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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 12:26

Y.Schwartàtransformer2Travail et crise d'incohérence de la société :

Contribution de Pierre Assante

Pierre Assante

Section du 8ème arr. de Marseille

7 février 2008

La société française et mondiale connaît une crise d’incohérence énorme et mortelle.

Dans cette crise d’incohérence, la chute des pays de l’Est n’en est qu’une faible partie.

En une comparaison : l’économie agricole avant le capitalisme pouvait s’épuiser et mourir de prélèvement excessifs sur les travailleurs-euses de la terre et sur la terre elle-même. L’économie capitaliste fait planer un danger bien plus grand. La distance qui s’est établie entre le besoin de produire et le besoin de consommer, ce que Marx appelle le rapport à l’objet dès les manuscrits de 1844, conduit à l’abstraction du travail, dans un rapport dialectique structurel au capitalisme, donc du désintérêt à produire. Désintérêt du salarié, désintérêt du détenteur de capitaux. Ce n’est pas qu’une question morale, c’est d’abord une question structurelle.

Pour illustrer, imager : derrière l’ouverture du robinet et de l’eau qui coule, derrière d’étalage du supermarché et les objets du repas, s’il n’y a pas la vision du canal qui a été construit et du travail qui a permis la production de cette nourriture et des outils de nourriture, l’incohérence perdurera et s’aggravera. Pour les nourritures "spirituelles" il en est de même. Il faut sortir de cette vision éthérée que les rapports sociaux actuels induisent, qui nous font vivre subjectivement au-dessus et donc en dehors de la réalité.

J’insiste encore une fois (inutilement ?) pour la prise en compte majeure du travail d’Yves Schwartz et de cette mouvance pour retrouver le chemin d’une cohérence politique.

Les effets de la politique "sarkozienne et bushienne" aggravent la crise et font croître les oppositions. Mais des oppositions stériles si elles ne s’attaquent pas à cette question. A quand l’alliance Sarkosy-Berlusconi s’étendant à l’Europe et faisant fi de toute démocratie dans une nouvelle forme, une sorte de fascisme soft ?

La démocratie du travail, c’est la question essentielle qui doit accompagner toutes les autres.

Pierre Assante, Marseille, le 7 février 2008

http://www.bdr13.pcf.fr/Contribution-de-Pierre-Assante,5605.html?var_recherche=assante

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 04:24

Il n’y a pas de réalité universelle

sans entités particulières.

ou

l’unité contradictoire

de l’aléatoire et de la logique du processus global,

résultante de cette infinité aléatoire.

 

 

8Août10 001La multiplicité des évènements qui se produisent dans le cerveau, le corps-soi de l’individu, la multiplicité des évènements qui se produisent dans l’humanité, le processus unifié que constituent ces évènements entre la personne humaine et la société, dans la multiplicité des champs d’activité, illustrent l’unité contradictoire de l’aléatoire et de la logique du processus global, résultante de cette infinité aléatoire.

Le « génie » philosophique, celui qui équivaut à l’action révolutionnaire, consiste en une marche sur la corde raide entre le structuralisme d’un côté, la philosophie analytique de l’autre. Sans cette marche sur la corde raide, tout n’est que répétition, c'est-à-dire la mort. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas mimétisme dans nos actions. L’homme est quotidien, mimétique, poïétique disait Henri Lefebvre.

 

Structuralisme et philosophie analytique alimentent le savoir, et le font souvent avec des résultats partiels très féconds. Ils doivent cependant, pour donner un horizon opérationnel au processus de l’accumulation des savoirs, s’intégrer à la circulation globale qu’est l’humanité dans son milieu global, ce que le mouvement de pensée désigné par le terme « marxisme »,  malgré tous les culs-de-sac dans lequel ce dernier à pu s’engouffrer, sans que pour cela son fondement en soit devenu obsolète (bien au contraire), s’est efforcé de faire.....

suite du texte :

http://www.pierreassante.fr/dossier/IL_N_Y_A_PAS_DE_REALITE_UNIVERSELLE_SANS_ENTITES_PARTICULIERES.pdf

Illustration : Maison et buste de Pierre PUGET à Marseille

Suite du texte en cliquant ici

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 19:10
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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 08:14

COMMUNISME

l’administration de, par, tout un peuple

 

Heym.jpgL’histoire ne se décrète pas.

 

La direction de la société par un, des partis ne s’est pas décrétée. L’exemple de la révolution française et le processus qui a abouti à la convention, au comité de salut public, à la distribution de terres, à l’abolition des privilèges, aux réformes des mesures et des périmètres d’échange etc… le montre. La révolution athénienne de même, la révolution anglaise de même…

 

De même l’histoire des progrès sociaux, de l’introduction de droits du salariat dans les législations à la suite des conquêtes, des rapports de force qui ont précédé et permis ces droits.

 

De même les conditions des premières révolutions prolétariennes, La Commune, la révolution d’octobre et leur devenir ultérieur.

 

Ainsi, l’administration de, par, tout un peuple ( Qui ne s'est manifestée jusqu'à présent que dans de brefs et partiels moments exceptionnels, peut-on dire cela ? ) et non plus d’une avant-garde bourgeoise ou ouvrière, ou de « tout le salariat et ses alliés » ne se décrète pas.

 

Elle se prépare et se réalise(ra) dans la mesure où la volonté humaine, l'unité de l’état physique, technique, "matériels et moraux" seront « en résonance ». Cela ne se mesure pas avec des appareils de mesure.

 

marx.ch.VI 0001Evidemment, l’élargissement à tout un peuple, national, international et mondial, dans une mondialisation informationnalisée reposant sur l’initiative de la personne et des collectifs, la reconnaissance des diversités et des entités, la liberté du producteur et de toute la société du « que et comment produire », du « pour quoi produire » libéré de la propriété privée des moyens de production et d’échange, cet élargissementt est plus proche et plus souhaitable des possibilités d’aujourd’hui que celles d’hier.

 

Avec l’imbrication du village mondial et son "état technique", la gouvernance mondiale devient possible et nécessaire. C’est sans doute sur la base du travail, de son produit et de l’échange, en partant des besoins et non du profit, que cette gouvernance pourra se faire.

 

Elle est en gésine et les soubresauts du monde sont les effets de cette fécondation face aux forces opposées à cette naissance.

 

Les révolutions d’aujourd’hui nous enseignent sur celles d’hier. Elles nous renseignent au jour le jour mais aussi et surtout dans le processus long.

 

14mai10 003Ce sont les progrès vers cette vision issue des réalités et de coopérations économiques qui laissent vivre et se développer « ce qui n’est pas mesurable », qui sont nécessaire à une construction de « fronts de gauche » tendant à des « fronts populaires » ici et ailleurs.

 

Pierre Assante, lundi 7 mars 2011

 

…. « - Tu t’es opposé au relèvement des normes, Pour un peu, tu rassemblais une fraction autour de toi. Tu as pénétré dans l’entreprise  contre l’ordre de la direction du Parti et tu as mené ta propre politique, de ta propre initiative. Et pour finir, c’est toi qui as raison et nous qui avons tort. Comment donc est-ce possible ? »…

 

… «  -  Raison, tort, dit Witte. L’histoire universelle, ce n’est pas oui-oui, non-non. Mais ce que le moment présent a de positif, c’est que lorsque nous l’aurons surmonté, ainsi que celui qui suivra, nous constaterons ceci : rien ne peut plus être comme avant. Chacun devra penser par lui-même, et celui qui ne le fera pas n’aura plus droit au nom de communiste »…

 

Extrait de « Une semaine en juin, Berlin , 1953 » Stefan Heym

Première édition allemande après interdiction : 1974

Edition française : 1990

 

Biographie de Stefan Heym

La vocation littéraire d'Helmut Flieg s'éveille très tôt, alors qu'il a à peine 18 ans et est encore au lycée : il publie un poème antimilitariste qui lui vaut d'être renvoyé. Le jeune homme quitte sa ville natale pour Berlin, où il termine le lycée et commence des études de littérature allemande et de journalisme, interrompues par l'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933. Ses origines juives le contraignent à l'exil : c'est à Prague qu'il se réfugie et prend le pseudonyme de Stefan Heym. Il quitte l'Europe pour les Etats-Unis et la ville de Chicago en 1935. Il termine ses études, vit de petits boulots en même temps qu'il découvre le communisme. Son premier ouvrage, rédigé en anglais, s'intitule 'Hostages' et rencontre un grand succès dès sa publication en 1942. Un an plus tard, Heym met de côté son antimilitarisme profond et s'engage dans l'armée américaine avec laquelle il participe au Débarquement sur les plages normandes. En 1948 Stefan Heym publie 'Les Croisés', véritable best-seller évoquant la Seconde Guerre Mondiale et le communisme. Mais ses convictions dérangent à l'heure du maccarthysme, et font de lui un homme à surveiller dès les années 1950. Déçu, fatigué des pressions qu'il subit, Stefan Heym renonce à la nationalité américaine et part s'installer en RDA en 1953. D'abord flattées par le choix de l'écrivain, les autorités est-allemandes découvrent vite la nature rebelle de Heym. Ses oeuvres, véritables panflets contre les régimes totalitaires lui valent invariablement la censure, l'obligeant à publier à l'ouest. Après la chute du Mur ses fortes convictions le poussent naturellement à s'engager en politique en 1994. Elu communiste et doyen, Heym ouvre la première session parlementaire au Bundestag. Son discours enflammé sur la réunification de l'Allemagne provoque un tel scandale qu'il préfère quitter ses fonctions un an plus tard. C'est en Israël en 2001 qu'il s'éteint, juste après une conférence sur son poète préféré Heinrich Heine.

