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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 08:58

DIMICOLI Yves

Yves DIMICOLI 16/01/2013.  INTERVENTION AU Conseil National du PCF

 

Depuis la rédaction du projet de base commune, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Sur certains points décisifs, ce texte est dépassé. Surtout, il est insuffisamment précis sur les propositions et l'action pour permettre aux communistes de répondre à la grande question de l’heure « que faire ? ».

 

Nous sommes entrés, en effet, dans une nouvelle phase.

 

Avec le tournant radicalement social-libéral de F. Hollande, le social en France est au cœur d'une intense recherche d’union sacrée avec l'appel à se rassembler derrière les patrons pour la compétitivité dans la concurrence mondiale dont, insiste-t-on, dépendent nos emplois.

 

Et, de fait, jamais un exécutif ne s'est à ce point impliqué dans une négociation interprofessionnelle comme celle qui vient d'avoir lieu sur la « sécurité de l'emploi », et jamais avec une telle perversion du sens des mots.

 

Hollande et Ayrault disaient vouloir « sécuriser l'emploi » et c'est en fait, surtout, un bond en avant dans sa précarisation et sa flexibilisation, encourageant immédiatement les dirigeants de Renault à annoncer leur intention de supprimer plus de 8000 emplois !

 

Ils disaient vouloir un grand exercice de « démocratie sociale » et on a un accord, signé par des syndicats minoritaires, dont le respect à la lettre exigé des députés socialistes interdirait l'exercice de la « démocratie parlementaire ».

 

L'ambition est un « compromis historique » de ralliement ou de résignation des syndicats et des élus de gauche aux volontés patronales, pour un nouveau modèle social « compétitif et solidaire ». Ce serait là, nous dit-on, la seule alternative de gauche possible !

 

Le coup est en partie raté puisque la CGT et FO ont refusé de signer. Mais déjà se profile une campagne pour les discréditer, les isoler et même une sourde tentation de les empêcher de mobiliser, Moscovici ayant déclaré à leur intention : «Il ne faut pas lutter contre cet accord ».

 

C’est que le tournant entrepris est profond avec l'idée qu'il n'y aurait pas d'autre solution pour traiter le problème numéro un des français, l'emploi, que de s'en remettre aux patrons, faciliter leur quête de rentabilité financière, ce qui exige de rejeter toute idée de luttes de classes.

 

Quel défi historique pour les communistes et leur rôle dans le Front de gauche, alors même que Hollande essaye de tout brouiller, notamment en instrumentalisant le clivage sur des enjeux sociétaux pour rendre moins repérable son consensus avec le patronat, et la droite, sur l'économique et le social.

 

Face à cela on ne saurait se contenter de dénoncer sa trahison et, pire, de chercher à accréditer l'idée que l'on joue l'échec en  proclamant qu'il  n'y a plus à gauche que le Front de gauche.

 

Il ne s'agit pas que l'année 2013, qui prépare les élections municipales de 2014, donne lieu à une campagne contre Hollande et le PS. Il s'agit plutôt de chercher, sans attendre, à rassembler le plus possible à gauche, depuis le niveau local, à partir des besoins populaires, afin d'obtenir des inflexions immédiates,  puis majeures, et construire des bases de résistance unitaire.

 

C'est dire s'il était important qu'une campagne nationale de longue durée soit lancée pour des alternatives précises aux politiques d'austérité plutôt qu'une campagne contre l'austérité en général.

 

Le lancement effectif de la campagne a déjà été trop retardé depuis que P. Laurent, au nom du PCF, en a fait la proposition aux autres composantes du Front de gauche. Il y a un besoin urgent de contre-offensive politique pour une vraie sécurisation de l'emploi et des parcours professionnels, y compris pour que puisse grandir une riposte syndicale capable de faire reculer les divisions actuelles.

 

Pour cela, il y a besoin de tous les apports originaux du PCF, comme sur la sécurisation de l'emploi et de la formation ou sur les services publics, avec les financements et les pouvoirs nécessaires.

 

Face au blocage des dirigeants socialistes, il faudrait harceler les patrons, les banquiers, les préfets, les élus locaux avec un large appel à l'action sur des propositions précises crédibles répondant à des objectifs concrets.

 

Dans ces conditions, je pense qu'il ne faut pas chercher à multiplier les structures du Front de gauche car y prévalent des débats et compromis de sommet qui absorbent l'énergie des militants dans des joutes purement idéologiques et des manœuvres politiciennes sans portée  utile aux populations et avec le risque de notre effacement.

 

Prenons plutôt l'initiative, dans le cadre de la campagne nationale désormais lancée, de créer des comités locaux de sécurisation de l'emploi, de la formations, des services publics avec des syndicalistes, des socialistes de gauche, des militants associatifs, des chrétiens progressistes... jusqu'à la tenue d'assises régionales et nationale et des propositions de loi.

 

A partir des problèmes concrets tels qu'ils  se posent sur le terrain, on pourrait chercher à ouvrir, sur ces enjeux, les chantiers pratiques d'une véritable sécurité de l'emploi, comme, par exemple :

 

- L'interdiction des licenciements boursiers ;

- Des pouvoirs suspensifs et de contre-proposition des salariés contre toutes les suppressions d'emploi ;

- La généralisation de la mise en formation avec conservation du salaire en vue d'un reclassement choisi ;

- Des contrats sécurisés, notamment pour les jeunes et les « seniors »../..

 

Et cela dans une multitude d'interventions dés le niveau local, jusqu'au national et à l'européen, sur les banques pour de nouveaux financements avec des fonds publics régionaux, un pôle financier public et une réorientation de la BCE, de même que sur les services publics, locaux notamment.

 

Ce congrès peut être celui d'une unité d'action révolutionnaire retrouvée des communistes pour aider les travailleurs et leurs familles à résister, à faire changer de cap la politique gouvernementale et à construire une autre société.

 

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