Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 octobre 2022 2 18 /10 /octobre /2022 08:24

 

Cet article a été publié une première fois sur ce blog

le 03/10/2022 15:53.

Il a été echangé quelque peu dans le milieu des économistes communistes d'"ECOnomie et POlitique" du PCF et celui des ergologues de "l'école" issue du Département d'Ergologie de l'université d'Aix en Provence aujourd'hui mis à mal par la politique universitaire actuelle.

Il fait l'objet d'un début de débat dans le réseau "ergologie liste".

Sans faire référence à cet article, le sujet pourrait être traité dans le débat sur le travail, selon moi et d'autres sans doute, et le sera peut-etre dans le prochain congrès de la Société Internationale d'Ergologie (S.I.E.) ??? (1 : voir texte de lancement du congrès AJOUTE à la suite ); en tout cas à mon sens......

 

 

La controverse EMPLOI/TRAVAIL

 

Je ne vais pas revenir sur les quelques 5000 pages que j’ai écrites dans les 20 dernières années sur la question, mais rappeler que cette controverse repose sur une vision unilatérale et non dialectique, non ergologique. Quasiment comptable…

Sur une logique de non-contradiction dans l’opposition et l’identité des forces en présence du mouvement social, comme de tout mouvement d’évolution, de transformation, de complexification, de condensification des éléments constitutifs. La chose et son contraire.

 

L’EMPLOI contient ET le travail réel ET l’achat-vente de la force de travail. C’est bien cette contradiction que la SEF (Sécurité d’Emploi et de Formation) propose de dépasser de façon processuelle, radicale et progressive, si nous le pouvons dans la longue tempête en cours de développement paroxysmique. Mais c’est en général dans ces cas de paroxysme lent ou rapide, que l’histoire humaine découvre les solutions nouvelles au développement en santé suffisante.

 

Il y a quelque part dans les animateurs de la controverse, la plupart mes amis, une réduction de l’emploi à la vision comptable le réduisant inconsciemment au seul contrat juridique isolé de son contexte (l’APST est indispensable mais ne se suffit pas à elle-même. Sur l'APST et les concepts ergologiques, lire Travail, Ergologie et Politique), entre le  possesseur  direct ou indirect du capital ET le salarié ; le salarié sur un plan général (car il y a une exploitation globale faite des exploitations individuelles), et le salarié particulier, la personne qui travaille pour un salaire quel qu’il soit ;  et au-delà, toute personne prise dans la domination du système pour obtenir un revenu du travail nécessaire à sa vie d’humain, y compris de travailleurs libres, « indépendants » participant indirectement à la production de la plus-value (survaleur) sur un plan global, national et mondial.

 

Il y a une caricature de la lecture du CAPITAL de Marx-Engels, rappelant celle d’Althusser, mais à l’envers, réduite à la plus-value, et ignorant la circulation générale élargie du capital, et son « extrémité » systémique, la baisse tendancielle du taux de profit (Livre III) et la crise de suraccumulation-dévalorisation du capital (Deux volumes de Paul Boccara), extrémité de même des capacités de développement du capitalisme demandant autre chose qu’une dénonciation morale de l’aliénation de l’homme producteur. Extrémité formant les raisons, les causes et les effets de la convulsion sociale généralisée réclamant remède social généralisé.

 

Transformer de façon révolutionnaire le processus de production pour dépasser la réelle et reconnue contradiction EMPLOI/TRAVAIL REEL, les économistes communistes en ont fait la proposition sociale : prendre le pouvoir sur l’argent.

 

IL y a des pages et des pages sur la question dans la revue « Economie et Politique » et leurs nombreux ouvrages circonstanciels ou principiels.

 

Je ne cite que les thèmes, faute de les développer plus amplement comme d’ordinaire :

Propositions dans le processus, initiation d’un processus : Critère de gestion et de transition VA/CMF,  SEF, Crédits, Fonds, DST, Droits du travail (voir Revue « Economie & Politique), de l’homme producteur-citoyen en unité com-répondant au processus de dépassement de l’achat de la force de travail et développant l’activité libre, le dépassement de l’aliénation du travail productif et producteur, de la contradiction valeur d’usage/Valeur marchande……….