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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 09:58

René MerleNaissance d’une humanité qui s’humanise *

 

Nous redoutons tous une gouvernance mondiale. Nous la redoutons parce nous sentons bien que le capital la construit en laminant tout ce qui n’est pas mesurable.

 

Il n’était pas nécessaire en France, sinon au capital,  de laminer les cultures pour dégager une langue d’intercommunication et une culture nationale commune.

 

Pourtant, compte tenu de l’imbrication du village mondial et son "état technique", la gouvernance mondiale devient possible et nécessaire. C’est sans doute sur la base du travail, de son produit et de l’échange, en partant des besoins et non du profit **, que cette gouvernance pourra se faire.

 

Elle est en gésine et les soubresauts du monde sont les effets de cette fécondation face aux forces opposées à cette naissance.

 

Ce sont les progrès vers cette vision issue des réalités et de coopérations économiques qui laissent vivre et se développer « ce qui n’est pas mesurable », qui sont nécessaire à une construction d’un front de gauche tendant à un front populaire ici et ailleurs.

 

Comme la bourgeoisie et l’industrialisation étaient en croissance bien avant que cette dernière n’accède à sa dictature sur la société en balayant la monarchie, la classe ouvrière et le salariat dans sa AU VIOLON CITOYEN !diversité, ses besoins et leur résultantes institutionnelles ont acquis un rapport de force en progrès fluctuants mais réels dans la société bourgeoise généralisée. L’opportunisme consiste à ne pas soutenir ces transformations nécessaires et les luttes ouvrières et populaires qui les permettent, et ainsi provoquer soit l’enlisement des forces productives soit explosion anarchique du mode de production.

 

La classe ouvrière n’est pas affaiblie numériquement. Les "300 millions" d’ouvriers chinois et les autres millions de pays émergents ne sont pas moins nombreux que nos "7 millions" d’ouvriers des 30 glorieuses.

 

L’approfondissement de la qualité du salariat dans une mondialisation informationnalisée du mode de production n’est pas moins transformatrice du monde que la révolution industrielle.

 

Il y a tant à dire et à redire dans ce bouleversement-avancée pour faire avancer cette conscience commune.

 

Pierre Assante, le 5 mars 2011

 

Notes :

*   Expression prise au titre d'un article de Bernard Devert (Huma du 5.3.11).

** Ce qui est une autre façon dire : « développer ce qui n’est pas mesurable ».

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 22:28

2011 01 11 008Au moment où les communistes étaient sonnés par les 1,9% des présidentielles et l'élection triomphante de Sarkozy, j'écrivais ceci :

 

Contribution de Pierre Assante

Par Assante Pierre

Section du 8ème arr. de Marseille
Bouches du Rhône


Le 18 mai 2007

 

Section du 8ème arr. de Marseille
Fédération des Bouches du Rhône

 

Nous entrons dans une période de destruction très accélérée des rapports sociaux. Nicolas Sarkosy et son équipe ne sont que la pointe avancée de cette entreprise qui a commencé de longue date. Cette équipe pense qu’en régentant sur la base du libéralisme économique, ils vont pouvoir relancer une cohésion sociale productrice de richesses. Mais c’est une conviction et non un enrégimentement qui procure une cohérence à la société.

Leur entreprise de destruction est basée sur le pouvoir de l’actionnariat contre le salariat. L’actionnariat consiste à retirer le plus possible de profit privé au détriment du salariat, qui, lui, est l’élément créateur des richesses. Les délocalisations, les suppressions d’emploi, la répartition extraordinairement inégale des richesses est le résultat d’une telle orientation politique. D’ailleurs la meilleure illustration de l’équipe Sarkosy est bien la récupération à titre privé dont elle jouit de cette répartition extraordinairement inégale des richesses.

Les 2% obtenus par Marie Georges Buffet n’est pas le fruit des seules erreurs des communistes. C’est le signe d’une désagrégation de toute une société (et des conditions de l’élection présidentielle), où la production des richesses par le salariat est mise au dernier rang des préoccupations de cette société, salariés compris, obnubilés par une consommation médiatisée et pourtant de plus en plus restreinte pour eux, en particulier pour les plus pauvres.

Le communisme est une grande idée d’avenir. Elle n’a pas à être fondée, elle l’est déjà. Mais il lui faut reconquérir ce qui fait sa force, le salariat et ses alliés, force que la crise a transférée à la grande communication dont la campagne de Sarkosy a illustré les méthodes et les moyens gigantesques. La crise du communisme est la crise de la société. Le rassemblement des anti-libéraux ne peut se faire qu’avec les communistes et non contre les communistes. Les différences de culture des uns et des autres, leur aspiration à l’hégémonie ne peut se résoudre non par l’hégémonie d’un groupe mais par celle de la re-mise de l’homme producteur au centre de la société.

Les élections législatives peuvent être un moment de cette reconquête, en votant pour les candidats d’union anti-libérale et du PCF. Cette reconquête s’inscrira dans la durée et retrouvera toute sa force au bout de l’enrégimentement qui conduira à l’échec de la politique de l’équipe Sarkosy-MEDEF.

Pierre Assante, 18 mai 2007

 

Par la suite, je poursuivais par ceci : ici

 

http://pierre.assante.over-blog.com/ext/http://alternativeforge.net/spip.php?auteur362

 

Il s'avère que la période de destruction accélérée sus-décrite s'est bien produite et entraîne à la fois une dénormalisation et une dissolution, des multitudes de re-normalisations en gésines et certaines en construction.

 

 

Une cohérence opérationnelle de ces re-normalisations est-elle en mouvement ?

 

Quoi qu'il en soit, l'agitation du "laboratoire" société-travail ouvre une multitude de bifurcations, avec leur "voies" possibles ou pas. Mais s'il y a transformation il y a aussi continuité : nécessités des activités, complexification et appel à dé-adhérence- - - re-adhérence au prescrit, besoin d'autonomie relative en croissance rapide de la personne , libre consentement de la personne reposant sur la connaissance de sa propre activité et de la reconnaissance de son activité par la société humaine...

 

Une constante, issue de l'échange, "mouvement" de l'activité-production humaine, est bien la mesure de l'échange et sa transformation car elle peut "selon les cas" être  adhérente aux besoins ou pas, et en conséquence aux désirs moteurs de continuité et de santé. En cela tout "Das Kapital" assure la continiuité de la critique de la mesure de l'échange.

 

Je persiste et signe dans la complémentarité-unité de l'acte revendicatif, de l'acte de construction sociale, de l'acte créateur de concept.

 

La succession de ces contributions ici est l'effet de cette conviction...

 

De la communauté de réflexion et d'action, dépend une cohérence opérationnelle de ces re-normalisations.

La croissance du salariat, de la classe ouvrière de production de "biens matériels" dans les pays émergents, de l'affinement des techniques et de l'organisation du travail dans les pays développés et partout sont une donnée forte de cette réflexion-action.

 

Pierre Assante, 3 mars 2011

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 06:11

PRESENTATION DU RECUEIL « L’INDIFFERENCE »

 

L'indifférenceCe recueil d’article poursuit la réflexion sur l’activité humaine commencée dans notre précédant essai « La métamorphose du travail »

 

Il ne s’agit pas d’analyser dans le détail les transformations techniques du travail avec l’introduction de la révolution des sciences et des techniques des années 1970 à nos jours, mais d’en constater les effets, d’en tenter la synthèse et de la comparer avec l’analyse de base de Marx et d’Engels du système capitaliste dans sa jeunesse triomphante pour vérifier la permanence de cette analyse : le travail comme marchandise et sa « métamorphose », à l’instar de l’argent en capital.

 

Henry Lefebvre, Walter Benjamin, Ernst Bloch, ont poursuivi l’approfondissement du marxisme. De ses visées transformatrices. Ces articles en sont imprégnés.

 

Mais à l’instar des réponses faites par les marxistes à leurs détracteurs dans l’esprit non de polémique stérile, mais du débat qui participe à la lutte au quotidien que mène le salariat et ses alliés pour se libérer de l’exploitation, cette réponse essaie de saisir comment une certaine  « vision » de ce quotidien participe au voile jeté par l’aspect immédiat et superficiel que développe la classe dominante à travers la puissance des moyens techniques à sa disposition, et « tout simplement » à travers le mode de vie que le système impose dans sa phase actuelle.

