (2).
La question de la retraire et de la croissance du temps libre, du temps hors production stricto sensu, et de participation libre à l’activité sociale dans l’activité individuelle (toute activité est individuelle, dans la nécessité, la liberté, la coopération et la cohérence sociales -dépendance et autonomie de la personne dans le développement commun), cette question de la retraite, est un moyen de développement général de l’humanité et non une charge.
Recherche et développement, pour la poursuite du processus d’humanisation et contre la guerre induite par le système et son moteur sénile, le taux de profit dans le cycle A-M-A’ du capital, sang en voie de pourrissement du renouvellement commun du système et de la société…. (3) !
Pierre Assante. 28/04/2022 05:48:03.
(1) Rappel permanent des mesures, je ne fais que rappeler brièvement ici les propositions des économistes communistes : Dans les batailles immédiates comme dans celles à venir, on ne peut sauter à pied joint en criant que la société est en panne, qu’elle souffre, en particulier la part de la société qui ne connait pas le relatif confort des couches moyennes qui entrent elles-mêmes en crise : encore faut-il que luttes et solutions, aillent de pair. Résumons-les en quelques mots, difficiles mais fondamentaux : L’étape actuelle pour un gouvernement humain en santé passe, ici et maintenant, par La SEF (Sécurité d’Emploi et de Formation), par le critère de gestion des entreprises que nous proposons : VA/CMF (Valeur Ajoutée/Capital Matériel et Financier); par des droits du travail dans les décisions économiques locales et générales, par une production monétaire pour les échanges et non pour les profits du capital, par des DTS (Droits de Tirage Spéciaux du Fond Monétaire International) au niveau international comme monnaie commune. Ce que nous voulons, ce ne sont pas seulement des revenus pour tous, c’est produire pour tous et permettre ces revenus, c’est-à-dire l’accès aux biens nécessaires à la vie humaine et son développement en santé.
Pour plus d’approfondissement de ces questions je vous renvoie à la revue « Economie et Politique »
(2) Marx, « Manuscrit de 1844 ».
(3) Dans la course à la Paix, à la Coopération Mondiale mises à mal, sauvons ITER et la station Spatiale Internationale, symboles d'une possible paix et coopération mondiale concrète et tangible.
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Ce blog contient, sous la forme d'essais,de nouvelles, de poésies, une analyse des contradictions du mode de production, des devenirs possibles, en particulier en rapport avec l'activité humaine, le travail, l'ergologie