 

Certes on peut être en désaccord flagrant sur la question, les questions de résolution de la contradiction EMPLOI/TRAVAIL REEL, mais encore faut-il qu’on se soit préoccupé de ce que contiennent ces propositions, de les connaitre pour les critiquer. Pour ma part je me suis informé largement des autres propositions, autant que faire se peut.

 

Je ne rappelle pas non plus ici « en détail », mais dans une simple formule à développer, ce qu’est le travail abstrait, à mon sens : la plus value + le salaire ; une abstraction en valeur monétaire, donc abstraite doublement de la représentation du temps de dépense physique et mentale en unité de fonction organique,  employé pour un travail en général. Le travail concret, réel de même, étant celui du boulanger ( par exemple) qui fait le pain grâce et avec l’accumulation sociale développée de ses capacités. C’est là le cœur de la contradiction antagonique entre EMPLOI/TRAVAIL REEL à dépasser dans un autre mode de production et d’échange, sans quoi ce ne sera qu’un discours, si tant est que nous soyons capables de dépasser le discours.

 

Cette controverse qui sévit dans l’aire marseillaise et aixoise, au-delà et en deçà de l’aire Friot-ienne m’indispose au plus au point car elle ramène l’action et la réflexion pour l’action de transformation sociale en santé suffisante, à des décennies en arrière. Et les incompréhensions d’il y a des décennies en arrière ont préparé cette régression.

Mais ces réflexions sont peut-être absolument, strictement inutiles, le mouvement social ayant raison des « théologiens », moi y compris.

 

DIXI ET SALVAVI ANIMAM MEAM.

Pierre Assante. 03/10/2022 15:33:12.

 

(1) TEXTE DE "LANCEMENT" du congrès de la S.I.E. de Toulouse :

 

VIème Congrès de la SIE (Société Internationale d’Ergologie)

en collaboration avec le CERTOP. (Centre d’Etude et de Recherche sur le Travail et le Pouvoir-CNRS-Université Jean-Jaures)

1, 2 et 3 juin 2023. Maison de la Recherche-Université Jean-Jaurès-Toulouse. (5 Allée Antonio Machado, 31500 Toulouse)

 

Appel à communication :

Changer le travail dans le monde d’aujourd’hui :

Quelles approches, quelles pratiques ?

Après un 5ème Congrès consacré aux rapports entre travail, patrimoine et développements d’hier à aujourd’hui et dans les différentes régions du monde, le 6ème Congrès de la Société Internationale d’Ergologie se concentrera sur les approches du travail et les pratiques qui se développent pour penser les évolutions des situations actuelles et les manières de contribuer à leur transformation.

 

Ce 6ème Congrès s’intéressera notamment aux effets sur les situations et les activités de travail des évolutions du système productif vers une hypermodernité où les contraintes normatives et temporelles se démultiplient. Les vitesses d’exécution s’accélèrent avec le l’usage grandissant du numérique, la fièvre évaluative épie tous les gestes professionnels, de nouvelles formes de précarité apparaissent (ubérisation, etc.). Ce mouvement vers l’hypermodernité génère des tensions croissantes chez celles et ceux qui le vivent au quotidien dans leur travail. L’économie de marché se mondialise chaque jour davantage, le déploiement du numérique et de l'intelligence artificielle impactent en temporalité et en qualité un nombre croissant d’activités professionnelles. Les modalités mêmes d’évaluation tendent à passer aujourd’hui par un processus d’automatisation/standardisation accentuant leur fréquence. Les frontières deviennent plus floues entre vie professionnelle et vie privée, l’urgence se mue en une routine du quotidien… Le travail se transforme et met en scène des modes renouvelés d’activité, de techniques de production de biens et de services, d’organisation et de gouvernement. Aux effets de ces évolutions est venu s’ajouter l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la vie quotidienne et le travail des personnes. Un impact massif, aussi important