 

Tout cela n’est pas essentiellement différent des situations du XIX° siècle, mais s’est au contraire accentué. En « sautant par-dessus » Marx pour éviter de sembler participer à une attitude dogmatique et-ou à un soutien aux crimes qui s’en sont réclamés, mais en fait pour échapper au couvercle de plomb posé par le capital sur toute parole libératrice, de nombreux auteurs ont voulu « reconstruire de zéro » l’analyse sociale.

 

Dans ces conditions, ces auteurs ont abouti, comme le disait Marx à propos de Proudhon, non à une synthèse mais à une erreur composée.

 

La recherche ergologique, c'est-à-dire la recherche pluridisciplinaire sur tous les aspects de l’activité humaine de travail utilisant l’éventail, la totalité des champs des sciences, ouvre un nouveau champ « pratique » pour passer de la spéculation et de l’empirisme à la démonstration, ce que Marx et Engels font en passant de leurs premières œuvres sur la critique de l’économie politique à « Le Capital », qui allie concepts des révolutions philosophique, anthropologique et critique quantitative et qualitative du capitalisme, et en propose une synthèse en mouvement, en évolution.

 

Cette synthèse en mouvement et en évolution n’est que le "reflet" de la réalité en mouvement, du « moment réel qui abolit l’état actuel ».

 

Yves Schwartz a été l’initiateur de ce travail de recherche sur le travail, l’ergologie, puis le « rassembleur » des efforts de recherche pluridisciplinaire. Son ouvrage « Le paradigme ergologique ou un métier de philosophe », puis les ouvrages collectifs sur « l’activité en dialogue » font passer la réflexion spéculative vers les constat « physiques », leur synthèse.

 

Nos réflexions s’inspirent beaucoup de ces recherches, non pour les « dogmatiser », mais pour contribuer à les mettre au service des luttes au quotidien et de la construction d’un devenir « sain » comme le dirait Yves Schwartz. Et aussi pour contribuer à ce qu’elles ne soit pas dévoyées et instrumentalisées, comme le système tente toujours de le faire chaque fois qu’il sent dans une pointe avancée de sa critique une menace contre son existence.

 

L’indifférence

Recueil d’articles choisis, ici

 

http://www.pierreassante.fr/dossier/L_indifference_472KB.pdf

SOMMAIRE

PAGES

 

3 CRISE DU CAPITALISME ET TRAVAIL

quelques idées sur la crise nécessaires pour en chercher l’issue.

6 Métaphore sur la

suraccumulation/dévalorisation

du capital

9 Organisation politiques, organisations syndicales, organisation du travail, ergologie, quelles relations, quels besoins ?

Sur le Manifeste pour un ergo-engagement d’Yves Schwartz

12 Pas d’ergologie sans conscience du processus du particulier au général.

15 Choses essentielles et simples 

18 DECROISSANCE

20 .Ainsi vont les choses, c’est quand elles n’existent plus que ce qui leur fait suite, longtemps après, nous fait remonter JUSQU’A elles.

Et nous entrevoyons alors les choses nouvelles en comprenant par leur relation avec ce qu’elles étaient avant leur transformation.

(5 articles)

22 De la dialectique à l’économie en passant par la politique politicienne, pour résumer « clairement» tout en perdant la saveur des choses et un peu de leur substantifique moelle.

25 REPUBLIQUE DES CONSEILS

26 « L’humanité c’est la conscience de la nature sur elle-même »

28 REPONSES A….. Septembre 2009

30 Théorie et pratique : sur le mode d’échange, la valeur et les luttes.

32 Petit rappel d’économie politique élémentaire

37 L’appétit de l’esprit 1

41 L’appétit de l’esprit 2

42  « Aquí’s l’automna d’un monde vielh »

« Voici l’automne d’un vieux monde »

45 CRITIQUE OUVERTE DU CONCEPT DE DECROISSANCE

Et sur l'utilité du débat que lance ce concept

47 Pour agir socialement

51 Donner envie dit-on aujourd’hui

55 La circulation internationale

58 Au sujet de : QU’EST-CE QUE CETTE JEUNESSE QUI SE MAINTIENT DANS LE NON-AGIR ?

59 Quand les « masses » se « barbarisent » ? :

62 Communication.

 

Suite  sur ce lien : http://www.pierreassante.fr/dossier/L_indifference_472KB.pdf

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 08:23

De la métaphore du fruit qui mûrit à la mondialisation (1),

En passant par Marx, Feuerbach, une réflexion tout à fait « pratique ».

 

congrès 2009« La dure cristallisation du quotidien nous met en demeure

de rejeter les transformations illusoires (par l’art ou l’image)

et de transformer effectivement le quotidien. » Henri Lefebvre.

 

« Face au pôle de la cité et au pôle du marché,

un pôle de l’activité, sans lequel l’homme serait hors-jeu

et l’histoire regardée comme une mécanique. » Yves Schwartz.

 

…….La métaphore utilise l’image d’un phénomène connu pour tenter de décrire une nouvelle représentation de la réalité. Elle ne peut ainsi qu’avoir les défauts dont parle Alain Duparquet (2) et contre lesquels il nous met en garde. Une métaphore ne peut se suffire à elle-même et elle a besoin d’autres métaphores (3) qui la contredisent et attaquent la question traitée sous des angles différents.

……..Soit on considère les écrits de Marx comme un dogme, surtout si on les ignore ; soit comme une vision des possibles (ce qu’il déduit de sa « méthode d’investigation dialectique »). Ce qui n’empêche pas, le contraire est impossible, un « jugement de valeur ».

La vision de l’action sur la société décrite dans « L’idéologie allemande », partie « Feuerbach », en particulier les pages 63-64 des Editions sociales, 1968, est citée souvent limitée au passage « Le communisme n’est pour nous…existant » (page 64)..

Il est clair que la partie qui suit et surtout celle qui précède touchent à l’idée que le communisme est une transformation MONDIALE. Cela a toujours gêné les partis nationaux parce que la culture populaire populiste n’envisageait pas le communisme comme un processus de la mondialisation, mais un état des choses dépendant du « grand soir » (4)..

Ainsi renoncer au grand soir équivalait, équivaudrait, à renoncer à toute action révolutionnaire. Pour reprendre la métaphore du fruit qui mûrit, sa négation par son « pourrissement », sa « négation de sa négation » par l’arbre, on ne peut atteindre une maturité sans que le processus de maturation ait eu lieu. On peut accélérer le processus avec d’ailleurs le danger de détruire le fruit par maladresse. Mais on ne peut en faire abstraction. La maturation d’un fruit n’a qu’une voie unique lorsqu’elle réussit (observation empirique). Un processus social a certainement des bifurcations bien plus nombreuses et complexe (observation militante de nombreuses générations), si l’on s’en tient à cette métaphore.

La question de Marx n’est pas « quelle recette pour faire le communisme ? », mais : quelle intervention humaine dans le processus (5), quel processus, ajustement de l’intervention humaine au fur et à mesure de la vérification ou-et de l’infirmation de la prospective et de l’action sur le processus. Et on peut dire aussi, abandon éventuel de la vision acquise et de l’action entreprise à un moment historique sur le processus. Lénine en a donné l’exemple, à contrario de ses successeurs.

Ceci dit, comme tous les humains, lorsque Marx pense et agit (c’est un même mouvement, un rapport dialectique de plus !), il dé-adhère sur un temps du « sujet concret », pas par spéculation gratuite, mais pour répondre à un besoin propre qui dépend de la  transformation sociale elle-même. Et il le fait avec une grande aptitude à penser ces questions.

Si je m’en tiens à mon propre jugement de valeur, dans ce moment de ma propre histoire, laquelle fait partie de l’histoire humaine, comme tout un chacun, ce passage sur « Feuerbach » (6) est à mettre en relation aujourd’hui dans toutes les expériences de la vie. Cela me paraît un besoin collectif de premier ordre dans notre période historique (pardonnez ces répétition voulues, ça vaut marqueur !).

 

Une parenthèse (et non une critique) sur une erreur que le vocabulaire de Marx entraîne par l’usage de l’adjectif « matérialiste » qu’il accole souvent, par exemple à « conditions d’existence matérielles ». Les conditions d’existence sont les conditions d’existence. Elles ne peuvent être que matérielles. La pensée est matérielle. Gramsci avait un vocabulaire plus serré, c’était une période d’acquis plus avancée du marxisme par rapport à ses interlocuteurs. Il en est de même des adjectifs « concret » et « abstrait ». Tout est concret, et le concept d’abstrait peut être utilisé pour différencier, dans des « études de cas », par exemple pour une idée qui n’a pas eu d’effet « tangible », ou-et qui n’est encore qu’un objet de l’imagination ; il n’en est pas de même de la représentation mentale d’un objet existant lui-même tangible, et de la pensée elle-même qui n’est pourtant pas tangible (sauf vaguement à l’IRM depuis peu, mais pas pour le premier venu). Mais cette parenthèse demande un meilleur développement, plus de clarté (ce qui n’est pas facile lorsqu’on « simplifie » de cette façon) ; ce n’est là qu’une petite mise en garde et dont l’objet restera éternellement ouvert au fur et à mesure de l’extension des connaissances. Et Marx adressait par écrit pour la première fois (connue) ces pensées aux autres humains. Il devait donc utiliser le vocabulaire existant avant sa découverte, qui pouvait être compris et qui, entre nous, n’a guère changé depuis (7), dans ce domaine, pas plus que les rapports de productions n’ont changé en ce qui concerne les rapports stérilisants de domination.

