Mis en ligne une première fois le 03/06/2022, 09:29
« L’IDENTITÉ ET L’UNITÉ » DES FORCES CONTRAIRES ET LE PROCESSUS D'HUMANISATION.
1. « L’identité et l’unité » des forces contraires. Exprimé simplement, elles agissent dans un même mouvement, dans un même processus.
Il n’y a pas identité au sens d’égalité d’analyse, d’opinion, quelle que soit la convergence des forces de pensée en œuvre, dans leur multiplicité et dans leur diversité.
En ce sens les pointes les plus avancées de l’analyse du réel, réel « partiel » observé dans le réel total, ont besoin de réexamen collectif et permanent : l’acquis de l’acquis doit être re-observé, dénormalisé-renormalisé sous peine de devenir un dogme, et relativement, aucun acquis ne peut échapper à une dogmatisation relative ou absolue, le temps de son réexamen.
Deux pointes avancées, loin du copié-collé de la norme des transmissions dans leur masse, ici et aujourd’hui, deux pointes avancées, à mon sens, de l’invention humaine dans l’observation philosophique du réel, partant des pointes avancées des sciences :
Chronologiquement, « Pour une nouvelle civilisation », Paul Boccara, 2016, « Pour un monde commun à construire », Yves Schwartz, 2020.
Ces deux textes se posent en hypothèse, et en même temps soulèvent « un essentiel » dans la question de la poursuite en santé (j’ai développé par ailleurs ce que j’entends dans et par ce concept et cette catégorie de « santé »). En ce sens le processus humain en santé a besoin de l’étude de ce genre d’hypothèse profondément avancée.
2. Ma remarque, ma non-identité naturelle de pensée dans l’identité et la contradiction du mouvement des recherches sur le processus humain , le processus social :
- Dans l’ouvrage de Paul Boccara, Le schéma des inclusions des systèmes dans un « système plus grand » ne me semble pas refléter suffisamment l’unité des mouvement particuliers de la société, comme de la nature d’ailleurs. Je renvoie à mon article « 7 thèses sur l’unité du continu et du discret ».
- Quant à celui d’Yves Schwartz, s’il intègre cette unité, il contient une insuffisance de développement de l’observation du système économique, et donc du contenu développé de la suraccumulation-devalorisation du capital, ses conséquences et ses solutions possibles par hypothèse, (SEF, etc.). Je renvoie à mon article « l’essentiel ».
Qu’il soit clair que je ne mets pas mes deux articles comme référence à ceux de ces deux immenses chercheurs, dans leurs approches respectives que je considère pouvoir être opérationnellement convergentes, mais comme réflexion personnelle à ma lecture personnelle !
Evidemment, la lecture d’un ouvrage suppose arrêt artificiel sur image d’un moment d’étude, d’analyse et ignore la poursuite possible de ce mouvement d’observation du « réel naturel et social », et de conclusion provisoire.
3. « L’assimilation par Marx » à la préhistoire de l’humanité encore dans le « stade » de développement capitaliste, du cycle d’échange A-M-A' » et de son mouvement de mondialisation qui s’accélère aujourd’hui, je la partage, la condivise dans ce moment, ici et maintenant, non comme identité de vue, mais fonction réflexive du mouvement d’observation.
« Simplement », j’ai besoin d’y ajouter le « pouvoir de clan » fécondant contradictoirement la société marchande, comme pesanteur dans les prémices actuelles d’une communauté humaine généralisée en formation et en accomplissement possible ; pouvoir de clan abstrait, d’éloignement et de centralisation des pouvoirs politiques et économiques hiérarchiques, comme pouvoir du religieux, l’un n’allant pas sans l’autre, les mythes se transformant en despotisme.
Dépasser le despotisme c’est unir la fonction de gestion sociale et la fonction de coopération-cohérence, dépendance-autonomie, dans des conseils humains de production et de gestion sociale du local au global et du global au local. Cette relation à double sens n’est pas une relation hiérarchique et despotique par principe. C’est le mode d’échange et de production qui peut le rendre hiérarchique et despotique par principe.
Le « processus de conscience du processus inconscient » de la société humaine fait partie des forces productives. L’idéel en tant que mouvement de l’homme et de la nature est concret et matériel comme toute chose. Il est un mouvement qui comporte aussi des désadhérences conceptuelles, mentales, qui de l’observation du réel reste « bloquée » dans une abstraction ; une « abstraction de l’abstraction dogmatisée » en somme. L’observation du réel féconde l’invention humaine. Lorsque l’invention humaine et le besoin social divergent trop fortement et durablement, c’est là que la « santé » est en danger, santé sociale et santé sociale-individuelle.
4. Certes on ne sait pas à la l’avance en quoi une invention répond à l’évolution-transformation-complexification-condensification des besoins sociaux. C’est la « démocratie des conseils » qui peut en « juger », et « choisir en santé » dans le mouvement des choix et des jugements, des expérimentations en aller-retour dans et sur le chemin, ses bifurcations, ses corrections et ses régressions dans la progression.
La démocratie libérable dans le Capitalisme Monopoliste Mondialisé, Numériquement informationnalisé, globalement financiarisé ne peut en aucun cas, comme toute démocratie de classe, répondre à ce tâtonnement dans les choix en fonction des besoins sociaux. Le critère P/C s’y oppose systématiquement.
C’est en ce sens que nous sommes encore en préhistoire, et en même temps en sortie possible de préhistoire dans les capacités nouvelles de productivité « matérielle et morale », de technique et de conscience.
La réflexion sur l’antagonisme et le non-antagonique par Yves Schwartz dans son texte pose la question du type de transformation objective et subjective, qualitative et quantitative, micro et macro, du mode de production et d’échange. Et par conséquent pose par la même occasion les choix politiques découlant des choix théoriques.
L’étude des « Théories sur la crise de l’accumulation et la devalorisation du capital » de Paul Boccara en 2 volumes et sa mise en exergue de la tradition conservatrice de fait, des thèses unilatérales, peut répondre à ce type de débat ; qui n’est pas qu’un débat esthétique, mais éthique et de survie si l’on considère son lien avec la question climatique, par exemple.
La vision unilatérale du réel, quelle qu’elle soit, et particulièrement sur l’organisation locale et mondiale du travail et de l’économie, découle de la philosophie de la non-contradiction inhérente à une société de classe, qui en a besoin matériellement et idéologiquement pour perdurer malgré ses contradictions et leur croissance, et leur poids sur les besoins de croissance de l’humanisation et de ses relations réciproques avec l’univers connu dans leur complexification-condensation mutuelle.
Pierre Assante. 03/06/2022 08:34:03.
Cet article fait suite à celui-ci :
http://pierre-assante.over-blog.com/2022/05/7-theses-sur-l-unite-du-continu-et-du-discret.html
Et est intégré à cet ensemble :
RETOUR À LA THÉORIE. 18 articles extraits de « La critique de la critique critique. L’alternative vitale », sur ce lien :
http://pierre-assante.over-blog.com/2022/05/retour-a-la-theorie-5.html