qu’inattendu, sur leur rapport au travail et à ses conditions d’exercice. Et qui a bien souvent exacerbé les tensions préexistantes. Les modalités de travail à distance et de télétravail ont dû se généraliser durant la crise sanitaire et parfois elles perdurent. Elles ont fait l’objet d’évaluations variables par les intéressés. Mais elles ont tendance à entraîner des heures de travail ininterrompues, modifier les relations de travail, nécessiter de nouvelles compétences, générer souvent des coûts pour le travailleur, intensifier le travail. La santé, en particulier la santé mentale est fréquemment affectée par ces modalités nouvelles. Cette crise sanitaire est également intersectorielle et requiert des mesures individuelles et collectives, ainsi que des politiques publiques visant à lutter contre les inégalités, à garantir les droits du travail et l'inclusion sociale.

 

Dans cet environnement problématique, émergent néanmoins à l’échelle internationale des objectifs orientés par des valeurs alternatives et de plus en plus largement partagées, tels que ceux prônés par l’ONU en matière de développement durable pour répondre, à l’horizon 2030, aux défis mondiaux auxquels sont confrontés l’ensemble des peuples et la planète. Parmi lesquels celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable mais cohérente avec une sobriété dans l’usage des ressources planétaires disponibles, le plein emploi respectant l’exigence d’un travail décent pour tous. Un objectif qui entre en résonance avec l’appel mondial à l’action pour une « reprise centrée sur l'humain après la crise du Covid-19 » lancé par l’OIT en 2021. L'Agenda 2030 pour le développement durable, signé par les États membres de l'ONU en 2015, a en son cœur le projet d'une société dite « plus inclusive et durable » en proposant 17 « Objectifs de Développement Durable », qui couvrent un éventail diversifié de questions, notamment la transition écologique, l'égalité entre les sexes, le travail décent et la croissance économique, les villes et communautés durables, la paix, la justice et des institutions efficaces. Un projet considéré à la fois comme ambitieux et tangible qui vise à édifier un « référentiel commun pour le développement » et à la mise en place d’un « agenda indivisible » de mise en œuvre de ces objectifs définissant des priorités.   

 

Mais les ODD peuvent aussi faire controverse, soulever des conflits de priorités dans les interventions visant le(s) développement(s) et ces difficultés ne doivent pas être ignorées. Ainsi, dans un monde du travail marqué par des perturbations, des incertitudes, des inconforts, des transformations techniques majeures, que désignent sans expliciter leurs enjeux industrieux, la numérisation, les algorithmes, l’intelligence artificielle, mais marqué également par des aspirations, des besoins et des innovations, tout le monde est confronté dans l’agir au travail à des injonctions de plus en plus contradictoires. Pour autant, penser le changement et les contradictions qu’il soulève, ne signifie pas faire table rase des situations humaines de travail porteuses d’histoires et d’avenirs possibles pour ceux et celles qui s’y investissent. Autrement dit, les héritages construits au fil des expériences individuelles et collectives sont déterminants à repérer pour faire advenir les projets, les initiatives et in fine comprendre comment toute activité humaine est un essai permanent d’appropriation (ou de renormalisation) des divers milieux de vie au travail en pleine transformation.

 

Dans ce contexte où l’activité humaine est en prise avec la numérisation, la crise sanitaire,

les risques écologiques et les alternatives de développement durable, l’objectif de ce

congrès est de mieux comprendre ce qui se joue du point de vue du travail dans le monde

d’aujourd’hui, pour contribuer le plus efficacement et le plus justement possible à sa

transformation au meilleur bénéfice de l’intérêt général humain.