Soit nous acceptons l’état de choses, pensant qu’il peut rester immuable sans dommage pour notre vie quotidienne, notre santé (au sens large) dans la société. Soit nous partageons l’idée que sans mouvement la bicyclette tombe (et ça s’avère vrai même lorsqu’elle semble immobile !).

Nous ne développons les services publics que si nous développons la conscience qu’ils sont une propriété collective, qu’ils sont notre propriété. Mais nous développons cette conscience d’abord par la pratique (le terme de « pratique » commence à être plus précis mais garde encore cette double confusion). Autre illustration : l’union, l’alliance (politique, familiale etc.)…n’est ni une addition ni une fusion, et leur conception ne résulte pas du syncrétisme. L’union c’est un rapport social, un mouvement qui entraîne une multitude de mouvements et un « mouvement résultante ». Dans cette mobilité, l’intelligence humaine intervient dans les choix, sur les choix et les nécessités.

 

L’amour de l’intervention humaine est l’amour des humains, des autres et de soi-même. Il se manifeste dans la solidarité « concrète » (obligé d’utiliser ce terme imprécis pour une question très précise) comme dans le sentiment de solidarité. Reprenons donc cet énoncé de Marx sur la « mondialisation », ces fameuses pages 63-64, relisons un peu plus de Marx, et des écrits et commentaires actuels de toutes opinions avec ça en tête, et « rencontrons-nous » pour construire ce qui dans le « mouvement social » participe non au grand soir, mais à la maturation sociale, aux processus vitaux, pour soi et pour les autres.

Cette vision est optimiste pas seulement au sens « moral », mais au sens « concret », celle de la réalité qui nous donne vie.

Une maturation générale (qui n’est pas la fin des processus, ça c’est une autre question, ou plutôt la même mais un peu plus loin de notre portée), passe par une multitude de maturations ; les siennes propres à l’individu, l’activité humaine est d’abord celle de chacun. Produire la vie c’est produire les bases « matérielles » de la vie. Les bases de la vie humaine contiennent, dans leur unité humaine mouvante, (pas en addition mais en unité du corps et en unité de la société humaine et en unité des deux) celles de l’existence « minérale, atomique », celles de la vie animale, et celles propres à l’humain dont la complexité et la diversité de souffrent aucunes réductions.

Disons plus simplement : le communisme reste une interrogation. La vie entière est une interrogation. Nous ne pouvons pas vivre (vivre, c'est-à-dire ne pas mourir),  sans nous interroger à chaque instant sur les choix de nos gestes quotidiens et sur les conditions générales qui peuvent  les induire. L’état de guerre généralisé, nous pouvons le considérer comme l’opposé de la mise en commun, l’opposé de la mise en cohérence commune des l’activités humaines. Dès ses premières « conclusions » à partir de sa « méthode d’investigation dialectique » (terme de Marx pour son ouvrage‘le Capital’ ), Marx a mis en relation  l’idée de communisme et celle de mondialisation. Cette interrogation nous impose celle des choix « pratiques »

 

Pierre Assante, Marseille, 17 août 2006.



Notes :

(1) Nouvelle démonstration du mondialisme capitaliste : l’achat d’une société chinoise par SEB et ses suppressions d’emplois. Une étude d’ouverture privée d’une mine de charbon avec sa centrale électrique dans la Nièvre à renforts de milliards d’euros alors que des milliards d’euros sont engloutis par l’ennoyage à Gardanne, malgré l’opposition et les luttes des mineurs, de la population, des syndicats et de la mairie communiste (concurrence et rentabilité capitaliste !). Pourtant, « Le communisme n’est empiriquement possible que comme l’acte « soudain » et simultané des peuples dominants, ce qui suppose à son tour le développement universel de la force productive et les échanges mondiaux étroitement liés au communisme », Karl Marx,L’idéologie Allemande, Feuerbach .

(3) « La dure cristallisation du quotidien nous met en demeure de rejeter les transformations illusoires (par l’art ou l’image) et de transformer effectivement le quotidien. Henri Lefebvre », Métaphilosophie.

(4) Et parce que sur un espace « économique » national vaste, un état des échanges pouvait laisser penser qu’il constituait un « monde » en soi, en attendant la maturation conjointe dans les autres espaces humains de notre terre

(5) « Face au pôle de la cité et au pole du marché, un pole de l’activité, sans lequel l’homme serait hors-jeu et l’histoire regardée comme une mécanique. Yves Schwartz », Travail et Ergologie.

(6) En voici un tout petit extrait pour mettre en goût ceux qui ne l’ont pas lu : « …d’autre part, ce développement des forces productives (qui implique déjà que l’existence empirique actuelle des hommes se déroule sur le plan de l’histoire mondiale au lieu de se dérouler sur celui de la vie locale), est une condition pratique préalable absolument indispensable, car, sans lui, c’est la pénurie qui deviendrait générale, et, avec le besoin, c’est aussi la lutte pour le nécessaire qui recommencerait et l’on retomberait fatalement dans la même vieille gadoue. Il est également une condition pratique sine qua non, parce que des relations universelles du genre humain peuvent être établies uniquement par ce développement universel des forces productives et que, d’une part il engendre le phénomène de la masse « privée de propriété » simultanément dans tous les pays (concurrence universelle), qu’il rend ensuite chacun d’eux dépendant des bouleversements des autres et qu’il a mis enfin des hommes empiriquement universels, vivant l’histoire mondiale à la place des individus vivant sur le plan local. Sans cela : 1° le communisme ne pourrait exister que comme phénomène local ; 2° les puissances des relations humaines elles-mêmes n’auraient pu se développer comme puissances universelles et de ce fait insupportables, elles seraient restées des « circonstances » relevant de superstitions locales, et 3° toute extension des échanges abolirait le communisme local. Le communisme n’est empiriquement possible que comme l’acte « soudain » et simultané des peuples dominants, ce qui suppose à son tour le développement universel de la force productive et les échanges mondiaux étroitement liés au communisme.

Le communisme n’est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel  qui abolit l’état actuel. Les conditions de ce mouvement résultent des prémisses actuellement existantes…. »

J’ajouterai qu’un mouvement humain est affaire de générations humaines, et que l’intervention individuelle de « maturation » dans la collectivité des mouvements a des effets pour l’individu, dans lesquels le libre arbitre a une autonomie relative, mais une autonomie dont dépendent et qui dépendent de l’envie et le plaisir de vivre.

(7) Qu’il soit question de l’usage populaire ou de l’usage philosophique de ces mots, la question se pose. Le débat sur « travail concret » et « travail abstrait » semble en témoigner.

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 16:52

WALTER JENJAMIN"L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité" est le titre d'un article essentiel de Walter Benjamin.

 

Cet article débute par une citation de Paul Valéry de 1934 dont voici une phrase : "...Il y a dans tous les arts une partie physique qui ne peut plus être regardée ni traitée comme naguère, qui ne peut plus être soustraite  aux entreprises de la connaissance et de la puissance moderne. Ni la matière, ni l'espace, ni le temps ne sont depuis vingt ans ce qu'ils étaient depuis toujours. Il faut s'attendre à de si grandes nouveautés..."

 

Quelle vision si anticipatrice, pour nous qui avons vu cette reproductibilité exploser avec l'informationnalisation !

 

La vision de Benjamin, partant de l'art, va bien au-delà, comme lorsque Marx situe l'art dans le contexte général, c'est un essai de syntèse de sa vision du processus humain dans sa totalité sensible. La reproductibilité de l'art est aussi le développement des techniques de reproductibilité de tous les produits humains. Dans l'aliénation de l'activité et les libérations dont les temps ouvrent les portes.

 

Il en est de même pour le développement de cette question dans l'article de Walter Benjamin de 1939 (dernière version, à l'orée de l'apogée de la domination hitlérienne sur l'Europe) et qui débute ainsi :

 

"...lorsque Marx entreprit l'analyse du mode de production capitaliste, ce mode de production était à ses débuts. Marx orienta ses analyses de telle sorte  qu'elles reçurent valeur de pronostic. Il remonta aux rappots fondamentaux de la production capitaliste et les représenta de telle façon  qu'ils révélèrent ce qu'on pouvait encore, dans l'avenir, attendre du capitalisme. La conclusion fut qu'on pouvait en attendre une exploitation renforcée des prolétaires, mais finalement aussi l'instauration de conditions qui rendent possible sa propre supression..."

