L’argent n’est pas le capital et vice versa.
L’argent devient capital lorsqu’il produit une richesse (au sens de la richesse dans le système capitaliste) par l’incorporation du travail qui transforme un élément de la nature initial ou un élément de la nature devenu déjà une marchandise par transformation de la nature, ce qui veut dire : l’argent devient capital quand il permet de produire une plus value, un profit issu de l’exploitation du travail par les propriétaires du capital.
La richesse dans le monde du capital, c’est la part du travail non payé au prolétariat qui enrichit les propriétaires du capital, propriétaires qui vont utiliser à nouveau ce capital « grossi » pour renouveler sans cesse le processus qui l’enrichit. Autrement dit aussi, le capital achète au prolétariat une force de travail qui produit plus de valeur qu'elle n'en consomme.
L’argent, les métaux précieux ont d’abord été un équivalent, mesure des marchandises sur la base d’une monnaie d’échange commune de communautés restreintes puis élargies, puis sur la base du temps de travail social moyen nécessaire à leur fabrication dans une communauté « de plus en plus » mondialisée, capitaliste. C'est-à-dire sur la base de l’échange « Argent-Marchandise-plus d’Argent », A-M-A’.
L’argent a donc toujours eu un double sens de valeur d’échange « concret » et de valeur d’échange « symbolique ». Sans oublier sa valeur d’usage en tant que métal. Les trois « imbriquées ».
Cette valeur symbolique (sous toutes ses formes, papier, transaction informatiques etc.) s’est accrue immensément avec la déconnection de l’argent monnaie d’avec les métaux précieux, déconnection (dé-indexation) des métaux précieux (or), qui assuraient un équivalent-marchandise.
La mesure de la valeur marchande, l’accroissement de cette valeur symbolique et l’évolution des mentalités qui en dépendent vont de pair (tautologie pourtant difficile à concevoir). Cette adéquation entre la valeur marchande et la valeur symbolique ne peut être mise en cause que par l’effet contradictoire de l’aspiration à satisfaire des besoins concrets et l’impossibilité de les satisfaire ; ce qui survient quand une crise systémique produit cette insatisfaction.
La crise systémique actuelle du capital est la plus grande jamais connue.
Il ne s’agit pas là de nier le « spirituel » dans l’humain, il s’agit d’y répondre en passant par la seule chose qui peut le faire être et développer : le corps de la personne, le corps social, la nature dont ils font partie, dans une unité indissoluble.
L’individu se « défend » toujours « d’indexer » ses valeurs sur la valeur marchande. Pourtant, qu’il le veuille ou non, il y est contraint pour subvenir à ses besoins, et le refus « moral et matériel total » de cette « indexation » c’est la mort, ce qui peut se concevoir comme « témoignage pour tous », mais ce qui, collectivement, ne peut s’imaginer qu’en tant que suicide d’une société et qui n’est pas impossible dans ce cosmos-ci connu….
« L’autre » solution, c’est que Le Travail n’a pas besoin du capital pour produire des « richesses concrètes », des valeurs d’usage (des « biens » « matériels et moraux » nécessaires à la vie humaine). Le travail, l’activité humaine libérée du capital peut très bien les produire.
Le passage du profit privé pour initier le processus de production qui a porté l’humanité vers le développement des forces productives actuel, à « la richesse » actuelle, est dépassé.
D’autant que ce processus n’a pas apporté que la « richesse », il a porté aussi les inégalités immenses et croissantes entretenues, un développement non durable, il a développé ses propres contradictions qui l’amènent à devoir se transformer, à transformer qualitativement le mode de production et d’échange capitaliste en un mode d’échange de coopération et de solidarité humaine sans entrave, en particulier dans la recherche humaine non seulement de ses moyens matériel de survie, mais en particulier dans la recherche de l’humanité sur elle-même, recherche collective et généralisée .
Tout acte humain contient une accumulation de l’activité humaine et sa transformation. Il y a « l’échelle » ontogénétique, il y a « l’échelle » phylogénétique.
Tout acte humain contient une volonté. En santé humaine ou pas, relative.
Il s’agit de « passer » à « l’échelle » d’une « globalisation » démocratique, d’une démocratie élargie à la personne en tant qu’humain producteur de sa vie, de dépasser une démocratie restreinte d’alliance conflictuelle entre possesseurs et non possesseurs des moyens de production (donc l’homme aussi), transformés en capital.
Pierre Assante, 6 décembre 2011
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