 

La question générale du congrès pourrait donc être formulée ainsi : compte tenu du ou des diagnostics que l’on peut faire sur ce qui transforme aujourd’hui l’agir au travail, les « professionnels du savoir » sont-ils appelés, et dans quelle mesure, à reconsidérer leurs pratiques ? Comment est interpelé, si c’est le cas, l’exercice des métiers de la recherche, de la formation, de l’intervention ? Par rapport à cette question générale, les participants sont invités à centrer leur communication sur les questions complémentaires suivantes : - En quoi les changements à l’œuvre sont-ils révélateurs ou créateurs de « nouvelles » professionnalités aussi bien dans les milieux scientifiques que dans ceux de la formation ou de l’intervention ? Autrement dit : - Comment se renouvelle l’activité des chercheurs, des formateurs ou des professionnels de l’intervention ? Quels raisonnements, démarches, postures, compétences, méthodes et capacités réflexives propres à ces professionnalités, se dessinent, face au monde du travail d’aujourd’hui ? En quoi les façons de s’y prendre peuvent-elles se revendiquer de démarches transformatrices ?

 

- En général et particulièrement aujourd’hui, à quelles conceptions du travail et plus généralement de l’activité, renvoient les dispositifs d’intervention, de formation ou de recherche ? - Quelle est la place de la pluridisciplinarité dans chacune de ces démarches ? - Dans quelle mesure le point de vue de l’activité est-il essentiel pour créer les conditions d’un débat constructif dans des temps et des lieux différents et pour construire un monde commun ? Le congrès pourrait accueillir également des propositions dont le questionnement est en périphérie de la question générale, en organisant un temps d’échange dédié.

 

COMMISSION ORGANISATRICE

Cunha Liliana (FPCEUP ; Centro de Psicologia da Universidade do Porto, Portugal). Denny Jean Luc (Université de Strasbourg, France)

Duc Marcelle (Université de Toulouse, France). Jean Rémy (Membre du bureau de la SIE, France). Rollin Jacques (Société Internationale d’Ergologie, France). Scherer Magda (Universidade de Brasília, Brésil). Simon Théo (CNAM, Paris, France)

COMMISSION SCIENTIFIQUE

Bianco Mônica (Université Federal do Espírito Santo, Brésil). Bellies Laurence (Airbus Helicopters, France). Casas Alvaro (Administración Nacional de Educación Pública, Uruguay). Cunha Liliana (FPCEUP; Centro de Psicologia da Universidade do Porto, Portugal). Denny Jean Luc (Université de Strasbourg, France). Duc Marcelle (Université de Toulouse, Certop, France). Gaillard Irène (Université de Toulouse, Certop, France). Goulart Joazeiro Edna (Universidade Federal do Piauí, Brésil). Jean Rémy (Société Internationale d’Ergologie, France). Lacomblez Marianne (CPUP – Centro de Psicologia da Universidade do Porto, Portugal). Mollo Vanina (Université de Toulouse, Certop, France). Verrisimo Marianna (Pontificia Universidade Católica de Minas Gerais, Brésil). Rywalski Patrick (Haute Ecole Fédérale en formation professionnelle, Suisse). Rollin Jacques (Société Internationale d’Ergologie, France). Saint Martin Corinne (Université de Toulouse, Certop, France). Scherer Magda (Universidade de Brasília, Brésil). Taleb Abdesselam (Université de Tlemcen, Algérie)

 

 

 "Les informations sur les modalités concrètes du congrès seront bientôt disponibles sur le site de la SIE (Société Internationale d'Ergologie :

https://ergologia.org/

Vous pouvez également contacter Marcelle Duc : duc@univ-tlse2.fr".

 

VOIR aussi du blogueur : 

http://pierre-assante.over-blog.com/2022/09/demarxisation.recueil-progressif.html

Partager cet article

commentaires

Présentation

  • : Le blog de pierre.assante.over-blog.com
  • : Ce blog contient, sous la forme d'essais,de nouvelles, de poésies, une analyse des contradictions du mode de production, des devenirs possibles, en particulier en rapport avec l'activité humaine, le travail, l'ergologie
  • Contact

pierre.assante.over-blog.com

Recherche