 

Et s'achève ainsi :

 

"...Au temps d'Homère, l'humanité s'offrait en spectacle aux dieux de l'Olympe; c'est à elle-même aujourd'hui qu'elle s'offre en spectacle. Elle s'est suffisamment aliénée à elle-même pour être capable de vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de tout premier ordre. Voilà l'esthétisation de la politique que pratique le fascisme. Le communisme y répond par la politisation de l'art..."

 

 

...la suite : ici (7 pages extraites de l'article)

 

http://www.pierreassante.fr/dossier/Bloch_l_oeuvre%20d_art_a_l_epoque_de....pdf

 

Pierre Assante, 24 février 2011

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 06:33

Reprise de la note d'un article précédent 

sur le Chapitre VI de "Das Kapital" de Marx (du Vendredi 18)  

 

marx.ch.VI 0001Marx nous a habitués à des sommes synthétiques propres à la pensée dialectique développée qui est la sienne. Mais ce chapitre VI est une telle somme synthétique si condensée, qu’il faut bien la connaissance du développement de Das Kapital pour la saisir mieux. C’est peut-être la raison essentielle ou une raison essentielle de sa non publication dans l’édition du livre I... Ce condensé permet un survol profond d’un ensemble « visionnaire » que la société de notre temps est loin d’avoir assimilé et sur lequel il nous faut revenir sans cesse pour ne pas « décrocher » d’une vision critique de par l’état de subordination où nous tient cette société ; cela tant que ce mode de production et d’échange ne sera pas dépassé.

Les dernières pages (De « mystification du capital » à la fin) de ce chapitre VI (qui ne sont pas sur l’extrait de ce blog), de ce brouillon, où Marx peut se "laisser aller" au-delà de la "démonstration pédagogique rationnelle", nécessaire, obligatoire, est assez extraordinaire et entrent tout à fait dans une vision dialectique -ergologique- de l'activité. Elles montrent à quel point Marx est loin des schématisations (même s'il a dû comme tout un chacun y tomber parfois lui-même, par "la force des choses") qui ont fait l'objet de sa pensée dans les aléas du processus d'organisation du prolétariat. Organisation qui se poursuit avec et « en berliguerparallèle » à la réorganisation ininterrompue du travail dans la production mondiale, et les grandes sources de main d’œuvre grandes productrices de plus-value, en unité avec les secteurs plus développés technologiquement et scientifiquement des forces productives.

Car la classe ouvrière au sens strict continue de croître globalement, même si son poids relatif diminue dans le salariat dans les pays les plus développés qui peuvent d’ailleurs être en passe de perdre leur « avance de développement", contradiction du "développement inégal". Et le salariat de se généraliser, même et surtout dans la précarité qu’entraîne le développement du capital et d’un rapport de force provisoirement mis à mal par cette réorganisation générale mondialisée, antichambre possible du 1844communisme, de la conscience humaine collective développée, généralisée.

La "capitalisation" de l'activité y a un double et unique sens : à la fois "l'accumulation" et la "naturalisation", comme au sens par exemple d'une l'image de "naturalisation administrative", à laquelle on n'échappe pas d'une façon ou d'une autre, quelques soient nos rapports "matériels et moraux" à la chose lorsqu'on appartient de gré ou de force à une entité, avec les contradictions internes isolées ou générales de cette "accumulation-naturalisation", contradiction niant une vraie naturalisation, celle de l'homme avec la nature et celle de la nature dans l'homme...et non une naturalisation au capital.

bloch principe espéranceEn ce sens, il y a là une démonstration de la continuité de la pensée marxiste avec les manuscrits de 1844..., les Thèses sur Feuerbach..., L'introduction de 1859..., Le Capital..., il y a processus de pensée dans lequel l’anthropologie matérialiste fait base aux « sciences dures » contenues dans « Le Capital » et qui en font une démonstration (comme l'affirme Marx) succédant à un empirisme qui a déjà donné toute sa vision concrète et aussi toutes les aspirations et le principe espérance qu’il contient. En ce sens ce chapitre est aussi une part forte du courant chaud de "Le Capital »

Pierre Assante, 18 février 2011

Voici 12 pages extraites de la présentation (les 4 premières) et du texte de Marx, traduit selon des critères expliqués dans l’ouvrage, et qui évidemment ne sont pas neutres, comme tout acte humain :  ici

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 09:59

marx.ch.VI_0001.jpgIntéressante édition qui nous permet de suivre la pensée-Marx dans son évolution, dans le processus de construction conceptuelle sur le capital.

C'est la seule partie conservée de l'ultime manuscrit préparatoire à la rédaction de DAS KAPITAL.

Entre autre, des passages qui donnent des éléments supplémentaires sur « travail productif » et « travail improductif ». Attention, il ne s’agit pas là de formules à appliquer comme un calque sur l’analyse de « l’objet travail », mais de voir comment Marx imagine les différentes « fonctions travail » dans le processus de production et d’échange des biens « matériels et moraux » produits de l’activité humaine dans le capitalisme *. « Correspondance » complexe entre le mode de production et ce qu’il induit dans la réalité concrète du producteur, du possédant du capital et du vendeur de la force de travail, dans leur unité et les différents angles de vision et leur synthèse.

 

Voici 12 pages extraites de la présentation (les 4 premières) et du texte de Marx, traduit selon des critères expliqués dans l’ouvrage, et qui évidemment ne sont pas neutres, comme tout acte humain :  ici

http://www.pierreassante.fr/dossier/Marx_ch.VI_extrait12pages_639KB.pdf

Pierre Assante, Vendredi 18 février 2011

jan10 001Note : * Marx nous a habitués à des sommes synthétiques propres à la pensée dialectique développée qui est la sienne. Mais ce chapitre VI est une telle somme synthétique si condensée, qu’il faut bien la connaissance du développement de Das Kapital pour la saisir mieux. C’est peut-être la raison essentielle ou une raison essentielle de sa non publication dans l’édition du livre I... Ce condensé permet un survol profond d’un ensemble « visionnaire » que la société de notre temps est loin d’avoir assimilé et sur lequel il nous faut revenir sans cesse pour ne pas « décrocher » d’une vision critique de par l’état de subordination où nous tient cette société ; cela tant que ce mode de production et d’échange ne sera pas dépassé.

Les dernières pages (De « mystification du capital » à la fin) de ce chapitre VI (qui ne sont pas sur l’extrait de ce blog), de ce brouillon, où Marx peut se "laisser aller" au-delà de la "démonstration pédagogique rationnelle", nécessaire, obligatoire, est assez extraordinaire et entrent tout à fait dans une vision dialectique -ergologique- de l'activité. Elles montrent à quel point Marx est loin des schématisations (même s'il a dû comme tout un chacun y tomber parfois lui-même, par "la force des choses") qui ont fait l'objet de sa pensée dans les aléas du processus d'organisation du prolétariat. Organisation qui se poursuit avec et « en parallèle » à la réorganisation ininterrompue du travail dans la production mondiale, et les grandes sources de main d’œuvre grandes productrices de plus-value, en unité avec les secteurs plus développés technologiquement et scientifiquement des forces productives.

Car la classe ouvrière au sens strict continue de croître globalement, même si son poids relatif diminue dans le salariat dans les pays les plus développés qui peuvent d’ailleurs être en passe de perdre leur « avance de développement", contradiction du "développement inégal". Et le salariat de se généraliser, même et surtout dans la précarité qu’entraîne le développement du capital et d’un rapport de force provisoirement mis à mal par cette réorganisation générale mondialisée, antichambre possible du communisme, de la conscience humaine collective développée, généralisée.

 

La "capitalisation" de l'activité y a un double et unique sens : à la fois "l'accumulation" et la "naturalisation", comme au sens par exemple d'une l'image de "naturalisation administrative", à laquelle on n'échappe pas d'une façon ou d'une autre, quelques soient nos rapports "matériels et moraux" à la chose lorsqu'on appartient de gré ou de force à une entité, avec les contradictions internes isolées ou générales de cette "accumulation-naturalisation", contradiction niant une vraie naturalisation, celle de l'homme avec la nature et celle de la nature dans l'homme...et non une naturalisation au capital.

 

En ce sens, il y a là une démonstration de la continuité de la pensée marxiste avec les manuscrits de 1844, les Thèses sur Feuerbach, etc., il y a processus de pensée dans lequel l’anthropologie matérialiste fait base aux « sciences dures » contenues dans « Le Capital » et qui en font une démonstration (comme l'affirme Marx) succédant à un empirisme qui a déjà donné toute sa vision concrète et aussi toutes les aspirations et le principe espérance qu’il contient. En ce sens ce chapitre est aussi une part forte du courant chaud de "Le Capital »

P.A.,18 février 2011

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 08:25

Que savez-vous de nos vies en miette ?

4 pages à lire absobument dans l'Humanité d'aujourd'hui.

