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SURVOL.
(suite de "La situation de la classe laborieuse dans le monde", article précédent *)
1. Paul Boccara montre en quoi l’extension de la découverte de la baisse tendancielle du taux de profit (Marx, livre 3 du capital) dans celle de la crise systémique de suraccumulation-dévalorisation du capital modifie les objectifs de prise de pouvoir et la transformation systémique possible par la classe vendeuse de sa force de travail.
Une classe est une tendance dans le mouvement de la société, pas un objet circonscrit dans une formule de recensement. Bien sûr il s’agit aussi de personnes concrètes et de leur propres contradictions internes dans la contradiction sociale globale.
Dans sa dernière préface de 1892 à « La situation de la classe laborieuse en Angleterre », Engels décrit comment a continué à procéder le mouvement ouvrier en Angleterre et ailleurs aussi. Il note l’effet de la révolution de 1848 continentale et la participation de la classe ouvrière française en premier lieu sur le patronat anglais, et comment elle est utilisée par ce patronat pour réduire relativement mais sérieusement l’antagonisme travail/capital en Angleterre, nation encore la plus avancée à l’époque dans l’industrialisation et l’expérience sociale industrielle dans tous les domaines de la vie.
Je ne reviens pas sur l’expérience globale de cette réduction attestée par Marx dès le programme de Gotha de 1875.
Le patronat industriel s’est toujours appuyé sur les crises du capital non pour supprimer, ce n’est objectivement pas possible, mais pour réduire relativement les contradictions antagoniques du capitalisme et relancer son développement.
Par exemple, pour cette « réduction », Il s’est appuyé sur la crise de surchauffe du début de XXème, au moment même où une nouvelle stratégie lutte syndicale et politique-lutte électorale prenait son essor, comme le notait Engels avant de mourir, forme de lutte répondant à la suite des répressions anti-ouvrières et leur expérience, dont celle de la Commune de Paris. Crise de surchauffe qui a provoqué l’affrontement de partage colonial du monde par les bourgeoisies nationales en essor, la guerre de 1914-1918.
2. On peut faire ici un parallèle, dans les durées de temps moyens, avec les positions de PCI de Berlinguer après la répression du processus progressif et radical chilien ; ses faiblesses et sa répression, rapport dialectique.
La révolution d’Octobre russe est issue de cette crise économique de surchauffe, de ce partage du monde qui en est issu lui-même, de la réponse ouvrière sur un front russe qui se débande et une organisation politique apte à y répondre dans la prise de pouvoir, malgré ses méconnaissances de gestion sociale ; et les effets de la faiblesse historique du rapport de force du temps relatif du XXème, économique et idéologique de même.
Le patronat industriel et financier allemand, avec le capital mondial en concurrence, ont choisi le nazisme contre la nouvelle stratégie lutte syndicale et politique-lutte électorale, et en est venu à bout contre les fronts populaires, en Espagne, en France etc. J’ai dit précédemment comment la libération du nazisme dans cette même faiblesse du rapport de force, n’a pu conduire qu’à un compromis historique progressiste dont la sécurité sociale relative non du travail mais de santé-prestation sociale relative de même, en est le cœur ; de progrès certes, mais limité et conduisant à des reculs relatifs et absolus nouveaux dans les crises non plus seulement décennales mais de longue durée de baisse tendancielle de taux de profit et de crise de suraccumulation-dévalorisation du capital.
Aujourd’hui, le capital financier, cœur de l’achat-exploitation concentré de la force de travail locale-mondiale, procède de même dans la crise non plus seulement décennale mais de longue durée de suraccumulation-dévalorisation du capital et ses conséquences dans la réduction létale de la réponse aux besoins sociaux.
Le taylorisme US du début du XXème et son évolution générale jusqu’à aujourd’hui, poursuivant la transformation-réduction « anglaise » de la contradiction capital/travail en alliance de circonstance dans les crises, ne peut plus suffire à la poursuite de la dénaturation de la lutte des classes, et pour la raison essentielle que la crise systémique ne le permet plus.
Le capital financier, son organisation du travail et ses institutions de régulation des conflits inter-capitalistes n’est plus à même de se réguler. C’est dans développement-extinction contradictoire absurde de toute la société qu’il cherche l’extinction de la lutte des classes et le renflouement palliatif du taux de profit dans son pillage généralisé de la société humaine.
C’est dans ce contexte que la classe, au sens large et personnel-local-mondial, qui vend sa force de travail dans le contexte même de révolution scientifique et technique numérique des forces productives du XXIème, sa masse de sous-emploi, ses transformations anthroponomiques, que l’organisation syndicale-politique de progrès, conscience avancée des vendeurs de leur force de travail sur le processus social inconscient, doit trouver sa voie locale-mondiale, de l’entreprise et de la société tout entière, la réponse à l’organisation des luttes de transformation systémique, nécessaires, vitales, difficiles et en grande difficulté objective et subjective.
Pierrot. 21/03/2025 07:26:37.
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