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11 mars 2025 2 11 /03 /mars /2025 05:14

"Trump et le dollar". A paraitre sur le nouveau N° d’ « Economie et Politique ».

 

Yves DIMICOLI

 

Anticipant puis saluant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le dollar a redoublé de force en 2024. Or, les Etats-Unis, perclus de déficits et de dettes considérables, voient l’hégémonie de leur monnaie contestée (BRICS). Cette hausse ne saurait donc durer indéfiniment. Le retournement pourrait être brutal. Trump voudrait obliger le monde entier à « négocier » pour assumer le fardeau d’une dévaluation « concertée » du dollar, tout en le consolidant comme monnaie mondiale de fait[1].

L’indice DXY, qui mesure la valeur du dollar américain par rapport à un panier de six autres devises, a progressé de près de 7 % (6,98 %) entre le 2 janvier 2024 et le 9 janvier 2025, malgré trois baisses des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (FED).

Il y a là de quoi s’interroger quand on sait qu’en décembre dernier, Jerome Powell, président du Conseil des gouverneurs de la FED, s’était déclaré « plus prudent concernant d’éventuelles futures baisses de taux », considérant que l’inflation restait « relativement élevée par rapport à notre objectif de long terme de 2 % ». Cela aurait dû freiner le hausse du dollar.

Il est vrai que le cadre macro-économique de Trump s’annonce inflationniste : baisses d’impôts et assouplissements budgétaires, tarifs douaniers, politique migratoire très restrictive… Cela semble déjà être anticipé par les marchés avec une tension perceptible sur les taux d’intérêt nominaux à long terme des Etats-Unis[2]. La FED envisage, désormais, une baisse de 50 points de base de ses taux en 2025, moitié moins qu’en septembre dernier.

 

Face au risque de retournement du dollar…

Mais la croissance économique des Etats-Unis reste nettement plus forte qu’ailleurs dans le monde occidental et le taux de chômage bien moindre.

Aussi, avec un taux directeur de la FED demeurant élevé[3], le rapport entre taux de croissance réel (défalcation faite de l’inflation) et taux d’intérêt réel n’a cessé d’y être plus favorable qu’ailleurs. L’attraction des capitaux, de Wall Street et des actifs en dollars redouble. De plus, la montée des tensions géopolitiques mondiales soutient le billet vert comme « valeur refuge ».

Cependant, le déficit commercial du pays est devenu colossal, s’élevant, en 2024, à 918,4 milliards de dollars, en hausse de plus de 17 % par rapport à 2023 (+133 milliards de dollars) [4]. Le déficit public se creuse démesurément malgré la croissance du PIB et le « plein emploi »[5]. Ces « déficits jumeaux » font s’enfler ensemble dette publique et dette extérieure financées par émissions de nouveaux dollars.

Il y a de quoi douter de la durabilité de ces tendances, surtout si les taux d’intérêt devaient être remontés avec l’inflation.

D’où le risque d’un effondrement du dollar dont l’ampleur et la portée systémique pourraient être plus importantes que celui des années 1977-79[6] qui inquiéta tant Washington eu égard au « privilège exorbitant » que procure le dollar comme monnaie de réserve mondiale de fait......

..... SUITE sur :

https://www.economie-et-politique.org/2025/03/10/trump-et-le-dollar/

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