 

2011-02-15-002.jpg

Il n'y a pas d'activité humaine qualifiée, de production des biens et des services indispensables à notre vie sans métiers dits "non qualifiés". Expression qui donne la mesure du mépris subi par ces personnels.

 

« L'ignorance » par la société de cette masse de travailleuses, travailleurs, qui ne sont  reconnus en rien, est mortelle pour l’activité humaine et ce n'est pas un hasard s’ils connaissent par contre la précarité en masse.

 

La société doit s'acheminer rapidement vers l'abolition d'une division du travail basée sur le marché du travail, sur la mesure qualitative de la valeur, sur la mesure marchande et plus précisément capitaliste de la valeur.

 

Cette division qui correspondait à des modes de production de pénurie est entrée avec la mécanisation, l'automatisation de la production, l'échange, la gestion mondialisés dans une capacité d'abondance dans laquelle elle (la division de classe du travail) est devenue totalement anachronique.

 

Les mesures économiques, institutionnelles, culturelles que doivent prendre les forces de transformation sociale ne peuvent être que des transitions vers cet objectif sans quoi elles seront un échec.

 

Il n’y a pas d’autre voie que ce progrès, même si il doit se décliner dans la diversités, la multiplicité des possibilités et des cultures, et sinon seule une destruction massive des forces productives par des régressions de toutes sortes peuvent « résoudre », si l’on peut dire, la contradiction du mode de production et d’échange actuel.

 

Pierre Assante, le 15 février 2011

 

Lire aussi :  sur les T.O.S. et une traduction accompagnée d'une petite biographie

 

Un des articles sur le blog de Ixchel Delaporte : ici 

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 19:56
La chaîne et la trame du tissage social

Y.Schwartàtransformer2La trace de la main et l’objet herminette du néolithique.

dimanche 10 décembre 2006, par Pierre Assante

Une contribution pour mettre l’accent sur la relation entre l’effet de réseau humain et la complexité du travail

J’utilise dans ce texte la métaphore développée par Yves Schwartz sur le travail sur métier à tisser : la trame constituant la norme de l’activité et la chaîne l’activité à partir de la norme. En imaginant l’évolution de la norme elle-même et bien sûr les variations, la créativité de l’activité à partir de la norme elle-même en mouvement.

 

"C’est en découvrant l’anatomie de l’homme que nous comprenons celle du singe" dit approximativement (je résume !) Marx. C’est-à-dire que dans le phénomène ultérieur, plus avancé, que l’on vit, nous pouvons comprendre les phénomènes précédents et éclairer en retour les possibles du devenir. « C’est en voyant le fonctionnement du capital que nous pouvons comprendre la rente foncière », dit-il. Les bifurcations de la société, comme leurs résultats sur notre mode de pensée, nous les considérons comme des phénomènes éternels (phénomènes physiques de longue durée comme le lever du soleil chaque matin) ou au contraire que tout peut être changé d’un claquement de doigts parce que nous l’avons voulu ainsi.

Le rôle de la propriété, il nous faut la comprendre dans ses manifestations d’aujourd’hui pour comprendre quel rôle elle a joué dans le développement de la société. Il ne s’agit pas seulement de la propriété des grands moyens de production, mais de l’usage de tout ce que l’espèce humaine produit (production-échange). C’est le choix de l’usage des objets produits qui fait de la propriété une richesse sociale ou un handicap social. Marx souligne le rôle positif de la richesse, il ne la condamne pas. Il s’en prend à la propriété, non à la richesse, il souligne qu’échange est production, production et rapports sociaux, essence de l’humain.

La dévalorisation du travail gagne à ce point du terrain et fait le lit d’une sorte de coup d’état que nous préparerait autoritairement ou en douceur les prochaines élections présidentielles dont la candidature de Nicolas Sarkozy est un révélateur puissant. Et à laquelle il nous faut répondre, chacun à notre façon, en fonction de nos propres activités.

La réponse de Revuz Trémolières (Travail et Ergologie, Y. Schwartz et Louis Durrive, Collectif, Editions Octarès) sur la question de nécessité (besoin) et désir sur la question du travail répond à ce détournement des travaux de recherche des ergologues qui a gagné y compris partiellement des organisations ouvrières.

Je regrette de ne pas avoir assez insisté jusqu’à présent sur cet aspect de réponse à la question du désir, question juste et sérieuse mais aussi tarte à la crème facile et qui répond tout à fait aux besoins d’un patronat et d’un Etat qui réorganise le travail en fixant, figeant des hiérarchies sociales dans la pratique du travail et dans les têtes (et l’encadrement et les salaires), qui normalise cette pensée (le consommateur libre et le producteur soumis) dans le vécu au travail et dans toute l’activité.

La trame, de plus en plus, les pouvoirs concrets et abstraits du patronat et de l’Etat nous en imposent la forme parce qu’ils possèdent les techniques pour les construire avec nous à notre corps défendant. Ce n’est pas nouveau, mais c’est tellement plus efficace et terriblement plus efficace pour leurs choix qu’il fut un temps. Nous lisons chaque jour ou entendons des déclarations de ce patronat et de cet Etat dénonçant la précarité ou l’insuffisance de la recherche dans le même temps où ils retirent les moyens d’y remédier et créent ceux de les aggraver.

L’évolution du capitalisme, son affranchissement des forces « physiques » humaines, de la dextérité « artisanale » et de la parcellisation de la conceptualisation de la production ont libéré un temps les forces productives. Mais cet « affranchissement » a aussi libéré le pouvoir du capitalisme du contrôle et de l’initiative du producteur-consommateur, il a libéré le capital de la production ou du moins d’un lien immédiat avec la production qui évitait de couper celle-ci des moyens qui la permettent, ce qui est la raison d’une crise qui va s’accélérer, s’amplifier. On ne peut laisser aller les choses sous peine d’un effondrement social. Cette crise doit être l’occasion de construire une alternative à un mode de production entré en contradiction violente avec lui-même.

La question des grands moyens de production : peut-on tolérer qu’un premier ministre de gauche, par rapport aux licenciements de Michelin réponde « qu’un Etat ne peut pas tout », ce qui est en un sens, partiellement, vrai, mais qu’il considère que cette affirmation comme une réponse a refermé la question et n’a pas été sans conséquence sur la suite des évènements. Ce type de comportement ouvre la voie à la même réponse à toutes les autres questions sur l’équilibre « naturel » et « social » (qui sont la même chose) de la planète.

La question des grands moyens de production, oui, mais pas seulement. L’humanité, la personne humaine ne peut échapper à un questionnement sur la propriété. Y renoncer par opportunisme ne comporte pas moins de danger que la politique dite de « partageux ». Se cacher le visage devant la réalité qu’est la propriété au XXI° siècle ne nous éclaire pas sur cette trace de la main, son rôle, son usage, son essence. Les réformes de l’enseignement ont d’ailleurs buté sur l’opposition du concept d’usage, oppositions doublement conservatrices des réformateurs mal intentionnés comme des défenseurs du système éducatif et de ses acquis positifs qui campent sur ces acquis . Il y a un lien essentiellement fort entre cette trace de main et l’enseignement, détourné par les promoteurs-« simplificateurs » du « nouvel apprentissage » ou des « socles » scolaires.

Dans l’action quotidienne, le travail quotidien, l’action sociale et revendicative... il y a la réponse à ces questions à condition qu’elle soit liée à cette vision que l’humain est en une seule réalité « quotidien, mimétique, et poïétique » (Henri Lebebvre), sans mutilation d’une part de cette réalité. Les « simplificateurs » qui trouvent leur intérêt à courte vue à cette simplification sont au pouvoir. « Donner tout le pouvoir à l’activité humaine », est-il suffisamment complexe pour illustrer ou exprimer une volonté de remède à la maladie ? Certainement pas. Mais partir de là pour remplir en commun le contenant de cette formule (Jaurès disait qu’il faut se méfier des formules), sans doute. Mon réseau d’aiguilles aimantées achève son mouvement par un retour au même équilibre, comme le dit justement Janine Guespin. Seule une action sur le dispositif peut le transformer et une action consciente (collective en ce qui concerne la société) peut le transformer pour atteindre un but particulier. Action consciente du réseau sur lui-même.

Pierre Assante

Marseille, le mardi 5 décembre 2006

Illustration : un débat sur le travail organisé avec Yves Schwartz par l'association FTP.

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 10:29

"...La dévalorisation du travail gagne à ce point du terrain et fait le lit d’une sorte de coup d’état que nous préparerait autoritairement ou en douceur les prochaines élections présidentielles dont la candidature de Nicolas Sarkozy est un révélateur puissant. Et à laquelle il nous faut répondre, chacun à notre façon, en fonction de nos propres activités..."

Fig.4

 

L'intégralité  de cet article publié par ESPACES MARX en décembre 2006, dont est tiré l'extrait ci-dessus, vous la trouverez en cliquant :  ici

 

 

 

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 06:58

Le communisme est la forme nécessaire et le principe énergétique du futur prochain, mais le communisme n'est pas en tant que tel le but du développement humain, - la forme de la société humaine.

 

1844A partir de ce titre extrait du texte de Marx on peut imaginer tout le développement de l’œuvre d’Ernst Bloch. Mais il faut se souvenir que Bloch connaissait parfaitement les découvertes de base de Marx en matière de critique de l’économie politique : plus value, baisse tendancielle du taux de profit, mesure quantitative de la valeur (1)….. , et non comme des formules mais comme abstractions tirées de la réalité complexe, infinie et énigmatique des échanges humains et restituées à la pratique opérationnelle d’action de transformation sociale consciente. Voir ci-dessous une demi page en allemand et la traduction en français de la même citation.

 

(1) Lorsqu’une partie des intellectuels et l’intellectuel collectif que constitue l’organisation  politique du salariat, conjointement à l’approfondissement et mise à jour de la science, enseigneront massivement, auront le courage d’enseigner ces données de base sans craindre d’être « ringards », et non leurs seules recherches personnelles, leur discours deviendra compréhensible et nous serons près des solutions politiques auxquelles nous aspirons.

 

Citation du texte allemand et au-dessous en français :

 

« Indem aber für den sozialistischen Menschen die ganze sogenannte Weltgeschichte nichts anders ist als die Erzeugung des Menschen durch die menschliche Arbeit, als das Werden der Natur für den Menschen, so hat er also den anschaulichen, unwiderstehlichen Beweis von seiner Geburt durch sich selbst, von seinem Entstehungsprozeß. Indem die Wesenhaftigkeit des Menschen und der Natur, indem der Mensch für den Menschen als Dasein der Natur und die Natur für den Menschen als Dasein des Menschen praktisch, sinnlich anschaubar geworden ist, ist die Frage nach einem fremden Wesen, nach einem Wesen über der Natur und dem Menschen – eine Frage, welche das Geständnis von der Unwesentlichkeit der Natur und des Menschen einschließt – praktisch unmöglich geworden. Der Atheismus, als Leugnung dieser Unwesentlichkeit, hat keinen Sein mehr, denn der Atheismus ist die Negation des Gottes und setzt durch diese Negation das Dasein des Menschen; aber der Sozialismus als Sozialismus bedarf einer solchen Vermittlung nicht mehr; er beginnt von dem theoretisch und praktisch sinnlichen Bewußtsein des Menschen und der Natur als des Wesens. Er ist positives, nicht mehr durch die Aufhebung der Religion vermitteltes Selbstbewußtsein des Menschen, wie das wirkliche Leben positive, nicht mehr durch die Aufhebung des Privateigentums, den Kommunismus, vermittelte Wirklichkeit des Menschen ist. Der Kommunismus ist die Position als Negation der Negation, darum das wirkliche, für die nächste geschichtliche Entwicklung notwendige Moment der menschlichen Emanzipation und Wiedergewinnung. Der Kommunismus ist die notwendige Gestalt und das energische Prinzip der nächsten Zukunft, aber der Kommunismus ist nicht als solcher das Ziel der menschlichen Entwicklung – die Gestalt der menschlichen Gesellschaft. » Marx, 1844.

 

Bloch.jpg« Mais, pour l'homme socialiste, tout ce qu'on appelle l'histoire universelle n'est rien d'autre que l'engendrement de l'homme par le travail humain, que le devenir de la nature pour l'hom­me ; il a donc la preuve évidente et irréfutable de son engendrement par lui-même, du proces­sus de sa naissance. Si la réalité essentielle de l'homme et de la nature, si l'homme qui est pour l'homme l'existence de la nature et la nature qui est pour l'homme l'existence de l'hom­me sont devenus un fait, quelque chose de concret, d'évident, la question d'un être étranger, d'un être placé au-dessus de la nature et de l'homme est devenue pratiquement impossible - cette question impliquant l'aveu de l'inessentialité de la nature et de l'homme. L'athéisme, dans la mesure où il nie cette chose secondaire, n'a plus de sens, car l'athéisme est une néga­tion de Dieu et par cette négation il pose l'existence de l'homme; mais le socialisme en tant que socialisme n'a plus besoin de ce moyen terme. Il part de la conscience théoriquement et pratiquement sensible de l'homme et de la nature comme de l'essence. Il est la conscience de soi positive de l'homme, qui n'est plus par le moyen terme de l'abolition de la religion, comme la vie réelle est la réalité positive de l'homme qui n'est plus par le moyen terme de l'abolition de la propriété privée, le communisme. Le communisme pose le positif comme néga­tion de la négation, il est donc le moment réel de l'émancipation et de la reprise de soi de l'homme, le moment nécessaire pour le développement à venir de l'histoire. Le communisme est la forme nécessaire et le principe énergétique du futur prochain, mais le communisme n'est pas en tant que tel le but du développement humain, - la forme de la société humaine. » Marx, 1844

 

La question n'est pas tant sur l'athéisme, bien que ça le resitue, mais sur le fait que le communisme et la société communiste n'est qu'un outil nouveau dans l'humanisation de la nature et la naturalisation de l'homme, (l'humanisme, et non cet « humanisme » de classe qui est notre modèle actuel) que l'homme crée et non un but.

 

Commencer par les fins c'est peut-être cela : ne pas prendre l'outil pour le but et ne pas faire de l'outil le but, ce qui éviterait peut-être de se perdre dans l'action destructrice ou au contraire dans l'inaction. Une question de santé collective, en quelque sorte, sans normes rigides opprimantes, ni "sans foi ni loi".

 

Au quotidien, c'est sans doute une question militante, plus instinctive que pensée, pour ce que nous sommes aujourd'hui en tout cas.

  

Pierre Assante, 5 novembre 2009.

http://www.emigrazione-notizie.org/downloads.asp?id=198

 

http://www.emigrazione-notizie.org/public/upload/LA_METAMORPHOSE_DU_TRAVAIL_Pierre_Assante.pdf

 

« ….En résumé : les causes, bien qu’elles ne doivent pas être exagérées en un sens mécaniste, sont, dans les choses, les présupposés d’une réalisation possible qui ne s’accomplit pas sans l’intervention du sujet. C’est ainsi que le capitalisme développe en son sein les conditions d’un passage révolutionnaire au socialisme, mais on n’y trouve certes  pas d’emblée les causes de ce passage. Car les conditions se contentent de créer une atmosphère chargée dans laquelle le facteur subjectif, dont l’activité est ce qui déclenche effectivement le nouveau, doit apporter le soucis impérieux des fins s’il veut rester dans la ligne du travail révolutionnaire et atteindre ainsi un résultat réellement révolutionnaire. Conjointement il est tout aussi impérieux que l’excédent par lequel toute possibilité dépasse le donné, y compris celui du résultat révolutionnaire, ne se voie pas congédié ni même affaibli. Il demeure dans l’histoire humaine comme dans la nature extérieure à l’homme l’océan des possibilités toujours ouvertes puisqu’aussi bien il n’est que le conditionnement partiel de la réalisation, ouvert dans ses tendances et dans sa latence. La force persistante du facteur révolutionnaire subjectif doit donc être instruite et guidée, non seulement par une étude préalable des causes au sein de l’ordre à changer mais plus particulièrement par la recherche de conditions nouvelles préparant la réalisation de l’ordre utopique concret qu’il exige –un être finalement semblable à l’utopie. Au niveau politique –mais pas uniquement à ce niveau- cela signifie une mobilisation croissante des causes existantes et la création de causes nouvelles ; cette création ne se fera toutefois  pas par une révolution politique placée sou le signe du mauvais infini mais par l’effectuation à la fois causale et finale d’un résultat révolutionnaire. La transmission causale et finale ne s’y fige nullement sous l’effet d’une nécessité réifiée, elle reste processuelle et sa seule loi est d’être traversée par la dialectique, sans qu’il soit aucunement question d’arrêt ou de la nécessité inéluctable de lois prétendument éternelles, de lois d’airain auxquelles nous devrions conformer les « cercles » de notre existence….. »

Extrait de « Experimentum mundi (Expérimentation du monde), question, catégories de l’élaboration, praxis », Ernst Bloch, Payot, Traduction de Gérard Raulet.

 

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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 06:49

Sur « L'activité en Dialogues, entretiens sur l’activité humaine II » et le "Manifeste pour un ergo-engagement"

Sous la direction d’Yves Schwartz et Louis Durrive

avec Nathalie Clar ; Eliza Echternacht ; Stéphanie Mailliot ; Nicole Mencacci ; Muriel Prévot-Carpentier ; Bernadette Venner ; Mariana Verissimo, ainsi que Louis Durrive ; Xavier Roth et Yves Schwartz.

Octarès Editions, 24, rue Nazareth 31000 Toulouse, France Tel : 05 61 25 78 45 –

email : info@octares.com

 

l'activité en dialogues 0001I

Plus qu’un compte rendu, ceci est un commentaire personnel à partir des concepts développés dans cet ouvrage essentiel et attendu. Pour être très bref, je commence par la fin (comme « preuve, démonstration » de la suite) et je « concentre », ce qui risque de rendre cette parole difficile…...

 

Plus la dictature de la mesure de quantité de valeur marchande se rigidifie, et se dissout dans le même temps, envahit toutes les normes, comme un gaz qui se répand avec des effets bien tangibles et bien au-delà du « travail stricto sensu », plus la mesure quantitative des besoins d’échange, de besoin tout court devient fantôme *.

Devient fantôme mais hante bien les consciences, et les corps, le corps-soi, aussi en tant que besoin de transformation sociale, de besoin de vie tout court.

Les valeurs sans mesures, mesurables « dans une autre qualité », sont ainsi la présence de la mesure quantitative des besoins dans la mesure quantitative de la valeur (exemple : tant d’habitation pour tel lieu, tant de nourriture, tant d’heures de formation sur tel champ d’un ensemble, d’une entité dans ses frontières poreuses, tant de temps pour flâner -comme dit W.Benjamin, flâner dans le travail, l’activité, flâner avec « concentration ! »-, tant d’acquis proche et lointain hérité, transformé et développé dans l’activité nouvelle, le tout dans son unité, sans dichotomie esprit-corps, tangible-symbolique).

 

Cette mesure des besoins (allant jusqu’à la distribution directe aux populations, sans monnaie) c’est bien ce qui a marqué et marque tout moment, tous prémisses de transformation progressiste des régimes politiques, sans pour cela reconstituer un quelconque « communisme primitif », mais au contraire en s’appuyant sur le progrès des moyens humains et « matériels » de production.

 

Ainsi le politique le plus réduit soit-il, devient et reste le lieu d’expression des valeurs sans mesure, le servant et le dé-servant en même temps jusqu’à ce que la vie exprime par elle-même, c'est-à-dire aussi par la volonté humaine, et les prémisses d’une société qualitativement nouvelle et sa construction complexe.

Le politique, c'est-à-dire, l’expression consciente d’un processus inconscient, dont l’ergo-engagement est une pointe avancée.

 

La négation A-M-A’ (circulation élargie Argent-Marchandise-Argent’) n’est pas réductible à un retour à l’échange marchand primitif, mais fait appel aux résidus de la cité primitive et de l’artisanat, les développant dans la forme achevée d’un mode de production non marchand (manifeste sur l’ergo engagement), communiste. C’est pourtant ce type de contestation (négation simple de A-M-A’), reflet aller-retour de la production « réelle », qui domine la phase actuelle, et par conséquent aussi dans le débat politique, syndical et même ergologique,  et la « reconstruction de la gauche » passe par la négation de cette négation de même que l’ergo-engagement est lié et dépend à double sens de l’évolution politique dans ses moindres détails.

 

« L'activité en Dialogues, entretiens sur l’activité humaine II » et le "Manifeste pour un ergo-engagement, d’Yves Schwartz" sont une « plongée » qui me passionne autant pour son utilité que comme un  magnifique voyage où s’avancer lentement et avec prudence pour reconnaître le terrain à chaque pas, et s’enfoncer avec détermination le plus avant possible de ce « retour à la conscience d’acte collectif » qu’ils constituent.

 

 

II

Trois réflexions pour avancer. Et une quatrième en forme de plainte.

Réflexions sur le travail et les recherches ergologiques

 

8juin10 0101 Dissymétrie

 

Depuis l’intuition fulgurante de Pasteur, qui la voit dans son expérimentation sur le vivant et la cristallographie, nous savons que la dissymétrie est le fondement de la vie. Nous pouvons ajouter par extension de la généralisation de généralisation (concept de Vygotski) que la dissymétrie est l’essence du mouvement. Héraclite, Hegel,  Marx, Engels, Gramsci, H.Lefebvre, E.Bloch, W.Benjamin… et tant d’autres dans cette « classification » (etc.) l’ont les uns entre-aperçu, les autres, exposé. Lucien Sève a rapproché cette notion de dissymétrie de la notion de contradiction.

L’on sait depuis, mais c’est un savoir qui reste exposé de façon structuraliste dans la biologie ou la linguistique, que le mouvement qui tend à rapprocher la dissymétrie de la symétrie, c'est-à-dire de l’équilibre, aboutit à des mouvements plus fins, plus « ténus », et en multiple le nombre, renouvellement-reproduction-élargie de la dissymétrie. En génétique par exemple, plus les « mélanges ethniques » sont rapides et nombreux, plus la diversité génétique s’accroît, plus l’uniformisation apparente s’accompagne de diversification profonde. Il en est de même pour les langues.

En économie, le dépassement de la  suraccumulation, du mode de production,  entraînerait la diversification et la multiplication du mouvement d’échange-production (voir le schéma du manifeste de 2005 dans « La Somme et le Reste de Janvier 2006 **), et en prémisses commence à le faire dans un accouchement douloureux et dangereux.

 

Copie de 8juin10 0012 Techniques

 

La rapidité des échanges, le renouvellement-reproduction-élargie de la dissymétrie est bien sûr indissoluble des techniques qui le rendent possible, en rapport dialectique entre technique et mode de production.

Je n’entre pas dans les détails de ce mouvement, mais par exemple les capacités de transport « matériels » et « virtuels », rapidité et quantité de mouvements,  mis en relation avec le contact et la diversification, sont des plus visibles. Ce savoir intuitif, spéculatif, empirique, demande mesures et appareils de mesure, mais semble pourtant évident.

Cette accélération n’est pas liée qu’aux techniques de « transport », mais à toutes les techniques et à leur synergie entre elle et dans l’espace tripolaire et ses dissymétries.

 

Copie de P10002803 Compétences et ingrédients

 

Les compétences et les ingrédients de compétences, vues non comme un sujet réifié, chosifié, sont des mouvements dans le mouvement, des objets extraits, abstrait d’une réalité de l’activité pour l’observer et la comprendre. Le dissymétrique de l’ingrédient, c’est la contradiction nécessaire au mouvement, son opposition négative qui est le mal dans la religion ou la morale de classe dominante et leur vision chosifiée positive ou négative.

Dans la description actuelle des effets du capitalisme, il y a ces « constatations » qui sont incapable de voir en quoi un ingrédient « négatif » est un ingrédient à dépasser pour construire une nouvelle dissymétrie qui assure la vie humaine par la perpétuation de son mouvement

Une excellente démonstration faite par un théologien du V° siècle, peu avant la chute l’Empire Romain, (Saint) Salvien de Marseille, détaille les ingrédients négatifs de l’activité humaine de son temps qui mettent en contradiction les prélèvements sur le travail et ses conséquences sur le travail, et par lien, sur la société et son blocage (livre V de « De Gubernatione Dei »). Ce fut aussi le travail d’un Bourdieu. Lorsqu’on lit l’exposé de ces contradictions chez Salvien, on ne peut s’empêcher de voir la progression de l’exposé d’Yves Schwartz (« L’activité en Dialogues I et II », « Le paradigme ergologique ») sur les ingrédients et la plongée de plus en plus en profondeur de l’analyse de la réalité que cela entraîne avec une diversification de vue à chaque entrée en profondeur de chaque élément de compétence. Il y a une différence dans l’essence de l’exposé Schwartzien : c’est une vision non seulement pour décrire mais pour transformer, un savoir concret, dissymétrique et contradiction de l’exposé spéculatif « pur ».

 

JAN10 0104 Savoir

 

Savoir est douleur et solitude. Inquiétude pour soi et les autres (concept d’Ernst Bloch « Experimentum mundi », ou d’Henri Lefebvre, « Métaphilosophie »). Souffrance qu’on abandonnerait bien au profit d’un abandon de soi pour les autres. Simone Weil, Walter Benjamin l’on expérimenté pour eux. Tant d’autres aussi moins dramatiquement, heureusement. Le résultat n’est qu’interrogation. Beau résultat quand même pour les autres qui dévoile le futur, resitue les horizons personnels dans un horizon universel, qui affirme l’humanité (aux deux sens du mot) comme conscience en mouvement de la nature sur elle-même.

La dissymétrie du capitalisme c’est d’une part la mesure quantitative de la valeur d’échange et la mesure quantitative « fantôme » des besoins particulier et globaux (l’un dans l’autre) de l’individu dans l’espèce et la société. Le dépassement, c’est une mesure qualitativement nouvelle des échanges, qui induit une mesure quantitative qualitativement nouvelle, entéléchie sociale en mouvement dont le communisme développé n’est qu’un équilibre-déséquilibre nouveau.

 

Pierre Assante, 01.04.09

 

* L'essai sur "La métamorphose du travail 4" sur un site italien

http://www.emigrazione-notizie.org:80/downloads.asp?id=198

http://www.emigrazione-notizie.org/download.asp?dl=198

** Revue lefebvrienne « La Somme et le Reste ».

http://www.espaces-marx.eu.org/IMG/pdf/S_R-6.pdf

 

 

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